Non-binarité

Non-binarité est un terme générique utilisé en sciences sociales et dans le lexique LGBT+ pour catégoriser les différentes identités de genre non binaires ou genderqueer qui ne s'inscrivent pas dans la norme binaire occidentale moderne, c'est-à-dire que les personnes non binaires ou genderqueer ne s'identifient ni strictement homme, ni strictement femme, mais entre les deux, un mélange des deux, ou aucun des deux.

Ne doit pas être confondu avec Intersexuation, Androgynie, Bisexualité ou Transidentité.

Les personnes non binaires peuvent choisir d'adopter des pronoms personnels différents pour se désigner, changer de prénom, adopter une expression de genre différente de celle de leur genre assigné à la naissance. En plus d'une éventuelle transition sociale, certaines choisissent également de réaliser une transition médicale.

La non-binarité est rarement reconnue officiellement ; quelques pays reconnaissent un genre non binaire dans leur état civil.

Définitions

Un graphique illustrant le spectre de l'identité de genre : homme en haut à gauche, femme en bas à droite ; agenre en bas à gauche, genderqueer en haut à droite.

La non-binarité est un terme générique qui englobe plusieurs réalités. Selon Matsuno et Budge, elle inclut les personnes qui s'identifient en dehors des identités masculine et féminine ou qui s'identifient comme ayant une identité de genre située entre ces deux points, mais aussi les personnes qui s'identifient soit homme soit femme à des périodes différentes, ainsi que les personnes qui rejettent toute identité de genre voire qui ne ressentent aucune identité de genre. Il ne s'agit pas d'une définition exclusive[1].

Identités de genre

De nombreux néologismes se développent pour désigner des identités non binaires. Selon Matsuno et Budge, ces termes changent et évoluent rapidement[1].

Oliver Rowland montre que le terme « intergenre » apparaît au début du XXIe siècle, avant que le lexique ne s'élargisse, bénéficiant de nombreux relais et groupes de discussion sur les réseaux sociaux[2].

Symbole agenre.

Les types suivants sont distingués :

  • agenre : « Personne qui ne se reconnaît dans aucune identité de genre. Variation de la non-binarité »[3]. Une personne agenre s'identifie comme n'ayant pas d'identité de genre. D'après Karine Espineira, l'identité agenre est « le refus probablement le plus affirmé d’un marqueur de genre[4] » ;
  • bigenre : une personne bigenre est une personne qui s'identifie à deux genres à la fois[5],[6] ;
  • bispirituel (two-spirit) : terme utilisé par des autochtones nord-américains pour désigner les personnes non-conformes dans le genre[1],[7],[8],[9] ;
  • demi-genre (demiboy/demigirl) : personne se reconnaissant à la fois dans un genre binaire et un genre neutre ;
  • genre fluide (genderfluid) : « Personne dont le genre varie au cours du temps »[3]. L'expression met l'accent sur la fluidité du genre, les personnes pouvant se définir d'une façon ou d'une autre à différents moments, sans se sentir obligées de s'inscrire dans un genre particulier[4],[10],[11]. Le terme englobe toutes les personnes qui ne se sentent ni tout à fait homme ni tout à fait femme, ou à la fois homme et femme, et qui ne se sentent pas bien décrits par la catégorisation binaire entre masculin et féminin[12]. L'affirmation d'une identité de genre fluide est très visible dans le milieu de la mode[13],[14],[15],[16] ;
  • genderqueer: « au-delà de la binarité de genre », souvent synonyme de non-binaire[9]. Le terme est plus utilisé à l'international qu'en France[9].
  • neutrois : L'expression « neutrois » qualifie une identité de genre qui est neutre[17],[18]. C'est une troisième catégorie à part du féminin et du masculin. Contrairement à l'absence de genre, les personnes se définissant comme "neutrois" expriment un vécu de genre et un sens du genre mais qui n'est ni féminin, ni masculin, ni entre les deux ;
  • non-binaire : « Personne qui ne se reconnaît pas dans le genre qui lui a été assigné à la naissance, mais pas entièrement dans le genre opposé. Se situe en dehors des normes du féminin et du masculin »[3] ;
  • pangenre : « rencontre des êtres au-delà du genre même »[9] ;
  • trans* : les anglophones utilisent « trans* » (avec un astérisque) pour qualifier toutes les identités de genre non-standard : genderfluid, agenre, transgenre, etc.[19],[20],[21] ; Le mot trans devenant donc un terme parapluie pour toutes les personnes ne s'identifiant pas comme le genre qu'on leur a attribué à la naissance.
  • transgenre ou trans : personne ayant un genre différent du genre assigné à la naissance[3] ;
  • transféminin ou transmasculin : peut être utilisé par des personnes pour décrire un aspect de féminité ou de masculinité dans leur identité[22].

Confusions fréquentes

Dans le lexique LGBT+[23], l'identité de genre non binaire renvoie au genre auquel la personne s'identifie. L'androgynie fait référence à une expression de genre, une apparence ni féminine ni masculine, tandis que l'intersexuation concerne les caractéristiques sexuelles (anatomiques, chromosomiques, etc.) d'une personne. Une personne non binaire n'a pas forcément une apparence androgyne, et n'est pas nécessairement intersexe.

L'identité de genre est indépendante de l'orientation sexuelle ou romantique[24] : toutes les personnes, y compris celles qui se considèrent non binaires, peuvent être hétérosexuelles, homosexuelles, bisexuelles, asexuelles[25] etc.

Histoire

En Occident

Em Matsuno, docteur en philosophie à l'université d'Etat de l'Arizona[26] et Stephanie Budge, de l'université de Louisville[27], notent en 2017 que l'identité non-binaire n'est pas reconnue dans la plupart des sociétés occidentales[1]. Les médias occidentaux, particulièrement ceux en ligne et orientés vers la jeunesse, sont en général plus favorables aux personnes non binaires que les médias mainstream qui les présentent comme « l'autre » en adoptant le point de vue de la norme[28],[29],[1].

Hors Occident

Des identités ou expressions de genre en dehors de la binarité de genre existent dans différentes cultures et époques[28],[1],[30]. Selon Maria Lugones, certaines sociétés pré-coloniales comme celle des Yorubas ou certaines sociétés autochtones en Amérique du nord possèdent des systèmes de genre différents de ceux de l'Occident[31]. D'autres n'utilisent pas leur système de genre comme principe d’ordonnancement du pouvoir[32],[33]. Pour autant, si le patriarcat [pertinence contestée] et le système de genre occidental et colonial n'existe pas sous cette forme dans les sociétés pré-coloniales d'Afrique et d'Amérique Latine, les féministes africaines modernes tendent à reconnaître l'existence de systèmes similaires bien que différant dans leurs intensités et moyens de construction[C'est-à-dire ?] [32],[33].

