Grande Mosquée de Paris
La grande mosquée de Paris[alpha 1] est une mosquée française construite dans le style hispano-mauresque avec un minaret de 33 mètres[1]. Elle est située 6, rue Georges-Desplas dans le quartier du Jardin-des-Plantes du 5e arrondissement de Paris. La mosquée, inaugurée le , a été construite au nom de la Société des habous des lieux saints de l’islam, présidée par Kaddour Benghabrit[2]. Elle a une place symbolique importante pour la visibilité de l'islam et des musulmans en France. Elle est la plus ancienne des mosquées de France métropolitaine servant au culte[3].
Pour l’article homonyme, voir Mosquée de Paris.
Mosquée de Paris | |
L'entrée principale de la mosquée, place du Puits-de-l'Ermite. | |
Présentation | |
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Culte | Islam |
Type | Mosquée |
Début de la construction | |
Fin des travaux | |
Style dominant | Néo hispano-mauresque |
Protection | Inscrit MH (1983) |
Site web | grandemosqueedeparis.fr |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Paris |
Ville | Paris |
Arrondissement | 5e arrondissement |
Coordonnées | 48° 50′ 31″ nord, 2° 21′ 18″ est |
Historique
La genèse du projet
L’histoire de la mosquée de Paris est liée à la colonisation. Elle fut conçue comme un geste pour commémorer la mort des soldats indigènes lors de la Première Guerre mondiale[4].
Un premier projet de mosquée à Paris « dans le quartier Beaujon en 1842, puis la relance d’intentions similaires à l’ambassade marocaine en 1878 et 1885 » sont attestés[5].
En 1846, la Société orientale propose un projet de construction « à Paris, puis à Marseille, [d’]un cimetière, [d’]une mosquée et [d’]un collège musulmans ». Selon l'historien Michel Renard, « aux motifs philanthropiques, s’ajoutent des raisons politiques (la conquête et la pacification de l’Algérie), mais également religieuses car les musulmans sont estimés plus proches du christianisme romain que ne le sont les juifs »[5]. La réaction négative du ministère de la Justice et des Cultes, qui débat avec le Quai d’Orsay[6], enterre le projet pour dix ans.
La première « mosquée » au Père-Lachaise
« L’ambassade ottomane à Paris [est] […] à l’origine de l’arrêté préfectoral du 29 novembre 1856 qui délimita un enclos spécial réservé aux inhumations de musulmans dans la 85e division du cimetière de l’Est parisien, dit du Père-Lachaise[5]. »
« L’enclos aurait mesuré environ 800 m2. […] On y éleva un édifice, appelé « mosquée », pour abriter la toilette mortuaire et la prière aux défunts. Ce fut ainsi la première mosquée aménagée sur le territoire parisien et non pas la première en Europe de l’Ouest depuis la disparition des musulmans du sud de la France au IXe siècle, car une première mosquée a longtemps été utilisée à Marseille dans l’enceinte du « cimetière des Turcs » (détruite pendant la Révolution)[5],[7]. »
Le cimetière abrita d’abord les sépultures des Ottomans morts en France. Peu utilisé, en 1883, il a été rétréci. Le bâtiment se délabra. « Le gouvernement ottoman décida de financer sa reconstruction et son extension[5]. » En 1914, un projet architectural est proposé ; un édifice plus important avec un dôme et des caractéristiques « islamiques » affirmées. La Première Guerre mondiale empêcha la réalisation de ce projet. « En 1923, la commission interministérielle des affaires musulmanes discuta des travaux à exécuter au cimetière musulman du Père-Lachaise. Elle conclut à l’inutilité d’édifier une mosquée dans cette nécropole, puisque l’on en bâtissait une dans « le quartier du Jardin des plantes[5]. »
Le projet de 1895
Un premier projet de mosquée est envisagé sans succès en 1895 par le comité de l'Afrique française animé par Théophile Delcassé, Jules Cambon, le prince Bonaparte et le prince d'Arenberg. Un article de La Presse du est pourtant encore optimiste concernant ce projet de mosquée qui aurait dû être construite sur le quai d'Orsay avec le soutien financier du sultan ottoman, du vice-roi d'Égypte et du sultan du Maroc, notamment[8].
