Place de la République (Fontainebleau)

La place de la République, communément appelée place du Marché, est une place piétonne située à Fontainebleau, en France. Elle est devenue un espace central dans les activités bellifontaines accueillant notamment le marché traditionnel. Sa superficie fait d'ailleurs d'elle la plus grande place de la ville. Son histoire est successivement marquée par deux halles couvertes, aujourd'hui disparues au profit d'un espace ouvert.

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Place de la République

Place de la République depuis le côté de la rue de la Paroisse avec le bâtiment de la Mission à droite.
Situation
Coordonnées 48° 24′ 22″ nord, 2° 42′ 03″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Fontainebleau
Quartier(s) Centre historique
Morphologie
Type Place
Forme Rectangulaire
Superficie environ 4 500 m2

Situation et accès

La place est située dans le centre-ville de Fontainebleau et est adjacente à la rue Grande sur son côté sud-est-est, la rue de la Paroisse sur son côté sud-sud-ouest et la rue des Pins qui longe son côté ouest-nord-ouest. Son côté nord-nord-est est bordé par des habitations et une galerie marchande au rez-de-chaussée.

Anciennement, avant sa rénovation, la place était aussi traversée par la rue du Commissaire-Calas (nommée en référence au commissaire et résistant Auguste Calas), voie disparue depuis. L'accès aux véhicules motorisés est possible mais réservé et se fait au niveau de la rue Grande, au niveau de l'ancien accès à la rue du Commissaire-Calas.

Odonymie

Dans la première moitié du XIXe siècle, la place porte le nom de place du Palais-de-Justice, le tribunal étant alors installé dans le bâtiment de la Mission. Cette institution transférée dans l'actuel palais de justice en , le maire, Louis-Théodore Debonnaire de Gif, décide en de renommer l'espace en place Centrale[1]. La place s'appelle également place du Marché de manière informelle.

De nos jours, elle porte le nom de place de la République en l'honneur du républicanisme, idéologie politique et conception de la liberté.

Historique

Place publique

Après avoir été le jardin de la Mission, l'espace devient une place publique[2]. Au XIXe siècle, à l'emplacement de la future première halle, la place est par ailleurs la seule du centre-ville à être plantée d'arbres[3].

Première halle du marché

La halle métallique du marché vue depuis la rue Grande.

La place, historiquement celle du marché, a accueilli entre 1881 et 1935, une halle métallique de 95 m de long sur 26 m de large, avec une surface exploitable de 2 500 m2[4].

Cette halle est construite assez rapidement[5] et fin , on précipite les commerçants pour l'ouverture du marché, le du même mois[6].

Lors de sa construction, en , un accident survient : la corde d'une des chèvres employées au montage des pièces de fonte se casse, faisant renverser la chèvre et blessant un ouvrier[7]. Et parallèlement, des doutes sur la solidité de l'édifice sont apparus. Ils ont ainsi été présentés par un des membres du conseil municipal lors de la session du , où le maire a rappelé les responsabilités incombées et a prévenu sur une examination de la structure avant son ouverture. Une visite détaillée est alors effectuée par une commission, à laquelle participe l'ingénieur des ponts et chaussées Ernest François Loiseleur (1855-1913[8]), qui, dans un procès-verbal circonstancié, déclare n'y trouver aucun défaut. Toutefois, des verres se sont détachés le , avant son ouverture[9].

Halle Esquillan

En 1941, sous la direction de Nicolas Esquillan, une nouvelle halle est réalisée, dont la coupe est imaginée dès 1936 par l’entreprise Boussiron[10]. L'aménagement de ce nouveau marché provoque le déplacement de la statue du général Damesme qui trônait sur la place, vers la place Damesme, devant la caserne du même nom[11], avant d'être définitivement retirée à la suite de la mobilisation des métaux non ferreux sous l'Occupation.