Le terme troisième genre est utilisé en anthropologie pour désigner des identités de genre dans certaines cultures ne s'inscrivant pas dans la binarité homme-femme[34].

Taille de la population concernée

Étant donné que la définition de la non-binarité recouvre plusieurs ressentis et que la plupart des études envisagent le genre sous un aspect binaire, l'envergure de la population non binaire est difficile à mesurer[35]. Néanmoins, des études ont été menées afin de mesurer la proportion d'une population qui aurait une identité de genre non-binaire.

Dans l'ensemble de la population

Au sein de la population générale, aux Pays-Bas, 4,6% des personnes assignées hommes à la naissance et 3,2% de celles assignées femmes d'un large échantillon se reconnaissent dans une « ambivalent gender identity » (identité de genre ambivalente)[36]. Selon une étude menée en région flamande (Belgique), 1,8 % des personnes assignées hommes à la naissance et 4,1% de celles assignées femmes se retrouvent dans une identité de genre non binaire[37],[28]. Un sondage français réalisé en 2018 indique que 6 % des personnes interrogées ne se considèrent « ni homme ni femme »[13],[38].

Parmi les personnes LGBT+

Le pourcentage de personnes non binaires varie selon les études entre un tiers[1] et environ la moitié des personnes transgenres[37]. Estimé à 35 % selon James et al. (2016), ce pourcentage est probablement sous-estimé étant donné que toutes les personnes non binaires ne se définissent pas comme transgenres[1].

Une étude de 2008 de la National Transgender Discrimination Survey a constaté que les personnes non binaires étaient plus susceptibles d'être racisées (30 % contre 23 %) que les personnes transgenres binaires (89 % vs 68 %), et plus susceptibles d'avoir moins de quarante-cinq ans[39],[40].

Parcours et transition

Le parcours des personnes non binaires est varié.

Selon les cas, les personnes non binaires cherchent à s'éloigner de certains marqueurs physiques associés à leur genre assigné, à combiner des caractéristiques à la fois masculines et féminines ou bien recherchent à adopter une apparence transféminine ou transmasculine[28], à l'opposé du genre qui leur a été assigné à la naissance[source insuffisante], que ce soit grâce à des procédures médicales ou non[28].

Transition sociale

Selon des personnes non binaires, plusieurs pratiques existent :

Transition médicale

La transition médicale peut prendre la forme d'un traitement hormonal de substitution (hormonothérapie) ou d'opérations chirurgicales[37].Certaines personnes recherchent une expression de genre plus neutre tandis que d'autres cherchent à s'éloigner davantage des marqueurs physiques associés à leur genre assigné.

Toutes les personnes non binaires ne souhaitent pas réaliser une transition médicale visant à modifier leur apparence physique[41],[28]. D'ailleurs, la transition médicale concerne moins de personnes non binaires que de personnes transgenres binaires[1]. Aussi, les personnes non binaires ne désirent pas toutes les mêmes changements physiques[41]. En effet, certaines cherchent à altérer certaines caractéristiques corporelles qu'elles jugent dysphoriques, tandis que d'autres ne sont pas préoccupées de la même façon par celles-ci[41].

L'hormonothérapie est utilisée pour que la personne développe des caractères sexuels secondaires du genre auquel elle s'identifie, ou pour altérer ses propres caractères sexuels secondaires, rattachés à l'autre genre[43]. Cela se traduit notamment par la prise d’hormones féminisantes (œstrogène) pour les personnes assignées homme à la naissance et la prise d'hormone masculinisantes (testostérone) pour les personnes non binaires assignées femmes à la naissance. Selon les besoins, cette hormonothérapie est similaire à celle proposée aux femmes ou aux hommes trans, mais les dosages peuvent être plus faibles, ou bien uniquement mis en place sur une période de temps limitée dans le but de ne développer que certains effets provoqués par les hormones[41].

Problématiques spécifiques aux personnes non binaires

Santé mentale

À l'instar de la transidentité, la non-binarité n'est pas considérée comme une pathologie psychiatrique[37]. En revanche, la souffrance psychologique qu'elle peut engendrer est mentionnée dans la cinquième édition du DSM, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, sous le nom de dysphorie de genre[37]. Au sein de la classification internationale des maladies, l'incongruence de genre dans laquelle les personnes non binaires peuvent appartenir ne fait plus partie des maladies mentales depuis 2018 mais relève du chapitre sur les conditions liées à la santé sexuelle[37],[44]. Dans les pays où elles font autorité, ces classifications permettent aux personnes non binaires de prétendre à certaines prises en charge médicales. Comme pour les autres personnes transgenres, les personnes non binaires également sont confrontées à des problèmes relatifs à la santé mentale et à la détresse psychologique, comme l'anxiété, la dépression, l'auto-mutilation et le suicide, conséquences du stress de faire partie d'une minorité[37]. 43 % des personnes non binaires ont ainsi fait une tentative de suicide[37]. Les personnes non binaires peuvent avoir tendance à cacher leurs problèmes psychologiques de peur de ne pas avoir accès aux soins médicaux appropriés, d'être incomprises, de recevoir des questions inappropriées ou bien que l'on se concentre sur leur identité de genre au détriment du reste. Il n'est pas montré que le fait d'être non binaire est plus souvent associé à certains problèmes ou conditions psychologiques, bien que les personnes trans, et par conséquent non binaires, soient surreprésentées parmi les personnes autistes[37].

Peu d'études portent sur la santé mentale des personnes non binaires et seulement sur celles s'identifiant aussi comme transgenres. En comparaison avec les personnes trans binaires (FtM, MtF), celles non binaires feraient face à un stress plus important et spécifique à leur identité de genre associé à une plus forte suicidalité[45],[1].

Poirier et al., 2019, estiment les difficultés psychiques des personnes non binaires « plus ou moins équivalentes à celles rencontrées chez les jeunes transgenres binaires »[9].

Non-binarité dans la langue

Les personnes non binaires peuvent choisir d'employer des pronoms neutres, ou bien une combinaison de pronoms genrés ou encore décider de n'employer aucun pronom pour se désigner. Les pronoms utilisés également peuvent varier pour correspondre à l'identité de genre de la personne en fonction de la période. Leur emploi dépend à la fois de l'adéquation ressentie par la personne entre son identité et le ou les pronoms utilisés, ainsi que de l'environnement dans lequel la personne non binaire évolue[1].

Anglais

Certaines personnes non binaires préfèrent utiliser des pronoms neutres[4], comme le « they » singulier[46],[47],[48],[49],[50],[51], élu « mot de la décennie » (2010-2020) par l’American Dialect Society[52]. Indya Moore, par exemple, se définit comme non binaire et préfère l'utilisation du pronom they singulier[53]. D'autres pronoms sont également employés en anglais, comme zie/hir/hirs, xe/xem/xyr, et ey/em/eir[1].

