Inès de La Fressange

Inès de Seignard de La Fressange dite Inès de La Fressange, née le à Gassin, dans le Var, est un ancien mannequin français des années 1980, égérie de Chanel, créatrice styliste de mode, de bijoux et de parfums, femme d'affaires et journaliste de mode pour le magazine Marie-Claire.

Inès de La Fressange

Inès de La Fressange en 2009.

Naissance
Gassin (Var, France)
Nationalité Française
Physique
Cheveux chatain
Yeux marron
Taille 1,81 m
Carrière
Période active 1974-1989
Marques liées Chanel, Roger Vivier

Biographie

Famille et enfance

Inès de La Fressange est née dans une famille de la noblesse française subsistante, anoblie en 1439[1]. À cette famille appartient Henri de Saignard de La Fressange, député au XIXe siècle. Elle est la fille d'André de Seignard de La Fressange, conseiller en investissements et de Cecilia Sánchez-Cirez, d'origine argentine (proche parente des deux présidents de la République de Colombie Alfonso López Pumarejo et Alfonso López Michelsen[2]), qui devint mannequin, défilant pour Guy Laroche « afin de payer ses séances de psychanalyse chez Jacques Lacan[3] ».
Sa famille paternelle, issue de l'ancienne noblesse française, possédait la seigneurie de La Fressange, dans le Velay, en Auvergne, sur la commune de Saint-Didier-en-Velay. Son oncle, Hubert de La Fressange (né en 1923), est mort pour la France le à Anglemont (88700) alors qu'il participait à la libération de la localité dans les rangs du 1er régiment de marche de spahis marocains de la 2e division blindée. Sa grand-mère, née Simone Lazard, de la famille de banquiers (Banque Lazard), devint à son premier mariage la « marquise »[4] Paul de La Fressange. Après la mort de son mari, elle épousa successivement Maurice Petsche puis Louis Jacquinot[3], deux ministres de la IVe République.

Inès de La Fressange a un frère aîné Emmanuel et un frère cadet, Ivan[5]. Elle est écolière à l’institution de la Tournelle de Courgent, puis élève à l’institut Notre-Dame de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines où elle obtient son baccalauréat à seize ans avant d'entrer à l’École du Louvre à Paris[6].

Carrière

Elle débute en 1975 à l'âge de dix-sept ans une carrière de mannequin. Elle est vite surnommée par certains « le mannequin qui parle », en raison de sa propension à discuter en plein défilé avec les journalistes présents et à afficher ses opinions sur son métier et sur la mode[7]. La même année, photographiée par Oliviero Toscani elle apparaît pour la première fois dans le magazine Elle, puis défile pour Thierry Mugler et d'autres couturiers[8].

De 1983 à 1989, Karl Lagerfeld la choisit comme égérie de la maison de haute couture Chanel[9] à Paris eu égard à sa remarquable ressemblance physique avec Coco Chanel fondatrice de la maison Chanel, disparue en 1971. Elle est le premier mannequin à signer un contrat d'exclusivité avec une maison de haute couture et à devenir une star ultra médiatisée et populaire de l'histoire de la mode, véritable icône des années 1980 par son omniprésence.

Elle est choisie en 1989 comme modèle du buste de Marianne (symbole de la Nation dans toutes les mairies françaises). En raison de son contrat d'exclusivité, Karl Lagerfeld lui demande de refuser de poser en Marianne déclarant « Je ne veux pas habiller un monument, c'est trop vulgaire ! ». Inès pose tout de même. Son contrat est cassé après une bataille judiciaire[10].

À 33 ans, elle épouse le à Tarascon Luigi d’Urso, un homme d'affaires et marchand d'art italien (c'est lui qui a lancé en France la mode des mocassins à picots[3]), avec lequel elle aura deux filles : Nine Marie, née le , et Violette Marie, née le [11],[12].

En 1991, associée financièrement avec le groupe de luxe Orcofi, elle crée sa griffe, « Inès de la Fressange » installe et ouvre sa propre boutique de prêt-à-porter, d'articles divers et de parfums à l'endroit même où habitait son grand-père, au 12 de l'avenue Montaigne dans le 8e arrondissement de Paris. Le succès est immédiat en France comme aux États-Unis et au Japon.

