Maurice Jarre

Maurice Jarre est un compositeur français de musiques de scènes et de musiques de films, né le dans le 5e arrondissement de Lyon (France) et mort le à Malibu (États-Unis)[1].

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Maurice Jarre
Biographie
Naissance
Décès
(à 84 ans)
Malibu
Sépulture
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoints
Enfants
Autres informations
Distinctions
Œuvres principales

Biographie

Vie privée

Maurice Jarre est le fils du directeur technique de « Radio Lyon », André Jarre.

En [2], il épouse France Pejot (1914-2010) ancienne résistante au sein du mouvement Franc-tireur. Leur fils Jean-Michel naît le . Le couple divorce en 1953.

En 1965, il épouse l'actrice Dany Saval et une fille, Stéfanie Jarre, naît en 1966. Ils divorcent peu après. Dany Saval épousera, en 1973, Michel Drucker, qui élèvera Stéfanie comme sa propre fille[3].

Fin 1967, il épouse l'actrice Laura Devon (1931-2007), dont il adoptera le fils, Kevin Jarre (1954-2011). Le couple divorce en 1984.

Il épouse, en 1984, Fui Fong Khong (née en 1955), d'origine chinoise, qui l'accompagne jusqu'à sa mort.

Carrière

Maurice Jarre s'intéresse assez tard à la musique. Timbalier de formation, Jarre débute à la Compagnie Renaud-Barrault en 1946, formant un duo avec Pierre Boulez (au piano et aux ondes Martenot), mais Jarre s'intéresse très vite à la composition.

On lui commande en 1948 sa première musique de scène pour Le Gardien du Tombeau, de Franz Kafka. Nommé par Jean Vilar[4], il devient directeur musical du Théâtre national populaire durant douze années (1951-1963).

Il compose les mythiques trompettes, la fanfare d'accueil de Lorenzaccio, qui retentit en juillet lors de chaque représentation du Festival d'Avignon dans la Cour d'honneur du palais des papes.

Pour le T.N.P. il compose notamment, outre Lorenzaccio déjà cité, les musiques de Richard II, Macbeth, Le Prince de Hombourg, Nucléa, Meurtre dans la cathédrale, Don Juan, Le Médecin malgré lui, Ruy Blas, La Découverte du Nouveau-Monde. Maurice Jarre compose une nouvelle musique de scène pour Lorenzaccio, cette fois lors de la reprise de cette pièce à la Comédie-Française dans la mise en scène de Franco Zeffirelli.

Son activité de compositeur de musiques de film démarre dans les années 1950 pour des courts métrages (des compositions pour les films de Georges Franju, Jacques Demy, Alain Resnais notamment) puis des longs métrages à partir de 1958 (La Tête contre les murs de Georges Franju).

C'est également dans les années 1950, en 1955[5], qu'est créée une célèbre composition de Maurice Jarre : le tout premier indicatif de la station de radio française Europe 1[6]. Diffusé à la fin des émissions, il marque l'identité sonore de la station.

Sa carrière hollywoodienne ne démarre véritablement qu'en 1962 avec Lawrence d'Arabie, dont le thème semble inspiré du concerto pour piano d'Edouard Lalo. Ce film scelle la collaboration du réalisateur David Lean avec Jarre.

En 1965, il s'installe en Californie[7].

Il a composé de très nombreuses musiques de films dont celles de Lawrence d'Arabie (1962), Le Docteur Jivago (1965), Paris brûle-t-il ? (1966), Les Damnés (1969), Soleil rouge (1971), Le Message (1976), Jésus de Nazareth (1977), Shogun (1980), Le Lion du désert (1981), Witness (1985), Gorilles dans la brume (1988), Le Cercle des poètes disparus (1989), Ghost (1990) ou L'Échelle de Jacob (1990). En 1996, il compose la musique du film vivement critiqué de Bernard Henry-Lévy, Le Jour et la Nuit, qui a voulu reproduire le style de David Lean.

Jarre a aussi composé des œuvres de concert majeures et écrit cinq ballets dont Notre-Dame de Paris pour l'Opéra de Paris.

Lors du Festival de Berlin en , il reçoit un Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière. C'est sa dernière apparition en public.

