Ancien hôpital général de Dijon
L'Hôpital général[1], Hôpital du Saint-Esprit ou Hôpital Notre-Dame de la Charité de Dijon est un ancien hôpital et le site historique de l'actuel CHU de Dijon.
Type | |
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Destination initiale | |
Destination actuelle |
Chantier de la future Cité de la Gastronomie de Dijon |
Style | |
Construction |
A partir de 1204 |
Patrimonialité |
Classé MH (1908, chapelle) Inscrit MH (1930, Façade) Inscrit MH (1937, Statues) Inscrit MH (2007, Bâtiments) |
Site web |
Pays | |
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Région | |
Commune | |
Adresse |
Rue de l'Hôpital |
Coordonnées |
47° 19′ 02″ N, 5° 01′ 45″ E |
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Fondé au XIIIe siècle par le duc Eudes III de Bourgogne, il est doté d'une toiture en tuile vernissée de Bourgogne. Les divers bâtiments de ce plus vieil hôpital de Dijon ont été inscrits ou classés au titre des monuments historiques au cours du XXe siècle[2]. Désaffecté en 2015, le site fait l'objet d'un projet de reconversion, pour devenir la cité internationale de la gastronomie et du vin.
Historique
En 1204, le duc Eudes III de Bourgogne fonde les Hospices de Dijon dans le faubourg de l’Ouche, au sud de Dijon, sur une île de l’Ouche (avant que les bras de la rivière ne soient comblés), afin d’éviter la contagion des maladies, pour recueillir les enfants abandonnés, les pèlerins, les passants et soigner les indigents et les malades. Il en confie l’administration aux hospitaliers du Saint-Esprit fondé vers 1180 par Guy de Montpellier pour aider « tous les déshérités de la vie ».
Au XVIe siècle le maire de Dijon et des échevins remplacent les religieux à la direction de l'institution qui devient hôpital Notre-Dame de la Charité et annexe l’Hospice Sainte-Anne fondé en 1640 (monastère des Bernardines de Dijon et église Sainte-Anne de Dijon contiguë).
Au XVIIe siècle l’hôpital bénéficie des mesures prises par le roi Louis XIV pour la création d’hôpitaux généraux. L’hôpital Notre-Dame de la Charité obtient ce titre d’hôpital général en 1669 et continue son extension.
Au cours du XIXe siècle l’hôpital se modernise et les personnes âgées déménagent pour être installés en 1911 à l'hospice de Champmaillot. Le le Chanoine Kir (maire de Dijon de 1945 à 1968) pose la première pierre du nouvel hôpital du bocage dans le quartier de l'université de Dijon, où sont transférés de nombreux services. Au fur et à mesure de l'agrandissement de ce nouveau site, le nombre de services présents à l'hôpital général diminue. Avec l'avènement du nouveau bocage central, le transfert des derniers services, des urgences et de l'hélicoptère du SAMU a lieu en 2015. L'hôpital général ferme et le CHU de Dijon abandonne ce site au profit de la future Cité internationale de la gastronomie et du vin, qui doit ouvrir ses portes fin 2021[3].
- Façade principale.
- Bâtiment et porte d'une cour intérieure.
Description
Chapelle Sainte-Croix de Jérusalem
En 1454, la chapelle Sainte-Croix-de-Jérusalem est édifiée sur le site, par un religieux du Saint-Esprit, frère Simon Albosset. C'est l'ancienne chapelle du cimetière de l'hôpital du Saint-Esprit, déplacé au XVIIe siècle pour permettre l'extension de l'hôpital. La chapelle a subsisté pour être intégrée dans les bâtiments construits lors de cette extension[4].
La Grande chapelle
La grande chapelle de l'hôpital longitudinale de 90 m est construite entre 1504 et 1533. Elle fait alors office de salle d’accueil des malades.
En 1670 l'architecte Martin de Noinville (élève de Mansart) élève la façade de la grande chapelle, en style classique, avec la statue d'une femme accompagnée d'enfants intitulée la charité au-dessus de la porte principale. En 1843 le tout est surmonté d'un campanile décoré de deux statues symbolisant la foi et l'espérance.
La chapelle est désacralisée le au cours d'une messe d'exécration célébrée par l'archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath[5].