En , en raison d'une dilution du capital, elle est licenciée de sa propre société dont elle n'est pas actionnaire majoritaire, ses coactionnaires majoritaires prenant le prétexte qu'elle avait dessiné un pilulier pour la Jouvence de l'Abbé Soury[3]. Elle perd les droits d’usage de ses nom, prénom et image qu'elle tente de recouvrer tout au long de cinq ans d'un vain combat judiciaire, la Cour de cassation, censurant un arrêt de la cour d'appel de Paris du , déclarant son action[13] irrecevable.

En , chez Hachette Littérature, elle publie son autobiographie : Profession Mannequin coécrite avec Marianne Mairesse, journaliste au magazine Marie-Claire.

En 2002, avec Bruno Frisoni comme directeur artistique, elle rejoint la marque Roger Vivier pour prendre en charge l'aménagement des boutiques de cette maison et en devenir l'ambassadrice. En 2013, elle a préfacé un livre sur l'univers Roger Vivier aux éditions Rizzoli[14].

Le , à l'âge de 55 ans, son mari Luigi d'Urso meurt d'un malaise cardiaque à son domicile[6].

Inès de La Fressange soutient l'action de l'Association Orphelinats d'Afrique. Elle est aussi la marraine de l'Association Mécénat Chirurgie Cardiaque, association qui permet à des enfants de pays défavorisés de venir se faire opérer du cœur en France.

Pour ses 50 ans, elle fait la une de couverture de l'hebdomadaire Elle (no 3240 du )[15].

Depuis 2009, elle est en couple avec Denis Olivennes, ancien patron de la Fnac puis du Nouvel Obs et de fin 2010 à l'été 2017, d'Europe 1[16].

Elle coécrit en 2010 « La Parisienne » (best-seller paru dans vingt pays[17]) avec la journaliste Sophie Gachet[18].

Elle reçoit le la médaille de Vermeil de la Ville de Paris[19].

En 2013, Inès de La Fressange retrouve l'usage de la marque qui porte son nom, 14 ans après en avoir été écartée. Elle reprend la direction artistique de sa griffe, grâce au rachat de cette dernière par de nouveaux investisseurs rassemblés par Fabrice Boé, directeur de la publication chez Prisma Media[20].

En , elle signe une collection pour Uniqlo[21],[22]. La même année, la marque Inès de la Fressange collabore également avec Citroën sur la DS 3[23], partenariat reconduit en 2017[24].

En 2015, elle est nommée aux Globes de Cristal dans la catégorie Meilleur créateur de mode.

Le , elle lance une newsletter : « La Lettre d'Inès »[25].

Infraction

Inès de La Fressange est condamnée le par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à faire démolir une maison de 100 m², construite près de sa piscine, en contrebas de sa résidence principale, sur sa propriété. Cette résidence secondaire est, en effet, construite sans permis dans la zone naturelle protégée de la Montagnette près de Tarascon[26],[27],[28],[29]. Les deux tiers seulement de la construction ayant été détruits, l'affaire rebondit en 2016[30] puis en 2017[31]. Finalement, le , le tribunal administratif de Marseille rejette la requête en annulation déposée contre le permis de construire accordé a posteriori pour régulariser la construction restante, en jugeant que « l'association [requérante] "n'établit pas que le maire de Tarascon aurait commis une erreur manifeste d'appréciation en délivrant ce permis de construire" ni qu'Inès de la Fressange "aurait bénéficié de sa notoriété", voire d'un "détournement de pouvoir" »[32].