Paul Bourdarie justifie la construction de la mosquée de Paris dans La Revue indigène dont il est le directeur en distinguant France de son alliée l’Angleterre qui travaillait à dominer les pays à majorité musulmane : l’intérêt français était de rester « l’amie du Turc selon le vœu de François Ier et de Soliman le Magnifique » et de garder « son rôle de puissance musulmane arabe ».
La Revue indigène appelait de ses vœux l'édification d'une mosquée à Paris, espérant que les citoyens français sauraient « accorder dans leur esprit et dans leur cœur l’amour de leur patrie et le respect de l'islam ».
Les démarches de Paul Bourdarie finirent par trouver l’oreille du gouvernement.
En 1916 est inaugurée la mosquée du bois de Vincennes pour les soldats musulmans blessés pendant la Première Guerre mondiale, soignés dans un hôpital de campagne aménagé dans les pavillons du jardin d'agronomie coloniale. Elle est en bois et stucs, et desservie par des aumôniers militaires d'Algérie. Les soldats qui décèdent des suites de leurs blessures sont enterrés dans le carré militaire du cimetière de Nogent-sur-Marne, où est édifiée une koubba.
Paul Bourdarie est le véritable père du projet de la mosquée de Paris, il a travaillé inlassablement à la réalisation de ce projet.[réf. nécessaire]
Construction
La décision de construire une mosquée à Paris se concrétise au lendemain de la Première Guerre mondiale : il s'agit de rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane[9] qui ont combattu pour la France[10],[11].
Financement
La grande mosquée de Paris est financée par l'État français[11] à travers la loi du (publiée au Journal officiel du ) qui accorde une subvention de 500 000 francs[12] pour la construction d'un institut musulman regroupant une mosquée, une bibliothèque et une salle d'étude et de conférences. Or, la loi du dérogeait à la Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 portant sur la laïcité (bien qu'Édouard Herriot et Aristide Briand aient porté l'une et l'autre[13]). Pour contourner cet obstacle juridique, c'est à une institution ayant son siège en Algérie, la Société des Habous des lieux saints de l'islam, fondée à Alger en février 1917 pour organiser le pèlerinage annuel de la Mecque à partir de l’Afrique du Nord, contrôler les pèlerins et leur assurer des conditions réglementées de sécurité et d’hygiène[14], qu'est confiée le [15] la construction et l'administration de la mosquée[16]. En effet, un décret du 27 septembre 1907 laissait la possibilité au gouverneur général de l’Algérie de déroger à la loi de 1905 et de subventionner le clergé en fonction d’un « intérêt public et national »[17].
La Grande Mosquée est bâtie sur l'emplacement de l'ancien hôpital de la Pitié et voisine du Jardin des plantes de Paris. La première pierre est posée le [18]. Les travaux sont réalisés par Robert Fournez, Maurice Mantout et Charles Heubès d'après les plans de Maurice Tranchant de Lunel.
Elle est inaugurée le , en présence du président de la République Gaston Doumergue et du sultan du Maroc Moulay Youssef[19]. Doumergue célèbre alors l’amitié franco-musulmane scellée dans le sang sur les champs de bataille européens et affirme que la République protège toutes les croyances[19]. La veille de l'inauguration, Messali Hadj tient le premier meeting de l'Étoile nord-africaine, et critique une « mosquée-réclame »[19].
En 1929, le roi d'Égypte Fouad Ier offre un minbar pour la salle de prière, chaire qui reste utilisée jusqu'à aujourd'hui[20].
Architecture
Les plans, qui ont été dessinés par l'architecte Maurice Tranchant de Lunel, inspecteur général des Beaux-Arts au Maroc, ont été exécutés par les architectes Robert Fournez, Maurice Mantout et Charles Heubès[21].
Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès[22];[23] (une des plus importantes mosquées du Maroc et une des plus anciennes au monde), et construite à la fois dans le style du Maroc almohade et de la péninsule Ibérique al-Andalus[24], la mosquée a été construite en béton armé[25], son décor et en particulier les zelliges étant réalisé par des artisans spécialisés du Maroc et spécialement de Fès et Meknès avec des matériaux traditionnels. Le minaret de 33 m de hauteur est inspiré de la mosquée Zitouna, en Tunisie[16], lui-même de style almohade[26].
