Histoire de Saint-Dié-des-Vosges
Cet article traite des principaux événements liés à l'occupation humaine à Saint-Dié-des-Vosges, dans le département français des Vosges.
Préhistoire
Les vallées avoisinantes de Saint-Dié-des-Vosges recèlent des lieux de peuplement dispersés et très anciens. L’archéologue n’y rencontre pas seulement des sites de période laténienne comme le site de la Bure, à 2 kilomètres de Marzelay. Une multitude d'indices signale une précoce présence néolithique et une intensification de l'occupation des sols il y a 5000 ans.
Antiquité
Si le forum ou fanum suivant les auteurs, c'est-à-dire le Vieux-marché Saint-Martin a livré au XIXe siècle quelques vestiges de maisons solidaires adossées à des remparts dont les fosses comblées après un incendie vers l'an 90 ont livré des minerais fondus, le plus connu par les fouilles, un plateau barré par un murus gallicus et protégé par un rempart, est le camp de la Bure habité à l’époque gauloise, puis gallo-romaine par une famille de forgerons et ses employés[n. 1]. Le camp sert aussi longtemps de refuge de hauteur, véritable oppidum aux époques de troubles et de guerres. À l’époque gallo-romaine tardive, il est équipé d’une grande statue portant un Jupiter terrassant l’anguipède, une grande balise visible de l’antique voie romaine, via salinatorum[n. 2].
Haut Moyen Âge
Assez éloignés de cette voie marchande, les habitants de cette partie du Chaumontois christianisés bien avant le VIIe siècle se rassemblent pour fonder un ban religieux qui reçoit des privilèges d'immunités du roi d'Austrasie Childéric II[1]. Le ban Saint-Dié dont les privilèges immunistes sont confirmés et peut-être agrandis par Thierry IV ou Childéric III comprend probablement la plus haute partie du val de Meurthe jusqu’à La Bolle ainsi que le val de Fave en amont de la prairie d’Hellieule jusqu’aux abords de Beulay.
La fondation reconnue par un privilège royal en l’an 669 est associée à l’œuvre de saint Dié[2]. Ce personnage légendaire, saint homme longtemps dénommé Bonhomme par le peuple, est d’abord associé au Petit-Saint-Dié, lieu-dit sous la roche Saint-Martin, à un vieux sentier qui mène au col éponyme et surtout au chemin de montagne parsemée de fontaines, saint Dié reliant Hunawihr aux abords de Colmar à Saint-Dié par le bien nommé col du Bonhomme[n. 3]. Quelques anciens habitants du faubourg Saint-Martin avant 1890 connaissaient le vieux moutier en dessous de la côte Saint-Martin et au-dessus des sources abondantes du Petit-Saint-Dié. Déodat ou Dieudonné est aussi considéré par la tradition religieuse la plus orthodoxe comme le fondateur du monastère des Jointures, là où est maintenant l’ensemble cathédral[3].
Ce ban est commandé par une assemblée chrétienne ou ecclesia, composée de tous les hommes capables de porter une arme, y compris les religieux s’il y en a. Elle choisit en son sein des conseils d’anciens ou saonnes qui se déplacent annuellement à date et lieu fixes dans le territoire ordonné par le ban Saint-Dié, elle peut aussi se réunir exceptionnellement. La saonne de justice semble être vénérée au-dessus de tout autre pouvoir et ses plaids sont les plus respectés. L’assemblée Saint-Dié est aussi conçue sur le mode du thing germanique ou ding mérovingien. L'assemblée primitive semble être née en même temps que le lieu de foire d’automne et de printemps, choisi sur la prairie d’Hellieule. Les assemblées politiques importantes se tiennent aux équinoxes, alors que les fêtes religieuses prépondérantes, hormis les premiers jours spécifiques des mois de novembre, février, mai et août, sont axés sur les solstices. Les élections se déroulent en plein air, à main levée. Une partie des fonctions est tirée au sort parmi des candidats de même âge.
Les hommes sages, élus ordonnant la bonne justice et la paix, se retirent au nord sur l’Ortimont ou mont rond. Ils écoutent le diseur de lois et jugent sans appel. Ils commandent ou désavouent au sud jeunes et vieux guerriers assemblés au voisinage du bois Saint-Martin. Les bonnes femmes ou sages femmes, garantes des valeurs familiales et de la divination, exercent à l’orient entre le monticule des Jointures et les Rochattes aux Fées. Elles jugent, réprimandent et consolent les réprouvés, les captifs temporaires et les femmes de mauvaise vie, qui sont gardés à l’occident près du massif actuel de la Madeleine. La pierre hardie, où pouvait être pratiqué des ordalies par le feu, rappelle le pouvoir féminin[n. 4]. Un tel lieu de rencontre temporaire n’est pas forcément habité.
Les Étichonides, possesseurs légendaires du pouvoir mérovingien, ont toléré bon gré mal gré cette organisation, en la chargeant aussi de la collecte d’impôt à leur profit. Ce n’est pas le cas des premiers Pépinides et Carolingiens, restaurateurs d’un fisc royal autoritaire et de dîmes religieuses rigoureuses, en dehors de prélèvements de guerre exorbitants. Ils imposent des administrateurs, souvent des religieux orthodoxes bénédictins, aux côtés de militaires qui suppriment toute vie politique indépendante au niveau du ban Saint-Dié[n. 5]. La légende de la fondation du monastère des Jointures rappelle la volonté d’apaisement de Charlemagne. Il n’est plus sûr que l’âme de son père Pépin le Bref aille aux paradis et rassemble une dizaine de moines pour prier à cette ascension sous le patronage de saint Maurice. Il restaure en partie un droit d’assemblée masculine pour associer aux forces guerrières les jeunes hommes.
Les hagiographies successives de saint Dié affirment que le monastère des Jointures a été rêvé par Déodat. Au-delà des hagiographies légendaires, le premier moine cité par les archives « Marcinam le noir » apparaît sous Pépin et n’a aucune fonction abbatiale[4]. Aucun document prouve la réalisation royale, mis à part le terme « monasteriolum » qui apparaît dans la charte de Charlemagne du . Il s’agit du monastère Saint-Maurice. Les moines de Moyenmoutier y ont envoyé quelques-uns des leurs accomplir le vœu royal car Hydulphe est présenté symboliquement en continuateur de saint Dié. Tous les parchemins et documents administratifs ainsi que la plupart des hagiographies des saints fondateurs proviennent du scriptorium de l’abbaye de Moyenmoutier à partir du XIe siècle[n. 6].
Réforme canoniale et naissance d’une église collégiale
Vers 962, la domination ottonienne, rigoureusement conservatrice et châtiant les écarts au statu quo accepté, impose une transformation du lieu religieux en chapitre séculier de chanoines. En 964, le premier duc de Haute Lorraine, Frédéric Ier, chasse les derniers 7moines récalcitrants et confirme la nomination des chanoines, sortes de prêtres sécularisés orthodoxes réunis en assemblée collégiale sous la houlette d'un dignitaire de justice, qui prendra au XIIe siècle le titre de grand prévôt. Cette assemblée récupère la tâche de justice des saonnes. L'archevêque de Trèves continuateur de la tradition royale confirme à la collégiale et les privilèges d'immunité et l'exercice de la juridiction quasi épiscopale sur l'espace de l'ancien grand ban. Mais l'évêque Gérard de Toul veille scrupuleusement à ses droits épiscopaux et affirme son contrôle sur une part des biens temporels de l'ancien monastère. Il obtient de l'empereur Othon Ier le Grand en particulier la préservation des parts sur la production minière et surtout, en 967, le droit de battre monnaie au nom des monastères de Saint-Maurice et de Moyenmoutier. L’évêque de Toul y maintient son dominium tout au long du XIe siècle alors que la collégiale gardienne de la châsse de saint Dié dès 1006 adopte progressivement le nom populaire du saint fondateur du ban.
Une légende voudrait que le futur Léon IX, Bruno de Dabo-Eguisheim, soit nommé, avant de devenir évêque de Toul, grand-prévôt du chapitre de Saint-Dié en 1026. Le pape qui connaît mieux Toul et Moyenmoutier a pu visiter le monastère après le concile de Mayence. Mais la famille du pape, celle des Dabo-Egisheim[5], a joué un rôle protecteur indéniable au point de donner plus tard une partie de son écu, les trois roses à la bande, au chapitre de Saint-Dié. Léon IX, souverain pontife place à la tête de la collégiale son frère Valrade, confirme et accroît avec l'appui de l'empereur souabe les privilèges du chapitre de la collégiale.
La collégiale, qui semble préserver l’antériorité ou l’acquis amoindris d’instances politiques autonomes, affirme toutefois son indépendance vis-à-vis de l’évêque de Toul, puisqu’elle verse un denier d’or symbolique au Siège apostolique. Mais a contrario le prévôt obéit au pouvoir hégémonique extérieur à l’ancien ban. Les premiers ducs de la maison de Lorraine, représentés au XIe siècle par les sires de Parroy, interviennent dans ce jeu politique en avoué et suzerain ; ils se substituent de plus en plus à l’évêque de Toul.
La puissante abbaye de Moyenmoutier a fermé les yeux sur la mainmise par son avoué, le duc de Lorraine ou ses représentants, des biens publics gérés à partir du petit monastère Saint-Maurice. En échange, elle semble avoir reçu hommes et terres pris sur le vieux ban démembré de Gondelbert, en particulier la face nord de l’Ormont de Hurbache au Ban-de-Sapt, et des droits sur Provenchères et ses dépendances[n. 7]. Il semble qu’en prenant sous protection le pèlerinage en dévotion à saint Dié, les moines de Saint-Maurice se soient enrichis et en partie émancipés de l’abbaye médianimonastérienne qui avait la tutelle, au point de vouloir changer de nom. Le duc et ses officiers se sont alors attribué momentanément sous le nom de Ban-le-Duc l’immense partie du ban Saint-Dié.
