Forces armées de l'Ukraine

Les Forces armées de l'Ukraine (en ukrainien : Збройні сили України, abrégé en ЗСУ et romanisé en Zbroyni Syly Ukrayiny, ZSU) ont été formées avec une partie des Forces armées soviétiques en 1991 lors de l'indépendance de l'Ukraine. Elles sont composées de cinq branches : l'Armée de terre, la Marine, la Force aérienne, les Forces d'assaut aérien et les Forces d'opérations spéciales.

Forces armées de l'Ukraine
Збройні сили України

Armoiries de l'Armée ukrainienne.
Fondation
Forme actuelle
Branches Armée de terre ukrainienne
Marine ukrainienne
Force aérienne ukrainienne
Forces d'assaut aérien ukrainiennes
Forces d'opérations spéciales
Quartier-général Kiev
Commandement
Président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky depuis 2019
Ministre de la Défense Oleksiy Reznikov depuis 2021
Commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny depuis 2021
Main-d'œuvre
Âges militaires obligatoire à partir de 18 ans
Service militaire 12 mois pour l'Armée de terre et la Force aérienne, 18 mois pour la Marine
Disponibles au service militaire 10 984 394 (2015) hommes
Aptes au service militaire 6 893 551 (2015) hommes
Atteignant l'âge militaire chaque année 288 605 (2008)  hommes
234 916 (2010) femmes
Actifs 280 000 militaires (2015) (35e)
Déployés hors du pays 384 (2015)
Réservistes 700 000 personnes (2015)
Paramilitaires 97 000 personnes
Budgets
Budget 5,4 milliards d’euros (2020)
Pourcentage du PNB 3 % (2015)[1]
Industrie
Fournisseurs nationaux Ukroboronprom
Exportations annuelles 1,4 milliard d'euros de commande (2008)
Articles annexes
Grades Grades des Forces armées de l'Ukraine (en)
Membres du 19e bataillon NRBC ukrainien au Koweït en août 2003.

Les Forces armées de l'Ukraine comptent 246 445 militaires dans le service actif (en 2021)[2], et environ 900 000 réservistes. Depuis le début du conflit russo-ukrainien en 2014, l'Ukraine suit une politique atlantiste et souhaiterait rejoindre à long terme l'OTAN. À partir de février 2022, ses forces armées s'opposent à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Historique

Armée populaire ukrainienne

Les forces armées de l'Ukraine se voient comme héritières de l'armée de la république populaire ukrainienne (1917-1921), issue de l'effondrement des empires russe et austro-hongrois[réf. souhaitée].

Effondrement de l'URSS

Lorsqu'en 1991 l'Union des républiques socialistes soviétiques fut dissoute, 780 000 soldats de l'armée soviétique se trouvaient en territoire ukrainien. À l'époque, il y avait un très important arsenal de guerre en Ukraine, on pouvait y compter :

Par un décret du 24 août 1991 de la Rada, tous les militaires présents en Ukraine, ainsi que tout le matériel de guerre furent transférés aux Forces armées ukrainiennes. De même, le ministère de la Défense est créé ce jour-là. Avec le retour des militaires ukrainiens qui étaient stationnés hors du pays, l'effectif a atteint presque un million d'hommes avant de descendre à entre 500 et 600 000 en 1994[3]. Le , un accord avec la Russie partage la flotte de la Mer noire : l'Ukraine obtient 17 % de la flotte (soit 80 navires), et la Russie 83 % (soit 338 navires).

Réformes

En 1991, l'Ukraine était divisée en trois districts militaires : le district de Kiev qui servit de base à la création de l'état-major et du ministère de la Défense, le district des Carpates et le district d'Odessa. Un problème s'est posé parce que ces districts étaient dirigés depuis Moscou, il fallait donc recréer la structure militaire en Ukraine. En décembre 1992, l'organisation militaire fut réorganisée, et quatre principaux districts furent créés : le district « Centre », le district « Ouest », le district « Sud », et le district des forces armées navales de Crimée.

À la suite du mémorandum de Budapest de 1994, l'Ukraine renonce à ses armes atomiques et commence son démantèlement. Une grande partie des missiles est envoyée aux Forces armées de la fédération de Russie (qui elle a décidé de garder son arsenal nucléaire), et une petite partie est détruite. Dès 1996, il n'y avait plus d'ogives nucléaires stratégiques en fonction sur son territoire[4]. Lors de la conférence de Tachkent, l'Ukraine refuse de faire partie de l'Organisation du traité de sécurité collective, qui est l'organisme militaire défensif et coopératif de la CEI.

