Gloria Swanson

Gloria Swanson, née Gloria Josephine May Swanson[2] le à Chicago et morte le à New York, est une actrice américaine. Elle est considérée comme l'une des plus grandes légendes du cinéma muet hollywoodien. Avec l'avènement du parlant, sa carrière décline. Elle renoue magistralement avec le succès grâce au film Boulevard du crépuscule (1950), qui la met en scène en star déchue du cinéma muet. Elle reçoit pour ce rôle un Golden Globe et une troisième nomination à l'Oscar. En 2007, l'American Film Institute classe ce film 16e plus grand film de tous les temps.

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Gloria Swanson
Gloria Swanson en 1941.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Episcopal Church of the Heavenly Rest Columbarium (d)
Nom de naissance
Gloria Josephine May Swanson
Surnom
Gloria Mae
Nationalité
Formation
Lake View High School (en)
Activités
Période d'activité
Père
Joseph T. Swanson (d)
Mère
Adelaide Klanowski (d)
Conjoints
Wallace Beery (de à )
Herbert K. Somborn (en) (depuis )
Henry de La Falaise (de à )
Michael Farmer (d) (depuis )
William N. Davey (d) (depuis )
William Dufty (de à )
Enfants
Gloria Somborn (d)
Michelle Bridget Farmer (d)
Autres informations
Religion
Parti politique
Influencée par
Henry G. Bieler (en), Lelord Kordel (en)
Distinctions
Films notables
Archives conservées par
Harry Ransom Center (en) (FI-041)[1]

Biographie

Famille

Gloria Swanson est la fille d'Adelaide Klanowski, d'origine polonaise, allemande et française, et de Joseph Swanson, d'origine suédoise.

Carrière

Gloria Swanson commence sa carrière en 1915 aux studios d'Essanay à Chicago sous le nom de Gloria Mae. En 1916, elle épouse en premières noces Wallace Beery, acteur de cinéma fréquentant les studios d'Hollywood, dont elle divorce trois ans plus tard. Elle interprète au début de sa carrière des rôles de « cœur à prendre » ou de midinette, très à la mode à l'époque. Elle joue son premier rôle important dans Après la pluie, le beau temps (Don't Change Your Husband) de Cecil B. DeMille en 1919. Elle tourne six films avec lui, qui sont six succès[3]. Elle tourne également six films avec Rudolph Valentino et fait la renommée du studio Paramount.

Gloria Swanson en 1921.

En 1924, elle tourne en France Madame Sans-Gêne, un film réalisé par Léonce Perret, sur lequel elle fait la connaissance du marquis Henry de La Falaise, initialement engagé pour être son assistant et interprète et qu'elle épouse l'année suivante. De retour aux États-Unis, elle refuse les propositions lucratives de Paramount Pictures pour rejoindre la United Artists, créée quelques années plus tôt par Charles Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith et qui lui offre une totale indépendance. Elle s'associe à Joseph Kennedy, patriarche du clan Kennedy et directeur de RKO Pictures, pour créer en 1927 la Gloria Swanson Pictures Corporation, destinée à produire ses propres films. Kennedy propose à La Falaise de devenir représentant de la RKO (qui a racheté Pathé États-Unis) en France[4]. Ainsi que certains journaux à scandale s'en font l'écho et malgré les dénégations des intéressés, il s'avère que Swanson et Kennedy entretiennent une liaison depuis plusieurs années et ce dernier voit là une façon efficace d'éloigner le mari[5].

La première expérience de Swanson en tant que productrice n'est pas très heureuse : Sunya, le remake d'un film de 1919, Le Voile de l'avenir, dépasse rapidement le budget prévu en raison du tournage en extérieur à New York et ne rencontre pas le succès escompté. Elle met alors toute son énergie et sa fortune dans la production d'un second film, Faiblesse humaine (Sadie Thompson) où elle joue le rôle d'une prostituée violée par un religieux fanatique. Le film est cette fois un succès commercial et critique incontestable, et lui vaut sa première nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.

Gloria Swanson dans les années 1950.

Elle décide alors de produire un film audacieux, La Reine Kelly (Queen Kelly), réalisé par Erich von Stroheim, dans lequel elle tient à nouveau le rôle principal. Mais les exigences du réalisateur et sa mésentente avec Joseph Kennedy conduisent à son renvoi, laissant le film inachevé après avoir englouti un budget colossal[6]. Cette aventure marque à la fois la fin de la Gloria Swanson Pictures Corporation, de l'association professionnelle et personnelle de Kennedy et de Swanson[7], mais aussi de son mariage avec La Falaise, le couple divorçant en 1930 (La Falaise épousera l'année suivante l'actrice Constance Bennett)[8].

Swanson se console en recevant sa deuxième nomination à l'Oscar pour son rôle dans L'Intruse, avant d'épouser Michael Farmer en . Mais son divorce avec La Falaise n'étant pas prononcé à l'époque, elle doit se remarier en novembre. Elle est alors enceinte de sa seconde fille, Michèle Bridget, qui naît le .

