Grayzone

The Grayzone est un blog de gauche à extrême gauche[1] fondé et édité par Max Blumenthal en 2015. Le site internet est connu pour sa complaisance envers les régimes autoritaires[2],[3] son soutien au régime de Bachar el-Assad, sa négation du génocide ouïghour et sa promotion de théories complotistes.

Histoire

The Grayzone est fondé sous le nom de "The Grayzone Project " en décembre 2015 par Max Blumenthal[4], journaliste américain, contributeur et commentateur fréquent pour les médias d'État russes, notamment Russia Today et Sputnik[4],[5]. Max Blumenthal fonde The Grayzone après un voyage Le site est hébergé sur AlterNet depuis sa création jusqu'au début de 2018, lorsque The Grayzone devient un site web indépendant[6].

Max Blumenthal fonde The Grayzone à son retour de son séjour en Russie, qui semble lui avoir fait totalement changer de perspective sur le conflit syrien[7],[8].

Contenu

The Grayzone est généralement classé à gauche ou à l'extrême-gauche, son contenu informatif est considéré comme marginal[9],[10] avec un contenu idéologique centré contre l'impérialisme américain et en soutien à des régimes autoritaires[3],[4].

The Grayzone soutient le régime de Bachar el-Assad en Syrie, en relayant les articles de propagandistes et publiant du contenu niant que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre des civils pendant la guerre civile syrienne[11],[7],[12],[13],[14] et maintient une ligne éditoriale pro-Kremlin[15],[4].

Le site internet nie également la portée des camps d'internement du Xinjiang et du génocide des Ouïghours, minimisant les abus largement documentés perpétrés par le gouvernement chinois contre les minorités musulmanes du Xinjiang et se faisant l'écho de campagnes de désinformation du gouvernement chinois[4],[16],[17],[18],[19],[20].

The Grayzone a été le fer de lance de théories du complot suggérant que Pete Buttigieg serait un membre de la CIA ou que l'OIAC chercherait à cacher la réalité de ses conclusions concernant les attaques chimiques en Syrie[7],[21],[22].

Principaux rédacteurs

Parmi les contributeurs réguliers, on trouve notamment Max Blumenthal, son épouse Anya Parampil (ancienne correspondante Amérique pour Russia Today)[16], Ben Norton[1] et Aaron Maté[23],[7],[2],[24]. Plusieurs d'entre-eux ont obtenu un « prix d'intégrité du journalisme » attribué à de nombreuses figures du soutien à Bachar el-Assad par un lobby pro-Assad[13],[25].

Réception et critique

La Grayzone est critiqué pour sa couverture des régimes autoritaires[4],[26]. Bruce Bawer, dans Commentary, décrit The Grayzone comme « un guichet unique de propagande, consacré en grande partie à pousser une ligne pro-Assad sur la Syrie, une ligne pro-régime sur le Venezuela, une ligne pro-Poutine sur la Russie, et une ligne pro-Hamas sur Israël et la Palestine »[6] tandis que l'Index on Censorship décrit The Grayzone comme « un point de vente en ligne connecté au Kremlin qui promeut les théories du complot pro-russes et la négation de génocide »[27]. L'universitaire socialiste Gilbert Achcar affirme que The Grayzone est un exemple de « propagande de "gauche" pro-Poutine, pro-Assad combinée à un journalisme de caniveau »[28].

Le site est également vivement critiqué pour sa caractérisation des camps d'internement du Xinjiang et d'autres abus de l'État chinois contre les Ouïghours,[17] James Bloodworth, dans le New Statesman, écrit : « en écho à la façon dont les dictatures publient la flatterie des dupes étrangers crédules dans leurs journaux d'État, les porte-paroles du ministère chinois des Affaires étrangères ont tweeté avec approbation des articles du magazine en ligne de Blumenthal, The Grayzone, qui ont cherché à nier la persécution de la population ouïghoure de Chine »[17].

Dan La Botz de New Politics accuse The Grayzone de « calomnie » pour avoir allégué que les livres DSA, Jacobin et Haymarket hébergeaient des agents du gouvernement engagés dans un changement de régime[29]. Tom Rogan, dans le Washington Examiner, décrit The Grayzone comme faisant « partie d'une cabale de médias américains d'extrême gauche qui sont soit financés par des alliés russes, soit par la Russie en particulier »[30].

En mars 2020, Wikipédia en anglais déconseille officiellement l'utilisation de The Grayzone comme source pour les faits dans ses articles, citant des problèmes de fiabilité factuelle du site Web[31].

Propagande des entités affiliées à l'État chinois

Le gouvernement chinois, les responsables du Parti communiste chinois (PCC) et les médias d'État chinois considèrent la couverture de la Chine par The Grayzone de manière positive car elle correspond à leur propagande[2],[4].