Mais des procès éclatent pour dénoncer la spoliation de l'entité territoriale bénéficiant d'immunités royales et de privilèges. Alors que la spoliation profitent plus à ces vassaux qu'à son duché, le duc Simon Ier en 1125 est contraint de reconnaître par acte les droits réciproques des seigneurs avoués et des chapitres. Les archives attestent la domination de la famille ducale entre 1135 et 1297. Plus que les derniers moines bénédictins chassés ou amoindris par la réforme canoniale, les chanoines et prêtres des paroisses de l’ancien ban Saint-Dié refuse le poids de cette mainmise, et, réactivant les assemblées chrétiennes du ban Saint-Dié, ils sont associés en une collégiale indépendante et dissidente vis-à-vis du pouvoir prévôtal, pour organiser au XIIe siècle la rébellion face à l’hégémonie ducale ou seigneuriale sur le bien public. Ils ont reconquis par tous moyens, excommunications, guerres féodales, achats, échanges, tractations, soutiens, alliances stratégiques… une grande partie du ban de leurs paroisses spoliées et repris le contrôle du monastère des Jointures, obtenant la reconnaissance du pouvoir ducal qui les intègre à sa grande collégiale. Ces défenseurs d’une identité civile sont au XIIe siècle, à l’origine de la réapparition du ban Saint-Dié. Au XIIIe siècle, la lignée ducale a préféré petit à petit tirer profit de ses terres, jouer l’association financière et mettre en valeur conjointement l’ensemble des bans, plutôt que de mettre sa prérogative guerrière reconnue unanimement à mal en s’évertuant à mater des guerres internes ou des révoltes éternellement renaissantes. D’où l’acception des terres autonomes de la Collégiale, qui, se préparant à une longue lutte, avait réussi à se maintenir directement sous l’autorité papale[n. 8].
À l’ombre de la Collégiale
En 1266, une association de l'église collégiale de Galilée avec le duc de Lorraine Ferry III, légendaire protecteur des bourgeois, permet de fonder une ville basse. La première Saint-Dié correspond à la paroisse Sainte-Croix, c’est-à-dire dédié à la Sainte Croix, qui est fondée à partir de la ville haute déjà fortifiée sur son monticule. Les grandes et somptueuses maisons canoniales, ancienne résidence d'hiver des membres de la collégiale, s'y accolent au sud-ouest de la grande église en pierre dédiée à saint Maurice et à saint Dié, à côté du cloître en bois ou galileum. L’axe prépondérant de la ville basse est constitué par la grand rue unique où coule au milieu le Robache canalisé en droite ligne. Sa rive gauche qui jouxte le canal des moulins, capté en amont de la Meurthe à la grande vanne de pierre, reste au chapitre, les maisons à belles devantures et arcades saxonnes cachent le quartier des orfèvres, à côté de la ville haute des religieux. Le bas de la rive droite, hormis la ferme du chapitre sur ce qui est devenu la rue Cachée[n. 9] est reconnue possession ducale. Le duc détenteur du pouvoir suzerain y érige le château de la Cour dans le quart sud-ouest de la ville basse et l'entoure de riches jardins et de breuils. Les sujets lorrains rivalisant avec ceux du chapitre bâtissent une ligne de façade de hautes maisons à arcades donnant sur la grande rue.
Les fouilles archéologiques ont prouvé la continuité de cette minuscule ville composée encore de jardins et d’arrière-cours où les tinettes jouxtent des puits. La strate du XIIe siècle est constituée de galets de la Meurthe[n. 10]. La ville haute entourée de puissants remparts et de douves reste le domaine éminent du pouvoir de la collégiale. Les chanoines sont de puissants et riches personnages qui prêtent aux seigneurs ou religieux démunis.
La paroisse Saint-Martin est également fondée à la même époque au début du XIIIe siècle, son centre est une modeste chapelle Saint-Martin accolée à un hospice dédié à saint Dié proche d’un vieil enclos de maisons en forme ronde dont le cœur attire un marché organisé les mardis et les vendredis. Les habitants diront longtemps après au Vieux marché pour les activités profanes ou au vieil hospital pour les soins des pauvres[n. 11]. La modeste chapelle, promue église paroissiale jouxte le vieil hospital bien plus spacieux qui, placé à l'entrée du faubourg, loge aussi provisoirement les voyageurs et marchands malchanceux. L'hôpital du faubourg dirigé par un chanoine sous la surveillance de ses pairs contrôle différentes maladreries du val et surtout la proche léproserie de la Madeleine.
L’essor de la ville est rapide après l’érection de la muraille ceignant la ville basse en 1289 et elle atteint vite cinq cents habitants dont les plus fortunés obtiennent confirmation de leurs droits de bourgeoisie par charte en 1310. Mais le chapitre craint de perdre la sérénité de sa vie contemplative et prend prétexte d’un avortement en 1320 pour chasser la petite communauté juive implantée au XIIIe siècle par le duc. Le pouvoir ducal, lui aussi devenu antisémite, ne les soutient nullement. La centaine de Juifs qui constitue le cinquième de la population intra-muros a laissé en une cinquantaine d’années un cimetière traditionnel, que les montagnards ont longtemps respecté en aître pierreux et préservés sous l’appellation de la Vallée ou Basse des Juifs. En réalité, le pouvoir religieux ne fait qu’accentuer un déclin économique sensible dès le début du XIVe siècle. La population, même après avoir été renforcée par de nouvelles faveurs, reste longtemps en dessous de cinq cents habitants. La ville qui apparaît dans les manuscrits sous la forme ad sancto deodato n'a aucun pouvoir marchand, mais bénéficie d'un grand crédit et prestige religieux.
La peste noire survenant dans un monde subissant déjà une longue crise économique, ravage la contrée après 1349. Les villages d’Hellieule et de Fave disparaissent du ban Saint-Dié qui commence à être dénommé Val de Galilée[n. 12]. Car, au XIVe siècle une puissante collégiale se partage le temporel du Val de Galilée avec le duc de Lorraine[6]. Après 1320, les chanoines, dont les premiers représentants à l’origine n’avait pas plus de richesse que de simples curés du ban réunis en association sous l’égide du pouvoir, cumulent prébendes et bénéfices et élisent dans une atmosphère solennelle une puissante administration avec un doyen, un sonrier, un écolâtre… Ils sont devenus des maîtres du droit et de la finance qui prêtent de l’argent aux autres religieux démunis ou aux paysans par l’intermédiaire des conseils de fabriques. Ils sont choisis parmi les plus riches et nobles familles de Lorraine. Le grand-prévôt[n. 13] représente la direction de la prestigieuse collégiale. Après 1350, ils se placent au service de la papauté d’Avignon et c’est une foule de camériers et de chapelains cardinalices qui trouve un tranquille refuge à Saint-Dié. Ces derniers religieux privilégiés, employant les méthodes de gestion avignonnaise, n’oublient pas d’accroître le patrimoine de la collégiale. Malgré les épidémies, la période brillante semble se continuer, mais elle est rapidement ternie par les guerres lorraines incessantes, le relâchement des mœurs dès 1371, les difficultés de la papauté de 1378 au concile de Constance en 1414-1418.
Pierre d'Ailly, auteur de l’image du monde ou Imago Mundi qui servit de référence aux voyages de Christophe Colomb, est un grand prévôt de Saint-Dié qui s’efforce de redresser la collégiale[7].
De 1426 à 1458, le Val et la ville sont occupés par les Badois en paiement de la dot de Catherine de Lorraine, fille du duc Charles II de Lorraine. L’époux, le margrave Jacques Ier de Bade, représentant l’autorité ducale réside avec son épouse Catherine au château de la Cour qu'ils transforment en un palais environné de jardins magnifiques ainsi des promenades sur les bords de la Meurthe. Gestionnaire pointilleux, il devient l’ennemi du chapitre, il le met au pas.
Lors de l'invasion bourguignonne du Téméraire en 1475, la collégiale joue la carte de la neutralité et ouvre ses portes aux envahisseurs. Le siège lorrain lors du retour de duc René en hiver 1476/1477 leur permet de changer de camp. La fin des guerres avec la Bourgogne laisse essentiellement épargner une riche collégiale, qui tire des revenus des vignes et des mines, des terres de cultures et d’élevage du Val de Galilée, des domaines et possessions en Chaumontois et en Alsace. Elle gère la rente foncière et accroît ses placements. Mais le riche chapitre qui n'oublie pour se dédouaner de sa frileuse défense de chanter les louanges du duc victorieux est désormais en prise avec l’état ducal naissant. Le duché de Lorraine, par la nomination et les préférences administratives, a tôt fait de contrôler les derniers représentants d’une lointaine indépendance capitulaire.
Albert Ronsin, bibliophile et historien du livre, aimait reprendre l’idée formulée par Gaston Save qu’une assemblée savante nommée Gymnase vosgien réunie autour du riche chanoine Vautrin Lud, procureur général des mines de Lorraine, s’était penchée sur la description de la Terre. Le mécène Lud a permis au moins un long colloque en 1507, où son propre neveu Nicolas Lud, le cartographe allemand Martin Waldseemüller, le professeur et humaniste alsacien Mathias Ringmann et le latiniste Jean Basin décidèrent de partager les tâches éditoriales d’une série de cartes de la Terre. Le dimanche parait alors le livret de présentation, Cosmographiae Introductio qu'accompagnent deux cartes, une mappemonde murale géante en douze feuilles imprimées, et une planche imprimée en douze fuseaux à découper et à fixer sur une boule en bois afin de réaliser un globe terrestre. Le mot « America » y apparaît en hommage au navigateur florentin Amerigo Vespucci qui s'avère être le premier explorateur européen à avoir touché le nouveau continent et l'avoir reconnu comme tel.
Des séries de cartes du nouveau monde ou novus mondus qui mentionnent le terme America sont ensuite imprimés dans les ateliers rhénans.