L'apothicairerie
Une apothicairerie hospitalière y est établie en 1644. Son fonctionnement requiert les apothicaires de la ville de Dijon et non un personnel interne à l'hospice. Selon les archives, le , on demande à Piron apothicaire de remplacer les pots d'étain par des pots de faïence commandés au faïencier dijonnais François Sigault, rue Maison-Rouge pour un coût de 90 livres. Les peintres Pierre Guillaume Duboc (attesté maître faïencier en Institut de l’information scientifique et technique, page 12/60), Nicolas Couplet et Charles Laborey ont œuvré à leur décoration, si bien que de nos jours, on peut admirer les objets classés à ce titre suivants : 46 pots de type chevrettes[6], 39 pots canon[7], auxquels s'ajoutent quatre grands vases[8], dont deux fontaines, décor d'influence Nevers voire Rouen.
Démontée au printemps 2015[9], elle sera réinstallée dans le parcours d'exposition du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (Ciap) au sein de la Cité internationale de la gastronomie et du vin[10].
Réplique réduite du Puits de Moïse de la Chartreuse de Champmol
En 1508, une réplique réduite du Puits de Moïse de la Chartreuse de Champmol (nécropole des ducs de Bourgogne) est réalisée pour le cimetière de l'hôpital au bord de l'Ouche.
- Hospices et réplique du Puits de Moïse, vus depuis l’Ouche.
Domaine viticole
L'institution reçoit au cours de ses huit siècles d’existence des dons et legs qui lui ont permis de constituer un important domaine viticole (à l'image des célèbres Hospices de Beaune et des Hospices de Nuits-Saint-Georges). Le CHU possède ainsi aujourd'hui plus de 23 hectares de vignes, dont 7 ha sont exploités par le Château de Marsannay, répartis sur les vignobles de la côte de Nuits et de la côte de Beaune du vignoble de Bourgogne, sur les communes d'Aloxe-Corton, Beaune, Pernand-Vergelesses, Pommard, Puligny-Montrachet, Savigny-lès-Beaune[11] ...
Protection
L'ancien hospice bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[2] : un classement en 1908 pour la chapelle Sainte-Croix, une inscription en 1930 pour la façade de la chapelle, une inscription en 1937 pour la statue de la Vierge à l'Enfant, la statue de religieux en pierre, la statue du diacre en pierre, la copie ancienne du Puits de Moïse, et d'un inscription en 2007 pour divers éléments des bâtiments et structures (dont l'apothicairerie en totalité)[12].
Cinéma
Plusieurs scènes du début du film "Le Repos du guerrier", avec Brigitte Bardot, ont été tournées à Dijon, dont une à l'intérieur de l'hôpital et une à l'extérieur[13].
Notes et références
- « Hôpital général, ancien hospice du Saint-Esprit », notice no PA00112275, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Dijon : la cité internationale de la gastronomie et du vin ouvrira le 21 décembre 2021 », sur France Bleu, (consulté le )
- Christine Lamarre, « L'Hôpital Général », brochure de l'office du tourisme de Dijon,
- « Dijon: L'hôpital général est désormais vide », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
- « Pots chevrettes », notice no IM21010142, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Pots canon », notice no IM21010141, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Pots à pharmacie et fontaines à eau potable », notice no PM21000863, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Côte-d'Or - Patrimoine. Dijon : un trésor dans les cartons ? », sur www.bienpublic.com (consulté le )
- « Dijon - Patrimoine. L’apothicairerie sera remontée dans la Cité de la gastronomie », sur www.bienpublic.com (consulté le )
- « Patrimoine viticole du CHU | CHU Dijon Bourgogne », sur www.chu-dijon.fr (consulté le )
- La fiche Mérimée précise : Les façades et toitures des bâtiments de l'hôpital général, l'autel majeur et la clôture du chœur de la grande chapelle, la pharmacie en totalité, les façades et la grille de la cour Henry Grangier, les façades et toitures des anciens communs du XVIIIe siècle et du dépositoire du XIXe siècle, la margelle et la superstructure du puits du XVIIe siècle dans la cour Berrier, les deux murs de soutènement, les parapets bordant les rives de l'ancien cours de l'Ouche et la terrasse sud, dite du Président Berbisey, les deux piliers du portail fermant le pont sur l'ancien cours de l'Ouche et ledit pont ([...].
- Le Bien public
Bibliographie
- Christine Lamarre, L’hôpital de Dijon au temps des Lumières, Langres, D. Gueniot, , 303 p. (ISBN 978-2878252941)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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