Franco Marini
Franco Marini, né le à San Pio delle Camere (Abruzzes) et mort le à Rome (Latium), est un syndicaliste et homme politique italien, président du Sénat de la République de 2006 à 2008.
Pour les articles homonymes, voir Marini.
Franco Marini | |
Franco Marini en 2008. | |
Fonctions | |
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Président du Sénat de la République italienne | |
– (1 an, 11 mois et 30 jours) |
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Législature | XVe |
Prédécesseur | Marcello Pera |
Successeur | Renato Schifani |
Sénateur italien | |
– (6 ans, 10 mois et 15 jours) |
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Élection | 9-10 avril 2006 |
Réélection | 13-14 avril 2008 |
Circonscription | Abruzzes |
Législature | XVe et XVIe |
Secrétaire national du Parti populaire italien | |
– (2 ans, 8 mois et 20 jours) |
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Prédécesseur | Gerardo Bianco (it) |
Successeur | Pierluigi Castagnetti (it) |
Député italien | |
– (14 ans et 4 jours) |
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Élection | 5-6 avril 1992 |
Réélection | 27-28 mars 1994 21 avril 1996 13 mai 2001 |
Circonscription | Rome (1992-1994) Montesilvano (1996-2001) |
Législature | XIe, XIIe, XIIIe et XIVe |
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale | |
– (1 an, 2 mois et 15 jours) |
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Président du Conseil | Giulio Andreotti |
Gouvernement | Andreotti VII |
Prédécesseur | Rosa Iervolino (intérim) Carlo Donat-Cattin |
Successeur | Nino Cristofori |
Secrétaire général de la Confédération italienne des syndicats de travailleurs | |
– (6 ans, 1 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Pierre Carniti (it) |
Successeur | Sergio D'Antoni (it) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | San Pio delle Camere (Italie) |
Date de décès | (à 87 ans) |
Lieu de décès | Rome (Italie) |
Nature du décès | Covid-19 |
Nationalité | Italien |
Parti politique | DC (1950-1994) PPI (1994-2002) DL (2002-2007) PD (2007-2021) |
Religion | Catholicisme |
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Présidents du Sénat d'Italie Ministres du Travail d'Italie |
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Militant dans des mouvements sociaux proches de la Démocratie chrétienne dès son adolescence, il est élu secrétaire général de la Confédération italienne des syndicats de travailleurs en et devient l'un des principaux dirigeants syndicaux du pays. Il quitte ce poste peu avant d'être nommé ministre du Travail dans le septième gouvernement de Giulio Andreotti en .
Il est élu député lors du scrutin de 1992 puis dirige le Parti populaire italien de à . Sept ans plus tard, il quitte la Chambre des députés après avoir été élu sénateur des Abruzzes. Il devient le président de la haute assemblée dans la foulée.
En , après la chute du gouvernement, il est chargé de constituer une nouvelle majorité parlementaire par Giorgio Napolitano mais ne parvient pas à se faire nommer président du Conseil. Son échec provoque la dissolution du Parlement puis des élections générales anticipées à l'issue desquelles il demeure sénateur tout en perdant la présidence de la chambre haute.
Cinq ans plus tard, il échoue à conserver son mandat parlementaire mais est proposé par le Parti démocrate et Le Peuple de la liberté comme candidat à l'élection présidentielle. N'ayant pas recueilli le nombre de suffrages requis lors du premier tour du scrutin, il voit sa candidature retirée. Il décide ensuite de mettre un terme à ses activités politiques.
Biographie
Engagement syndical
Franco Marini naît le , à San Pio delle Camere, un petit village des Abruzzes, au sein d'une famille modeste.
Diplômé en droit, il commence sa carrière politique en 1950, militant activement au sein de la Démocratie chrétienne, comme de l'Action catholique (L'Azione Cattolica) et l'Association chrétienne des travailleurs italiens (ACLI), des mouvements sociaux et religieux.