Depuis la révolution orange, qui a porté les pro-occidentaux au pouvoir, l'armée ukrainienne souhaite devenir membre de l'OTAN qui de sont coté à refusé l'adhésion de ce pays lors du Sommet de l'OTAN Bucarest 2008[5]. Cette position atlantiste a conduit au gel des coopérations militaires avec la Russie.

En 2013, la conscription est supprimée et les forces armées, sous-financées depuis des années (part du budget de la défense dans le PNB en 2013 : 1,58  %), sont dans un état opérationnel déplorable[6].

Guerre du Donbass (2014-en cours)

L'armée ukrainienne est engagée dans la guerre du Donbass. Surpris au déclenchement de cette guerre, totalement paralysée lors de l'annexion de la Crimée, elle n'a au début pu envoyer qu'un unique groupe tactique bataillonnaire dans le Donbass qui fit face aux forces armées russes à partir d'aout 2014 (dont la présence a été niée pendant des années par les autorités russes) soutenant les séparatistes locaux. Elle parvint à stabiliser une ligne de front au prix de lourdes pertes. L’armée de terre perdit 2 636 soldats tués et 8 897 blessés entre 2014 et 2016, ainsi que près de 800 blindés de tous types, y compris plusieurs centaines à la suite de pannes mécaniques.

Les dépenses affectées à la défense passant de 1,58 à 4,1 % du PIB entre 2013 et 2020. Dès la fin de l’année 2014, les bataillons de volontaires furent réintégrés dans l’armée et convertis en unités d’infanterie motorisée alors que la conscription était rétablie. Les effectifs de temps de paix des forces armées se stabilisèrent à 250 000 hommes, dont 46 000 civils.

Les nations de l'OTAN aidèrent à la remise sur pied de l'armée ukrainienne. Le "Joint multinational training group-Ukraine" supervisa bientôt le déploiement de centaines d’instructeurs détachés en Ukraine. Ceux-ci entraînèrent en retour près de 10 000 soldats ukrainiens par an, et surtout, accompagnèrent le processus d’autonomisation des officiers subalternes ainsi que la mise sur pied d’un corps de sous-officiers professionnels

L'aide matériel occidentale se limita principalement à la fourniture de moyens de communication ou de vision nocturne, de drones tactiques ainsi que d’autres équipements décrits comme « non létaux », de crainte de froisser Moscou – les premières livraisons de missiles antichars Javelin n’intervinrent qu’en 2018. Dans le même temps, les budgets ukrainiens restaient bien trop contraints pour acheter des armements conventionnels à l’étranger en quantités significatives, les acquisitions se limitant à de petites séries d’engins de seconde main, totalement insuffisantes pour répondre aux besoins gigantesques induits par la remontée en puissance ambitionnée par Kiev qui se tourna vers son industrie de défense nationale, chapeautée par le consortium Ukroboronprom[6].

Invasion russe de l'Ukraine

Depuis le 24 février 2022 les forces armées ukrainiennes se battent contre la Russie qui a envahi le pays.

Outre une aide internationale de 37 nations livrant du matériel et des fournitures militaires d'un montant de 7,29 milliards d'euros livrés sur 10,61 promis au 7 juin 2022[7]

La société civile ukrainienne se mobilise également. Entre autres, du 24 février 2022 au 4 avril 2022, les entreprises SCM, la Fondation Rinat Akhmetov et le FC Shakhtar ont fait don d'environ 1,4 milliard UAH (48 millions de dollars) en aide à l'Ukraine et au peuple ukrainien (l'aide humanitaire, ainsi que le soutien aux Forces armées ukrainiennes et à la Défense territoriale)[8],[9],[10],[11]

Déploiements internationaux

Voici la revue des effectifs déployés par l'armée ukrainienne dans des opérations extérieures en 2015 :

Organisation et effectif

Organisation

Trois Soukhoï Su-25 ukrainiens en 2013.

L'armée ukrainienne se trouve sous les ordres du ministre de la Défense, celui-ci gère le financement de l'armée (estimé à 9,9 milliards de hryvnia, soit 1,12 milliard d'euros en 2007), et la défense du territoire. Le commandant en chef est le président : il supervise les déploiements de l'armée, ainsi que les opérations de défense.