Le seul exemplaire original subsistant de nos jours de la carte murale universelle est exposée dans le bâtiment Jefferson de la bibliothèque du Congrès américain, à Washington, D.C., à côté des documents prestigieux de liberté que constituent la Déclaration d’Indépendance du 4 juillet 1776 et la Constitution des États-Unis d’Amérique. On connaît aujourd'hui quatre exemplaires de la carte-globe en douze fuseaux : un à l’université de Minnesota (États-Unis), un à Munich (Staatsbibliothek), un à Offenburg (Stadtbibliothek), et le dernier exemplaire, actuellement en mains privées a été vendu en 2005 chez Christies à Londres[8].
Au XVIe siècle, l’essor des mines d’argent enrichit la collégiale et permit à des nombreux villages fournissant des matériaux ou accueillant de la main-d’œuvre de prospérer. Signe des troubles annonciateurs de la fin du siècle, un détachement des troupes impériales quittant le siège de Metz où a échoué l'armée du vieux Charles Quint assiège en Saint-Dié. Les habitants et bourgeois réfugiés derrière leurs murailles suivent les injonctions défensives du capitaine ducal Jacques de Reynette. La résistance ferme malgré les atermoiements du vénérable chapitre pacifique bénéficie du harcèlement haineux des populations montagnardes qui force les bandes de soudaires à déguerpir non sans avoir préalablement pillé par dépit les alentours. La chevauchée d’Austrasie permet en 1555 au roi de France Henri II de saisir les trois évêchés de Lorraine afin d'assurer une protection du Grand Royaume face à une agression impériale[n. 14]. Après cette date, la conjoncture économique est maussade. Le déclin de l’activité minière, puis après 1590, un refroidissement climatique brutal paralyse l’économie paysanne. Le conseil souverain de Lorraine sous Charles IV donne satisfaction aux bourgeois réclamant l'établissement d'un conseil de ville. Son ordonnance de 1628 établit dans les règles une chambre de ville : « Les bourgeois de Saint-Dié éliront à la pluralité des voix huit d'entre eux, de trois en trois ans, au jour du mercredi gras. Ces élus devront délibérer sur ce qui concerne le bien et le profit de la communauté de Saint-Dié ; mais à ces délibérations seront présents le prévôt du duc et le sonrier ou chef de police, de tout temps nommé par le chapitre. Ledit conseil se tiendra en l'hôtel de ville, et les vénérables auront la correction de leurs sujets y délinquants et prendront les amendes et autres émoluments de haute, moyenne et basse justice, pour fautes et crimes par eux y commis. Mais cette juridiction ne s'étendra pas hors de la ville et du faubourg, non pas même pour chose communale. »
L'administration de Charles IV qui réforme ensuite son administration de justice dans le cadre d'un bailliage créé à Saint-Dié vise par cette émancipation tardive des sujets du chapitre à affaiblir et limiter la juridiction du pouvoir temporel des chanoines. Mais la guerre survient brutalement en 1633. Saint-Dié impuissante est dévastée. La guerre de Trente Ans, amenant son cortège de soldatesques et d’épidémies, ravage partout les lieux de passage communs. Les Français, alliés aux Suédois, écument le pays de la montagne en 1633 et en 1639.
Le peuplement au niveau d’avant-guerre fut seulement atteint au début du XVIIIe siècle. Durant tout ce temps, la ville intra-muros n’avait que très peu progressé. Longtemps, la paroisse Sainte-Croix n’a pas dépassé mille habitants et parfois l’ensemble des hameaux voisins avec la paroisse Saint-Martin ou quelques gros villages des environs peuvent rivaliser avec son activité économique. Aucune paroisse ne peut rivaliser avec la richesse foncière et financière de la ville haute. L’unique grand’rue accueille des marchands de villes voisines qui résident quelques décennies, puis repartent. Au XVIe siècle, le dépôt du viandier est encore une succursale d’un marchand de Bruyères, mieux placée sur la route des vins. À la fin du XVIIe siècle, la paroisse s’approche du seuil des mille habitants et le dépasse au XVIIIe siècle avec le déclin du pouvoir lorrain. Saint-Dié restait avant tout une ville de prestige religieux pour les Lorrains. Après les dévastations de la guerre de Trente Ans dans les années 1640, les Capucins s’installent dans l'ancien château de la Cour en ruine et développent la partie de la ville ducale, en partie abandonnée.
Création d’une ville française, centre de subdélégation
Très tôt, avant le XVIIIe siècle, les troupes françaises ont apprécié cette minuscule ville de montagne entre Alsace et plaine lorraine. En 1670, les troupes françaises chassent le vieux Charles IV. Louis XIV crée un procureur du roi près du conseil de ville, nomme un maire royal et tente d'affilier complètement le chapitre à l'évêque de Toul. Se souciant comme d'une guigne des réformes administratives, les militaires s’y reposent en paix, bénéficient des eaux curatives du Petit-Saint-Dié, plongent en été dans la Meurthe ou la Fave, s’ébattent en jolie compagnie dans les vertes collines sous Saint-Roch, le Kemberg ou l’Ormont et s'évertuent à trouver bon pain et victuailles dans la ville basse. Leurs officiers se méfient plutôt des villes marchandes lorraines et apprécient l’écrin montagnard de Saint-Dié et ses lieux de pèlerinage. Ils protègent en réalité une place de transit et de cantonnement provisoire. Après le traité de Ryswick en 1697, ils doivent la rendre ainsi que l’ensemble morcelé des terres lorraines, au duc de Lorraine en titre, Léopold, neveu de l’empereur d’Autriche.
Pendant les longues périodes d’occupation de la Lorraine, les militaires français ont pourtant construit ou fait construire des routes stratégiques, qui relient le Barrois à l’Alsace. En particulier, élaborée entre 1680 et 1695, une route remonte la vallée de la Lièpvre, franchit le col de Sainte-Marie, rejoint Saint-Dié en ligne directe et gagne Rambervillers, ville messine et en conséquence française, par le col du Haut du Bois[n. 15]. En fin de service, les anciens militaires français, souvent de lointaines ou diverses origines européennes, épousent des filles du lieu et s’installent en petits groupes dans la Saint-Dié occupée ou lorraine. Saint-Dié entame une croissance de longue durée, corrélée à l’essor et la fréquentation des routes.
Au début du XVIIIe siècle, les militaires français préservent les droits de passage liés aux enclaves des évêchés, contrôlent toujours leurs voies stratégiques tout en étant forcés de les ouvrir à la circulation lorraine. Mais l’administration du duché n’est point pointilleuse et se contente de relier Saint-Dié à Lunéville tout en incitant à l’amélioration du chevelu des chemins vicinaux. Abandonnant les prérogatives militaires, elle est d’abord soucieuse de mettre en valeur le duché. Afin d’accroître à long terme ses recettes, il faut d’abord, au plus vite, repeupler les contrées désertées en instaurant franchises et exemptions momentanées de divers taxes, impôts ou droits[n. 16]. Le chapitre de Saint-Dié aux pouvoirs moribonds s'efforce malgré l'hostilité diplomatique incessante de Louis XIV de convaincre les autorités papales de transformer la collégiale en évêché pour se soustraire à l'autorité grandissante de Toul.
Les Français reviennent après l’achat de la Lorraine en 1734 et choisissent un administrateur des Eaux et forêts d’origine lorraine, Florent-Joseph III Bazelaire de Lesseux (1710-1770)[9], à la fois fils et époux de deux baronnes du Saint Empire et bailli royal au bailliage de Saint-Dié depuis , pour administrer la subdélégation créée en cette ville. Ils transforment petit à petit la ville en la dotant d’administration et de justice plus vaste[10].
En 1757, après une longue période chaude et sèche, la ville est la proie des flammes. Cent-seize maisons sont détruites le , puis huit autres disparaissent encore le [11]. Si les autorités françaises laissent l’ancien roi de Pologne et duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, jouer les mécènes avec une donation de 100 000 francs pour reconstruire les façades, l’arrêt du conseil ducal lève en Lorraine une rude imposition spéciale de 100 000 livres. La reconstruction se fait en pierre et en grand, entre 1758 et 1761. L’administration impose de longues corvées de charrois aux paysans de la subdélégation, ainsi qu’un droit spécial sur le bois d’œuvre. Une fois acceptés les nouveaux plans d’urbanisme, la reconstruction de la ville est confiée à un triumvirat : Jean-Jacques Baligand (1697-1762), ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées de Lorraine et Barrois depuis 1750, le jeune Jean-Michel Carbonnar l'Aîné, architecte, inspecteur et directeur des travaux et ouvrages du Roi à Saint-Dié, et Jean-François Malbert, sous-ingénieur des Ponts-et-Chaussées en Lorraine et Barrois, lesquels travaillent sous la houlette du subdélégué Bazelaire. Ce dernier fait montre du plus grand zèle dans les négociations qu’il conduit avec les autorités locales et la population[12]; il mérite les félicitations du chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière (1697-1783). Le triumvirat supprime le vieux marché cantonné près de Saint-Martin et le transfère au moyen d’un pont sur la grande rue. Il crée l’axe actuel des rues Dauphine et Stanislas, qui croise la grand’rue, y plaçant à l’angle nord-ouest un flamboyant hôtel de ville à côté d’un théâtre, et il supprime les ruisseaux pas encore canalisés ou bien les canalise. Les métiers du feu sont placés d’autorité au faubourg Saint-Éloi. On développe les facilités de circulation et même de nettoyage des rues pavées par simple déviation des eaux de canaux en amont. Très avancés en 1761, les travaux sont achevés en 1771[13]. La ville est digne d’accueillir la noblesse de robe et les administrations d’État. Saint-Dié, lieu de vie policée mais aussi lieu de refuge des sinistrés climatiques de la rude montagne, compte vite 6 000 habitants et peut en envisager 10 000 à la fin du siècle avec le progrès des manufactures et des activités du travail du fer.