Après avoir adhéré à la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (CISL), un puissant syndicat italien, il rencontre Giulio Pastore, un syndicaliste engagé dans le débat politique, qui lui confie des travaux pour le département pour le Mezzogiorno, auquel est nommé Pastore, au sein du second gouvernement d'Amintore Fanfani.
En 1985, après avoir longtemps assumé plusieurs charges au sein de la CISL, Marini est nommé secrétaire général du mouvement.
Ministre du gouvernement Andreotti
En 1991, à la suite de la mort de Carlo Donat-Cattin, un important syndicaliste lui-même engagé dans le débat politique car ayant été parlementaire et ministre, Franco Marini hérite de la direction de Force nouvelle (Forze nuove), une faction syndicaliste attachée à la Démocratie chrétienne. Dans le même temps, il est nommé ministre du Travail et de la Sécurité sociale dans le septième gouvernement de Giulio Andreotti.
Il occupe cette fonction jusqu'à la relève du gouvernement par le cabinet de Giuliano Amato, le .
À la Chambre des députés
Candidat aux élections générales des 5 et , sous les couleurs de la Démocratie chrétienne, il est élu député ; il devient rapidement une figure politique importante, notamment lorsqu'il prend, en , le secrétariat général du Parti populaire italien, assumant ainsi la succession de l'ancien ministre Gerardo Bianco (it).
Après avoir été élu député européen lors du scrutin de 1999, il décide de quitter la direction du parti, et d'en laisser la conduite à Pierluigi Castagnetti (it), du fait de son élection comme du faible score réalisé par son parti lors de ce scrutin.
Après avoir adhéré à La Marguerite, dont il devient le responsable organisationnel, Marini se pose comme un médiateur au sein du mouvement, notamment en , lorsqu'il apporte son ferme soutien au maire de Rome et président du parti, Francesco Rutelli, celui-ci marquant son désaccord avec Romano Prodi quant à la seule candidature de La Marguerite au scrutin proportionnel de 2006.
Président du Sénat
Élu sénateur lors du scrutin parlementaire des 9 et 10 avril 2006, Marini est élu président du Sénat de la République par ses pairs sénateurs, au 3e tour de scrutin[N 1],[1], ayant recueilli 165 suffrages, face à l'ancien président du Conseil, Giulio Andreotti, le 29 avril.
Dans son discours d'investiture, Marini, devenu le deuxième personnage de l'État, met en avant l'impartialité qu'il compte assumer durant sa présidence :
« [...] Je serai le président de tous les sénateurs, [...] je serai le président de tous, avec le grand respect pour les droits de la majorité et de l'opposition, comme il se doit dans une véritable démocratie bipolaire, à laquelle je crois également avoir modestement contribué par mon apport, à réaliser dans notre pays »
— Discours d'investiture de Franco Marini, président du Sénat de la République, palais Madame,
Le nom de Franco Marini est proposé par l'ancien président de la République, Francesco Cossiga, pour la succession de Carlo Azeglio Ciampi, à la présidence de la République, en ; or, Marini, pourtant considéré comme une personne de consensus, refuse la proposition. C'est finalement l'ancien président de la Chambre des députés, Giorgio Napolitano, qui est élu au Quirinal.
Le , après la première offre de démission proposée par Romano Prodi au président de la République, Giorgio Napolitano, Franco Marini était cité comme un possible prétendant à la présidence du Conseil, mais le chef de l'État, après consultation des forces politiques, refusa la démission du gouvernement, le contraignant à la confiance parlementaire. Au mois de novembre suivant, le sénateur Lamberto Dini, qui dirigea lui-même un gouvernement technique de 1995 à 1996, proposa le nom de Marini au président Napolitano, sur l'idée de la formation d'un gouvernement dit institutionnel. Une proposition immédiatement rejetée, encore une fois, par le président de la République.
