Franz Marc

Franz Marc, né le à Munich et mort le à Braquis, près de Verdun, est l'un des principaux représentants de l'expressionnisme allemand. Peintre animalier, graveur, pastelliste, aquarelliste, lithographe, écrivain, il a fait partie du groupe Le Cavalier bleu.

Franz Marc
Franz Marc en 1910
Naissance
Décès
(à 36 ans)
Braquis, Meuse, France
Sépulture
Nom de naissance
Franz Moritz Wilhelm Marc
Nationalité
Allemande
Activité
Formation
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
Père
Fratrie
Paul Marc (d)
Conjoints
Œuvres principales
Signature

Biographie

Franz Moritz Wilhelm naît le à Munich, d’un père peintre et professeur, Wilhelm Marc, et de Sophie Maurice. Son éducation protestante lui confère un point de vue très ouvert sur la vie. Il prendra différentes orientations, notamment celles de pasteur ou de philosophe, avant de se décider pour la peinture.

Il entre à l’Académie des beaux-arts de Munich[1], mais l'atmosphère y est trop étouffante à son goût et il n'y restera pas. Il fait la rencontre de plusieurs peintres animaliers en 1905, dont Jean-Bloé Niestlé (de). Les animaux deviennent son sujet de prédilection. Il fait ses premières esquisses de cheval dès cette année. Il rencontre Marie Schnür, peintre, qu'il épouse en 1907, adoptant le fils de celle-ci, Klaus, qu'elle avait eu avec Angelo Jank[2]. Il se sépare de sa femme et se marie ensuite avec l'artiste peintre Maria Franck, en 1913.

En 1907, il redécouvre Paris (après un premier séjour dans sa jeunesse) et l'art de Van Gogh et de Gauguin. Sa palette s’éclaircit et, en 1909, grâce à sa rencontre avec August Macke, il commence à se faire connaître et entre en contact avec de nombreux artistes, ainsi qu'avec le collectionneur Bernhard Koehler. Il s'installe, à partir de 1910, à Indersdorf, près de Dachau.

En 1911, il rencontre Marianne von Werefkin, Alexi von Jawlensky, Gabriele Münter et Wassily Kandinsky avec qui il crée Der Blaue Reiter, rassemblement de peintres d'avant-garde. Il abandonne la peinture en plein air et sa palette se fait de plus en plus subjective. Il commence à peindre, dès cette année, ses célèbres Cheval bleu qui inspirent le titre du fameux almanach Le Cavalier bleu, ouvrage fondateur du groupe d'artistes qu'il a engendré. Puis en 1912, influencé par une exposition consacrée au futurisme italien et par les tableaux de Robert Delaunay, il se tourne vers l'abstraction, sa première œuvre entièrement de ce style étant Composition I, peint en décembre 1913.

En 1914, il se porte comme volontaire sur le front où il travaille encore et toujours dans un petit carnet et se complaît dans le dessin abstrait. Il est touché par un éclat d'obus lors d'une chevauchée de reconnaissance et meurt en mars 1916, à Braquis, près de Verdun, sans avoir vraiment terminé son cheminement. Il sera inhumé temporairement à Gussainville, puis à Kochel am See, arrondissement de Bad Tölz-Wolfratshausen en Bavière, où est établi un musée qui lui est consacré.

Œuvres

Il se divise en trois étapes allant du figuratif à l’abstrait. La partie de son œuvre la mieux connue est consacrée aux représentations animalières (essentiellement chevaline), où son thème est la force vitale de la nature. Il associe à l’animal des qualités  le bon, le vierge, le beau et le vrai  qu’il ne rencontre pas chez l’homme. Il occulte toute représentation humaine au profit de l’animal et le paysage n’est plus que l’espace vital dans lequel ce dernier évolue. Il essaye de peindre la façon dont l’animal voit le monde par une simplification formelle et chromatique des choses pour en représenter « l’être absolu ». Il attribue à chaque couleur une signification ; le bleu pour le masculin austère et le spirituel ; le jaune pour le féminin, doux et gai, et le rouge comme couleur de la violence combattue par les deux premières.

Son cheminement du figuratif à l’abstrait se fait de manière très progressive  purification des lignes, fond du tableau ne représentant plus un paysage mais des aplats colorés, puis libération de la couleur du sujet principal (Cheval bleu) avec simplification géométrique , entre 1903 à 1914, ce qui aura constitué un long parcours (11 ans) par rapport à sa courte vie (36 ans).


Galerie

Écrits

Distinctions

Timbre allemand de 2012 : Cheval bleu I.