La grande porte de la mosquée de Paris est ornée de motifs floraux stylisés dans le plus pur style islamique.
La mosquée, sur un terrain de 7 500 m2, rassemble :
- une salle de prière ;
- une madrassa (école) ;
- une bibliothèque ;
- une salle de conférence ;
- des jardins d'une superficie totale de 3 500 m2 ;
- des annexes : restaurant, salon de thé, hammam et boutiques.
La mosquée, ainsi que le centre islamique, ont été inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [25]. L'édifice reçoit également le label « Patrimoine du XXe siècle ».
La mosquée de Paris peut accueillir 1 000 personnes, autorise l'accès aux femmes et dispose de salles d'ablutions ainsi que d'un accès pour handicapés[27].
Seconde Guerre mondiale
Dans un documentaire, Derri Berkani[28] rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale, et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du Francs-tireurs partisans (FTP) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Bâtie sur des caves, la mosquée permettait de rejoindre la Bièvre discrètement[16]. Les FTP ont par la suite porté assistance à des familles juives, des familles qu’ils connaissaient, ou à la demande d’amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le docteur Assouline a comptabilisé 1 600 cartes alimentaires (une par personne) qu’il avait fournies à la mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge[29],[30],[31].
Les chiffres concernant le nombre de juifs hébergés et sauvés par la mosquée de Paris durant cette période divergent selon les auteurs. Annie-Paule Derczansky, présidente de l'association des Bâtisseuses de paix, précise que « selon Albert Assouline, qui témoigne dans le film de Berkani », 1 600 personnes auraient été sauvées. Au contraire, pour « Alain Boyer, ancien responsable des cultes au ministère de l'Intérieur français, on serait plus proche de 500 personnes ».
Un appel à témoin de juifs sauvés par la mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le pour que la médaille des Justes soit remise par le mémorial de Yad Vashem aux descendants du recteur de la mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit[32] qui aurait sauvé la vie d’une centaine de juifs, dont celle du chanteur Salim Halali, en leur faisant donner par le personnel administratif de la mosquée des certificats d’identité musulmane, qui leur permirent d’échapper à l’arrestation et à la déportation[33].
Serge Klarsfeld, président de l'association des filles et des fils de déportés juifs de France, est plutôt sceptique sur le chiffre de 1 500 juifs sauvés et précise que « sur les 2 500 membres de notre association », il « n'en a jamais entendu parler ». Il considère toutefois la « démarche de lancer un appel à témoins » entreprise par l'association des Bâtisseuses de paix comme « positive »[34].
Le film Les Hommes libres (2011) de Ismaël Ferroukhi prend pour cadre la Grande Mosquée de Paris et ces actions de résistance, avec Tahar Rahim et Michael Lonsdale comme acteurs principaux[35],[36].
Né en 1902, Abdelkader Mesli est nommé imam de la mosquée de Paris au début des années 1930. Détaché à Bordeaux en tant qu'aumônier musulman du fort du Hâ, il s'engage en février 1943 dans la Résistance, fabriquant notamment des faux certificats de musulman à des Juifs. Déporté à Dachau puis à Mauthausen-Ebensee, il en revient vivant en 1945[37].
Aujourd'hui
La mosquée de Paris fait office de mosquée mère des mosquées françaises sous la direction de Chems-Eddine Hafiz, recteur depuis janvier 2020. En 1993 est fondé l'Institut Al-Ghazali, institut d'enseignement religieux destiné à la formation des imams et aumôniers musulmans[38]. En 1994, Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur chargé des cultes, accorde à la grande mosquée de Paris l'autorisation de labelliser le halal[39].
Le , les travaux de construction d’une toiture amovible couvrant le grand patio face à la salle de prière de la mosquée de Paris ont été lancés lors d’une cérémonie officielle. Cette importante réalisation, très attendue depuis de nombreuses années par l’ensemble des fidèles de la mosquée pour se protéger des intempéries marque un tournant dans sa conception en 1922-1926[40].