Le , du fait d'une simple majorité relative au Sénat de la République, conséquence du retrait d'un petit parti de la coalition de centre-gauche au pouvoir, L'Union, le gouvernement Prodi II perd un vote de confiance à la chambre haute, cette chute ayant pour conséquence la démission du gouvernement. Six jours suivant la chute, puis la démission du gouvernement, le président du Sénat est convoqué au palais présidentiel du Quirinal, puis chargé, par le chef de l'État, de constituer un gouvernement de transition ayant pour dessein la modification de la loi électorale et la préparation d'un scrutin parlementaire anticipé[2] ; Marini, le jour même, déclare qu'il compte « [concentrer] [s]es efforts pour essayer de constituer le plus rapidement possible [un nouveau gouvernement] ». Or, le 5 février suivant, le président du Sénat rend son mandat au chef de l'État, celui-ci, après avoir constaté l'échec de Franco Marini, convoquant alors des élections générales anticipées pour le mois d'avril.
Franco Marini est réélu sénateur de la République pour les Abruzzes lors de ce scrutin, sous les couleurs du Parti démocrate (PD), de centre-gauche.
Candidat à la présidence de la République
Lors des élections générales de février 2013, Franco Marini, candidat pour un troisième mandat de sénateur, sous les couleurs du PD, n'est pas réélu, ce qui met fin à sa carrière politique active.
Cependant, le 17 avril suivant, le Parti démocrate, de centre-gauche, mené par Pier Luigi Bersani, et Le Peuple de la liberté, le parti de centre-droit de l'ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi, annoncent proposer le nom de Franco Marini pour la présidence de la République, le scrutin présidentiel étant convoqué pour le lendemain, le 18 avril, ces deux formation soutenant leur décision par le fait que Marini soit « une personnalité sensible aux aspects sociaux », selon les mots de Bersani, quand Berlusconi le présente comme « un homme loyal et correct […] qui a toujours su prouver qu'il savait être au-dessus des partis »[3],[4],[5],[6], bien que certains parlementaires de centre-gauche aient regretté ce choix, puisqu'il semblerait être une garantie pour l'avenir judiciaire, préoccupant, du Cavaliere[7].
Alors que les voix réunies de la droite et du centre-gauche pouvaient en principe suffire à son élection, Franco Marini recueille 521 voix sur 999 votants, à l'issue du premier tour. Plusieurs grands électeurs appartenant à l'un des partis qui avaient prévu de l'élire ont donc décidé de ne pas lui accorder leurs voix. Quelques heures plus tard, lors du deuxième tour, Marini ne recueille finalement que 15 suffrages, ce qui amoindrit fortement la probabilité de son élection au terme du scrutin.
Le 19 avril, au lendemain des deux premiers tours de l'élection présidentielle, le secrétaire du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, annonce finalement son soutien à la candidature de l'ancien président du Conseil, Romano Prodi, Marini n'étant pas parvenu à se faire élire lors des deux premiers scrutins et dont le nom causa de profondes divisions au sein du centre-gauche.
Notes et références
- Notes
- L'élection a été difficile, ayant été notamment marquée par des irrégularités et des bulletins portant le nom de Marini mais régulièrement mal orthographiés ; c'est, en conséquence, après deux nouveaux tours de scrutin que Franco Marini est élu président du Sénat.
- Références
- (fr) « Italie : la gauche élue à la présidence du Parlement », Le Figaro,
- (fr) « Archives. Franco Marini va former un gouvernement de transition », Le Point,
- (fr) « Italie: grandes manœuvres avant l'élection du président », L'Express,
- (fr) « Bersani propose la candidature de Marini au Quirinal », Le Nouvel Observateur,
- (fr)« Un candidat de compromis pour remplacer Napolitano », Le Figaro,
- (fr) « Italie: gauche et droite soutiendront la candidature de Franco Marini à la présidentielle », Le Parisien - Aujourd'hui en France,
- « Election présidentielle italienne: qui sont les favoris? », sur L'Express, .
- (it) « Morto per Covid l’ex presidente del Senato Marini. Ex sindacalista e ministro, fu candidato al Colle. Gentiloni: “La politica come passione e organizzazione, il mondo del lavoro sua bussola” », Il Fatto Quotidiano, (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- (it) « Portrait de Franco Marini », sur Media.rai.it
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