HMS Malaya

Le HMS Malaya est un cuirassé de classe Queen Elizabeth en service dans la Royal Navy de 1916 à 1944. Il traverse ainsi les deux conflits mondiaux du XXe siècle, participant notamment à la bataille du Jutland et à la campagne de Méditerranée ; il sert de réserve lors du débarquement de Normandie.

HMS Malaya

Le Malaya en 1944.
Type Cuirassé
Classe Queen Elizabeth
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Chantier naval Armstrong Whitworth
Quille posée [1]
Lancement
Armé février 1916
Statut 1944 : retiré du service
1948 : vendu pour démolition
Équipage
Équipage De 925[2] à 1 016 marins[3]
Caractéristiques techniques
Longueur 196,8 m
Maître-bau 27,6 m
Tirant d'eau 8,8 m
Déplacement 27 940 t
À pleine charge 32 004 t
Propulsion Turbines à vapeur Parsons
24 chaudières Babcock & Wilcox
4 arbres
Puissance 56 000 ch
Vitesse 23 nœuds (43 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture : 330 - 102 mm
Renflements : 152 - 102 mm
Casemates : 152 mm
Pont principal : 76 - 25 mm
Pont supérieur: 51 - 32 mm
Barbettes: 254 - 102 mm
Tourelles :
  • Toit : 127 mm
  • Devant : 330 mm
  • Côtés : 279 mm
Armement 4 × 2 canons de 381 mm
0014 canons de 152 mm
0002 canons de 76 mm AA
0004 canons de 47 mm
0004 TLT de 533 mm
Rayon d'action 4 500 milles marins (8 300 km) à 10 nœuds (19 km/h)
3 400 t de mazout
Carrière
Indicatif Pennant number : 01

Conception

La classe Queen Elizabeth est à l'origine prévue pour être basée sur la classe précédente, la classe Iron Duke, munie de canons de 13,5 pouces (343 mm). Cependant, les grandes nations maritimes de l'époque, telles le Japon, les États-Unis ou l'Allemagne équipant leurs cuirassés de canons de calibre 356 mm, l'Amirauté décide d'équiper ces nouveaux navires de canons de 15 pouces (381 mm). La conception des cuirassés de la classe est alors entièrement revue ; de nouveaux plans sont dessinés dans l'urgence pour des navires de cinq tourelles filant 21 nœuds (39 km/h). Une tourelle est finalement retirée, la puissance de feu restant conséquente malgré cela, et ce retrait permet d'installer des chaudières supplémentaires. Grâce aux accords pétroliers avec l'Iran, l'utilisation de fioul à la place du charbon est adoptée, permettant au navire d'atteindre 24 à 25 nœuds (46 km/h)[4].

Finalement, le Malaya est muni de huit canons de marine de 15 pouces BL Mark I répartis en quatre tourelles. L'armement secondaire est composé de 14 canons de 6 pouces BL Mk XII, de 2 canons antiaériens de 3 pouces QF 20 cwt et de 4 tubes lance-torpilles. Les machines développent une puissance de 56 000 chevaux qui peut atteindre les 74 000 chevaux à marche forcée, pour des vitesses respectives de 23 et 24 nœuds (44 km/h)[4]. Le blindage de la ceinture principale est épais de 6 à 13 pouces (330 mm), celui des barbettes varie de 4 à 10 pouces (254 mm), celui du château est de 11 pouces (279 mm) et celui des bulbes anti-torpilles varie de 4 à 6 pouces (152 mm). Les tourelles de la batterie principale ont une protection frontale de 13 pouces (330 mm) ; l'arrière et les côtés sont protégés par 11 pouces (279 mm) pouces de blindage, et celui du toit est épais de 5 pouces (127 mm)[5].

Histoire

Première guerre mondiale

Pavillon naval des États malais fédérés (1895–1946)

Le Malaya a été construit par Armstrong Whitworth and Co. à Walker-on-Tyne et lancé en mars 1915. Il a été nommée en l'honneur des États malais fédérés en anglais "Malaya", dont le gouvernement a payé sa construction. Il a servi d'abord dans le 5th Battle Squadron britannique du Contre-amiral Hugh Evan-Thomas de la Grand Fleet. Il participe à la bataille du Jutland le 31 mai 1916, où il a été touchée huit fois et a subi des dommages importants et de lourdes pertes d'équipage. Au total, 65 hommes sont morts, au combat ou plus tard de leurs blessures. Parmi les blessés figurait le matelot de 2e classe Willie Vicarage, connu comme l'un des premiers hommes à recevoir une reconstruction faciale par chirurgie plastique et le premier à recevoir une reconstruction radicale via la technique du « pédicule tubulaire » mise au point par Sir Harold Gillies. Unique parmi les navires de la bataille, le HMS Malaya arborait le pavillon rouge-blanc-noir-jaune des États malais fédérés.

