Georges Rastel
Georges Rastel, né le à Montgeron (Seine-et-Oise) et mort le à Vernouillet (Eure-et-Loir), est un haut fonctionnaire et homme politique français.
Georges Rastel | |
Fonctions | |
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Député d'Eure-et-Loir | |
– (invalidation) | |
Élection | Élections législatives françaises de 1951 |
Législature | IIe |
Groupe politique | UDSR |
Haut commissaire à la distribution, du 14 mars au 14 juin 1947 | |
– | |
Gouvernement | Ramadier I |
Prédécesseur | Jean Minjoz (Sous-secrétaire d'État au Commerce et à la Distribution) |
Successeur | Jean Baylot (Secrétaire général au Ravitaillement) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Nationalité | Française |
Profession | Préfet |
Résidence | Eure-et-Loir |
Son parcours fera de lui successivement un haut fonctionnaire des finances, un résistant, un préfet lors de la Libération puis un élu local, avec une incursion très brève au gouvernement Ramadier et à l'Assemblée nationale sous étiquette UDSR.
Parcours dans l'administration française et le corps préfectoral
Son père, François Rastel (mort en 1966), est fonctionnaire des PTT. Après ses études au lycée Henri-IV, il fréquente la faculté de droit de Paris et obtient un doctorat en droit.
En 1931, reçu le plus jeune au concours de l'Administration centrale des finances, il débute comme rédacteur au ministère des Finances, accède au poste de sous-chef de bureau en 1938. Il est l'auteur d'un ouvrage consacré aux controverses doctrinales autour du bimétallisme au XIXe siècle, dans les mêmes années.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est chef de bureau en 1943, toujours au ministère des Finances puis sous-directeur en 1944, tout en participant à la résistance.
Les Ardennes, le corps préfectoral et le gouvernement
Peu après la Libération, il devient préfet des Ardennes en , prenant en main rapidement l'administration de ce département deux mois après le départ des occupants, et rassemblant les forces civiles républicaines et les différents partis. Il succède à Marc Scaillierez.
En , les Allemands tentent une contre-offensive dans les Ardennes belges, limitrophes. Le canon tonne encore, et la menace est très sérieuse. C'est la bataille des Ardennes, du au . Une union sacrée se constitue autour du pouvoir préfectoral, qu'il incarne, pour affronter cette situation[1].
Son rôle dans ce département encore sensible est cité pour son caractère exemplaire par le ministre de l'Intérieur, Adrien Tixier, au conseil des ministres. Il s'agit de venir en secours aux populations, d'approvisionner ces populations, et de permettre progressivement la reprise du travail. Il y gagne la qualification, localement, de « préfet de la Remise en marche »[2].
Il faut également veiller au rétablissement d'un État républicain, en ramenant progressivement le Comité départemental de libération, représentant localement la résistance intérieure française, à un rôle consultatif. Ce comité était entré en conflit avec son prédécesseur, jugé trop tiède sur ce sujet délicat de l'épuration et avait obtenu son départ. Pour autant Georges Rastel maintient une ligne de strict respect de l'état de droit et de la justice, activant comme son prédécesseur la vigilance de ses services pour éviter les exécutions extra-judiciaires et les actes vengeurs, ce qui est particulièrement réussi dans le département des Ardennes[3].
En , il quitte les Ardennes et devient préfet de la Loire-Inférieure, alors que la poche de Saint-Nazaire vient à peine d'être reprise à l'occupant allemand, retrouvant ainsi une situation proche de celle connue dans les Ardennes. Il revient ensuite dans l'administration centrale, en étant nommé directeur du service des alcools au ministère des Finances en 1946.
Il est brièvement membre du gouvernement Paul Ramadier (1), en tant que haut commissaire à la distribution, du au [4],[5], où il a la tutelle des services du ravitaillement, dans un contexte de pénurie et de restrictions. Il est ensuite nommé conseiller d'État en service extraordinaire pendant un an, d' à .
Puis il est à nouveau nommé dans la préfectorale, en devenant préfet d'Eure-et-Loir (1948-1951).
