Languedocien

Le languedocien est un dialecte de l'occitan parlé principalement dans le Languedoc et en Guyenne[5],[6],[7].

Languedocien
lengadocian
Pays France
Région Sud de la France
Typologie SVO, syllabique
Classification par famille
Codes de langue
IETF oc-lengadoc[1]
ISO 639-1 oc[2]
ISO 639-2 lnc[3]
ISO 639-3 oci-lnc [4]
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Article 1

Totes los èssers umans naisson liures e egals en dignitat e en dreches. Son dotats de rason e de consciéncia e se devon comportar los unes amb los autres dins un esperit de fraternitat.
Carte
Le languedocien dans l'espace occitan

Le languedocien a parfois été nommé languedocien-guyennais[8]. Dans de rares cas, il a servi à désigner l'occitan dans son ensemble[9].

Répartition géographique

Il est parlé en France :

Caractéristiques

Les caractéristiques principales du languedocien suivants (sans tenir compte des parlers périphériques) :

  • le maintien des occlusives finales : cantat [kanˈtat] (en provençal : [kãnˈta]) ;
  • le maintien du s final : los òmes [luˈzɔmes] (en limousin : [luzɔˈmej]) ;
  • la chute du n final : occitan [utsiˈta] (en provençal : [usiˈtãn]) ;
  • l'absence de palatalisation des groupes CA et GA : cantar, gal (en auvergnat : chantar, jal) ;
  • le maintien du l final, non vocalisé : provençal (en provençal et en gascon : provençau) ;
  • l'indistinction de b et v (bêtacisme) : vin [bi] (en auvergnat, limousin, provençal : [vji], [vi], [vin]).

Aucune de ces caractéristiques n’est exclusive au languedocien, qui les partage avec un ou plusieurs autres dialectes occitans, le languedocien est un dialecte à la fois central et conservateur. Pour ces raisons, certains linguistes proposent une standardisation de l'occitan à partir du languedocien[12],[13].

Variation

Dialectes et sous-dialectes de l'occitan selon D. Sumien[14]

Le languedocien comporte un certain nombre de variations, dont la classification n'est pas arrêtée.

Jules Ronjat[15] donne trois sous-groupes :

  • le languedocien oriental : alésien, montpelliérain, lodévois, bitterrois (ce dernier faisant transition vers le languedocien occidental)
  • le languedocien occidental : narbonnais, carcassonnais, toulousain (incluant le fuxéen et le capcinois), albigeois, montalbanais, agenais (ce dernier faisant transition avec le guyennais et le gascon)
  • le guyennais : rouergat, gévaudanais (Lozère, Cévennes), quercinois, aurillacois, sarladais, bergeracois
  • dans un paragraphe séparé[15], il classe aussi le bas-vivarois dans le languedocien

Louis Alibert[16], utilise pour sa part quatre subdivisions :

  • oriental : cévenol, montpelliérain, bitterois
  • méridional : toulousain, fuxéen, donezanais, narbonnais, "central" (carcassonais), agenais
  • occidental : bergeracois, villeneuvois, sarladais, haut-quercinois, bas-quercinois, albigeois
  • septentrional : aurillacois, rouergat, gévaudanais

Ces subdivisions sont reprécisées par Domergue Sumien[14] :

  • oriental : cévenol, montpelliérain,
  • méridional : toulousain, fuxéen, donezanais, narbonnais, carcassonais
  • occidental : bas-quercinois, albigeois, agenais, bitterois
  • septentrional : bergeracois, villeneuvois, sarladais, haut-quercinois, aurillacois, rouergat, gévaudanais, bas-vivarois

Dans leur classification supradialectale de l'occitan, Pierre Bec et Domergue Sumien répartissent le languedocien en un ou deux ensembles supradialectaux :

  • Pierre Bec place le languedocien méridional dans l'aquitano-pyrénéen, et le reste de l'espace languedocien dans l'occitan central
  • Domergue Sumien place le languedocien méridional dans l'aquitano-pyrénéen, et le reste de l'espace languedocien dans l'occitan central, tout en regroupant les deux dans l’ensemble préibérique.