En , le collectif Les Femmes dans la Mosquée exige de la direction de pouvoir prier dans la même salle que les hommes, après en avoir été exclues et reléguées à l'entresol[41]. Pour la porte parole du mouvement Hanane Karimi : « Ce qui s’est passé reflète l’organisation de la communauté musulmane à certains endroits aujourd’hui, les femmes n’y ont pas de place, elles sont devenues invisibles. »[42].
Lors du mandat de Bertrand Delanoë, des controverses eurent lieu, celui-ci voulant concéder un bail emphytéotique à la Société des habous et des lieux saints de l’islam[43].
En 2013, la mairie de Paris, sous la présidence d’Anne Hidalgo, refusa le projet de construction d’un second bâtiment pour l’Institut des cultures d'Islam, invoquant la loi de séparation des Églises et de l'État[44].
En 2015, l’Algérie a annoncé officiellement l’ouverture des procédures visant à acquérir la propriété de la grande mosquée de Paris[45].
Les directeurs et recteurs
« À l'époque de Kaddour Benghabrit, le titre de « recteur » n’existe pas (il n’y en a d’ailleurs pas d’exemple en Islam ; ce titre est inspiré du catholicisme)[46]. »
Six directeurs ou recteurs ont dirigé la mosquée de Paris, l’Institut musulman de la mosquée de Paris et la Société des habous des lieux saints de l’islam :
- Kaddour Benghabrit (1922-1954), « consul général de France pendant la Première Guerre mondiale, à l’origine de la Société des habous et des lieux saints de l'islam, puis de la mosquée de Paris ; […] un Algérien entré au service de l’administration du protectorat au Maroc en 1892[,] agent diplomatique français de grande envergure[5] » et « chambellan du roi du Maroc[47] » ;
- Ahmed Benghabrit (1954-1956), « neveu [de Si Kaddour Ben Ghabrit] assure l'intérim[47] » ;
- Hamza Boubakeur (1957-1982), « agréé par Guy Mollet comme directeur de l’Institut musulman de la mosquée de Paris ; c'est ensuite qu'il prit le titre de recteur[46],[48] » ;
- Cheikh Abbas (1982-1989) ;
- Tedjini Haddam (1989-1992) ;
- Dalil Boubakeur (1992-2020) ;
- Chems-Eddine Hafiz (2020-).
Statut juridique
Depuis 1921, la mosquée est régie par la Société des habous et lieux saints de l'islam, une association de type loi 1901, propriétaire de l'édifice à la suite d'une donation de la ville de Paris. Le ministre de l'Intérieur Gaston Defferre retire dans les années 1980 la tutelle de la mosquée du ministère et de la ville de Paris, ce qui permet à l'Algérie de financer un tiers du budget de la mosquée (en 2015, le budget total est de 1,8 million d'euros). Si la mosquée est juridiquement indépendante, elle reste religieusement et culturellement liée à l'État algérien, dont l'avis pèse dans la nomination de son recteur[49].
Halal : contrôle et traçabilité
L’Institut musulman de la grande mosquée de Paris, en partenariat avec la Société française de contrôle de la viande halal (SFCVH), est un organisme religieux agréé pour habiliter des sacrificateurs autorisés à pratiquer l'abattage rituel selon le décret du 15/12/1994 du ministère de l'Agriculture[50]. L’Institut musulman de la grande mosquée de Paris exerce les prérogatives religieuses en matière de sacrifice rituel islamique pendant que la SFCVH se charge des aspects techniques, administratifs et commerciaux, du contrôle et de la certification des procédés d'abattage tels que l’électronarcose, l'abattage par atmosphère contrôlée[51].
Visites
La mosquée est ouverte à la visite touristique tous les jours de l'année (sauf les vendredis), hormis les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de prière et de méditation réservées aux pratiquants de l’islam.
La mosquée intègre également un restaurant traditionnel « Aux Portes de l'Orient » de cuisine des pays du Maghreb (tajine, couscous…), un salon de thé (thé à la menthe, loukoum, pâtisserie, narguilé, etc.), un hammam (non mixte : réservé aux femmes[52]), des boutiques d’objets traditionnels arabes, ouverts au grand public toute l'année.