À la mort de Stanislas, en 1766, la Lorraine, en vertu de l’accord prévu lors de la cession du duché, est réunie à la France. Le conseil de ville de Saint-Dié élève un monument public à la gloire de Stanislas, beau-père du roi. Les Français sont maîtres du pays depuis longtemps et songent à redécouper la carte des diocèses et à évincer définitivement la collégiale de Saint-Dié. Ils rognent sur celui de Toul pour installer après 1776, un siège épiscopal à Saint-Dié. Le roi de France crée ainsi le quatrième évêché lorrain, après Toul, Metz et Verdun[n. 18].
Une commune administrative
À la Révolution, Saint-Dié est une ville ordonnée[14]. Elle possède une noblesse de robe qui est soucieuse de ses intérêts et devient le chef-lieu d’un district dont dépendent neuf cantons : Saint-Dié, Raon-L’Étape, La Voivre, Étival, Saâles, Bertrimoutier, Laveline, Fraize et Saint-Léonard. Ce périmètre s’agrandit avec l’apport de la principauté de Salm-Salm annexée en 1793, scindée et amalgamée avec des communes alsaciennes et dans une moindre mesure des communes vosgiennes, pour former les deux cantons vosgiens de Senones et de La Broque[n. 19].
Les hommes et les femmes des ordres religieux dont une majorité, en dehors des privilégiés, apportait une aide à la population la plus démunie, sont priés d’évacuer les bâtiments religieux nationalisés. Ils sont dédommagés, à titre individuel, en partie pour les biens meubles et immeubles saisis. Après 1793, s’ils persistent dans la foi catholique, ils sont pourchassés. En pleine déchristianisation le culte de la Raison est proclamée et le culte chrétien est interdit : l’évêque Chaumont s’enfuit de son somptueux palais et de ses beaux jardins épiscopaux dans la nuit, quelques chanoines ou prêtres réfractaires, qui n’ont voulu ni émigrer ni prêter serment sur la Constitution, trouvent refuge chez des amis ou des parents et se cachent pour pratiquer le culte.
En 1793, sous la Terreur, suivant le décret de la Convention, le conseil rebaptise la commune, évoquant sa montagne la plus haute, Ormont[n. 20]. La silhouette de l’Ormont remplace également pendant quelque temps la croix de Lorraine sur le blason de la ville. Les Capucins, ordre caractéristique des villes pauvres, chassés, perdent leurs emprises foncières, en particulier l’ancien château de la Cour, ses maisons et les vastes jardins à l’occident de la Grand’rue, qui rejoignent les biens nationaux et sont vendus. Une partie des bâtiments religieux est achetée par l’industriel réformé originaire de Mulhouse Sébastien Lehr, qui y installe une fabrique de tissus.
Les autres sanctuaires, comme la petite église, les chapelles voisines de la ville, sont en partie désaffectés. Les possessions ecclésiastiques déclarées biens nationaux sont vendues à d’autres bourgeois qui, faute d’investir, comptent spéculer sur les biens fonciers, mais l’aggravation de la crise économique, la famine menaçant la population urbaine, l’inflation monétaire entraînent des désordres et des révoltes. La contagion gagne les campagnes. Partout, des biens mobiliers, dont les objets sacrés, calices, ostensoirs, baptistères précieux, sont dérobés ou vendus. Le cloître est transformé en prison, car les arrestations des pillards et des opposants politiques ou des anciens dignitaires, susceptibles d’avoir attisé la vindicte populaire, se poursuivent. Riches et pauvres de l’Ancien régime se retrouvent mêlés en prison, hâtivement aménagée dans un lieu fermé, le cloître de la cathédrale. La guillotine est utilisée comme dans les grandes villes lorraines.
La petite église débarrassée de ses couches d’ex-voto est transformée en hangar à fourrage. Les symboles de l’Ancien régime sont bannis; entassées dans des de mauvaises conditions de conservation, les archives administratives et religieuses qui ne sont pas emmenées à Épinal sont confiées à l’archiviste Gravier qui, après avoir collecté les éléments d’histoire à préserver, vend plus tard une partie du reste comme vieux papier et en brûle les parties les plus dégradées. La bibliothèque de l’évêque est conservée. Au terme de cette tumultueuse époque, douze mille volumes sont préservés dans les réserves.
Si la taille, la corvée et la redevance ont disparu et si la propriété est constitutionnellement garantie, les levées exceptionnelles d’impôts de guerre se succèdent alors que la monnaie, de valeur abstraite fixe, perd progressivement toute fonction économique. Les réquisitions accablent les populations rurales, les anciens métiers reçoivent des quotas d’exécution, et les nouveaux pouvoirs municipaux ont des listes de fournitures à l’usage des militaires. Les cloches sont fondues pour couler des canons.
La nouvelle commune de Saint-Dié est devenue une grande commune forestière[15]. Mais elle perd de l'importance par rapport à Épinal qui monopolise pouvoir et institutions départementales. L’évêché de Saint-Dié est supprimé en l’an X. La nouvelle commune de Saint-Dié est toutefois reprise en main par une bourgeoisie possédante proche de la petite noblesse de robe et soucieuse d’ordre. Elle confisque les forêts et les sources les plus importantes lors des délimitations communales annexant le territoire des petites communes limitrophes de Robache, Les Trois Villes et de Grattain[15].
C'est le Concordat de Fontainebleau, autrement dit la restauration du culte catholique après un accord avec le pape, institué par Bonaparte, Premier consul, qui stabilise l'ordre public par l'entente avec les chrétiens et l'apaisement social ; ce qui satisfait surtout les possédants et rend possible le retour des exilés.
Un chef-lieu d’arrondissement montagnard
L’arrondissement de Saint-Dié est créé en 1800, prenant la place de l’ancien district. Ses cent neuf communes forment dix-neuf cantons : Brouvelieures, Nompatelize, Raon-L’Étape, Allarmont, Senones, La Broque, Plaine, Rothau, Le Puid, Hurbache, Saâles, Bertrimoutier, Laveline, Fraize, Gérardmer, Granges, Corcieux, Saint-Léonard et Saint-Dié.
Avant le début de l’Empire, en 1804, une accablante ignorance de la jeune population se constate. Fait presque inaperçu sous la Révolution, l’accaparement du budget d’église supprimait les rentes pour les écoles, en particulier leur entretien et parfois leur fonctionnement. La ville entreprend de créer le collège et participe modestement à un nouvel essor scolaire.
Après la retraite de Russie en 1812 et la défaite de Leipzig en 1813, les troupes alliées entrent en France.
Le la ville est défendue par les troupes du général Duhesme qui font face aux Bavarois du général Deroy. L'affrontement fut rude mais l'avantage resta aux Alliés après quelques escarmouches d’unités de hussards au sommet du Concours, plateau de Dijon au-dessus de l’actuel hôpital. Les chevaux sont découpés et pêle-mêle mis en terre dans la proche vallée de Varcosée, à côté du battant de la taillanderie qui a fourni les outils de découpe. Une quinzaine de militaires détuniqués sont enterrés sur le champ du combat, boisé quelques années après par des alignements de marronniers. L'artillerie ennemie obligea Duhesme à se retirer par Saint-Michel vers Rambervillers. En 1815, le département des Vosges est durement rançonné après la bataille de Waterloo.
Les hospices et l’hôpital de Saint-Dié sont tenus par les sœurs religieuses de l’ordre de Saint-Charles. La ville retrouve un prestige oublié avec le rétablissement de l’évêché de Saint-Dié en 1824. Un grand séminaire s’installe à la Richardville.
Sous la Restauration la bourgeoisie vit de ses propriétés foncières. Elle s’allie avec des marchands de bois, des hauts fonctionnaires du royaume, et bien plus rarement, avec des membres des professions libérales et des notables ruraux. Mais déjà, le déclin des notables en place s’esquisse. Les artisans du métal, les marchands et fabricants de toiles protestants, les entrepreneurs d’atelier rassemblent une population industrieuse dont le pouvoir progresse.
Signe de cette mutation, alors qu’une communauté réformée se forme après 1826, une déchristianisation catholique s’amorce insensiblement. La petite ville provinciale est toutefois chahutée par d’anciens militaires démobilisés de l’armée napoléonienne, souvent de haut rang, par exemple les amis du maire de 1829, le général Guye. Les vieux débris hantent aussi les campagnes et amplifient la légende napoléonienne.
En ville, l’industrie et les manufactures s’y développent. Les cotonnades tissées et teintes de Saint-Dié, en particulier apportées par le savoir-faire de la famille Lehr après la Révolution, commencent à gagner une notoriété lorraine qui ne se dément pas au cours du siècle. La monarchie de Juillet poursuit les efforts de mise en valeur des routes. En 1837, un marquage net entre ville intra-muros et campagne apparaît avec l’instauration d’un octroi.
Entre 1830 et 1840, une intense activité économique commence d’animer les communes rurales. Elles doublent parfois leur population, construisent ou reconstruisent mairie, école et église. Celles qui montrent la plus grande vitalité contribuent à former une nouvelle paroisse. Avec l’école et l’instituteur, sous le contrôle du prêtre ou de religieux, l’alphabétisation progresse très rapidement. Il a pu être montré que le petit pays natal de Jules Ferry a peu profité de ses lois sur l’école gratuite, laïque et obligatoire[16].
Une petite ville industrielle
Autour des années 1850, après une longue crise d’adaptation, une bascule rapide permet au monde industriel en croissance d’absorber les migrants paysans des hameaux voisins[17]. Le dynamisme industriel, ailleurs enclenché dès 1830, permet un essor des campagnes, les gros cultivateurs et éleveurs, fermiers ou propriétaires, s’enrichissent. Fonderies, ateliers de ferronnerie et de chaudronnerie, tuilerie et briqueterie, toutes entreprises liées aux anciens métiers du feu d'autrefois, renforcent petit à petit leurs activités. La ville fabrique des toiles de cotons, des siamoises, des mouchoirs, mais aussi de fers, de planches de sapins, de papiers, de potasse. Elle possède deux blanchisseries. Le marché agricole écoule de grandes quantités de grains, du lin et du chanvre, de nombreux bestiaux et de la quincaillerie. La ville administrative et bourgeoise contrôle les forêts, les carrières et les dernières mines de fer et de cuivre sur son arrondissement.