En anglais, depuis 2015, le titre de civilité Mx peut remplacer Mr (Monsieur) ou Mrs (Madame)[54],[55] pour éviter d'indiquer le genre de la personne[56]. Un éditeur de l'Oxford English Dictionary explique qu'il s'agit d'un « exemple de la façon dont la langue anglaise s'adapte aux besoins des personnes, leur permettant d'utiliser la langue d'une façon qui leur convient, plutôt que de laisser la langue leur imposer leur identité »[57].

Genre neutre et traces du neutre

En français, le genre grammatical neutre issu du système de genre latin ne subsiste que sous forme de traces[58],[59] (ce, ceci, cela[60], l'adjectif pis[61]). Toutefois des propositions d'un genre grammatical neutre existent (système al d'Alpheratz, celui de Florence Ashley)[62],[63],[64] ainsi que des typographies inclusives (les fontes non binaires Cirrus Cumulus et VG500 de « la collective » franco-belge Bye Bye Binary[65], la police inclusive de Tristan Bartolini[66])[67].

Français neutre et néologie

Florence Ashley distingue deux possibilités de neutralisation : l'approche modulaire où le choix des stratégies de français neutre est libre (facilité d'adoption et d'apprentissage de par sa flexibilité), et l'approche systémique, où le choix de celles-ci est fixé par un ensemble de règles (plus rigoureuse et ainsi plus apte à être adoptée institutionnellement)[63].

Les personnes non binaires peuvent utiliser des néologismes (néopronoms, néoarticles, des pronoms ou des articles non genrés)[52]. Il s'agit d'un choix qui varie selon chaque personne non binaire[68].

Tableau des néologismes non binaires :
Masculin Feminin Formes non binaires
Pronom personnel singulier il elle iel, yel, ielle, ael, æl, aël, ol, olle, ille, ul, ulle, al, i, im[63]

em, el[69],[70], elli, yol[58]

Pronoms toniques lui/ eux elle/ elles ill[réf. nécessaire]

ellui, elleux[70],[69], euxes[69]

Articles définis le la lu, li, lia, lae[58],[70],[69] , lo, lea, le.a[70], le-a, la-e, læ, ly, l'[58]
Articles indéfinis un une um[70],[69], om, on, im, an, un.e[70], uno, unu, yn[58]
Déterminant possessif mon/ ton/ son ma/ ta/ sa mo/ to/ so[70]

man/ tan/ san[70],[69]

maon/tan/saon[70]

ma.on/ ta.on/ sa.on

Tableau du français non binaire proposé par F. Ashley, adapté des travaux d'Alpheratz (2018)[63]
Catégorie Français genré Approche modulaire

(termes apparemment les plus communs au Québec)

Système

proposé

Pronoms personnels Elle, il, lui, elles, ils,

eux

Iel, iels, ille, illes, ellui, elleux Al, lu, als, auz
Pronoms démonstratifs Celle, celui, celles,

ceux

Cellui, celleux, ceuzes Céal, çauz
Articles définis La, le Lea, lae, læ Lu
Articles indéfinis Une, un Un·e, an An
Articles contractés Au, du À lea, de lea, à læ, de læ À lu
Déterminant démonstratif Cette, ce, cet Cet·te Çu
Déterminants possessifs Ma, ta, sa, mon, ton,

son

Maon, taon, saon, man, tan,

san

Mu, tu, su
Déterminants interrogatifs et

exclamatifs

Quelle, quel Quel·le, quæl Quéal
Autre/plusieurs Toute, tout, toutes, tous Tout·e, tou·te·s, touz Touxe, touze

Suédois

Le pronom neutre « hen »[71],[72],[73] apparu dans les années 1960 dans les milieux féministes, sert à désigner une personne de manière non sexuée en suédois. Ce pronom entre dans en 2015 dans le dictionnaire l'Académie suédoise.

Discrimination envers les personnes non-binaires

Le rejet des personnes non binaires est appelé « enbyphobie », un néologisme formé à partir des initiales de Non-Binaire, NB, prononcées à l'anglaise[74],[note 1]. Les personnes non binaires font face aux difficultés propres à une société organisée de manière genrée et binaire dans la plupart de ses aspects, en passant par la langue, les vêtements ou les toilettes[1]. Elles font également l'objet de microagressions liées à leur identité de genre[1]. La non-binarité d'une personne peut provoquer d'intenses réactions de rejet en milieu scolaire[3] ou familial[75].

Une étude américaine de 2008 de la National Transgender Discrimination Survey a montré que les personnes genderqueer et non binaires étaient plus susceptibles de subir des agressions physiques (32 % contre 25 %), de faire l'expérience de brutalité policière et de harcèlement (31 % contre 21 %), et de se voir refuser un traitement médical en raison de la discrimination (36 % contre 27 %) par rapport aux personnes transgenres qui s'identifiaient dans la binarité de genre (c'est-à-dire, en tant qu'hommes et femmes). Cette étude a également constaté que ces personnes étaient plus susceptibles d'être racisées (30 % contre 23 %) et jeunes (de moins de 45 ans), que les personnes transgenres binaires (89 % vs 68 %)[76]. Dans une autre étude menée par le National LGBTQ Task Force[77], les sondés qui se sont identifiés comme n'étant ni homme ni femme, étaient moins susceptibles d'être Blancs, et plus susceptibles d'être multiethniques, Noirs ou Asiatiques, mais moins susceptibles d'être d'origine hispanique et latino-américaine par rapport aux personnes qui se sont identifiées comme étant masculines ou féminines. 20 % des individus non binaires vivaient au niveau le plus bas de la catégorie des revenus ménagers[78].

Karine Espineira explique que ce rejet existe parce que la société est profondément binaire et patriarcale, et que certaines personnes traditionalistes craignent un chamboulement de « l'ordre des genres »[4], que la non-binarité dérange[12]. De même, Éric Fassin explique que, dans une société dont l'évolution inquiète, certaines personnes peuvent vouloir se raccrocher à ce qui ne change pas en cherchant dans la nature et dans l'idée que l’humanité est naturellement divisée en deux groupes, donnant « une impression de stabilité dans un monde de moins en moins stable[79]. » Le philosophe Thierry Hoquet, estime que cette opposition à la non-binarité est essentiellement générationnelle, les plus jeunes « éprouvant une certaine jouissance à dynamiter l’ordre établi », tandis que les plus âgés refusent ce qu'ils considèrent comme une révolution[80].