Afin de contester les atrocités en cours au Xinjiang, les médias d'État chinois et les responsables chinois citent de plus en plus les publications de The Grayzone dans leurs communications publiques. Selon un rapport de l'Australian Strategic Policy Institute, les médias contrôlés par l'État chinois et les entités affiliées commencent à relayer et amplifier des articles de The Grayzone en décembre 2019, après que le site Web a publié un article critiquant le chercheur sur les droits humains du Xinjiang Adrian Zenz. Les médias contrôlés par l'État chinois ont relayé The Grayzone au moins 313 fois entre décembre 2019 et février 2021, dont 252 occurrences dans des publications en anglais, selon le rapport[32]. Ils ont ainsi utilisé la couverture faite par The Grayzone de la situation dans leur propagande pour discréditer les rapports concernant les atteintes aux droits humains dans le Xinjiang[33].

Références

  1. (en-US) « Activists who occupied Venezuela’s embassy in Washington honored at ceremony in Caracas », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Alexander Reid Ross, « Meet 'Leftist' Grayzone’s New Neo-fascist Allies in Denying China’s Genocide of Uyghurs », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Chik et Baptista, « The China-based foreigners defending Beijing from Xinjiang genocide claims », South China Morning Post, (consulté le )
  4. Bethany Allen-Ebrahimian, « The American blog pushing Xinjiang denialism », Axios, (lire en ligne)
  5. Charles Davis, « In Nicaragua, Torture Is Used to Feed ‘Fake News’ », The Daily Beast, (lire en ligne)
  6. (en-US) « Useful Idiot », sur Commentary Magazine, (consulté le )
  7. « Syrie : la théorie du complot aura-t-elle la peau de l’OIAC ? », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  8. (en) Author Editor, « Did a Kremlin Pilgrimage cause Alternet blogger’s Damascene conversion? », sur P U L S E, (consulté le )
  9. (en-US) « WHO Official Promotes Conspiracy Theory Website to Bolster China’s Coronavirus Disinformation Campaign », sur Washington Free Beacon, (consulté le )
  10. (en-US) John Chan | Mar 5 et 2021, « Campaign to Discredit BBC Revealed as Media Conditions Inside China Continue to Deteriorate », sur China Digital Times (CDT), (consulté le )
  11. (en-GB) « Unpublished OPCW Douma Correspondence Casts Further Doubt on Claims of 'Doctored' Report », sur bellingcat, (consulté le )
  12. (en-US) « An Inside Look at How Pro-Russia Trolls Got the SPLC to Censor a Commie », sur New Politics, (consulté le )
  13. Brian Whitaker, « The ‘Echo Chamber’ of Syrian Chemical Weapons Conspiracy Theorists », Newspaper, (lire en ligne)
  14. (en) « DENYING THE OBVIOUS: 7 », sur al-bab.com (consulté le )
  15. (en) Fiorella, Godart et Waters, « Digital Integrity », Journal of International Criminal Justice, Oxford University Press, vol. 19, no 1, , p. 147–161 (ISSN 1478-1387, DOI 10.1093/jicj/mqab022, lire en ligne)
  16. Caitlin Thompson, « Enter the Grayzone: fringe leftists deny the scale of China’s Uyghur oppression », Coda, (lire en ligne)
  17. James Bloodworth, « Why are progressives still defending China’s brutal dictatorship? », New Statesman, (lire en ligne)
  18. (en-US) Eva Xiao, « China Used Twitter, Facebook More Than Ever Last Year for Xinjiang Propaganda », Wall Street Journal, (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « China Expands Disinformation Campaign to Undermine International Xinjiang Outcry », sur Radio Free Asia (consulté le )
  20. (en) Azeezah Kanji,David Palumbo-Liu, « The faux anti-imperialism of denying anti-Uighur atrocities », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  21. (en-US) Ling, « No, Pete Buttigieg Is Not a CIA Asset », Foreign Policy, (consulté le )
  22. Scott Bixby, « Far-Left Internet Thinks Mayor Pete Is a Secret Agent », The Daily Beast, (lire en ligne)
  23. (en) « Anger after Amnesty strips Navalny of ‘prisoner of conscience’ status », sur The Independent, (consulté le )
  24. « Ces diplomates rebelles au service de la propagande du Kremlin », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  25. « Des blogueurs de gauche et de droite récompensés par un lobby pro-Assad », sur Bellingcat, (consulté le )
  26. Bruce Bawer, « Useful Idiot: The Curious Case of Max Blumenthal », Commentary, (lire en ligne)
  27. (en) Jelacic, « Spinning bomb », Index on Censorship, SAGE Publishing, vol. 50, no 2, , p. 16–23 (ISSN 0306-4220, DOI 10.1177/03064220211033782, lire en ligne)
  28. Gilbert Achar, « On Gutter Journalism and Purported "Anti-Imperialism" », New Politics, (lire en ligne)
  29. (en-US) La Botz, « Against the GrayZone Slanders », New Politics, (consulté le )
  30. (en) Rogan, « Putin and Patreon, or why the American far-left oppose Hong Kong freedom », Washington Examiner, (consulté le )
  31. (en) Alexander Reid Ross, « Russia's Disinformation War on America Takes Racist Aim at Black Lives Matter », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )
  32. (en) Albert Zhang, Jacob Wallis, Zoe Meers, Nathan Ruser, Australian Strategic Policy Institute, « Disinformation on Xinjiang », ASPI, (lire en ligne)
  33. (en-US) « Czechia: A Case Study of China’s Changing Overseas Propaganda Efforts », sur thediplomat.com (consulté le )
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