En 1860, Saint-Dié est une ville de brassage, au-delà de la langue française de l'administration et de la bourgeoisie, les quartiers populaires laissent entendre une multitude de patois et de langues dialectales, souvent communes à l'Alsace et la Lorraine, mais parfois plus lointaines, les marchés laissent voire des habits et accoutrements, marqués des distinctions paysannes multiformes et multicolores, teintés par les appartenances religieuses diverses. C'est ce tourbillon linguistique et folklorique qui a éveillé l'intérêt du jeune Ferdinand Brunot pour le langage.
L’arrivée du chemin de fer en à partir de la grande ville marchande de la vallée de Meurthe, Lunéville, permet de maintenir la croissance, malgré la guerre de Sécession[18]. L’éclairage au gaz illumine le centre de la petite ville en 1865. Le recensement impérial de la population compte 10230 habitants, dont 80 %, soit 8045, se regroupent dans l'agglomération.
Un véritable organe de presse pour l’arrondissement, la Gazette vosgienne, naît en 1869 de la rencontre de personnalités locales, parmi lesquelles Georges Freisz, éditeur et imprimeur et Henry Bardy, pharmacien féru de culture et d’histoire. Les transports ferroviaires accroissent les échanges et imposent des contraintes horaires et techniques lors que le flottage du bois décline.
La guerre franco-allemande de 1870 ouvre une période sombre. D'abord un flot de réfugiés alsaciens dont le désarroi surprend les habitants pacifiques s'accroît dès le début des hostilités estivales. Le temps pluvieux marque ensuite les esprits alors que la désorganisation impériale transparaît. La ville est occupée le par l'armée badoise après la bataille de Nompatelize remportée la veille. Ainsi ses habitants qui paient le coût de la guerre se voient soumis à une première litanie d'amendes et de réquisitions. Pire, de décembre à , l'épidémie de variole au summum entraîne jusqu'à six décès par jour.
Saint-Dié dont l’arrondissement est amputé de la vallée de la Bruche par le traité de Francfort signé le réagit au marasme économique. Diverses troupes allemandes occupent la ville jusqu'au et ébauchent déjà une planification des terrains militaires. Le retour à la France, inaugurée par des chasseurs à pied sautant du train venant de Lunéville suscitent une liesse populaire spontanée qui provoque une crainte infondée auprès des autorités. La ville chef-lieu redéploie lentement son administration et ses services. Ses citoyens prennent foules d’initiatives privées. Les autorités françaises, militaristes, laissent cette réaction sous surveillance. Elles permettent la création d’une société savante, en l’occurrence la Société philomatique vosgienne.
L’immobilier est réactivé jusqu’en 1885. Les industriels trouvent des débouchés à leurs cotonnades et leurs produits sidérurgiques.
La ville dotée d'un tribunal de première instance, d'une chambre consultative des arts et manufactures, d'une inspection forestière, d'un collège communal et d'un évêché parvient pratiquement à doubler de taille entre 1860 et 1885. La ville peut envisager de franchir 20 000 habitants avant la Belle Époque [19]. Une fabrique d’aéroplanes nommée Avia s’installe rue d’Alsace au début du XXe siècle, profitant du savoir-faire en menuiserie industrielle et en transmission métallique.
À la Belle Époque, la Société philomatique vosgienne, qui avait amassé une documentation depuis 1880 et avancé une explication érudite de cette initiative, proposa que la ville prenne le surnom de « Marraine de l’Amérique ». Cette appellation fut reprise par un journaliste de New York, Henry Charles au début du XXe siècle. L’ambassadeur américain approuva ce parrainage et des fêtes franco-américaines furent organisées en 1911.
Affres d’après-guerres : retards et déclins
La Première Guerre mondiale
Les combats de la Chipotte et la bataille du Grand-Couronné arrêtent l’avance allemande. Saint-Dié est envahie du au . Au pied de la ville le , les troupes allemandes n’en réalisent la conquête totale que le . Les nouveaux occupants subissent une résistance locale improvisée et, excédés, fusillent plusieurs habitants rue d’Alsace. Le , le général von Knoezer exige une contribution de 39 000 francs aux édiles de la Ville.
Une fois en place, la Landwehr est incapable de tenir ce « trou de la mort » alors que l’artillerie française occupe les premiers contreforts de La Madeleine et du Kemberg et que les chasseurs alpins franchissent en aval la Meurthe et menacent de courir à revers sur l’Ormont et d’encercler ainsi les occupants de Saint-Dié. Pour parer la contre-attaque des Tiges le , les Allemands incendient une partie des rues de La Bolle et de la Ménantille. Les Allemands choisissent de reculer bien à propos et brisent l’offensive française qui ne peut à son tour tenir la ville et la vallée. En réalité, le commandement allemand ordonne, fin 1914, le retrait de ses troupes sur des positions sûres, de préférence en hauteur[n. 21]. Les troupes françaises peuvent de nouveau avancer.
La ligne de front reste quasiment la même jusqu’à l’Armistice du 11 novembre 1918. Saint-Dié est au cœur de la tourmente à la fin de l’été 1914 et reste la première petite ville à proximité des zones de combats de la Fontenelle et du Spitzemberg en 1915. Elle subit de nombreux bombardements par les gros canons placés sur les cols, en particulier le col de Sainte-Marie ainsi que par des attaques aériennes à la fin de la guerre. Cette commune sinistrée reçoit la Croix de guerre[20] de la part du président Raymond Poincaré. La nécropole nationale des Tiges, adossée au massif du Kemberg, témoigne de la violence des combats menés aux abords mêmes de la ville lors de la bataille de la Haute Meurthe.
L’entre-deux-guerres
Malgré les quelques années de retour de la croissance économique, au milieu des années 1920, la petite ville qui vit au rythme des filatures et tissages de coton, des fonderies et des constructions mécaniques ainsi que de la fabrique de grillage métallique, ne parvient pas à enrayer son déclin[n. 22].
Les cours du coton américain s’enflamment. Ceux incertains du charbon, indicateur du coût de l’énergie, jouent au yo-yo. La réduction de la demande et l’arrivée de concurrents sur le marché français, notamment alsacien, provoquent une grave récession textile en 1920 et en 1921. À partir de 1924, une reprise économique s’esquisse. L’embellie est réelle dans la sidérurgie et les métiers de la fonderie qui bénéficient de la forte demande des transports, en particulier automobiles.
Mais c'est surtout l'ouverture vers l'Alsace après quatre ans de guerre, qui est bénéfique à l'économie. Elle se continue par les programmes des réseaux de transports, routes et voies ferroviaires à construire, qui se continue sous formes de grands travaux lors de la crise sévère des années trente. Les échanges administratifs sont eux inédits, et sont favorables à la ville de Saint-Dié, par exemple, en matière d'attractivité des établissements scolaires, l’inscription dans ses établissements secondaires d’élèves issus de la vallée de la Bruche et de nombreuses familles des cantons voisins, n'est pas seulement une réminiscence des limites départementales d’avant 1871 et de la frontière linguistique, mais une volonté des élites bourgeoises alsaciennes en grande partie germanisées d'apprendre le français dans un cadre favorable. Cette attractivité souvent ignorée a perduré jusqu’aux années 1980. Comme le calendrier festif en Alsace-lorraine reste inchangé du fait du maintien du Concordat, les voisins alsaciens prennent l'habitude de venir faire quelques emplettes les jours ouverts par les exigences laïques et républicaines, par exemple le vendredi saint.
À Saint-Dié comme en Lorraine, une économie de services et de loisirs prend consistance après-guerre. À part quelques branches spécialisées, l’industrie locale ne peut suivre cette évolution. Mis à part les banques et les travaux publics, les petites entreprises et les artisans répondent mieux à cette demande, en particulier dans le bâtiment, la mode ou les diverses transformations agricoles qui prospèrent avec la paix.
Les contrastes sociaux s’accusent avec une vigueur renouvelée alors que l’État s’essaie à la protection sociale. L’État renouvelle son apport à l’aménagement avec les cimetières militaires, notamment la Nécropole nationale des Tiges, les services des régions libérés ou le génie rural.
L’extension des loisirs, notamment la pêche ou la chasse, provoque par les applications de décrets préfectoraux qu’elle avait motivés depuis le début du siècle, la destruction ou le maintien artificiel d’espèces.
En 1936, la ville compte 2786 maisons, occupée par 6084 ménages. Il y a selon le recensement 19 964 individus français et 351 étrangers.
La Seconde Guerre mondiale
La ville est occupée par l’armée allemande à partir du et fera partie, avec l’ensemble de la Lorraine, de la zone planifiée en recolonisation allemande à terme.
En 1944 la ville est traversée par le Schutzwall West. Le secteur de la montagne fin 1944 a été le dernier bastion du régime pétainiste[21]. Les hôtels de Saint-Dié et des maisons sont réquisitionnés. Radio-Paris essaie d’émettre ses dernières émissions depuis une antenne installée au sommet de Saint-Roch[n. 23].
Déportations et exécutions se généralisent à la moindre incartade. Ce qui n’empêche nullement des combattants de l’ombre de laisser dérailler un convoi ferroviaire de chars arrivant en roue libre sous le pont de Foucharupt le avant 17 h, amputant une dizaine de chars lourds allemands, renfort destiné à la bataille de Dompaire.
Les Allemands ne veulent pas céder les premières hauteurs du massif. Ils prennent position sur les hauteurs et réquisitionnent les populations pour leurs travaux.