Florence Ashley note que des enjeux tels que l’accès aux soins de santé, le harcèlement, la discrimination et la violence sont les mêmes pour les personnes non binaires et pour les personnes trans[81]. Mais Karine Espineira estime que ce rejet est sans commune mesure avec « la transphobie que peut vivre une personne trans quand elle fait sa transition, qui est d’une violence inouïe dans l’espace public [et] familial[4]. »

Discrimination juridique

États-Unis

La catégorie des personnes non-binaires présente un niveau d'éducation supérieur à la moyenne des américains. Cependant, 90 % des personnes non-binaires subissent de la discrimination, qui s'exprime notamment à travers le harcèlement en milieu professionnel. De plus, 19 % des personnes genderqueer déclarent avoir perdu leur emploi en raison de leurs identité de genre[82].

La non-binarité étant une identité de genre émergente, il n'existe pas de lois interdisant spécifiquement la discrimination envers les personnes non binaires. Cependant, le Titre VII et la version proposée de l'Employment Non-Discrimination Act utilise des termes tels que « identité de genre » et « expression de genre » qui sont des catégories dans lesquelles tombent les personnes de genre non binaire en raison du fait que leur expression de genre ne puisse pas être définie comme masculine ou féminine[82].

Douze États américains disposent d'une législation qui interdit la discrimination basée sur l'identité de genre[83]. Les personnes non binaires subissent cependant des taux plus élevés d'agression physique et sexuelle, et de harcèlement par la police que celles qui s'identifient comme des hommes ou des femmes, probablement en raison de leur expression ou présentation de genre[84].

Royaume-Uni

La non-binarité n'est pas reconnue comme un genre au Royaume-Uni[85][source insuffisante]. La loi de 2004 sur la reconnaissance du genre a permis d'employer le Gender Recognition Panel afin de faire légalement reconnaître son genre sur les documents administratifs, à condition d'avoir vécu dans son genre depuis au moins deux ans et d'avoir un diagnostic de dysphorie de genre ou d'avoir réalisé des interventions de réassignation de genre[86].

En 2006, quand la loi Identity Cards Act 2006 a été introduite, les documents ont été délivrés aux résidents du Royaume-Uni et ont été liés à leur enregistrement dans la base nationale de l'identité (« National Identity Register »). Lorsque la question des personnes transgenres et de leur genre assigné par rapport à leur genre ressenti est apparue, il a été dit que deux cartes seraient fournies à ces personnes, chacune ayant un marqueur de genre[87].

États-Unis

14 % ont rapporté de la discrimination concernant les soins médicaux, mais que ces personnes ont également été « plus susceptibles d'éviter tous soins quand elles étaient malades ou blessées à cause de leur crainte relative à la discrimination. »[78]

Royaume-Uni

Dans une enquête similaire menée par UK Trans Info, la grande majorité des répondants non binaires ont rapporté « la crainte d'être refusé » comme le principal obstacle pour ne pas demander des soins médicaux. De nombreux répondants ont rapporté leur angoisse de subir un déni de leur identité, ou « de devoir faire semblant d'être quelqu'un qu'ils ne sont pas » afin de recevoir un traitement. Ainsi, 20 % ont déclaré s'auto-médicaliser en tant qu'alternative à la recherche de soins de santé[88].

Législation

Mention d'un genre neutre à l'état civil

Passeport allemand indiquant le sexe « X ».

Dans certains pays des personnes intersexes ou non binaires ont demandé la reconnaissance légale d'un troisième sexe, mais cela ne correspond pas à une revendication des associations trans et intersexes (définies à l'occasion du troisième Forum international intersexe en 2013) : celles-ci demandent plutôt l'enregistrement des enfants intersexes comme filles ou garçons, l'interdiction immédiate des mutilations des enfants intersexes[89], la mise en place de procédures simples de changement d'état-civil, et, à terme, la suppression complète des catégories sexuées sur les documents d’identité[4],[90],[91],[92] .

Parmi les pays qui ont accédé à la demande de reconnaissance légale d'un troisième sexe figurent l'Argentine[93], les Pays-Bas (cas particulier d'un requérant intersexe)[94],[95], l'Australie (sans condition médicale)[92], l'Allemagne (avec condition médicale)[92],[96],[97],[98], la Belgique (sans condition médicale)[99], le Canada (sans condition médicale)[100], l'Islande[101], le Népal (sans condition médicale)[102],[103], le Pakistan, l'Inde, l'Indonésie[104], l'Afrique du Sud, Malte, l'Argentine, le Danemark[105], la province de l'Ontario[106], la ville de New York[107], l'Utah[108], la Californie[109],[110] et l'Oregon[104],[111],[112].

Les résultats d'une consultation menée en Écosse en 2018 montrent qu'une majorité des voix exprimées sont en faveur de la reconnaissance d'un genre non binaire[113]. En 2021, un tribunal suisse (canton d'Argovie) reconnaît légalement l'existence d'un genre non binaire[114],[115]. Un troisième marqueur de genre, X, est possible sur les passeports américains[116],[117].

En France, la Cour de cassation s'y est opposée en 2017[109],[118],[119],[98], mais d'après Libération, un requérant veut solliciter à ce sujet la Cour européenne des droits de l'homme[120]. Les anciens modèles de carte d'identité française (jusqu'en 1980) et de passeports français (le modèle bleu plastifié) ne mentionnaient pas le sexe[121]. La carte d’identité allemande ne mentionne pas de sexe, et les Pays-Bas prévoient d'adopter la même règle « à partir de 2024/2025 »[122],[123]. Le sexe reste cependant écrit sur le passeport communautaire, cette mention ayant été rendue obligatoire en 1977 par le Conseil de l'Europe[122],[124],[125].

En , la Cour supérieure du Québec invalide cinq articles du code civil du Québec  dont trois « violent la dignité et le droit à l’égalité » des personnes non binaires. , facilitant ainsi une transition à l'état-civil et celui-ci doit proposer d'autres options que « femme » ou [126]« homme ». De plus une lettre médicale n'est plus nécessaire pour les personnes mineures pour valider un changement à l'état-civil[126].

Suppression de la mention du genre à l'état civil

Certains pays envisagent de supprimer la mention du genre à l'état civil. C'est le cas des Pays-Bas[127].

Autres initiatives

Des écoles américaines incluent une option de genre « non binaire » dans leurs formulaires d'inscription[128]. Des compagnies américaines proposent à leurs passagers de cocher « non précisé » (unspecified) ou « confidentiel » (undisclosed) au lieu de « Monsieur » ou « Madame » sur les billets d’avion[129],[130].

Activisme non binaire

Drapeau de la fierté non binaire

Drapeau non binaire.