La halle constitue l'un des rares édifices d’Île-de-France élevés pendant la Seconde Guerre mondiale. Caractérisée par la minceur de sa voûte et de ses piliers en béton, ou encore par l'élégance de ses formes et de ses pavés de verre Saint-Gobain, la halle de marché de la place de la République est considérée comme un « exploit technique » et un « chef-d’œuvre méconnu » d'Esquillan par l'historien Alexandre Gady. La démolition de cet ouvrage, décidée par la mairie en 2012, aura, malgré les contestations[12], finalement lieu le 23 septembre 2013[13].

Place moderne

Les allées du marché Saint-Louis un dimanche matin. En arrière plan, l'église Saint-Louis à gauche et le bâtiment de la Mission au centre.

En 2016, après des travaux importants sur tout le secteur, une nouvelle place réaménagée et polyvalente voit le jour pour un renouveau du centre-ville. La place est devenue une grande zone piétonnière bordée de végétation, avec des jets d’eau modernes, de nouveaux bancs et une aire de jeux[14]. La place est officiellement inaugurée le . L'office de tourisme est déplacé le , de la rue Royale au rez-de-chaussée du bâtiment de la Mission[15]. Le marché, étant délocalisé sur le parking du château (Boufflers) le temps des travaux, reprend son emplacement originel sur la place le [16]. Dans le courant de l'année 2019, une boîte à livres y est installée.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Bâtiment de la Mission

Trônant remarquablement sur la place, le bâtiment de la Mission, datant du XVIIe siècle, est un édifice religieux, municipalisé sous la Révolution, puis partagé entre la municipalité et la cure depuis le XIXe siècle à la suite de longues négociations. Le bâtiment est par ailleurs partiellement inscrit monument historique depuis 1949.

Square du Commissaire-Auguste-Calas

Plaque commémorative du square.

Le square, installé en contrebas du presbytère et de l'église, est nommé en hommage au commissaire Auguste Calas, arrêté le 19 septembre 1943 par la Gestapo, déporté à Romainville, Compiègne, puis quitte la France pour Buchenwald, Flossenbürg et enfin Carlsbad, où il est abattu le 22 avril 1945[17]. Une plaque honore également sa mémoire à l'entrée du commissariat de Fontainebleau, situé sur le côté ouest de la place de la République.

« Square du Commissaire / Auguste Calas / mort en déportation / 22 avril 1945 — l'honneur d'un homme / c'est de ne pas trahir / le camp des hommes / vercors »

 Inscriptions sur la plaque commémorative

Europe et le Taureau

La statue en bronze Europe et le Taureau de Michael Jastram est inaugurée le [18] par Frédéric Valletoux, maire de la ville, en présence de l'artiste. Dans une entrevue accordée au journal lycéen de François-Ier, ce dernier déclare que chacun doit « apporter quelque chose à l'Europe » et que cette statue, qu'il place « au cœur de l'Europe » est pour lui l'occasion de faire son devoir de « citoyen européen »[19]. L'installation de l'œuvre d'art, dont il n'offre à la Ville qu'une partie du coût total (53 500 ), provoque une polémique au sein du conseil municipal et plus particulièrement dans l'opposition[20].

Événements

Événements récurrents

Les Naturiales sur la place, en 2021.
  • mardis, vendredis et dimanches, de 7 h à 13 h : marché traditionnel en plein air avec plus d'une centaine de commerçants alimentaires et non alimentaires offrant des produits variés[21]. En 1996, ce marché reçoit la distinction de « Marché d’exception » par le Conseil national des arts culinaires[22].
  • mai : Les Naturiales, exposition annuel dédié à la nature et à l’environnement dans le but de sensibiliser le public au patrimoine écologique et aux enjeux du développement durable[23].
  •  : fête de la musique, accueil de concerts pour la fête de la musique tous les ans[24].

Événements singuliers

  •  : cérémonie d’ouverture du 1er tournoi international militaire de tir à l'arc[25].
  •  : une fan zone avec un écran géant est établie afin d'accueillir les supporters pour la finale de la Coupe du monde de football 2018[26].
  •  : cérémonie d'intronisation officielle de la nouvelle commissaire de police de la circonscription de Fontainebleau[27].