La mosquée de Paris est accessible par la ligne 7 du métro de Paris aux stations Place Monge (Jardin des plantes) et Censier - Daubenton ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP (47 67, 89).
Le 9 juin 2021, l'adresse de l'entrée principale (pour les visites touristiques, visites de courtoisie, et les prières) 2 place du Puits-de-l'Ermite est renommée 2 parvis Abdelkader-Mesli par décision de la mairie de Paris (délibération 2021 DU 95). Les deux autres adresses demeurent inchangées : 6 rue Georges-Desplas pour l'institut de théologie, et 39 rue Geoffroy-Saint-Hilaire pour le salon de thé, snack, restaurant et la promenade des jardins.
Galerie photos
- Plaque sur la porte de l'entrée principale.
- Le patio et le jardin à l’andalouse avec jets d’eau et perrons.
- L’entrée du jardin.
- La cour intérieure.
- La cour intérieure.
- Salle de prière.
- Salle de prière.
- Rue Daubenton.
- Rue Daubenton.
- Jardin intérieur et fontaine.
- Bibliothèque.
- Décor mauresque.
- Restaurant.
- Restaurant.
- La cour intérieure.
- Le minaret depuis la place du Puits-de-l'Ermite.
- Détail — motif géométrique sur le côté nord du minaret au-dessus de l'entrée principale.
Notes et références
Notes
- Parfois abrégée en « la Grande Mosquée » lorsqu'il est implicite qu'il s'agit de la grande mosquée de Paris et que l'on souhaite désigner le monument (et pas seulement la construction), ce conformément aux conventions typographiques concernant les monuments et bâtiments publics.
Références
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- Michel Renard, « Les prémisses d’une présence musulmane et sa perception en France — Séjours musulmans et rencontres avec l’islam », dans Arkoun 2006, 2e partie, chap. II, p. 573–582.
- Lettre du 28 janvier 1847 du ministère des Affaires étrangères au ministère de l’Intérieur et des Cultes.
-
« À la vérité, cette appellation de mosquée est quelque peu inappropriée. En effet, une mosquée (étymologie : masjid, de sajada, se prosterner) est le lieu de rassemblement des fidèles pour l’accomplissement de la prière rituelle qui comporte une suite de mouvements (inclinaison, génuflexion, prosternation) que la prière aux défunts n’observe pas. La prière sur le mort en linceul (janâza) consiste à prononcer à quatre reprises la formule Allâhu akbar suivie chaque fois d’invocations ; l’iman ou l’officiant lève les mains à hauteur des oreilles et les autres prieurs [sic] font de même ; tous restent debout ; elle se clôt par une formule prononcée à voix basse et par un salut de l’iman à droite et à gauche. La tradition musulmane prescrit même de ne pas effectuer la prière rituelle dans l’enceinte des sépultures. »
— Ibid.
- La Presse, no 1324 du 12 janvier 1896, p. 3 sur Gallica.
- Allocution du ministre de la Défense à la grande mosquée de Paris – 11 novembre 2010..
- Maurice Barbier, La laïcité, L'Harmattan, , 311 p. (ISBN 2-7384-3063-5, lire en ligne), p. 98.
- Marya Hannun et Sophie Spaan (trad. Antoine Bourguilleau), « Quand l’Europe aimait l’Islam », sur Slate, (consulté le ).
- JO de la République française du 21 août 1920
- Fabienne Keller, "La loi de 1920 et la construction de la grande mosquée".
- Fabienne Keller, femme politique Les Républicains « La loi de 1920 et la construction de la grande mosquée »
- « Ressource « Mosquée de Paris (Paris) » -Odysséo », sur Mnesys (consulté le )
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- Derri Berkani, « Une résistance oubliée… la mosquée de Paris 1940-1944 », Licra.fr, 9 juillet 2009.
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- L'institut des cultures d'islam pointé en justice par un contribuable
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- Alain Boyer, « La diversité et la place de l'islam en France après 1945 », dans Arkoun 2006, 4e partie, chap. I, p. 767.
