France Pejot

France Pejot (ou « Francette Pejot »), née le dans le 2e arrondissement de Lyon et morte le à Perpignan, est une résistante française.

France Pejot
France Péjot vue par Emma Barry.
Biographie
Naissance
Décès
(à 95 ans)
Perpignan
Nationalité
Activité
Conjoint
Enfant
Autres informations
Conflit
Distinctions

Biographie

Après la mort de leur mère, France Pejot et sa sœur Raymonde, qui habitent place des Jacobins à Lyon 2e, secondent leur père qui tient dans cette ville un commerce rue Emile-Zola, La lingerie pratique[1],[2].

1942 - 1945

Pendant la guerre, elle écoute Radio Londres et peut lire le journal Le Franc-Tireur, édité dans la clandestinité. En [3], elle rejoint avec sa sœur[2] le mouvement de résistance Franc-Tireur comme agent de liaison[4], puis elle devient la secrétaire du chef de ce mouvement Jean-Pierre Lévy à qui elle évite d'être arrêté en 1942[5] en attirant les soupçons sur elle[6]. Son appartement au 4e étage du no 4 de la place des Jacobins et la boutique sont une des bases du réseau[7].

Elle est arrêtée, avec sa collègue et amie Micheline Eude-Altman[8] le par la police française qui l'emprisonne jusqu'en à la prison Saint-Joseph de Lyon réservée aux femmes, puis la relâche. À la fin de la même année, elle échappe à l'arrestation de la milice et rejoint Paris où plusieurs membres dirigeants du réseau Franc-Tireur se sont réfugiés. Elle devient un de leurs agents de liaison.[8] Le , elle est arrêtée par Friedrich Berger de la police allemande avec sa bande du 180 rue de la Pompe[9] et elle est déportée par le dernier convoi du vers le camp de concentration de Ravensbrück.

Lorsqu'en , le camp est évacué, France parvient, avec cinq camarades, à s'échapper dans un bois vers le centre de rapatriement de Leipzig d'où elle retourne en France en voyageant sur le toit d'un wagon.

Après-guerre

France Pejot est la mère du musicien Jean-Michel Jarre[10], né en 1948 de son union avec le compositeur Maurice Jarre en . Ce dernier souhaitant poursuivre sa carrière aux États-Unis, le couple divorce cinq ans plus tard; elle élève son fils seule et s'installe à Vanves, dans la banlieue parisienne[11]. Elle ouvre alors un stand de vêtements pour le théâtre et le cinéma au marché aux puces de la porte de Vanves[12].

France Pejot meurt à l’âge de 95 ans, le , dans un hôpital du sud-ouest de la France[13].

Gérard Collomb, sénateur du Rhône et maire de Lyon, déclare en à l’occasion des cérémonies célébrant la Victoire du 8 mai 1945 : « France Pejot était une héroïne de la Résistance[14] ».

Distinctions et hommages

DécorationRubanObservations
Officier de la Légion d'honneur[13]
Croix de guerre 1939-1945[13]
avec palmes
Médaille de la Résistance[13],[15]
avec rosette
Plaque du passage France-Pejot.

Un passage, rénové et désormais devenu piétonnier et cycliste, sous la gare de Lyon-Perrache dans le 2e arrondissement de Lyon, porte son nom depuis [16].

Notes et références

  1. André Courvoisier, Le réseau Heckler : de Lyon à Londres, Paris, Editions France-Empire, , 299 p. (ISBN 978-2-7048-0342-2), p. 146-178
  2. Thierry Messirel, « Une rue à Lyon va porter le nom de la mère de Jean-Michel Jarre, France Pejot », Le Progrès, (lire en ligne)
  3. Bruno Permezel, Résistants à Lyon : 1,144 noms, vol. 1, p. 373,  éd. BGA Permezel, 1992
  4. Guylaine Guidez, Femmes dans la guerre : 1939-1945, p. 188, d. Lavauzelle-Graphic Éditions, 2006, (ISBN 2702513085)
  5. Jean-Pierre Levy, Dominique Veillon, Mémoires d'un franc-tireur. Itinéraire d'un résistant (1940-1944, p. 86, Paris,  éd. Complexe-CNRS-IHTP, 1998
  6. Marcot, François, 1947- ..., Leroux, Bruno, historien, 19..- ... et Levisse-Touzé, Christine, 1955- ..., Dictionnaire historique de la Résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, R. Laffont, , 1187 p. (ISBN 2-221-09997-4 et 9782221099971, OCLC 421137830, lire en ligne)
  7. Francia, vol. 37, Deutsches Historisches Institut de Paris, p. 208,  éd. Artemis Verlag, 2010
  8. Evelyne Morin-Rotureau, 1939-1945 : combats de femmes, autrement, , 240 p. (ISBN 978-2-7467-0143-4), Franc-Tireur témoignage de Micheline Eude-Altam page 127 et 133
  9. Marie-Josèphe Bonnet, "Tortionnaires, truands et collabos, la bande de la rue de la Pompe, 1944"., Rennes, Ed. Ouest-France, , 190 p. (ISBN 978-2-7373-6042-8), p.47-48
  10. Michael Duguay, 'Jean-Michel Jarre, le magicien du son et de la lumière, Companyëtquen, , 222 p. (ISBN 978-2-84993-058-8 et 2-84993-058-X), p. 11
  11. « Décès de la résistante France Pejot, mère de Jean-Michel Jarre », sur leparisien.fr,
  12. AFP, « Décès de la résistante France Pejot », sur Le Figaro, (consulté le )
  13. AFP, « Décès de la résistante France Pejot », sur Le Figaro, .
  14. « Discours de Gérard Collomb », , p. 4.
  15. Le général de Gaulle lui envoie cette médaille de Londres par l’intermédiaire d’un parachutiste.
  16. "Lyon : inauguration du passage France Pejot, son fils Jean-Michel Jarre présent" par JD, Lyon Mag, 12 juillet 2020

Voir aussi

Sources

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