Le drapeau de la fierté non binaire a été créé par Kye Rowan en [131],[132] après un appel lancé par plusieurs membres de la communauté non binaire demandant un drapeau de la fierté qui représenterait les personnes non binaires ne s'identifiant pas au drapeau genderqueer. L'intention était que ce drapeau coexiste avec celui de la fierté genderqueer plutôt qu'il le remplace.

Le drapeau est composé de quatre bandes de couleur (de haut en bas) jaune, blanc, violet et noir[131] :

  • le jaune représente les personnes dont le genre existe en dehors du cadre binaire ;
  • le blanc représente les personnes qui s'identifient à plusieurs ou à tous les genres ;
  • le violet représente les personnes se situant entre le genre masculin et le genre féminin ;
  • le noir représente les personnes sans genre ou de genre neutre.

Célébration

Le a été choisi pour être la journée internationale de la visibilité non binaire[133],[134],[135].

Bibliographie

  • (en) Joan Nestle, Clare Howell et Riki Wilchins (dir.), GenderQueer : Voices From Beyond the Sexual Binary, New York, Alyson Books, (ISBN 978-1-55583-730-3)
  • (en) C Tolbert et Tim Trace Peterson (dir.), Troubling the Line : Trans and Genderqueer Poetry and Poetics, New York, Nightboat Books, , 538 p. (ISBN 978-1-937658-10-6)
  • (en) Brit Mandelo, Beyond Binary : Genderqueer and Sexually Fluid Speculative Fiction, Maple Shade, Lethe Press, , 276 p. (ISBN 978-1-59021-005-5, lire en ligne)
  • (en) Christina Richards, Walter Pierre Bouman, Leighton Seal, Meg John Barker, Timo O.Nieder et Guy T’Sjoen, « Non-binary or genderqueer genders », International Review of Psychiatry, , p. 95-102 (10.3109/09540261.2015.1106446)
  • Twist J, de Graaf NM. Gender diversity and non-binary presentations in young people attending the United Kingdom’s National Gender Identity Development Service. Clinical Child Psychology and Psychiatry. 2019;24(2):277-290. doi:10.1177/1359104518804311
  • Moulin de Souza E, Parker M. Practices of freedom and the disruption of binary genders: Thinking with trans. Organization. July 2020. doi:10.1177/1350508420935602
  • Kattari SK, Bakko M, Langenderfer-Magruder L, Holloway BT. Transgender and Nonbinary Experiences of Victimization in Health care. Journal of Interpersonal Violence. February 2020. doi:10.1177/0886260520905091
  • Koehler A, Eyssel J, Nieder TO. Genders and Individual Treatment Progress in (Non-)Binary Trans Individuals. J Sex Med. 2018 Jan;15(1):102-113. doi: 10.1016/j.jsxm.2017.11.007. Epub 2017 Dec 9. PMID 29229223.
  • Darwin H. Challenging the Cisgender/Transgender Binary: Nonbinary People and the Transgender Label. Gender & Society. 2020;34(3):357-380. doi:10.1177/0891243220912256
  • Trans & Genderqueer Studies Terminology, Language, and Usage Guide dans Trans and Genderqueer Subjects in Medieval Hagiography, ed. by Alicia Spencer-Hall and Blake Gutt (Amsterdam, The Netherlands: Amsterdam University Press, forthcoming 2020).
  • Florence Ashley, Les personnes non-binaires en français : une perspective concernée et militante, H-France Salon, Volume 11, Issue 14, #5, McGill University
  • (en) Ellis Hernandez, Pronouns, Prescriptivism, and Prejudice: Attitudes toward the Singular 'They', Prescriptive Grammar, and Nonbinary Transgender People, Purdue University Graduate School, (DOI 10.25394/pgs.12231095.v1, lire en ligne)
  • Peters, H. (2020). Gender-inclusivity and gender-neutrality in foreign language teaching: The case of French. Australian Journal of Applied Linguistics, 3(3), 183–195. DOI:10.29140/ajal.v3n3.332
  • (en) Kris Aric Knisely, « Le français non-binaire: Linguistic forms used by non-binary speakers of French », Foreign Language Annals, vol. 53, no 4, , p. 850–876 (ISSN 1944-9720, DOI 10.1111/flan.12500, lire en ligne, consulté le )
  • Sophie Doucet et Line Chamberland, « Relations familiales et non-binarité : parcours de vie de jeunes adultes non binaires au Québec », Enfances Familles Générations [En ligne], 35 | 2020, mis en ligne le , consulté le . URL : http://journals.openedition.org/efg/10393
  • Porchat Patricia, « Transidentité, non-binarité et parentalité. De quoi parle-t-on ? », Recherches en psychanalyse, 2020/2 (N° 30), p. 122-130. URL : https://www.cairn.info/revue-recherches-en-psychanalyse-2020-2-page-122.htm
  • Fanny Poirier, « Applications binaires des savoirs et réalités plurielles. Comprendre l’identité de genre par la non-binarité. », Recherches en psychanalyse, no 29, , p. 39-46 (lire en ligne)
  • Daniel Elmiger, « Binarité du genre grammatical – binarité des écritures ? », Mots. Les langages du politique, 113 | 2017, mis en ligne le 09 , consulté le 05 . URL : http://journals.openedition.org/mots/22624 ; DOI:10.4000/mots.22624
  • Budge SL, Rossman HK, Howard KA. Coping and psychological distress among genderqueer individuals: the moderating effect of social support. Journal of LGBT Issues in Counseling. 2014;8(1): 95–117.[lire en ligne]
  • (en) F. Poirier, A. Condat, L. Laufer, O. Rosenblum et D. Cohen, « Non-binarité et transidentités à l’adolescence : une revue de la littérature », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 67, nos 5-6, , p. 268-285 (lire en ligne)
  • (en) E. Matsuno et S.L Budge, « Non-binary/Genderqueer Identities: a Critical Review of the Literature », Curr Sex Health Rep, vol. 9, , p. 116–120 (lire en ligne)
  • Sarah Hunt, Une introduction à la santé des personnes bispirituelles : questions historiques, contemporaines et émergentes, Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, , 32 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Genderqueer » (voir la liste des auteurs).
  1. À noter que les lettres NB sont de plus en plus remplacées par NBi afin de ne pas confondre avec les initiales de Non Black.