L'arrivée du parlant, comme pour beaucoup de vedettes de l'époque, porte un coup à sa carrière d'actrice. Certains journalistes la poussent à se retirer, ce qu'elle fait en 1934. Elle effectue néanmoins un retour magistral quinze ans plus tard[9] en 1950 en interprétant le rôle de Norma Desmond dans le film Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) de Billy Wilder. Le célèbre réalisateur lui propose tout d'abord de réaliser un essai. Surprise, Gloria Swanson lui déclare que sans elle la Paramount n'existerait pas. Wilder décide non seulement de lui attribuer le rôle mais le réécrit entièrement et spécialement pour elle. Gloria Swanson reçoit pour sa prestation le Golden Globe de la meilleure actrice et une troisième nomination à l'Oscar dans la même catégorie en 1951. En compétition avec Bette Davis, le jury des Oscars, ne pouvant les départager, attribue finalement la statuette à Judy Holliday pour Comment l'esprit vient aux femmes. À la fin de la projection de Boulevard du crépuscule en avant-première à New York, l'actrice Barbara Stanwyck s'approche de Gloria Swanson, s'incline et embrasse l'ourlet de sa robe. Elle lui témoignait son immense respect pour la performance accomplie dans ce rôle de composition. En 1982, Bette Davis avouera qu'elle aurait été très heureuse si l'Oscar de la meilleure actrice avait été décerné à Gloria Swanson, tant elle avait été impressionnée par son interprétation inspirée.

Gloria Swanson apparaît pour la dernière fois à l'écran dans 747 en péril en 1974, où elle joue son propre rôle. Elle épouse en 1976 l'écrivain William Dufty et meurt le d'une affection cardiaque[10]. Elle est inhumée à l'Episcopal Church of the Heavenly Rest Columbarium à Manhattan.

Vie privée

Gloria Swanson a été mariée six fois :

Elle a eu deux enfants : Gloria Swanson Somborn () avec Herbert K. Somborn, et Michèle Bridget Farmer (née le ) avec Michael Farmer. Elle a également adopté un garçon en 1923 : Sonny Smith (1922–1975), rebaptisé Joseph Patrick[14].

Filmographie

Cinéma

Gloria Swanson dans Après la pluie, le beau temps (1919).
Gloria Swanson dans L'Échange (1920).
Gloria Swanson dans Boulevard du crépuscule (1950).

Télévision

  • 1950 : The Peter Lind Hayes Show (1 épisode)
  • 1957 : The Steve Allen Show : Norma Desmond (1 épisode)
  • 1963 : Straightaway : Lorraine Carrington (1 épisode)
  • 1963–1964 : L'Homme à la Rolls : Miss Lily Boles / Venus Hekate Walsh (2 épisodes)
  • 1965 : Haute Tension (Kraft Suspense Theatre) : Charlotte Heaton (1 épisode)
  • 1965 : Suspicion (The Alfred Hitchcock Hour) : Mme Daniels (1 épisode)
  • 1965 : Mes trois fils (My Three Sons) : Margaret McSterling (1 épisode)
  • 1965 : Ben Casey : Victoria Hoffman (1 épisode)
  • 1974 : La Révolte des abeilles (Killer Bees) de Curtis Harrington

Récompenses et nominations

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. « https://norman.hrc.utexas.edu/fasearch/findingAid.cfm?eadid=00154 » (consulté le )
  2. « Gloria Josephine May Swanson », sur FamilySearch.org
  3. Biographie dans Cinéartistes
  4. (en) Cari Beauchamp, Joseph P. Kennedy presents : his Hollywood years, New York, Alfred A. Knopf, , 506 p. (ISBN 978-1-4000-4000-1 et 1-4000-4000-0), p. 175 et 275
  5. (en) Axel Madsen, Gloria and Joe, op. cit., p. ?
  6. Complété et remonté, il n’a que peu de succès lors de sa sortie en Europe en 1932 et est carrément retiré de l'affiche aux États-Unis en raison de l'érotisme de certaines scènes.
  7. Thomas C. Reeves, Le Scandale Kennedy, la fin d'un mythe, Plon, 1992, p. 43.
  8. Gloria Swanson, Gloria Swanson par elle-même, op. cit., p. 381-382.
  9. Si on excepte Papa se marie en 1941.
  10. (en-US) Peter B. Flint, « Gloria Swanson dies; 20's film idol », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Gloria Swanson, Swanson on Swanson, Random House, 1981, p. 419.
  12. Renouvelé en novembre de la même année, le divorce de Swanson et d'Henry de La Falaise n'ayant pas encore été prononcé à cette date.
  13. (en) Debrett Goes to Hollywood, St. Martin's Press, 1986, p. 29. Son divorce est déjà annoncé dans Les Lettres françaises no 78 du samedi 20 octobre 1945, p. 8
  14. Bien qu'elle lui ait donné les mêmes prénoms que Joseph Kennedy, Gloria Swanson n'avait pas encore fait la connaissance de l'homme d'affaires à cette époque.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Gloria Swanson, Swanson on Swanson, New York, Random House, , 535 p. (ISBN 978-0-394-50662-3)
    Publié en français sous le titre Gloria Swanson par elle-même : Rêve d'une femme, trad. de Frank Straschitz, Ramsay Poche Cinéma, éd. Stock, Paris, 1981 (ISBN 2-234-01444-1) ; rééd. 2007 (ISBN 978-2841148721)
  • (en) Axel Madsen, Gloria & Joe : The Star-Crossed Love Affair of Gloria Swanson and Joe Kennedy, New York, Arbor House/William Morrow, , 328 p. (ISBN 978-0-87795-946-5)
  • (en) Cari Beauchamp, Joseph P. Kennedy presents : his Hollywood years, New York, Alfred A. Knopf, , 506 p. (ISBN 978-1-4000-4000-1)
  • (en) Stephen Shearer, Gloria Swanson : the ultimate star, New York, St. Martin's Press, , 509 p. (ISBN 978-1-250-00155-9)

Liens externes

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