Plusieurs villes allemandes ont des rues Marc : Fulda, Hambourg, Wolfsbourg, Oldenbourg, Puchheim, Vechta, Elmshorn, Heidelberg, Kochel am See, Cologne, Leverkusen, Sindelsdorf et Munich. La Deutsche Bundespost a édité le un timbre d'une valeur de 30 pfennigs reproduisant le tableau Roten Rehen.

Le Ruhmeshalle de Munich expose un buste de Marc.

Le 13 octobre 2000, un astéroïde découvert en 1991 a été nommée en son honneur : (15282) Franzmarc[16].

Une plaque lui est dédiée à Gussainville, seule plaque en France dédiée à un soldat allemand[réf. nécessaire].

La Deutsche Post a émis le 9 février 2012 un timbre d'une valeur faciale de 145 centimes d'euros[17].

En 2014, à l'occasion du 100e anniversaire de la mort d'August Macke, le Kunstmuseum Bonn a ouvert l'exposition « August Macke et Franz Marc. Une amitié artistique ». Elle présente pour la première fois les quelque 200 tableaux qui concernent la relation artistique entre les deux peintres[18].

Franz Marc sur le marché de l'art

En février 2008, le tableau Chevaux dans l'herbe III a été vendu au prix record de 16,5 millions d'euros chez Sotheby's à Londres, soit le double du prix estimé. L'acheteur est resté anonyme[19].

En juin 2009, un des derniers tableaux impressionnistes de Franz Marc, Chevaux sautant, également de 1910, a atteint 4,4 millions d'euros chez Christie’s, soit légèrement moins que le prix estimé[20].

Notes et références

  1. Il a comme professeur entre autres Wilhelm von Diez.
  2. (de) « Maria Marc. Leben und Lebenswerk » par Brigitte Salmen, in Maria Marc im Kreis des Blauen Reiter (catalogue d'exposition), Schloßmuseum Murnau, 2004.
  3. Chefs-d’oeuvre des Musées de Liège, Fondation de l’Hermitage, , 168 p., p. 53.
  4. (de) Georg-W. Költzsch, Phoenix Folkwang : Die Meisterwerke, Cologne, Dumont, , 280 p. (ISBN 3-8321-4994-5), p. 146, 149.
  5. Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. hors-série, no 205, , p.106.
  6. Jean-Louis Ferrier, L’Aventure de l’art au XXe siècle, Éditions du Chêne, , 1005 p. (ISBN 2-84277-464-7), p. 119.
  7. Dietmar Elger (trad. de l'allemand), L’Expressionnisme : une révolution artistique allemande, Hong Kong/Köln/Paris etc., Taschen, , 154-161, 256 (ISBN 978-3-8228-3185-4), p. 152
  8. Fritz Murdoch, Un regard passionné : la collection E. G. Bührle, Genève/Paris, Artemis Verlag, , 248 p. (ISBN 2-605-00155-5), p. 79, 80.
  9. Histoire de la peinture : de la Renaissance à nos jours à nos jours (trad. de l'allemand), Paris, Gründ, , 128 p. (ISBN 2-7000-2151-7), p. 90.
  10. Rainald Grosshans, Gemäldegalerie Berlin : Guide, Prestel Verlag, Munich, (ISBN 3-7913-2058-0), p.36.
  11. Pontus Hulten, Paris-Berlin : 1900-1933, MNAM, , 575 p. (ISBN 2-85850-066-5), p. 77, 95.
  12. Jean-Louis Prat (trad. de l'anglais), Van Gogh, Picasso, Kandinsky… : collection Merzbacher. Le mythe de la couleur, Martigny (Suisse)/Le Kremlin-Bicêtre, Fondation Pierre Gianadda, , 263 p. (ISBN 978-2-88443-140-8), p. 145.
  13. Histoire de l’art : peinture, sculpture, architecture, Paris, Hachette, , 319 p. (ISBN 2-01-135001-8), p. 247.
  14. Philippe Dagen, « Franz Marc en avant-garde », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. Elitza Dulguerova, « Marc, Franz. Ecrits et correspondances », Critique d’art, no 30, (ISSN 1246-8258, lire en ligne, consulté le )
  16. (en)Base de données des astéroïdes au Jet Propulsion Laboratory
  17. 100 Jahre Der Blaue Reiter, philatelie.deutschepost.de
  18. (de)August Macke und Franz Marc. Eine Künstlerfreundschaft, kunstmuseum-bonn.de.
  19. (de)Bei Sotheby's erzielt Gemälde von Franz Marc neuen Rekordpreis, shortnews.de.
  20. (de)Marc-Gemälde für 4,4 Millionen Euro versteigert, focus.de, 24 juin 2009.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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