Institut universitaire de technologie

En France, un institut universitaire de technologie (IUT) est une composante d’une université publique qui dispense en formation initiale et continue un enseignement supérieur destiné à préparer aux fonctions techniques et professionnelles dans certains secteurs de la production, de la recherche appliquée et des services[1]. Les IUT accueillent 116 800 étudiants dont 32,1 % de bacheliers professionnels ou technologiques[2].

Pour les articles homonymes, voir IUT (homonymie).

Institut universitaire de technologie
Logo national des IUT
Histoire et statut
Fondation 1966
Type Établissement d'enseignement supérieur public
Administration
Composante Université
Études
Étudiants 116 800 étudiants dont 32,1 % de bacheliers professionnels ou technologiques
Diplômes requis Bac + 0 (Niveau 3 et 4)
Diplômes délivrés Bachelor universitaire de technologie
Niveaux délivrés Bac + 3 (Niveau 6)
Localisation
Pays France
Site web www.iut.fr

La finalité principale des études en IUT est de mener à un diplôme national correspondant à des compétences théoriques et pratiques, méthodologiques, permettant soit la poursuite d'études soit l'insertion professionnelle rapide, le plus souvent après une année de Licence professionnelle. Les cours y sont assurés par des professionnels en activité au même titre que par des enseignants et des enseignants chercheurs.

Jusqu'en 2021 ce diplôme sanctionne une formation de deux années et s'appelle le diplôme universitaire de technologie (DUT). À partir de septembre 2021, les étudiants d'IUT prépareront un bachelor universitaire de technologie (BUT), qui conserve les mêmes caractéristiques, les mêmes filières et objectifs, mais se déroule sur trois années.

Il existe actuellement cent huit IUT, répartis sur l'ensemble du territoire français.

Histoire institutionnelle

Les instituts universitaires de technologie ont été créés en 1966 en application de la première tranche du plan du ministère de l’Éducation nationale Christian Fouchet[3],[4]. Il s'agissait alors de répondre à la pression démographique et aux besoins importants en techniciens supérieurs qualifiés[5]. En s'ouvrent les quatre premiers IUT, à titre expérimental. Ils sont créés à Rouen (spécialité chimie), Nancy (spécialité biologie appliquée), Paris (spécialité électronique) et Toulouse (spécialité construction mécanique). Le décret du (décret n°66-27) institue ensuite les onze premiers IUT ; il prévoit vingt-cinq spécialités, mais seules quatorze sont mises en place durant les trois premières années. Ils sont créés par le décret n°66-653 dans les villes de Bordeaux, Grenoble, Lille, Montpellier, Nancy, Nantes (Angers), Orléans, Paris (Orsay et Cachan), Poitiers, Reims, Rennes, Rouen et Toulouse. Une place importante est ménagée dès le départ à des disciplines nouvelles comme l'informatique. Le succès fut immédiat. Les deux principaux problèmes furent de trouver des locaux et de recruter des enseignants, à cette époque de forte croissance démographique où la demande était supérieure à l'offre.

AnnéeNombreSpécialités
19667Chimie, Génie biologique, Génie civil, Génie mécanique et productique, Génie électrique et Informatique industrielle, Gestion des entreprises et des administrations, Informatique.
19675Génie thermique et énergie, Mesures physiques, Information Communication, Carrières sociales, Technique de commercialisation.
19682Génie chimique – Génie des procédés, Statistique et traitement informatique des données.
19701Hygiène, Sécurité, Environnement
19711Carrières juridiques
19731Gestion logistique et transport
19781Génie industriel et maintenance
19861Organisation et génie de la production
19922Génie des télécommunications et réseaux, Science et génie des matériaux
19931Services et réseaux de communication
19941Gestion administrative et commerciale
19961Métrologie contrôle qualité
20001Génie du conditionnement et de l’emballage

Réforme Licence-Master-Doctorat

Dans le cadre de la réforme LMD, un diplôme à Bac+3 a été pensé dans les années 1990 : un Diplôme national de technologie spécialisé (DNTS), ou une Licence universitaire de technologie (LUT), sans succès. La licence professionnelle (créée en 2000) semble avoir constitué la réponse institutionnelle au besoin d'un prolongement au DUT. En 2013, une spécialité a été supprimée, il en reste donc 24 en DUT. La liste des diplômes proposés, par IUT, est accessible sur le site de l'association des directeurs d'IUT[6].