Références

  1. (en) Emmie Matsuno et Stephanie L. Budge, « Non-binary/Genderqueer Identities: a Critical Review of the Literature », Current Sexual Health Reports, vol. 9, no 3, , p. 116–120 (ISSN 1548-3584 et 1548-3592, DOI 10.1007/s11930-017-0111-8, lire en ligne, consulté le )
  2. « Les genres non-binaires sur Internet et Facebook – Observatoire Des Transidentités » (consulté le ).
  3. « Non-binaire, « gender fluid », trans… des ados « ni tout à fait filles ni tout à fait garçons » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Qu'est-ce que la non-binarité ? Entretien avec la sociologue Karine Espineira », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « « Trans* », « asexuel » mais aussi « no homo » : les nouvelles entrées de l'Oxford English Dictionary », KOMITID, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Le dictionnaire des 52 nuances de genre de Facebook », Slate.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  7. Carolyn Epple, « Coming to Terms with Navajo Nádleehí: A Critique of Berdache, "Gay," "Alternate Gender," and "Two-spirit" », American Ethnologist, vol. 25, no 2, , p. 267–290 (ISSN 0094-0496, DOI 10.1525/ae.1998.25.2.267, lire en ligne, consulté le )
  8. Sarah Hunt, An Introduction to the Health of Two-Spirit People : Historical, Contemporary and Emergent Issues, (ISBN 978-1-988426-08-2 et 1-988426-08-1, OCLC 1000921251, lire en ligne)
  9. (en) « Non-binarité et transidentités à l’adolescence : une revue de la littérature », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 67, nos 5-6, , p. 268–285 (ISSN 0222-9617, DOI 10.1016/j.neurenf.2018.08.004, lire en ligne, consulté le )
  10. « Entre elle et lui : « mon genre est fluide » », sur lequatreheures.com (consulté le ).
  11. « Le lexique du genre : de "transgenre" à "fluide", d'autres réalités à saisir », RTL.fr, (lire en ligne).
  12. « Le genre gagne en fluidité », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « “No gender”, “non-binaire”, “gender fluid”… De nouvelles identités de genre bousculent la société », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  14. « Être gender fluid, ça veut dire quoi ? », Les Inrocks, (lire en ligne).
  15. « Au-delà de la binarité : "Genderfluid, c'est être sans frontières" », Nouvel Obs, (lire en ligne).
  16. Madame Figaro, « Le "No Gender" ou quand la mode s’affranchit des sexes », sur Madame Figaro, (consulté le )
  17. « Le neutrois : ni femme ni homme », Les Inrocks, (lire en ligne).
  18. « Je ne me sens ni femme, ni homme : ne m'appelez pas "Madame", je suis neutrois », leplus.nouvelobs.com, (lire en ligne).
  19. (en) « trans*, adj. », dans OED Online, Oxford University Press (lire en ligne) « originally used to include explicitly both transsexual and transgender, or (now usually) to indicate the inclusion of gender identities such as gender-fluid, agender, etc., alongside transsexual and transgender. ».
  20. Olga Volfson, « « Trans* », « asexuel » mais aussi « no homo » : les nouvelles entrées de l'Oxford English Dictionary », Komitid, (lire en ligne).
  21. (en) Katy Steinmetz, « The OED Just Added the Word 'Trans*.' Here's What It Means », sur Time, .
  22. (en) Ashley Mardell, The ABC's of LGBT+, Mango Media Inc., , 190 p. (ISBN 978-1-63353-408-7, lire en ligne).
  23. « Lexique LGBT+ : "Découvrir tous ces termes à 20 ans, c'est comme si j'apprenais à respirer à nouveau." », sur France Culture (consulté le )
  24. « Orientation sexuelle, genre, sexe : pourquoi il est important de ne pas tout confondre », sur Yagg, (consulté le ).
  25. « Sexe : Et toi, c'est quoi ton genre? », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  26. (en) « Em-Matsuno »
  27. (en) « Stephanie-Budge »
  28. Christina Richards, Walter Pierre Bouman, Leighton Seal et Meg John Barker, « Non-binary or genderqueer genders », International Review of Psychiatry, vol. 28, no 1, , p. 95–102 (ISSN 0954-0261, PMID 26753630, DOI 10.3109/09540261.2015.1106446, lire en ligne, consulté le )
  29. (en) « This move towards a more accepting and accommodating approach towards non-binary and genderqueer people is mirrored in generally more favourable media reporting within the global North and West, especially in online and yout oriented media. Within mainstream media there is still a tendency towards a perhaps patronizing ‘interest’ which situates non-binary and genderqueer people as ‘other’ to the assumed norm of the viewer – something which can be tiring for these minority groups (Sue, 2010). »
  30. (en) « Such non-binary gender identity or expression has been present over time and across different global cultures (Herdt, 1996) »  [lire en ligne]
  31. María Lugones, « La colonialité du genre », Les cahiers du CEDREF. Centre d’enseignement, d’études et de recherches pour les études féministes, no 23, , p. 46–89 (ISSN 1146-6472, DOI 10.4000/cedref.1196, lire en ligne, consulté le )
  32. Luisina Bolla, « Genre, sexe et théorie décoloniale : débats autour du patriarcat et défis contemporains », Les cahiers du CEDREF. Centre d’enseignement, d’études et de recherches pour les études féministes, no 23, , p. 136–169 (ISSN 1146-6472, DOI 10.4000/cedref.1244, lire en ligne, consulté le )
  33. Breny Mendoza, « La question de la colonialité du genre », Les cahiers du CEDREF. Centre d’enseignement, d’études et de recherches pour les études féministes, no 23, , p. 90–116 (ISSN 1146-6472, DOI 10.4000/cedref.1218, lire en ligne, consulté le )
  34. (en) Gilbert Herdt, Third Sex, Third Gender: Beyond Sexual Dimorphism in Culture and History, New York, Zone Books, (ISBN 978-1-942130-52-9, lire en ligne)
  35. (en) Christina Richards, Walter Pierre Bouman et Meg-John Barker, « Introduction », dans Genderqueer and Non-Binary Genders, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-137-51052-5, DOI 10.1057/978-1-137-51053-2_1, lire en ligne), p. 1–8
  36. (en) Lisette Kuyper et Ciel Wijsen, « Gender Identities and Gender Dysphoria in the Netherlands », Archives of Sexual Behavior, vol. 43, no 2, , p. 377–385 (ISSN 0004-0002 et 1573-2800, DOI 10.1007/s10508-013-0140-y, lire en ligne, consulté le )
  37. (en) Sarah Murjan et Walter Pierre Bouman, « Psychiatry », dans Genderqueer and Non-Binary Genders, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-137-51052-5, DOI 10.1057/978-1-137-51053-2_7, présentation en ligne), p. 125–140
  38. « 13 % des jeunes de France ne sont “ni homme ni femme” : le genre non-binaire, c’est quoi ? », madmoiZelle.com, (lire en ligne, consulté le ).
  39. (en) Jack Harrison, Jaime Grant et Jody L. Herman, « A Gender Not Listed Here: Genderqueers, Gender Rebels, and OtherWise in the National Transgender Discrimination Survey », LGBTQ Public Policy Journal at the Harvard Kennedy School, vol. 2, no 1, , p. 13 (lire en ligne, consulté le )