La Libération
Après la libération d’Épinal, les troupes américaines progressent plus difficilement. En particulier dans la montagne, comme en témoigne la bataille de Bruyères et l’approche difficile des troupes américaines pataugeant dans la Meurthe en aval de Saint-Dié, constamment pilonnées par l’artillerie allemande.
La stratégie allemande de terre brûlée et de déportation systématique des populations civiles (opération Waldfest) a commencé à Champ le [22]. Elle se poursuit dans la plupart des localités de la montagne et Saint-Dié ne fait pas exception.
La rive droite de la ville est partiellement incendiée et dynamitée à partir du par les troupes slaves engagées de force dans la Wehrmacht. Le , une cinquantaine de Déodatiens affamés et sortis de leurs caves prélèvent de la viande sur des chevaux morts. Les soldats allemands les mitraillent à l’aveugle et font six morts et deux blessés. Le l'autorité militaire déporte 943 hommes de seize à quarante-cinq ans, ils sont dirigés vers Mannheim. Le , à 7 heures du matin, l'évacuation de la partie septentrionale de la ville est ordonnée. Du 9 au , la zone évacuée est pillée, des camions chargés partent nuit et jour vers l'Allemagne. Machines à vapeur, turbines hydrauliques, transformateurs et installations ferroviaires, en particulier les aiguillages, sont détruits. Le , les premiers incendiaires se mettent à l'œuvre, au début maison par maison, puis ils font sauter quelques gros immeubles. Le , les lance-flammes de la section du commandant Schwenker brûlent les maisons déodatiennes vides[23]. Dans la nuit du 16 au , les quatre ponts sur la Meurthe, ainsi que trois ponts de chemin de fer et trois passerelles, sont détruits alors que la troupe commence à quitter la ville. Le , quelques sections de soldats allemands reviennent par surprise dans les ruines et fusillent dix hommes et jeunes gens[24].
Plus de 2 000 immeubles, parmi lesquels les principales maisons et monuments historiques, sont totalement sinistrés. Les bâtiments publics dévastés sont la sous-préfecture, la mairie avec le musée et le théâtre attenant, deux collèges, sept écoles (sur dix), le bureau du cadastre, le tribunal civil, le tribunal de commerce, la chambre de commerce, les hôpitaux et les hospices de vieillards, l'orphelinat[25]... Les ponts anciens sur la rivière Meurthe ont tous été détruits.
Contrairement à une légende, les terrifiantes destructions allemandes ne sont pas les seules et n’en représentent qu’un tiers. Les historiens estiment que le long et intense bombardement américain, qui a causé vingt-huit victimes civiles, a eu auparavant un semblable effet destructeur. Enfin, les propriétaires, soucieux de percevoir des dommages, obéissent aux architectes, qui influencent l'autorité des ponts et chaussées, provisoirement responsable de l'urbanisme, à faire raser par mesure de sécurité ce qui reste, en particulier des pans de murs intacts, qui auraient pu accueillir des abris précaires ou se reconstruire plus facilement[26].
Une note des autorités municipales rappelle les événements et la vie des sinistrés de ce mois de novembre pluvieux et neigeux. Elles comptent 10 585 sinistrés totaux (appartenant à 4 224 familles) et 1200 sinistrés partiels sur les 15 000 habitants restants[27]. Quarante industriels et quatre cents commerces sont aussi déclarés sinistrés. Outre les 249 jeunes requis pour l'Allemagne, les habitants restent sans nouvelles des 164 déportés politiques et des 943 derniers déportés. La vie urbaine est redevenue primitive, l'eau et l'électricité ne sont pas rétablies, les chemins de fer coupés et les ponts inexistants, les routes défoncés par les chenilles des chars et autres véhicules militaires, un ravitaillement par le génie militaire se met en place tant bien que mal.
Après la libération de Mulhouse et de Strasbourg par les forces alliées, le Général Eisenhower réunit ses plus hauts généraux le dans une fermette du hameau de la Pêcherie. Cette rencontre, tenue dans le plus grand secret et à proximité des combats, rassemble autour de lui les généraux U.S. Bradley, Devers, Patch et Patton, responsables chacun d'une partie du front entre Metz et Belfort, afin d'envisager la prise de la plaine alsacienne et le franchissement du Rhin [28].
La commune a été décorée, le , de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze[29].
La lente reconstruction
La reconstruction tarde dans un pays qui sombre économiquement au plus bas en 1947. Le théoricien et architecte Le Corbusier, nommé conseil auprès de l'architecte en chef Jacques André, propose un projet au ministre de la Reconstruction Raoul Dautry : une cité jardin assemblage de grandes tours au centre de la vallée et des maisons de loisirs parsemées aux abords des collines. Mais la pénurie de matériel et de fonds entrave l’amorce de cette réalisation modèle dont le plan d'ailleurs tarde du fait des désaccords entre architectes et/ou fonctionnaires. Différentes associations de sinistrés ou assemblées de propriétaires et d’habitants s’offusquent et finissent par se rassembler autour du plan simple et pratique, conciliant avec les propriétaires car en grande partie restaurateur de l'ancien plan cadastral urbain, de l’architecte en chef départemental Georges Michau, secondé par Paul Résal[30]. Le , le conseil municipal adopte sans appel un projet d'un fonctionnaire du ministère, inspiré par la proposition Michau.
En 1946, le ciment est rare et les soubassements des logements provisoires ne peuvent être réalisés qu'en bois[31]. Début 1952, la rue Thiers n’est encore qu’amas de pierres. La lente reconstruction du cœur de la ville commence. Fin 1952, la rue Dauphine commence à renaître et une première maison apparaît rue Thiers. Quelques rares habitants peuvent réintégrer le centre en reconstruction, mais l'immense majorité des habitants qui n'ont pas quitté la ville vivent en baraques[32]. Le camp de la Vaxenaire ouvert en 1944 et qui commence à se vider à partir de 1956 était un des plus grands camps boueux. Les hauteurs de la Vigne Henry couvertes de baraques en bois aux planches disjointes, sans réseau d’eau, ni électricité, ressemblent en 1948 à un vaste bidonville que de nombreux habitants essaient de quitter souvent en vain[n. 24]. C’est la réalité quotidienne de la plupart des gens de Saint-Dié.
En 1954, la statue de Jules Ferry est replacée devant la cathédrale, annonçant la fin de la réfection en pierre de la rue Thiers. Toutefois, la reconstruction n’est pas achevée et beaucoup de maisons ne seront jamais reconstruites. Symbole de ce retard et du vide laissée, la partie de la vieille ville haute, comprenant l’ensemble cathédrale et le palais épiscopal, est réaménagé jusqu’au milieu des années 1970. Si des fermes privées sont reconstruites dès 1948 et les grands camps ou les alignements de baraques des quais sont déjà démantelés au début des années soixante, beaucoup d’habitants ne reconstruiront jamais leurs maisons d’avant-guerre. Il existe encore des baraques discrètes en périphérie de la ville.
Au sortir de la guerre, Saint-Dié est une ville meurtrie. Bénéficiant d'une reprise économique d'abord poussive puis progressive et parfois dynamique, l'économie locale est une facile proie des crises économiques qui s'imposent après vingt années de redressement, principalement de 1955 à 1975. Le retard économique cumulé de vingt années n’a jamais été rattrapé[33]. Par boutade, la reconstruction des orgues de la cathédrale, un "grand seize pieds Quoirin", inauguré plus tardivement après essai et rodage le , permet d'arrêter la période globale de reconstruction matérielle et culturelle à la fin de l'année d'installation mécanique en 2007[34].
En 2010, il existe douze ponts et passerelles enjambant la Meurthe sur le territoire communal[35].
La mutation paysanne et urbaine
Dans les années cinquante, la restructuration agricole condamne la paysannerie de la montagne vosgienne. L'agrochimie commence à imposer sa vision techno-scientiste.
Les mutations en quelques années sont souvent rapides, et touchent également les investissements bourgeois traditionnels. Les ruines de la laiterie Lung, ancienne ferme du Petit Kemberg transformée et agrandie en une centrale laitière, en témoignent.
Les historiens possèdent, parmi d’autres documents, une multitude de clichés photographiques sur le vieux Saint-Dié et ses environs. Ces deux types de paysages ont été éradiqués par les destructions immobilières massives de la fin 1944, et par l’abandon progressif des cultures et de l’élevage, souvent hâtés par la rurbanisation. Le cœur de la ville, autrefois lieu d’une culture urbaine populaire, a également été transformé[36].
Notes et références
Notes
- Ils sont supposés appartenir à la tribu belge des Leuques, puis à la cité de Toul. Pour les rapports de fouilles, lire Georges Tronquart dans les bulletins SPV, année 1963 à 1986. Notez aussi l’article de Marc Leroy dans le tome C, 1999 sur les scories qui ne proviennent que d’une forge et non d’un traitement de minerai local.
- Passant au nord de la vallée du Hure, la voie des Saulniers reste longtemps la voie de passage privilégiée des marchands, en particulier pour le transport du sel. Pour les mesures en stades prouvant une distance romaine entre les gites d’étapes, exposé et travaux de Pierre-Marie David, commission archéologique SPV.
- Le village du Bonhomme a gardé son église consacrée à saint-Dié.
- La « Pierre ardente de justice » se trouvait encore à la fin de l’ancien régime au début de la Grand Rue, en contrebas des anciennes maisons canoniales et du palais épiscopal érigé après 1777 sur l’ancien rempart de la ville haute. Ce lieu était à moins de trente pas du Tilleul de la cathédrale, en dessus de l'actuelle place Georges-Trimouille donnant accès au musée. Les Révolutionnaires de l’an II ont rasé ce symbole honni de la justice capitulaire. Le palais épiscopal est maintenant musée de Saint-Dié.