-
« Le 18 mai 1957, par arrêté publié au Journal officiel du 21 mai, Guy Mollet, président du Conseil, sur avis du ministre de l'Intérieur, du ministre des Affaires étrangères et du ministre résidant en Algérie, prend une « décision portant agrément de M. Boubakeur Hamza Ben Kaddour en qualité de directeur de l’Institut musulman de la mosquée de Paris ». C'est un coup de force imposé par les circonstances, mais qui place directement cet établissement sous l'autorité de la France. Les justifications mentionnées dans l'arrêté « agréant » M. Boubakeur (sans qu'aucune autre instance ait proposé sa nomination) indiquent bien la complexité de la situation juridique de la mosquée de Paris : « attendu qu’il n'existe pas de statut particulier ni de règlement de l’Institut musulman ; attendu que le président fondateur de la Société des habous et lieux saints de l’islam (sic) exerçait également, en vertu des dispositions de l’acte susvisé du 24 décembre 1921, les fonctions de directeur de la mosquée et de l’institut musulman de Paris ; attendu que le président fondateur Si Abdelkader Ben Ghabrit est décédé le 23 juin 1954 ; attendu qu’il n'est fait aucune mention dans les deux actes susvisés des conditions de désignation du directeur de la mosquée et de l’institut musulman de Paris ; attendu qu'il est impossible, dans les circonstances actuelles, de réunir l'assemblée générale de la Société des habous et lieux saints de l’islam ; attendu que la vacance du poste de directeur de la mosquée et de l’Institut musulman de Paris est préjudiciable à leur fonctionnement normal et qu'il y a par conséquent intérêt à mettre fin à cette situation ». Cette situation apparaît bien comme un acte de « circonstance », lié à la situation des pays du Maghreb. Elle se justifie par des considérations d’ordre public. C’est pourquoi l’Institut musulman est rattaché administrativement, le 24 septembre 1957, au ministère de l’Intérieur (en remplacement du ministère des Affaires étrangères), chargé en particulier de redresser la situation financière difficile, avec un passif de 3 500 000 francs, à cause du retard de versement des subventions de l’Algérie et de la ville de Paris, dû à l'incertitude sur ses orientations politiques. D’ailleurs, dès le 14 août 1957, M. Boubakeur, […] porte plainte contre Si Ahmed Ben Ghabrit pour mauvaise gestion. Il retire sa plainte en novembre 1958, sur intervention du ministre des Affaires étrangères qui ne souhaite pas envenimer les rapports avec le Maroc sur ce terrain-là. »
— Boyer 1992, p. 37–38.
- Jean-Marie Guénois, « Remous autour du statut de la mosquée de Paris », Le Figaro, samedi 5 / dimanche 6 décembre 2015, page 13.
- « Arrêté du 15 décembre 1994 relatif à l'agrément d'un organisme religieux habilitant des sacrificateurs rituels », sur Légifrance, .
- « Cahier des charges relatif au contrôle de la traçabilité et de la conformité de la viande halal et de ses dérivés », sur SFCVH.com.
- « - Le Hammam est ouvert Tous les Jours de 10H00 à 21H00 !- Pour toutes informations n’hésitez pas à nous contacter au 01.43.31.38.20 », sur www.la-mosquee.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Alain Boyer (préf. Philippe Decraene), L'institut musulman de la mosquée de Paris, Paris, Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM), coll. « Notes africaines, asiatiques et caraïbes », , 141 p. (ISBN 2-903182-34-5).
- Mohammed Arkoun (dir.) (préf. Jacques Le Goff), Histoire de l'islam et des musulmans en France : du Moyen âge à nos jours, Paris, Albin Michel, , 1217 p. (ISBN 2-226-17503-2).
- Claude Liauzu (dir.), Dictionnaire de la colonisation française, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 646 p. (ISBN 978-2-03-583343-3).
- Karen Gray-Ruelle et Deborah Durland DeSaix (trad. de l'anglais par Monique Briend-Walker), La Grande Mosquée de Paris. Comment des musulmans ont sauvé des Juifs de la Shoah [« The Grand Mosque of Paris : a story of how Muslims rescued Jews during the Holocaust »], Paris, éditions Salvator, , 40 p. (ISBN 978-2-7067-0746-9).
- Michel Pierre, « 1926, une mosquée pour Paris », L'Histoire, no 460, , p. 68-73 (lire en ligne).
Articles connexes
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