  40. (en) « National Transgender Discrimination Survey: Full Report », sur National Center for Transgender Equality, (consulté le )
  41. (en) Ben Vincent, « Breaking down barriers and binaries in trans healthcare: the validation of non-binary people », International Journal of Transgenderism, vol. 20, nos 2-3, , p. 132–137 (ISSN 1553-2739 et 1434-4599, PMID 32999601, PMCID PMC6831034, DOI 10.1080/15532739.2018.1534075, lire en ligne, consulté le )
  42. « L'orthophoniste qui aide les femmes trans à trouver leur voix », sur L'Obs, (consulté le )
  43. (en) Leighton Seal, « Adult Endocrinology », dans Genderqueer and Non-Binary Genders, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-137-51052-5, DOI 10.1057/978-1-137-51053-2_10, lire en ligne), p. 183–223
  44. (en) M. Fernández Rodríguez, M. Menéndez Granda et Villaverde González, « Gender Incongruence is No Longer a Mental Disorder », Journal of Mental Health & Clinical Psychology, vol. 2, no 5, (lire en ligne, consulté le )
  45. ARIELLE WEBB, MS, EMMIE MATSUNO, MA, STEPHANIE BUDGE, PHD, MIRA KRISHNAN, PHD, & KIMBERLY BALSAM, PHD, Non-Binary Gender Identities :Fact Sheet, APA,
  46. (en) Amanda Montañez, « Beyond XX and XY », Scientific American, vol. 317, no 3, , p. 50–51 (ISSN 0036-8733, DOI 10.1038/scientificamerican0917-50, lire en ligne, consulté le ) « The English language has long struggled with the lack of a widely recognized nongendered third-person singular pronoun. A singular form of “they” has grown in widespread acceptance, and many people who do not identify with a binary gender use it. ».
  47. (en) Robin Dembroff et Daniel Wodak, « If someone wants to be called 'they' and not 'he' or 'she', why say no? », sur The Guardian, (consulté le ).
  48. (en) « It Is OK To Use “They” To Describe One Person », sur Everything After Z by Dictionary.com, (consulté le ).
  49. (en) « A brief history of singular ‘they’ », sur Oxford English Dictionary, (consulté le ).
  50. (en) « Singular 'They' » (consulté le ).
  51. (en) « ‘He or she’ versus ‘they’ », sur Oxford Dictionaries (consulté le ).
  52. « « He/she », « il/elle », « iel » : la transidentité bouscule les façons de se présenter », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  53. (en) Jada Yuan, « Indya Moore Just Wants to Be Free », sur ELLE, (consulté le ).
  54. (en) « Mx, n. », dans OED Online, Oxford University Press (lire en ligne).
  55. (en) « A gender neutral honorific, 'Mx', could be added to the Oxford English Dictionary very soon », sur The Independent, (consulté le ).
  56. « Banque de dépannage linguistique - Désigner les personnes non-binaires », sur bdl.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le ).
  57. (en) « Victory for transgender people: Mx to join Mr and Mrs in the dictionary », sur Express.co.uk, (consulté le ) : « This is an example of how the English language adapts to people’s needs, with people using language in ways that suit them rather than letting language dictate identity to them ».
  58. Daniel Elmiger, « Binarité du genre grammatical – binarité des écritures ? », Mots. Les langages du politique, no 113, , p. 37–52 (ISSN 0243-6450, DOI 10.4000/mots.22624, lire en ligne, consulté le )
  59. « Ecriture inclusive : le genre neutre existe-t-il vraiment en français ? », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  60. Christiane Marchello-Nizia, « Le neutre et l'impersonnel », LINX, vol. 21, no 1, , p. 173–179 (DOI 10.3406/linx.1989.1139, lire en ligne, consulté le )
  61. ELMIGER, Daniel. 2015. « Masculin, féminin : et le neutre ? Le statut du genre neutre en français contemporain et les propositions de “neutralisation” de la langue ». Implications philosophiques 29 juin 2015.
  62. « 4ème Congrès international de néologie dans les langues romanes (CINEO 2018) - Sciencesconf.org », sur cineo2018.sciencesconf.org (consulté le )
  63. Florence Ashley, Les personnes non-binaires en français: une perspective concernée et militante, H-France Salon Volume 11, Issue 14, #5, 2019.
  64. Pierre-Élie Pichot, « Et al ? La grammaire inclusive, le genre neutre et leur usage », Acta Fabula, no vol. 20, n° 9, (ISSN 2115-8037, lire en ligne, consulté le )
  65. « Changement climatique, inclusivité : comment la typographie peut parler », sur RTBF Info, (consulté le )
  66. « L'alphabet épicène de Tristan Bartolini », sur France Culture, (consulté le )
  67. « Typographes, graphistes, artistes… Ces « hacktivistes » qui inventent une langue sans féminin ni masculin », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  68. Lexie, Une histoire de genre, Marabout, , p. 47-51.
  69. « Grammaire de genre neutre et langage inclusif », sur egale.ca (consulté le )
  70. (en) Kris Aric Knisely, « Le français non‐binaire : Linguistic forms used by non‐binary speakers of French », Foreign Language Annals, vol. 53, no 4, , p. 850–876 (ISSN 0015-718X et 1944-9720, DOI 10.1111/flan.12500, lire en ligne, consulté le )
  71. « Hen [pronom] : en suédois, désigne indifféremment un homme ou une femme », Libération.fr, (lire en ligne).
  72. « Hen : le nouveau pronom neutre qui fait polémique en Suède », Slate.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  73. « Suède : Ni « il », ni « elle », le pronom neutre « hen » fait son entrée dans le dictionnaire », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  74. « Définition : enbyphobie », sur cestcommeca.net (consulté le ).
  75. « Homosexuelle ou transgenre, je comprends, mais agenre… J’ai un peu de mal à le concevoir », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  76. Jack Harrison, Jaime Grant et Jody L. Herman, « A Gender Not Listed Here: Genderqueers, Gender Rebels, and Otherwise in the National Transgender Discrimination Survey », LGBTQ Policy Journal, Harvard Kennedy School, vol. 2, 2011–2012, p. 22 (lire en ligne [PDF]).
  77. « A Gender Not Listed Here: Genderqueers, Gender Rebels, and Otherwise in the National Transgender Discrimination Survey », LGBTQ Policy Journal, Harvard Kennedy School, vol. 2, (lire en ligne).
  78. (en-US) « A Gender Not Listed Here: Genderqueers, Gender Rebels, and OtherWise in the National Transgender Discrimination Survey - The Task Force », sur The Task Force (consulté le ).
  79. « David Paternotte : “La déstabilisation de l’ordre sexuel est un élément fondateur du discours antigenre” », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  80. Yohav Oremiatzki, « Non-binarité et néo-pronoms : “Si les gens s’approprient ces transformations, elles entreront dans la grammaire” », sur Télérama, .