- L'effet désastreux à long terme explique sans doute le patient essor de communautés laborieuses de tailles réduites qui accaparent plus ou moins bien le statut de ban et l'incroyable morcellement des pouvoirs concrets lors des guerres civiles et des terribles invasions magyars des siècles suivants.
- Il aurait compter au début du millénaire plus de cent moines, attestant du pouvoir administratif de la forteresse monacale médianimonastérienne dont l'avoué, comme à Saint-Dié, n'est autre que le duc de Lorraine.
- Le ban de Senones, partie septentrionale du ban primitif de Gondelbert, passe sous le contrôle de l’abbaye Saint-Pierre, qui dépend de l’évéché de Metz. Après 1123, ce ban est associé à la seigneurie-vouerie de Salm-en-Vosges. La fraction des terres du val de Haute-Bruche a été incorporée dès l’an mil à la seigneurie des Ortenberg qui prend ultérieurement le nom géographique de seigneurie du Villé tout en continuant à être associé au château d’Ortenburg. Mais c’est bien plus tard que les terres de la Grande Fosse, d’abord attribuées à l’abbaye de Bongart, puis reprises par celle de Beaupré sont achetées avec le biais d’échanges par le chapitre de la collégiale au XIIIe siècle.
- En témoignent les nombreuses bulles vestiges ainsi que les sceaux papaux qui ont été extirpés des terres capitulaires au cours des siècles.
- C’est étymologiquement la rue conchiée, c’est-à-dire la rue souillée en ancien français, "où qu’on chie" disaient les vieux Déodatiens.
- Prérapport et exposé des responsables des fouilles préventives de la place du marché à Saint-Dié avant la construction du parking souterrain, éléments des fouilles conservés par l’INRAP.
- Au départ, il n’y a que deux portes à l’enclos défensif de Saint-Martin, la porte vers l’Alsace aujourd’hui au début de la rue d’Alsace et la porte de Rambervillers, devenu commencement de la rue de la Bolle, qui mène vers le Chaumontois par Nompatelize et la passe du Haut du Bois. Après la fondation des murailles de Saint-Dié, Saint-Martin n'est plus qu'un faubourg sur l’autre rive.
- Cela signifie qu’il dépend du chapitre, en particulier du cloître
- Il joue un rôle extérieur équivalent à un évêque.
- Pour une histoire très simple de la Lorraine : Bastien René, Histoire de la Lorraine, Édition Serpenoise, Metz, 1991. 224 pages. Illustration de Jean Morette.
- Cette voie initialement réservée aux militaires descend vers Wisembach, et reprend le vieux tracé du chemin Saint-Dié, promu route au XIIe siècle qu’elle élargit et rénove. Ainsi elle passe par Coinches, Sainte-Marguerite, Saint-Dié, Saint-Michel, Nompatelize, La Salle. Il semble que ce soit après 1730 que le tronçon par Le Giron, près de Raves, est préféré. Les militaires français arasent arbres et bosquets à plus de deux cents pieds pour empêcher toutes embuscades.
- Le duché attire ou laisse accourir sur les nouvelles censes ou dans les villages des foules de nouveaux venus, travailleurs du fer et du bois, artisans et paysans des confins mosans, mosellans, rhénans ou danubiens, montagnards tyroliens, bavarois, suisses, valaisans, piémontais qui se mêlent à la population des vieilles paroisses et acceptent surtout pour leurs enfants prénoms, mœurs et coutumes locales.
- Estimation sur un territoire communal qui n'existe pas avant 1794
- Déjà en 1721, à l’époque de l’indépendance, il avait été question de créer un évêché à Saint-Dié. Le duc Léopold et le pape ayant conclu un accord, le Royaume de France s’y oppose fermement et le projet est remis sine die.
- Ce dernier canton, dans la vallée de la Bruche, devient plus tard le canton de Schirmeck.
- Nom des villes françaises sous la Révolution.
- . L’état-major considèrent ce front comme secondaire, la percée de l’ouest, en particulier en [Champagne étant décisive.
- Sur le contexte lorrain avant et après la Grande guerre, ROTH François (dir.), Encyclopédie illustrée de la Lorraine, L’époque contemporaine, Tome 1 et 2, Édition Serpenoise, PUN, 1994.
- Ses cadres techniques et administratifs, protégés par la Milice logent à côté de l’état-major allemand au petit séminaire de Saulcy, ancien château Barbey.
- Ceux qui parviennent à le quitter pour une région française ou les colonies sont remplacés par les mal-logés de la campagne qui cherchent à se rapprocher de leur lieu de travail.
Références
- Édouard Ferry, « La population de la Haute Meurthe au septième siècle », Bulletin SPV, Tome 16, Saint-Dié, 1890-91. Le ban a souvent été décrit comme la grande paroisse primitive. En réalité, s’il existe des paroisses-mères depuis le IXe siècle, le véritable maillage paroissial apparaît au XIIIe siècle. Le ban est une structure politique et religieuse fondée à la fin de l’époque mérovingienne, qui s’est segmentée de façons fort complexes pour donner de grandes ou petites communautés à l’origine directe des communes actuelles. Les hagiographies décrivent les bans religieux à partir du XIe siècle, méconnaissant par désintérêt l’histoire des segmentations et fusions politiques locales antérieures.
- Paul Boudet, Le chapitre de Saint-Dié en Lorraine, des origines au XVIe siècle, Archives des Vosges, édition Société d’Emulation des Vosges, 280 pages.
- Michel Parisse, La Lorraine monastique, collection Lorraine, Imprimerie Christmann, Essey-lès-Nancy, 1981,142 pages. Notons que ce monastère bénédictin qui est dédié à saint Maurice, le soldat noir de la légion thébaine et saint chrétien préféré des guerriers de Bourgondie, est, d’après Paul Boudet, sans doute apparu à une date postérieure à 760. Les archives ne nous ont livré aucun abbé et encore moins de moines. Ce qui n’est pas contredire l’action bâtisseuse de ce chef politique.
- Paul Boudet, infra.
- Michel Parisse, « Les comtes de Dabo et de Metz : A propos d’un livre récent », Les Cahiers Lorrains, no 2 juin 1999 ; p. 151-166 : annexe comportant cinq pièces d’archives inédites sur cette famille. À propos de l’ouvrage paru en 1998 de Frank Legl, Studien zur Geschichte der Grafen von Dagsburg-Egisheim publié à Sarrebruck sous l’égide de la commission d’histoire de la Sarre, l’auteur présente le plan de cette référence pour les historiens médiévistes et relève quelques incertitudes généalogiques et toponymiques. Cette puissante famille comtale qui donna le pape Léon IX et s’éteignit avec Gertrude en 1225 prétendait descendre de celle des ducs d’Alsace issu d’Etichon ou Adalric, père de sainte Odile. D’abord essentiellement présente en Alsace, des mariages successifs lui permirent d’accroître leurs terres et renoms à l’ouest (alliance avec les Dabo vers l’an mille, puis avec la famille des Moha en Basse Lotharingie) Source : Fiche de lecture SPV.
- Damien Parmentier, Église et société en lorraine médiévale : Le chapitre et la collégiale de Saint-Dié, Collection « Religio Memori », Éditions Messene, Paris, 1997, 239 pages. Préface de Francis Rapp.
- Damien Vaisse, « Un traité d’astrologie écrit à Toul en 1414, le "Tractatus de concordantia theologie et astronomie" », Études touloises, no 95, juillet-septembre 2000 ; p. 9-21. Cardinal et savant réputé, il fut chanoine de Toul de 1413 à sa mort en 1420 et grand-prévôt de la Collégiale de Saint-Dié à partir de 1414. Après avoir écrit une Description du monde, Pierre d’Ailly rédigea à Toul un traité d’astrologie. Il tente de montrer l’influence de certaines configurations planétaires avec les grands événements de l’histoire du monde, allant même jusqu’à faire des prévisions sur de grands bouleversements… en 1789 ! Il pense que le déterminisme induits par les astres ne s’oppose pas à la notion de libre arbitre des hommes. En conséquence, l’astronomie ne peut prévoir tous les événements et c’est la volonté divine qui prime avant tout. Pierre d’Ailly s’oppose à l’arrogance de nombreux astrologues tenus pour des imposteurs(Fiche de lecture SPV/Claude Viry).
- Saint-Dié-des-Vosges : histoire et géographie.
- Louis de Bazelaire de Saulcy, Généalogie de la famille de Bazelaire en Lorraine, Toulouse : P. Rivière, 1882.
- Pierre Clemendot, « La subdélégation de Saint-Dié au XVIIIe siècle », Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, (60e année, 1934), Saint-Dié, 1935 ; p. 25-93.
- Georges Beaumont, Coup d’œil sur l’Histoire de Saint-Dié des origines à 1789, Foyer des Ferry, 11 avril 1935, Imprimerie AD. Weick, 1935 (petit fascicule de 30 pages).
- Fernand Baldensperger, « La reconstruction de Saint-Dié en 1757. Étude rétrospective d'urbanisme vosgien » in Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne (55-56e années, 1955-1956), Saint-Dié : C. Cuny, 1930, pp. 2-35.
- Albert Ronsin, Saint-Dié des Vosges, Treize siècles d’histoire (669-1969), Nancy : Publicité Moderne, 1969, p. 58.
- Félix Poma, Essai sur la ville de Bruyères-en-Vosges suivi de topographie de la ville et de l’hospital de Saint-Diey-en-Vosges. Manuscrit du XVIIIe siècle. Ms 137 (fonds anciens de la bibliothèque municipale de Saint-Dié).
- Georges Baumont, Saint Dié des Vosges, origine et développement, imprimerie Loos, Saint-Dié, 1961.
- Pierre Moinaux, L’école dans la région de Saint-Dié, Aspects vosgiens de l’épopée scolaire au dix-neuvième siècle, publié sous les auspices de la Société Philomatique Vosgienne, Édition Gérard Louis, Ecri, Impression à Héricourt, 1992, 150 pages ; nombreuses illustrations sous forme de cartes postales des écoles des cantons de Saint-Dié, Raon-l’Étape, Senones, Fraize, Corcieux, Provenchères, Saales, Schirmeck.