Notes et références

  1. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante, 2002, page 172.
  2. Jean-Louis Beaucarnot, Frédéric Dumoulin, Dictionnaire étonnant des célébrités, First Éditions, , p. 107.
  3. Sabine Delanglade, « Inès de la Fressange : Fressange et pas démon », sur Les Échos,
  4. La famille de Seignard de la Fressange ne possède pas de titre régulier.
  5. Caroline de Bodinat, « Ines à la folie ! », sur lefigaro.fr, .
  6. « Inès de La Fressange », sur Aufeminin.com,
  7. Hélène Constanty, Nathalie Funès, Ma France à moi, Seuil, , p. 107
  8. « Parcours Inès de la Fressange », sur Vogue,
  9. « Inès de la Fressange, de mannequin à femme d'affaires, un parcours d'exception – Entreprendre.fr », sur entreprendre.fr (consulté le )
  10. Laurence Benaïm, Yves Saint-Laurent, Grasset, , p. 203
  11. « Inès De La Fressange », sur IMDb (consulté le )
  12. Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 1088
  13. Jugement Ines de la Fressange
  14. Inès de La Fressange: Élégante et lumineuse pour un rendez-vous fashion
  15. « Ines de la Fressange en couverture de ELLE cette semaine - Elle », 2016, (lire en ligne, consulté le )
  16. Les couples qui ont enflammé la Croisette sur 20 minutes, 18 mai 2011
  17. Loïc Prigent, « Inès de la Fressange : "Les vrais Parisiens sont ceux qui ont rêvé de Paris" », sur L'Express,
  18. Nathalie Dolivo, Sylvia Jorif, « Inès de la Fressange sort le guide de son Paris fashion »,
  19. « Inès de la Fressange a reçu la Médaille de Vermeil de la Ville de Paris le 22 janvier 2010... », sur purepeople.com (consulté le )
  20. Nicole Vulser, « Inès de la Fressange retrouve l’usage de sa marque grâce à de nouveaux financiers », Le Monde, (lire en ligne).
  21. La French Touch d'Ines de la Fressange vivifie Uniqlo, Madame Figaro, 25 janvier 2014
  22. La collection Uniqlo x Inès de la Fressange en vente le 13 mars, Le Parisien, 7 mars 2014
  23. « Inès de la Fressange : à la conquête de l'international avec sa marque », sur fashionunited.fr, (consulté le )
  24. DS 3 Inès de la Fressange : en édition limitée, The automobilist, 29 mars 2017
  25. « Interview exclusive mode par meltyFashion : Inès de la Fressange dévoile La Lettre. d'Inès », sur metyfashion.fr, Melty Fashion,
  26. « Inès de la Fressange doit démolir sa maison », Le Figaro,
  27. Alexandra Schwarzbrod, « Inès de la Fressange, logée à la même enseigne », Libération, (lire en ligne)
  28. Luc Leroux, « Inès de La Fressange et la « stratégie du permis de construire provençal » », Le Monde, (lire en ligne)
  29. « Inès de la Fressange condamnée à détruire sa propriété de Tarascon », sur batiactu, (consulté le )
  30. Romain Fauvet, « Villa d'Inès de La Fressange : la bataille judiciaire continue à Tarascon », La Provence, (lire en ligne)
  31. « Marseille : l’affaire Inès de la Fressange revient devant le tribunal », La Provence, (lire en ligne)
  32. « Marseille : Inès de la Fressange gagne son procès », La Provence, (lire en ligne)

Voir aussi

Ouvrages

  • 2000 : La famille de Sagnard de La Fressange, une famille noble à Saint-Didier-en-Velay (Haute-Loire) de 1627 à nos jours, par Jérôme Sagnard
  • 2002 : Profession mannequin. Autobiographie coécrite avec Marianne Mairesse, journaliste au magazine Marie Claire, et éditée par Hachette Littératures.
  • 2010 : Inès de La Fressange et Sophie Gachet, journaliste au magazine Elle, (photogr. Benoît Peverelli), La Parisienne, Paris, Flammarion, coll. « Décoration et V », , 238 p. (ISBN 978-2-08-124449-8, présentation en ligne)
  • 2015 : Inès de la Fressange et Sophie Gachet écrivent Mon Paris, Flammarion.
  • 2016 : Inès de la Fressange et Sophie Gachet écrivent Comment je m'habille aujourd'hui ?, Flammarion.

Presse

  • Marianne Mairesse, « Inès de la Fressange : La belle allure ! », Marie Claire, , p. 48 à 52 (ISSN 0025-3049)

Radio

  • Le , Inès passe dans l'émission Le tribunal des flagrants délires diffusée sur France Inter. Le réquisitoire que lui consacra Pierre Desproges à cette occasion, est disponible sur le disque Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires volume 3 du coffret intégral aux éditions Tôt ou Tard parus en 2001.

Article connexe

Liens externes

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