Candidatures à des élections nationales
Lors des élections législatives du 17 juin 1951, il se présente sous l'étiquette de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR, parti animé notamment par René Pleven et François Mitterrand) dans le département d'Eure-et-Loir. Situé en seconde position sur la liste présentée par le parti radical et radical-socialiste, l'UDSR et le Rassemblement des gauches républicaines (RGR), il est élu avec 29 438 voix sur 125 383 votants et 121 440 suffrages exprimés[6].
En , il est nommé membre de la commission de la production industrielle[6].
Mais son élection est invalidée en , en raison de l’incompatibilité de son mandat parlementaire avec l’activité de préfet de son département d’élection exercée peu de temps avant. Il a participé cependant en à deux votes importants avant cette invalidation, en s'exprimant contre la proposition relative à l'échelle mobile des salaires en et contre les lois Marie et Barangé d'aide à l'enseignement privé[6].
Le , il est de nouveau candidat à une élection partielle, mais n’est pas élu.
Sous la Cinquième République, aux élections de novembre 1958, il est candidat radical aux législatives dans la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir. Il subit un nouvel échec, n'arrivant qu'en deuxième position au second tour derrière le candidat UNR Edmond Thorailler. Il obtient au second tour 10 039 voix (25,5 %) contre 19 645 (49,8 %), sur 39 440 suffrages exprimés[6].
Il se focalise dès lors sur des fonctions politiques locales, en reprenant sa carrière de fonctionnaire.
Carrière d'élu local et retour dans l'administration
Élu conseil municipal de Dreux en 1953, il en est le maire de 1959 à 1965, succédant à Maurice Viollette[7], et conseiller général du canton.
Tout en étant maire de Dreux, il reprend sa carrière dans l'administration en étant trésorier général de l'Algérie en 1960[8], puis du Loiret en 1961. En 1963, il devient trésorier général coordonnateur pour la région Centre puis, de 1968 à 1976, trésorier-payeur général du Pas-de-Calais[6].
Il a par ailleurs une vie associative active, assurant successivement les fonctions suivantes[6] :
- Président d'honneur de l'Automobile-Club des fonctionnaires et assimilés,
- Vice-président national des organisations des fonctionnaires de la Résistance,
- Président d'honneur du Cercle d'éducation populaire de Chartres et
- Président d'honneur des auberges de jeunesse d'Eure-et-Loir.
Famille
Sa femme est chirurgien-dentiste.
Il a une fille : Françoise qui en 1967 épouse à Saint-Ange-et-Torçay Guido Galtieri, italien, attaché à l'Institut italien de culture à Rio de Janeiro et un fils : Franklin qui en 1972 épouse à Féron Marie-Paule Rambeaud, originaire d'Hautmont.
Georges Rastel meurt le à Vernouillet (Eure-et-Loir) dans sa quatre-vingt-troisième année.
Récompenses
Georges Rastel est titulaire des décorations suivantes[6] :
- Officier de la Légion d'honneur
- Médaille d'argent de la reconnaissance française
- Médaille d'or de l'éducation physique et des sports, qui donne droit en 1956 au titre d'officier du Mérite sportif
Œuvres
- Les Controverses doctrinales sur le bimétallisme au XIXe siècle, Imprimerie Les Presses modernes, 1935 - 198 pages
- Jeux fiscaux, Deux Rives, 1953 - 175 pages
Notes et références
- Actes de colloque, Le Rétablissement de la légalité républicaine (1944), Fondation nationale Charles de Gaulle, 1996 - 904 pages
- Théophile Malicet, Histoire Chronique de Nouzonville, Paris/Autremencourt, Office d'édition du livre d'histoire, 1997 (reprise de l'édition de 1969), 178 p. (ISBN 978-2-84178-156-0 et 2-84178-156-9), p. 165
- Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale, t. 1, Presses universitaires de Reims, (présentation en ligne), p. 315-361 (Extraits sur le site du Centre national de documentation pédagogique, lire le chapitre sur les exécutions en région Champagne-Ardenne)
- Décret du 14 mars 1947 portant nomination du haut commissaire à la distribution.
- Décret du 14 juin 1947 délégant un préfet dans les fonctions de secrétaire général du ravitaillement.
- « Georges Rastel », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale
- Michel Michel, Développement des villes moyennes : Chartres, Dreux, Évreux, Publications de la Sorbonne, 1984
- L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 11 août 1960 : "M. Georges Rastel, maire de Dreux, est nommé trésorier général de l'Algérie"
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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