Réforme des bachelors universitaires de technologie

À compter de la rentrée 2021[7], les IUT délivrent désormais une licence professionnelle sous le nom d'usage de « bachelor universitaire de technologie »[8]. Ce Bachelor permet donc aux IUT de s'intégrer dans le système Licence-Master-Doctorat. Le cadre de la formation reste national, mais comprend nécessairement 600 heures de projets tutorés et 22 à 26 semaines de stage réparti sur les trois années[9].

Comme le DUT, le BUT peut être obtenu par validation des acquis (VAE) de l'expérience.

Organisation

Les instituts universitaires de technologie sont des instituts internes aux universités. Le directeur est élu par le conseil à la majorité absolue. Le conseil de l’IUT est composé des personnes ayant vocation à y enseigner (enseignants-chercheurs, les autres enseignants et les chargés d’enseignement) et des personnalités extérieures (représentant des collectivités territoriales, représentants des organisations syndicales d’employeurs et de salariés)[4].

L'inscription en IUT se fait via la procédure Parcoursup. Cependant, les BUT étant sélectifs, les candidats à l'inscription doivent remplir des exigences particulières, en termes de niveau ou de motivation. Les bacheliers professionnels et technologiques sont toutefois prioritaires dans tous les BUT. Depuis , il existe une formation en ligne ouverte à tous (MOOC gratuit) pour aider les candidats à concevoir leur dossier[10].

+10 DESM
+9 Habilitation à Diriger des Recherches Agrégation du supérieur Internat
DES
Niv 8
+8
Doctorat
en Arts
Lettres
Langues
Doctorat
en Sciences
Humaines
Sociales
Doctorat
en Sciences
Techno, Santé

Ingénieur
Doctorat
en Droit
Politique
Éco
Commerce
DSA
DPEA
DEC
+7
+6 HMONP
Niv 7
+5
Master
en Arts
Lettres
Langues


UFR, INSPE, INP
ENSSIB, INALCO
ENS, EA, ESHS
Master
en Sciences
Humaines
Sociales


UFR, INSPE
EA, EHESS
ESHS
Master
en Sciences
Techno, Santé

Ingénieur

UFR, EHESP
ENV, EI, FP
Saint-Cyr
Master
en Droit
Politique
Éco
Commerce

UFR, DSN, IEP
ENM, INSP, FP
ESC, EDA, IAE
Externat
DFASM
DFASO
DFASP
DESF
ENC
INP
ENS
ENS
IAE
ESC
ENV
EI
ENS
DEA DSCG DNSEP
DSAA

DE IPA
DEMK

CA
CNSMD
CNSAD
MSc
MBA
MS
+4
Niv 6
+3
BUT
LP
Licence
en Arts
Lettres
Langues
Licence
en Sciences
Humaines
Sociales
Licence
en Sciences
Techno, Santé

Ingénieur
Licence
en Droit
Politique
Éco
Commerce
DFGSM
DFGSO
DFGSP
DFGSMa
DEEA DCG DN
MADE

DNA
DE I
IFPS
IRFSS
DNSP IRTS Bachelor
Diplovis
Niv 5
+2
AL
BL
LSH
ECG
D1
D2
BC
MP
PC
PSI
PT
BTS
+1 LAS
PASS
Études

RNCP
Bac +
IUT Arts
Lettres
Langues
Sciences
Humaines
Sociales
Sciences
Techno, Santé

Ingénieur
Droit
Politique
Éco
Commerce
Médical
Odontologie
Pharmacie
CPGE STS Architecte Compta Arts
Design
Mode
Paramédical Musique
Danse
Comédie
Social
Sports
Libre
Technique
Université et Grande école Lycée École École
Privée

Formation

La vocation première des IUT est de préparer les étudiants à leur diplôme national le diplôme universitaire de technologie jusqu'en 2021, puis le bachelor universitaire de technologie après cette date. Les IUT proposent également la préparation de licences professionnelles (bac+3) ou, pour un petit nombre d'entre eux, de masters professionnels[11]. Certains IUT offrent la possibilité d'effectuer une « année spéciale », qui permet aux étudiants ayant suivi deux années d'études supérieures d'obtenir un DUT en un an.