À 18 ans, chaque jeune homme est appelé à faire son service militaire, d'une durée de 12 mois pour l'armée de terre et l'armée de l'air, et 18 mois pour la marine. En 2009, les conscrits forment 47 % de l'armée ukrainienne. Cependant, les étudiants qui ont fait une préparation militaire dans leur université sont dispensés de service.

L’abolition du service militaire, envisagée par les autorités ukrainiennes à plusieurs reprises, est finalement décidée en mars 2013, les derniers conscrits devant être enrôlés en octobre 2013 pour terminer leur service à la fin de 2014 et laisser la place à une armée entièrement professionnelle. Mais cette extinction programmée va être interrompue par la crise politico-militaire de 2014. Le 1er mai 2014, la conscription est rétablie[12].

Effectif

En 2015, l'armée ukrainienne professionnelle compte 280 000 soldats, dont 43 000 travailleurs civils (mécaniciens, techniciens, ingénieurs, et médecins). De même, il y a aussi 700 000 réservistes mobilisables. La structure de l'armée est la suivante :

En 2013, les effectifs totaux sont d'environ 180 000 personnes et il est alors prévu qu'ils baissent à 122 000 en 2017. À partir de 2014, les forces armées seront recrutées sur une base contractuelle[17]. En mars 2014, lors de crise de Crimée, le ministère de la Défense estime que seuls 6 000 hommes des 41 000 soldats d'infanterie étaient « en état de combattre »[18].

En 1997, l'Ukraine et la Pologne ont signé un accord qui prévoit la formation d'un bataillon commun de maintien de la paix[réf. nécessaire]. Depuis 1999, ce bataillon se trouve au Kosovo[Passage à actualiser][réf. nécessaire], elle devient la Brigade lituano-polono-ukrainienne en 2009.

Galerie

Notes et références

  1. .
  2. (uk) « Чисельність ЗСУ і витрати на утримання в 2021 році », sur ukrmilitary.com, (consulté le ).
  3. « La transformation des forces armées ukrainiennes », Revue de l'OTAN
  4. (en) « Russian Military Almanac », Air Force Magazine, , p. 77 (lire en ligne).
  5. « Angela Merkel assume son refus d’accueillir l’Ukraine dans l’OTAN en 2008 », sur Le Monde, (consulté le ).
  6. Adrien Fontanellaz et Kagusthan Ariaratnam, « Forces terrestres ukrainiennes : du déclin à la résurgence », sur Défense et Sécurité internationale, (consulté le ).
  7. https://www.ifw-kiel.de/fileadmin/Dateiverwaltung/IfW-Publications/-ifw/Kiel_Working_Paper/2022/KWP_2218_Which_countries_help_Ukraine_and_how_/KWP_2218_Version4_V4.pdf p. 31-32
  8. Ukrainian football club Shakhtar Donetsk to start peace-themed tour
  9. [ https://www.perild.com/2022/04/05/scm-enterprises-and-the-akhmetov-foundation-sent-uah-1-4-billion-to-help-ukraine/ SCM enterprises and the Akhmetov Foundation sent UAH 1.4 billion to help Ukraine]
  10. [ https://edition.cnn.com/2022/04/15/football/dmytro-keda-shakhtar-donetsk-ukraine-war-spt-intl/index.html 12-year-old Ukrainian refugee from Mariupol scores goal in Shakhtar Donetsk charity match]
  11. SCM Donates US$48 billion to Ukraine in 40 days
  12. https://www.ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/ukraine_legislation_ukrainienne_sur_le_service_militaire.pdf
  13. (en) Law of Ukraine about structure of Ministry of Internal Affairs 10.01.2002 № 2925-III.
  14. (en) Law of Ukraine about structure of State Border Guard Service of Ukraine 03.04.2003 № 661-IV.
  15. (en) Law of Ukraine about structure of Civil Defence Forces 22.12.1998 № 328-XIV.
  16. « Ukraine : le président par intérim crée la Garde nationale », sur Rian Novosti, (consulté le ).
  17. « Ukraine : l'armée sera réduite de 60 000 hommes en cinq ans (ministre) », sur Rian Novosti, (consulté le ).
  18. Stéphane Siohan, « L'Ukraine se dote d'une garde nationale », sur Le Figaro, (consulté le ).

Voir aussi

Lien externe

Articles connexes

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