Entre-deux-guerres

Le 17 novembre 1922, le Malaya emmena le dernier sultan de l'Empire ottoman, Mehmed VI, d'Istanbul en exil à Malte (et plus tard à San Remo). En août-septembre 1938, il sert dans le port de Haïfa lors de la Grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire.

Reconstruit deux fois entre les deux guerres. La dernière reconstruction a vu l'ajout d'un nouveau hangar et d'une catapulte fixe à l'arrière, deux grues étaient prévues pour supporter le mouvement de l'avion. Les affuts de canon AA simples de 4" ont été remplacés par des supports jumeaux. Deux tourelles à affût octuple 2 livres QF "pom-pom" ont été fournies et deux mitrailleuses quad 0.5" ont été montées sur la tourelle X. Deux HA DCT (High Angle Director Control Tower) ont été installés pour supporter les nouveaux canons anti-aériens.

Seconde guerre mondiale

En 1939 il fait partie de la Mediterranean Fleet basée à Alexandrie.

le cuirassé HMS Malaya (Capt. IBB Tower, DSC, RN) et le porte-avions HMS Glorious (Capt. G. D'Oyly-Hughes, DSO et Bar, DSC, RN) ont reçu l'ordre de quitter la Méditerranée le 5 octobre 1939 et de se diriger via le canal de Suez dans l'océan Indien où ils ont formé un groupe de chasse, la Force J pour participer à la recherche du cuirassé de poche allemand Graf Spee. dans la région de Socotra au large de l'entrée du golfe d'Aden.

Le HMS Malaya retourne le 14 décembre 1939 à Malte.

Il participe à l'escorte du convoi HX 16 en . En , il escorte le convoi HX 26. En , il assure l'escorte du convoi HX 32.

Il participe à l'opération MA 5 et à la Bataille de Punta Stilo qui en a résulté le 9 juillet 1940 avec la Force C commandée par le vice-amiral Henry Pridham-Wippell (dont faisaient également partie le cuirassée HMS Royal Sovereign et le porte-avions HMS Eagle) .

Action à la Bataille du cap Spada, 19 juillet 1940, à la poursuite du croiseur léger Giovanni dalle Banda Nere.

Bombardement du port de Bardia le 16 Aout 1940.

Participation à l'Opération Hats le 30 aout 1940, à l'Opération Excess en janvier 1941, à l'opération Grog : bombardement de Gênes le 9 février 1941.

Le 14 Mars 1941, il couvre le Convoi SL 68. Le 20 Mar 1941 à 23H23 à environ 250 milles à l'ouest-nord-ouest des îles du Cap Vert en position 20° 01′ N, 25° 30′ O, le sous-marin U-106 allemand attaque le convoi et endommage gravement le HMS Malaya. En raison de l'inondation, le navire a pris une gîte de 7 degrés, mais atteint Trinidad en sécurité. Après des réparations temporaires, il a continué jusqu'au Brooklyn Navy Yard, où le cuirassé a été réparé pendant 4 mois. Il retourne en Ecosse le 28 Juillet 1941.

Participation à l'Opération Perpetual en méditerranée le 1er novembre 1941 et présent lors de l'attaque du sous-marin allemand U-81 le 13 novembre à 15h41, avec une torpille qui a touché le porte-avions HMS Ark Royal. Le porte-avions fut amené en vue de Gibraltar avant de finalement couler à 06h13 le 14 novembre alors à 48 km de Gibraltar.

En 1942, Il couvre, avec la Force H, le passage de Gibraltar pendant les opérations Spotter I et II, Pickets I et II, Harpoon (convois vers Malte).

Le 20 Avril 1943, il part de Gibraltar pour se retirer en Ecosse. Cependant, en juin 1944, peu de temps après le début de l'invasion de la Normandie, le vieux navire a été réactivé pour combattre les fortifications allemandes le long des côtes françaises et néerlandaises. Le HMS Malaya a connu sa dernière mission de guerre le 1er septembre 1944, lorsqu'il a bombardé les positions allemandes sur l'île de Cézembre près de Saint-Malo. L'équipage de l'île s'est rendu un jour plus tard.

En octobre 1944, le Malaya est réaffecté au statut de réserve jusqu'en avril 1945 à Portsmouth où il devait désormais servir de navire-école. Il a été désarmé en mai 1945.

Notes et références

Bibliographie

  • (en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One : Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations, Seaforth Publishing, [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships (1906-1921), [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
  • (en) Robert K. Massie, Castles of Steel : Britain, Germany and the winning of the Great War at sea, Londres, Vintage Random House, (1re éd. 2003), 865 p. (ISBN 978-0-099-52378-9)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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