Henri Beyaert
Henri (ou Hendrik) Beyaert, né le à Courtrai et mort le à Bruxelles, est un architecte belge, et l'un des principaux représentants de l’architecture éclectique en Belgique.
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(à 70 ans) Région de Bruxelles-Capitale |
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Biographie
Henri Beyaert se découvre une vocation pour l’architecture à l’âge de 19 ans, alors qu’il est employé de banque dans sa ville natale de Courtrai. Il abandonne aussitôt son poste et travaille comme apprenti-maçon sur le chantier de la gare de Tournai. Il vient ensuite à Bruxelles pour suivre les cours à l’Académie tout en gérant une librairie pour assurer une maigre subsistance. Conscient de ses qualités exceptionnelles, Félix Janlet l’engage dans son atelier tandis que la ville de Courtrai lui octroie une bourse pour lui permettre de poursuivre ses études à l’abri de la misère.
- Cours à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles (1842-1846)
- Commis-architecte dans l’atelier de Félix Janlet (1843-1851)
- Membre de la Commission royale des Monuments et des Sites (1865-1894)
- Conseiller communal de Bruxelles-ville (1867-1881)
En 1850, il épouse Joséphine Fontaine, commerçante, avec qui il aura un unique enfant en 1851, Léon Eugène Beyaert qui décèdera en 1857 du croup. Sans divorcer de son épouse, il aura avec sa compagne Athalie Dhuicque quatre autres enfants, dont l'ainé, Eugène Dhuicque fut également architecte[4],[5].
Démarche architecturale
Fortement influencé par son professeur, Tilman-François Suys, dont il mettra de son propre aveu la deuxième moitié de sa vie à oublier ce qu’il lui avait appris dans la première, il commence par ressusciter le style Louis XVI dans ses premiers hôtels particuliers à l’avenue des Arts et à la chaussée de Charleroi. Il s’attaque ensuite, avec Wynand Janssens, à l’hôtel de la Banque Nationale, d’un style néo-classique très chargé influencé par les réalisations parisiennes de l’époque. La restauration et la transformation en musée de la porte de Hal (1868-1871) qu’il entreprend ensuite, sous la supervision admirative de Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, est décisive dans son évolution. Sa démarche consiste, selon ses propres termes, à rajeunir, les parties artistiques intérieures de style Renaissance flamande.
Passionné par l’étude et la nouveauté – il possède une bibliothèque considérable sur l’architecture et les arts décoratifs - il remporte ensuite, avec la maison des Chats (1874), le premier prix du concours organisé par la Ville de Bruxelles pour les façades des nouveaux boulevards centraux, aménagés sur le voûtement de la Senne. Avec cette maison, inspirée du style des maisons de gildes de la Grand-Place de Bruxelles, il s’inscrit désormais dans le renouveau d’un style – la néo-Renaissance flamande – d’inspiration nationale, aux côtés de Charles-Émile Janlet et Jules-Jacques Van Ysendyck. En digne représentant du courant éclectique de la fin du XIXe siècle, cela l’incitera à adapter, avec beaucoup d’audace, des éléments décoratifs typiques de la Renaissance flamande à des constructions d’un tout autre style, allant du néo-classicisme au baroque italien. Avec le ministère des Chemins de fer, de la Poste, du Télégraphe et de la Marine (1890) situé rue de Louvain, il signe une œuvre dépourvue de toute monotonie où se révèle un art de la scénographie et de la décoration très aigu.
Il est inhumé au Cimetière de Bruxelles à Evere.
Réalisations
1. Architecture privée
- Maison bourgeoise - Bruxelles, avenue des Arts, 26 (1851)
- Maisons bourgeoises - Bruxelles, chaussée de Charleroi, 5-7-9 (1858-1860)
- Château du Domaine Provincial de Chevetogne (1863)
- Maison bourgeoise - Courtrai, Doorniksewijk 22 (1864)
- Château de Faulx-les-Tombes (1865-1868, agrandissement)
- Salles du Concert Noble - Bruxelles, rue d’Arlon, 82 (1870)
- Maison des Chats - Bruxelles, boulevard Adolphe Max, 1 (1874)
- Maison, avenue Louise, 73.
- Tour de Tournai, Parc du Cinquantenaire, 1880.
- Château de Wespelaer (1881-1883)
- Château Marnix de Sainte-Aldegonde à Bornem et ses dépendances (1883-1894)
- Hôtel particulier de Mr. Franz Kegeljan-Godin (aujourd'hui 'hôtel de ville de Namur'), au 42 rue de Fer, Namur
2. Architecture publique
- Hôtel de la Banque nationale de Belgique - Bruxelles, rue du Bois Sauvage (1860-1878), avec Wynand Janssens. Henri Beyaert, à la manière des architectes médiévaux, comme Anton Pilgram s'y est fait sculpter sur un cul-de-lampe, contemplant son œuvre.
- Restauration et conversion en musée de la porte de Hal, vestige de la seconde enceinte de Bruxelles (1868-1871)
- École de Soignies (1876-1877)
- Hôtel de la Banque Nationale de Belgique - Anvers (1875-1879)
- Gare et entrepôt des douanes - Tournai (1874-1879)
- Église Saint-Joseph des Tombes - Faulx-les-Tombes (1879-1882, décoration Paul Hankar)
- Square du Petit Sablon (1879-1899). Quarante-huit statues représentent chacune un métier : la tête de la statue des Quatre-Couronnés (maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, ardoisiers) représente Henri Beyaert
- Palais de la Nation, reconstruction de la Chambre après un incendie, rue de la Loi (1883-1886)
- Église Saint-Martin - Everberg (1886-1894, restauration et agrandissement ; décoration Paul Hankar et Adolphe Crespin)
- Siège de la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite - Bruxelles, rue Fossé aux Loups (1889-1893)
- Ministère des Chemins de fer, de la Poste, du Télégraphe et de la Marine - Bruxelles, rue de Louvain (1890-1894, reconverti en Maison des Parlementaires)
- Fontaine de Brouckère, inaugurée en 1866 porte de Namur et déplacée à Laeken, square Palfijn en 1957
Bibliographie
- Henri Beyaert, Travaux d'architecture exécutés en Belgique, planches gravées par Joseph et Franz Neirinck, Bruxelles, s.d. , 2 volumes in folio.
- Marianne Danneel, Christiane Logie, Walter Pluym, Yves Randaxhe, Jef Victoir, L’hôtel du gouverneur de la Banque Nationale de Belgique, Pandora, Anvers : Pandora, 1995, 232 p.
- Jef Victor, Jos Vanderperren, Henri Beyaert, du Classicisme à l'Art Nouveau, éditions de la Dyle, 1992, 296 p.
Notes et références
- « http://aam.be/wp-content/uploads/2014/11/Beyaert-Henri.pdf » (consulté le )
- « http://aam.be/en/list-of-collections/ » (consulté le )
- « http://www.archiefbank.be/dlnk/AE_10555 »
- Victoir, J. et Vanderperren, J., Henri Beyaert : du classicisme à l'art nouveau, Editions de la Dyle, [1992] (ISBN 9080112410 et 9789080112414, OCLC 28244154, lire en ligne)
- danneem, « Henri Beyaert (1823-1894) — Musée de la Banque nationale de Belgique » (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Maison des Chats à Bruxelles.
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