Représentations culturelles

Cinéma

  • 1979 : Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (apparition brève dans la mise en place de l'intrigue, entre la 7e et 8e minute du film)[28]. On y voit François Perrin (Patrick Dewaere), près d'un des piliers de la halle Esquillan, partager une pause-déjeuner avec des travailleurs immigrés et allumer une cigarette. Fontainebleau fait partie avec Paris, Auxerre, et Meaux, des lieux de tournage du film et forme avec ces villes la commune imaginaire de Trincamp, où se déroule l'intrigue[29].

Peinture

Détail du tableau Vue du Château de Fontainebleau par Pierre-Denis Martin.

Références

  1. « Fontainebleau d'autrefois - L'« Abeille » de 1850 à 1860 - Juillet 1855 », L'Abeille de Fontainebleau, no 29 de la 72e année, , p. 3/4 (lire en ligne , consulté le )
  2. « Conférence - La place du marché », sur www.comitededefense-fontainebleau.org (consulté le )
  3. « Le marché couvert », L'Abeille de Fontainebleau, no 17 de la 41e année, , p. 2 (lire en ligne , consulté le )
  4. Fred d’Huve, Fontainebleau 1900, Fontainebleau, AKFG Editions, (ISBN 979-10-95061-47-2), p. 105
  5. « Chronique locale : Collège de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 34 de la 42e année, , p. 2 (lire en ligne)
  6. « Chronique locale : ouverture du marché », L'Abeille de Fontainebleau, no 47 de la 42e année, , p. 1 (lire en ligne)
  7. « Faits divers », L'Abeille de Fontainebleau, no 18 de la 42e année, , p. 1 (lire en ligne , consulté le )
  8. Marthe Felletin et Martine Illaire, « Ministère des Travaux publics - Ingénieurs des Ponts-et-Chaussées (1748-1932) » [PDF], sur archivesnationales.culture.gouv.fr, site des Archives nationales, 1993, 2008 (consulté le )
  9. « L'ouverture du marché couvert », L'Abeille de Fontainebleau, no 47 de la 42e année, , p. 2 (lire en ligne)
  10. https://www.jeanfrancoiscabestan.com/pdf/esquillan/plaidoyer_halle_esquillan.pdf
  11. « À propos de la statue du Général Damesme », L'Abeille de Fontainebleau, no 17 de la 106e année, , p. 1 (lire en ligne , consulté le )
  12. Alexandre Gady, « La halle de Fontainebleau, un chef-d’œuvre méconnu de l’architecture du XXe siècle ! », site Internet de la SPPEF, 27 novembre 2012.
  13. « La halle de Fontainebleau tombe sous les coups des pelleteuses »
  14. « Place de la République de Fontainebleau », sur Alouit
  15. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau : le nouvel office du tourisme fait le plein » , sur leparisien.fr, Le Parisien, 2017-07-03 à 17h42
  16. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau. Le marché revient place de la République » , sur leparisien.fr, Le Parisien, 2017-05-29 à 11h24
  17. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  18. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau : une sculpture pour défendre l’Europe » , sur leparisien.fr, Le Parisien, 2019-05-08 à 17h10
  19. Louis Rubellin, « L’Ordonnance N°4 (Mai 2019) », sur www.lyceefrancois1.websco.fr, L'Ordonnance,
  20. « Monique Fournier: Le taureau par les cornes, ou l'histoire d'un "cadeau" à 53.500 € TTC », sur Monique Fournier, (consulté le )
  21. « Marché à Fontainebleau - Jours-de-Marché.fr », sur www.jours-de-marche.fr
  22. « Le marché de Fontainebleau », sur Fontainebleau Tourisme
  23. « Les grands événements autour de Fontainebleau », sur Fontainebleau Tourisme (consulté le )
  24. Yoann Vallier, « Seine-et-Marne. Fontainebleau va monter le son pour la fête de la musique », sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  25. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau. Des militaires de 12 nations se défient au tir à l’arc » , sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  26. Yoann Vallier, « Seine-et-Marne. Fontainebleau aura sa "fan zone" pour la finale ! », sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  27. Sophie Bordier, « Fontainebleau : la nouvelle commissaire de la circonscription est arrivée » , sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  28. Coup de tête (lire en ligne)
  29. Hothead (1979) - IMDb (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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