Depuis leur création, les IUT privilégient une pédagogie associant théorie et pratique, désormais en vogue sous le nom de Learning by doing : les mises en situation (travaux pratiques, études de cas, stages, projets tutorés) et le recours aux professionnels y sont systématiques, mais toujours articulées à des questionnements marquant la dimension universitaire de la formation, et visent à garantir la capacité d'adaptation des jeunes diplômés[12].

Accueillant des bacheliers professionnels comme des bacheliers technologiques, les IUT leur ouvrent la possibilité de poursuivre des études longues (écoles de commerce, de communication, d'ingénieurs, classes préparatoires ATS...). En effet, la poursuite d'études après les BUT est massive, avec des variations selon les filières. Selon l'enquête nationale à trente mois portant sur les diplômés 2015[13], 10% s'insèrent immédiatement, et 70% poursuivent leurs études au-delà de la licence.

En 2005, selon un sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP), les IUT sont perçus par la population comme la troisième voie professionnelle pour les jeunes, derrière les écoles de commerce ou d'ingénieur[14],[15].

Liste des IUT en France

Académie d'Aix-Marseille

Académie d'Amiens

Académie de Besançon

Académie de Bordeaux

Académie de Caen

Académie de Clermont-Ferrand

Académie de Corse

Académie de Créteil

Académie de Dijon

Académie de Grenoble

Académie de la Guadeloupe

Académie de la Guyane

Académie de Lille

Académie de Limoges

Académie de Lyon

Académie de la Martinique

Académie de Montpellier

Académie de Nancy-Metz

Académie de Nantes

Académie de Nice

Académie d'Orléans-Tours

Académie de Paris

Académie de Poitiers

Académie de Reims

Académie de Rennes

Académie de La Réunion

Académie de Rouen

Académie de Strasbourg

Académie de Toulouse

Académie de Versailles

Notes et références

  1. Article D643-59 du code de l’éducation
  2. https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2018/90/6/NF_IUT_juin_2018_f_966906.pdf
  3. Assemblée des directeurs d’IUT (ADIUT) et Union nationale des présidents de conseils d’IUT, Livre blanc sur le système IUT, (lire en ligne)
  4. Article D713-1 du code de l’éducation, anciennement décret no 66-27 du 7 janvier 1966 portant création d’instituts universitaires de technologie puis décret no 69-63 du 20 janvier 1969 relatif aux instituts de technologie universitaire (après la Loi Faure) puis décret no 84-1004 du 12 novembre 1984 relatif aux instituts universitaires de technologie (après la Loi Savary)
  5. « IUT, chronique d'une destruction annoncée », Libération, (lire en ligne)
  6. http://iut.fr/
  7. « Arrêté du 6 décembre 2019 portant réforme de la licence professionnelle »
  8. « La licence professionnelle », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (consulté le )
  9. « Le Bachelor universitaire de Technologie présenté par l'association des directeurs d'IUT » (consulté le )
  10. « Entrer à l'IUT : les codes pour booster ton dossier », sur FUN-MOOC (consulté le ).
  11. à l'exemple de l'IUT de l'université Bordeaux-III et son master professionnel « spécialité d’ingénierie de l’animation territoriale », de l'IUT A de l'université Lyon-I et son master professionnel « génie des procédés alimentaires », ou de l'IUT de Sceaux de l'université Paris-XI et ses masters « gestion des organisations »
  12. Pierre Benoît, Une histoire des Instituts Universitaires de Technologie, Paris, Garnier, (ISBN 9782812446375)
  13. « Enquête annuelle Devenir des diplômés, ADIUT, diplômés 2015 »
  14. http://www.presse.letudiant.fr/redaction/observatoire/perceptionIUT.ppt
  15. « Comment intégrer une école d'ingénieur en admission parallèle? », Le Figaro, (lire en ligne)
  16. « Jura. À Dole, un projet pour créer un pôle étudiant en centre-ville », sur actu.fr (consulté le )
  17. Inauguré le 14 octobre 1991.
  18. « site de l'IUT de Perpignan ».
  19. « IUT de Nancy-Brabois », sur le site de l'université de Lorraine (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Poulain, « Genèse des départements d’informatique dans les IUT », Colloque sur l’Histoire de l’Informatique en France, Grenoble: INPG, 1988

Articles connexes

  • Portail des universités françaises
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