  81. « Le difficile respect des personnes non binaires », sur La Presse+, (consulté le ).
  82. « Non-Binary Identities & the Law | Transgender Law Center », sur transgenderlawcenter.org (consulté le ).
  83. « State Laws That Prohibit Discrimination Against Transgender People - National Center for Lesbian Rights », sur www.nclrights.org (consulté le ).
  84. (en-US) « 10 Myths About Non-Binary People It's Time to Unlearn », sur Everyday Feminism (consulté le ).
  85. « Legal gender - Nonbinary.org », sur nonbinary.org (consulté le ).
  86. Gender Recognition Panel.
  87. « House of Commons Public Bill Committee : Identity Documents Bill », sur www.publications.parliament.uk (consulté le ).
  88. « Experiences of non-binary people accessing healthcare », sur UK Trans Info (consulté le ).
  89. « Intersexes, le cri du corps », Libération, (lire en ligne).
  90. « Déclaration de Malte (Conclusions du 3e Forum International Intersexe) », Collectif Intersexes et Allié.e.s, (lire en ligne, consulté le ).
  91. « « Intersexes : non, la 3ème case de sexe/genre n’est pas notre but » », KOMITID, (lire en ligne, consulté le ).
  92. « Genre : l'Australie reconnaît une troisième voie », RFI, (lire en ligne, consulté le ).
  93. Jean-Louis Buchet, « L'Argentine lance une carte d'identité pour les personnes non binaires », sur RFI, (consulté le )
  94. « Personnes intersexes : les Pays-Bas avancent d'une case », KOMITID, (lire en ligne, consulté le ).
  95. « Pays-Bas : pour la première fois, une personne intersexe obtient le genre neutre sur son passeport », KOMITID, (lire en ligne, consulté le ).
  96. « La justice allemande demande l’inscription d’un « troisième sexe » sur les registres de naissance », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  97. « L’Allemagne coche l’option « troisième sexe » », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  98. « L’Allemagne reconnaît l’existence d’un « troisième sexe » », Le Monde, (lire en ligne).
  99. « La loi transgenre modifiée : le X va apparaître sur les documents d’identité », sur 7sur7.be, (consulté le ).
  100. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « L'option « X » arrive sur les passeports canadiens », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  101. « L'Islande adopte une loi pour améliorer les droits des personnes trans' et non-binaires », sur TÊTU, (consulté le ).
  102. (en-GB) Holly Young, « Trans rights: Meet the face of Nepal's progressive 'third gender' movement », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  103. « Le Népal accepte la mention "transgenre" sur les passeports », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  104. Elodie Palasse-Leroux, « Un troisième genre? L'Indonésie, plus grand pays musulman, en reconnaît 5 », sur Slate.fr, (consulté le ).
  105. « Sexe : les pays qui ont dit oui au "troisième genre" », La Nouvelle République, (lire en ligne).
  106. « Des certificats de naissance non-binaires en Ontario », L’actualité, (lire en ligne).
  107. (en-US) « New Year brings new gender option — ‘X’ — to NYC », sur Brooklyn Daily Eagle, (consulté le ).
  108. (en) « Utah among growing number of states issuing gender-neutral IDs », NBC news, (lire en ligne).
  109. « Cinq questions sur la reconnaissance d'un "sexe neutre" à l'état civil », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
  110. « California adopts self-ID gender recognition law - PinkNews · PinkNews », sur pinknews.co.uk (consulté le ).
  111. « Aux États-Unis, une personne reconnue pour la première fois «ni homme, ni femme» », sur LEFIGARO (consulté le )
  112. (en) « Jamie Shupe becomes first legally non-binary person in the US », sur the Guardian, (consulté le )
  113. (en-GB) « Scots back legal recognition for ‘non-binary’ third gender », inews.co.uk, (lire en ligne, consulté le ).
  114. « L'inscription d'un 3e sexe étudiée », lematin.ch/, (lire en ligne).
  115. « Premier succès pour les personnes non binaires », sur 20 minutes, (consulté le ).
  116. (en) « ‘A long time coming’: US to allow ‘X’ option on passports », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  117. « « Dénoncer la colonisation, ce n’est pas antifrançais » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  118. « « Ni homme ni femme », la question du sexe neutre pour l’état civil devant la Cour de cassation », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  119. « La justice refuse l’inscription « sexe neutre » sur un état civil », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  120. « La Cour de cassation refuse la mention « sexe neutre » pour un intersexe », Libération.fr, (lire en ligne).
  121. « Faut-il supprimer la mention du sexe des papiers d’identité ? », vers 25'30" [audio], sur France Culture (consulté le ).
  122. « Aux Pays-Bas, le genre ne sera plus mentionné sur la carte d’identité », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  123. « Réforme. Aux Pays-Bas, les cartes d’identité ne comporteront bientôt plus les cases “homme” et “femme” », sur Courrier international, (consulté le ).
  124. Conseil de l'Europe, « Résolution (77) 26 relative à l'établissement et à l'harmonisation des cartes nationales d'identité » (version du 14 novembre 2016 sur l'Internet Archive), .
  125. Règlement (CE) n° 2252/2004 du Conseil du 13 décembre 2004 établissant des normes pour les éléments de sécurité et les éléments biométriques intégrés dans les passeports et les documents de voyage délivrés par les États membres, (lire en ligne).
  126. « Victoire judiciaire importante pour les personnes trans et non binaires », sur Le Devoir (consulté le )
  127. « Suppression du genre aux Pays-Bas: «Les citoyens doivent pouvoir façonner leur propre identité» », sur LEFIGARO (consulté le )
  128. (en) « Non-Binary Will Be An Official Gender Option At D.C., Arlington, And Alexandria Schools », sur dcist.com, .
  129. « D'autres choix que Monsieur/Madame sur les billets d'avion aux États-Unis », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  130. (en) Alanna Vagianos, « United Becomes First U.S. Airline To Offer Nonbinary Gender Booking Options », sur HuffPost, (consulté le ).
  131. (en) « Pride Flags », sur The Gender & Sexuality Resource Center (consulté le ).
  132. (en) « genderweird », sur genderweird (consulté le ).
  133. (en) « International Non-Binary People's Day Celebrates Gender Non-Conforming People », Newsweek, (lire en ligne, consulté le ).
  134. (en) « Breaking Binaries this International Non-Binary Day », .
  135. (en) « Between International Women's and Men's days is Non-Binary Day! », .
  • Portail LGBT
  • Portail de la transidentité
  • Portail du genre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.