- Charles Charton, Annuaire statistique et administratif des Vosges pour 1849, Imp. Gley, Épinal, 1849, ainsi que les autres années.
- Henry Boucher « Industrie et commerce », in Léon Louis (dir.) Le département des Vosges, description, histoire, statistiques, tome 5, Imprimerie Busy, Épinal, 1889.
- Albert Ohl des Marais, Histoire chronologique de la ville et du val de Saint-Dié, Édition culture et civilisation (réédition imprimerie Loos, 1947), Bruxelles, 1979, 384 pages. Images du vieux Saint-Dié, catalogue de l’exposition du fonds Adolphe Weick, présentation et notices de Jean-Claude Fombaron, Édition SABM, Saint-Dié : sans titre (la ville), 1er tome, 1991, 194 p. et Les industries, second tome 1992, 186 p.
- Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918.
- Fonds d’archives SPV de la résistance Robert Dodin, et surtout , conférence au printemps 2008 à Ban-sur-Meurthe-Clefcy, de Jean-Claude Fombaron, sur le thème de « La résistance dans les Vosges en 1944 ».
- Claude Marchal, Champ-Le-Duc, 5 septembre 1944, un moment crucial de la libération des Vosges, collection Temps de Guerre, publié sous l’égide de la Société Philomatique Vosgienne, 2006, 194 pages.
- « « Libérés ! », où la Libération de Saint-Dié jour après jour. - Saint-Dié Info », Saint-Dié Info, (lire en ligne, consulté le )
- LES VOIVRES 88240, « Saint-Dié le 4 novembre 1944 - LES VOIVRES 88240 », LES VOIVRES 88240, 4 novembre 2014, 16:26 (lire en ligne, consulté le ).
- « Il y a 70 ans jour pour jour, Saint-Dié brûlait encore... - Saint-Dié Info », Saint-Dié Info, (lire en ligne, consulté le ).
- Robert Degrange, À travers l’Europe en guerre, souvenirs de Robert Dégrange, chef de char des Bayard, éditions Edhisto, Moyenmoutier, 2008. 300 pages. Lire en particulier les dernière lignes du texte p. 294. Une multitude de clichés photographiques attestent la présence de murs résistants et de maisons debout, avant leur arasement ou leur mise en tas de moellons sur ordre des architectes.
- « Saint-Dié-des-Vosges détruite en 1944 - Le Lorrain », Le Lorrain, (lire en ligne, consulté le ).
- site de la ville rubrique histoire consulté le 10-07-2019.
- Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945 .
- Villes reconstruites : du dessin au destin : actes du deuxième Colloque ... par Patrick Dieudonné. Les péripéties sont aussi racontées par un admirateur corbuséen, l'industriel Jean-Jacques Duval, dans son second paragraphe « La bataille pour Saint-Dié », pp 43-110, Le Corbusier, l'écorce et la fleur, édition du Linteau, Paris, 2006, 208 pages, (ISBN 2-910342-38-7).
- Christian Bareth, Chronique III, page 58. Au fil de ces différentes Chroniques, le lecteur trouve de nombreuses anecdotes et des faits de cette époque oubliée que connaissaient les anciens habitants
- Christian Bareth, L'après-guerre à Saint-Dié, l'époque des baraques, description détaillée du programme de construction de logements provisoires et évocation à travers les souvenirs d'habitants de ce mode de vie si particulier.
- Christian Pierret, « Saint-Dié-des-Vosges, ville de moyenne montagne : un exemple de solidarité nationale », Dossier Vosges. in : Moyennes montagnes : Vie ou survie ?. - Revue de géographie alpine, tome 83, 1995, no 3. - p. 115-174. Première contribution p. 115-122.
- Orgues de Saint-Dié sur le site du facteur d'orgues Quoirin.
- Daniel Weiss, opus cité.
- Pierre-Lucien Colin, Coliche, Sofrano et Compagnie Petites chroniques déodatiennes - édition privée sur feuillet A4, 46 pages reliées par l’auteur déodatien en février 1999.
Bibliographie
Ouvrages proposant une synthèse historique, une étude ponctuelle ou une collection de faits simples
- Bulletins de la Société philomatique vosgienne de 1875 à 2000, en consultation à la salle d’études de la médiathèque Victor-Hugo de Saint-Dié-des-Vosges. Table de matières exhaustives, incluant les dix premiers numéros de Mémoire des Vosges Histoire Société Coutumes, édité par la SPV.
- Georges Baumont (photographies de Jean Blaire), Saint-Dié. Terre brûlée (documents pour servir à l’histoire de l’incendie de Saint-Dié par les Allemands, 13-, Paris, Le Livre d’histoire, coll. « Des faits et des hommes », 2006 (1re éd. 1946), 123 p. (ISBN 2-84373-842-3)
- Georges Baumont, Saint-Dié des Vosges. Origines et développement, Paris, Le Livre d’histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », 2006 (1re éd. 1961), 460 p. (ISBN 2-84373-873-3)
- Paul Boudet, Le chapitre de Saint Dié en Lorraine, des origines au seizième siècle, Archives des Vosges, édition Société d’Emulation des Vosges, 280 pages
- Guy Cabourdin, Encyclopédie illustrée de la Lorraine, éd. Serpenoise, Presse Universitaire de Nancy, 1991
- Pierre Moinaux, L’école dans la région de Saint-Dié, Aspects vosgiens de l’épopée scolaire au dix-neuvième siècle, publié sous les auspices de la Société Philomatique Vosgienne, Édition Gérard Louis, Écri, Impression à Héricourt, 1992, 150 pages ; nombreuses illustrations sous forme de cartes postales des écoles des cantons de Saint-Dié, Raon-l’Étape, Senones, Fraize, Corcieux, Provenchères, Saales, Schirmeck.
- Albert Ohl des Marais, Histoire chronologique de la ville et du val de Saint-Dié, Édition culture et civilisation (réédition imprimerie Loos, 1947), Bruxelles, 1979, 384 pages.
- Damien Parmentier, Église et société en lorraine médiévale : Le chapitre et la collégiale de Saint-Dié, Collection « Religio Memori », Éditions Messene, Paris, 1997, 239 pages. Préface de Francis Rapp
- Félix Poma, Essai sur la ville de Bruyères-en-Vosges suivi de topographie de la ville et de l’hospital de Saint-Diey-en-Vosges. Manuscrit du XVIIIe siècle. Ms 137 (fonds anciens de la bibliothèque municipale de Saint-Dié
- François Roth (dir.), Encyclopédie illustrée de la Lorraine, L’époque contemporaine, Tome1 et 2, Édition Serpenoise, PUN, 1994
- Jean-Paul Rothiot, Jean-Pierre Husson (dir.), Actes des XVIIe journées d'études vosgiennes du 23, 24 et ou JEV Saint-Dié-des-Vosges et la Déodatie, Patrimoine, société et paysage, Fédération des Sociétés Savantes des Vosges, avec le concours locale de la Société Philomatique Vosgienne, 2016, 512 pages.
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 2-86535-070-3) Saint-Dié, p. 1022
- Daniel Weiss, Historique des ponts et passerelles enjambant la Meurthe à Saint-dié-des-Vosges, d'amont en aval de 1800 à 2010, 2010/2011, 155 pages.
Ouvrages sur la musique
- Christian Lutz et Paul Farinez, Association d’étude pour la coordination des activités musicales (ASSECARM), Inventaire des orgues de Lorraine, Metz, Editions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X et 978-2-87692-093-4).
- Présentation des orgues de la commune de Saint-Dié-des-Vosges : Cathédrale Saint-Dié, Eglise Saint-martin (Grand-orgue et orgue de chœur), Eglise réformée, Foyer protestant (Grande salle et petite salle) : pages 532 à 558
Ouvrages d’histoire aux contenus idéologiques ou littéraires
Les ouvrages ci-dessous, soit suspects, possèdent un faible crédit scientifique en raison de leur positionnement idéologique ou de leur vocation littéraire. En particulier, l’archiviste N.-F. Gravier responsable de la destruction et de la dispersion d'une partie des archives fait montre d'un sentiment anti-religieux, voir « Histoire de la recherche archéologique des sites fortifiés dans le bassin de Saint-Dié-des-Vosges. », .
- Nicolas-François Gravier, Histoire de la ville épiscopale et de l’arrondissement de Saint-Dié, département des Vosges / sous le gouvernement théocratique de quatre monastères en opposition avec les ducs de Lorraine et les princes constitutionnels de Salm, Épinal, Impr. de Gérard, 1836, 400 p.
- François Jodin, Saint-Dié-des-Vosges, une histoire de liberté, Ludres, Une Page à l’autre, 2000, 175 p. (ISBN 2-914366-01-9)
- Albert Ronsin, Saint-Dié-des-Vosges, 13 siècles d’histoire (669-1969), Saint-Dié, Loos, 1969, 173 p.
Ouvrages touristiques
- Fernand Baldensperger, Images et aperçus du Vieux Saint-Dié, Loos, 1947
- Albert Ronsin, Il était une fois Saint-Dié-des-Vosges (sélection de cartes postales anciennes), Paris, Citédis, 1998, 90 p. (ISBN 2-911920-15-5)
Catalogues d’exposition
- America. L’Amérique est née à Saint-Dié-des-Vosges en 1507, catalogue de l’exposition au Musée de Saint-Dié-des-Vosges (-), Imprimerie municipale de Saint-Dié-des-Vosges, 1992, 99 p.
- Images du vieux Saint-Dié, catalogue de l’exposition du fonds Adolphe Weick, présentation et notices de Jean-Claude Fombaron, Édition SABM, Saint-Dié : sans titre (la ville), 1er tome, 1991, 194 p. et Les industries, second tome 1992, 186 p.
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