Il fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Mort et héritage

Atteint d'un cancer, il meurt le dans sa villa de Malibu à l'âge de 84 ans[8]. Il est incinéré le à Los Angeles, où il est ensuite inhumé.

L'héritage de Maurice Jarre suscita la controverse. Ses dernières volontés ont été de léguer l'intégralité de sa fortune et de ses droits d'auteurs, hormis ceux détenus par la SACEM, à sa veuve, déshéritant de fait ses trois enfants. Il s'est appuyé sur la loi californienne, puisqu'il était résident américain depuis des décennies. Contrairement à la France, il est possible d'y monter un trust familial et de répartir librement la part de l'héritage. Ses enfants tenteront en vain de casser ses volontés afin de percevoir la réserve héréditaire. Un feuilleton judiciaire est établi mais les tribunaux validèrent les dispositions testamentaires. En 2017, la cour de cassation, en parallèle avec le cas analogue de Michel Colombier, confirme le jugement et donc l'exclusivité de l'héritage au trustee (en) Fui Fong Khong, arguant que le droit de prélèvement de 1819 est déclaré anticonstitutionnel depuis 2011, que l'absence de réserve héréditaire ne contrarie pas l'ordre public international et que les plaignants ne sont pas en situation de précarité financière[9].

Compositions

Œuvres de concert

  • Trois danses pour ondes Martenot et percussion
  • Passacaille à la mémoire d'Arthur Honegger pour orchestre
  • Ronde de nuit, pour orchestre
  • Mobiles pour violon et orchestre
  • Suite ancienne pour piano et percussion
  • Couleurs du temps pour 5 cuivres, cordes, timbales et percussion
  • Le Premier Jour du printemps pour percussion
  • Cantate pour une démente pour voix, chœur et orchestre
  • Étoiles de midi
  • Concerto pour cordes et percussion
  • Polyphonies concertantes pour piano, trompette, percussion et orchestre
  • Concerto pour EVI et orchestre
  • Mouvements en relief pour orchestre
  • Béatitudines pour chœur
  • Sinfonietta

Ballets

  • Fâcheuse Rencontre
  • Le Jardin de Tinajatama
  • Notre-Dame de Paris
  • Masques de femmes
  • Le Poète assassiné
  • Winter War
  • Les Filles du feu
  • Maldoror

Divers

  • Loin de Rueil, comédie musicale
  • Ubu
  • Le Palais du vent violent
  • Armida, opéra-ballet
  • Giubileo pour chœur et orchestre
  • Ruisselle, opéra

Filmographie

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000

Télévision

Distinctions

Récompenses

Une étoile porte son nom sur la promenade de la gloire d'Hollywood.

Il a été récompensé de trois Oscars de la meilleure musique de film, chaque fois pour un film de David Lean :

Il a été récompensé également de quatre Golden Globes de la meilleure musique de film :

Autres récompenses :

Nominations

Notes et références

  1. Dépêche AFP
  2. « Décès de la mère de Jean-Michel Jarre », sur Europe 1 (consulté le ).
  3. Telestar.fr, « Michel Drucker a 75 ans : qui sont les femmes de sa vie ? - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  4. « Encyclopédie Larousse en ligne - Maurice Jarre », sur Larousse.fr (consulté le ).
  5. « Europe 1, c'est aussi 60 ans de jingles », sur Europe 1 (consulté le ).
  6. La musique de Maurice Jarre pour Europe 1
  7. Télé 7 Jours n°1352, semaine du 26 avril 1986, page 63, article de Geneviève Coste intitulé : "Maurice Jarre le prince de la musique de film".
  8. Le grand compositeur Maurice Jarre est mort, Pure People, 29 mars 2009
  9. « Arrêt n° 1005 du 27 septembre 2017 (16-17.198) - Cour de cassation - Première chambre civile - ECLI:FR:CCASS:2017:C101005 | Cour de cassation », sur www.courdecassation.fr (consulté le )

Annexes

Documentaire

  • Maurice Jarre (2007), portrait de la collection Bandes originales, réalisé par Pascale Cuenot, production Prelight Films

Liens externes

  • Lien vers un portrait de Maurice Jarre (Webzine Underscores)
  • Lien vers une analyse sur la collaboration Maurice Jarre / Georges Franju (Webzine underscores)

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