Utilisation

En l'absence de recensement linguistique, il est difficile d'obtenir des chiffres précis sur le nombre de locuteurs. Les dernières enquêtes globales sur l'occitan donnent un nombre de locuteurs entre 500 000 et 700 000 pour l'ensemble de la langue[19]. L'UNESCO, qui est le seul organisme à traiter indépendamment le languedocien, donne un nombre de locuteurs environ 500 000, et le considère comme gravement menacé[20].

Notes et références

  1. Étiquette d'identification de langues IETF
  2. code générique (occitan)
  3. Ethnologue, 15th edition
  4. Sources : languedocien sur ELP (en). Fusion lnc dans oci en 2007 (Ethnologue, 16th edition)
  5. Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane, De Boeck, 2e édition, 1999,
  6. La langue se divise en trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (limousin, auvergnat, vivaro-alpin), l'occitan moyen, qui est le plus proche de la langue médiévale (languedocien et provençal au sens restreint), et le gascon (à l'ouest de la Garonne). in Encyclopédie Larousse
  7. On distingue plusieurs aires dialectales au sein même de l’occitan. À l’est du gascon et au sud du nord-occitan, une troisième aire, l’occitan moyen, comprend le languedocien, le provençal et le niçard (Nice). in Encarta « Copie archivée » (version du 3 octobre 2009 sur l'Internet Archive)
  8. Jules Ronjat, Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes, Montpellier, 1930-1941
  9. La préface du Dictionnaire languedocien-françois de l'abbé Sauvages indique ainsi : "la première de ces dénominations, ou celle de la Langue d'Oc, fut appliquée depuis le milieu du XIIIe siècle jusqu'à Charles VII ; c'est-à-dire, pendant environ 300 ans, aux Provinces méridionales de la France dont nos Rois avoient nouvellement acquises et au langage qu'on y parloit. Cette même dénomination prise au dernier sens est au fond synonyme de celle de Languedocien. (...) D'où il résulte que non seulement le Provençal, mais généralement tous les idiomes gascons de nos Provinces méridionales, sont du ressort de ce dictionnaire ; & qu'ils viendront, tout naturellement, se ranger sous le titre qu'il porte..." Ce dictionnaire est accessible en ligne : https://archive.org/details/dictionnairelan00sauvgoog
  10. L'aurillacois (aussi appelé carladézien)
  11. Ronjat: "l'habitus général [des parlers bas-vivarois] donne à l'auditeur l'impression d'un languedocien avec cha, et l'essentiel de l'analyse confirme cette impression" (Grammaire [h]istorique des parlers provençaux modernes, tome IV, p. 46)
  12. Cf. Roger Teulat, Memento grammatical de l'occitan référentiel. Ed. Cap e cap, 1976, 12p.; Patric Sauzet, Compendi practic de l'occitan normat, CRDP, Montpellier, 1985; Jacme Taupiac, Gramatica occitana - gramatica elementària de l'occitan estandard, IEO, 1994.
  13. Toutefois, la plupart des militants ou des sympathisants de l'occitanisme souhaitent le maintien de la diversité dialectale de l'occitan. Les politiques linguistiques qui ont été mises en œuvre en Aquitaine et en Midi-Pyrénées respectent cette diversité dialectale.
  14. Domergue SUMIEN (2009), "Classificacion dei dialèctes occitans", Linguistica occitana, 7, 2009
  15. Jules Ronjat, Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes, t. IV, Appendice. Les dialectes. Index., Montpellier, 1941
  16. Louis Alibert, Gramatica occitana segon los parlars lengadocians, Montpellier, 2e édition, 1976
  17. Pierre BEC (1973), Manuel pratique d’occitan moderne, coll. Connaissance des langues, Paris: Picard
  18. Domergue SUMIEN (2006), La standardisation pluricentrique de l'occitan: nouvel enjeu sociolinguistique, développement du lexique et de la morphologie, coll. Publications de l'Association Internationale d'Études Occitanes, Turnhout: Brepols
  19. MARTEL Philippe, "Qui parle occitan ?", Langues et cité, 10, Paris, DGLFLF, 12/2007.
  20. UNESCO Interactive Atlas of the World's Languages in Danger

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Occitanie
  • Portail des langues
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.