Jérôme Besnard (résistant)

Jérôme Joseph François Édouard Besnard, né le à Louans et mort le à La Ville-aux-Dames, est un prêtre catholique et résistant tourangeau de la Seconde Guerre mondiale.

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Jérôme Besnard
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
La Dame en noir
Nationalité
Activités
Autres informations
Religion
Distinctions
Tombe de l'abbé Jérôme Besnard, au vieux cimetière de La Ville-aux-Dames.

Biographie

Issu d'une famille de paysans, Jérôme Besnard voit le jour en 1900, dans la petite commune française de Louans, en Touraine[1].

Ordonné prêtre le , il devient vicaire de Bourgueil un mois après, avant d'exercer les mêmes fonctions à Château-Renault à partir de 1927. Puis, le , il est nommé curé de Cinais[2].

En 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate et l'abbé Jérôme Besnard est mobilisé. Fait prisonnier à Saint-Valery-en-Caux en , il est interné au champ-de-courses de Rouen, où il reproduit des cachets allemands et fabrique de faux-papiers pour permettre à d'autres prisonniers de s'évader. Il s'enfuit finalement du camp en et revient à Cinais, où il reprend ses fonctions sacerdotales[2].

Bientôt nommé secrétaire de mairie, il profite de ses nouvelles fonctions pour retourner à la fabrication de faux-papiers et aider les Juifs et les prisonniers évadés. Il constitue alors son propre réseau de résistance avec son oncle, habitant de Cussay, qui reçoit les évadés chez lui[3]. L'abbé entre par ailleurs en relations avec Félicien Piquier, qui, sous le pseudonyme de Lieutenant Pierre, dirige le maquis de Scévolles, implanté aux confins de la Vienne et de l'Indre-et-Loire ; il lui envoie candidats à la résistance et autres réfractaires au STO. L'abbé n'en néglige pas pour autant son ministère, qu'il poursuit avec zèle[4]. Cela ne l'empêche pas d'éprouver des difficultés avec sa hiérarchie, qui supporte mal sa turbulence[5].

Le , l'abbé Jérôme Besnard est finalement muté à la paroisse de La Ville-aux-Dames, où il ne tarde pas à reprendre ses activités dans la résistance. Posté non loin de la gare de Saint-Pierre-des-Corps, il organise le ravitaillement des trains de déportés, auxquels il fait parfois parvenir du matériel d'évasion. En contact avec Résistance-Fer, il participe aussi au sabotage de la voie ferrée. Il devient par ailleurs membre du groupe Baobab du réseau Marco-Polo et transmet de nombreux renseignements sur les déplacements des unités allemandes[5]. Il prend alors pour nom de code « la Dame en noir »[6].

Après-guerre, l'abbé est élu président de l'Union Départementale des Combattants Volontaires de la Résistance d'Indre-et-Loire[5]. Il poursuit en outre ses activités politiques en devenant conseiller municipal[7] et adjoint au maire de La Ville-aux-Dames[8].

L'abbé meurt de maladie en 1968. Il est enterré au vieux cimetière de La Ville-aux-Dames[8].

Aujourd'hui, l'impasse de la Dame-en-Noir y conserve la mémoire du prêtre[1] sous son nom de résistant « la Dame en noir » : c'est la seule voie de la commune dédiée à un homme[9],[Note 1].

Hommages et distinctions

Décorations

Autres hommages

  • À La Ville-aux-Dames, impasse de la Dame-en-Noir, selon son nom dans la résistance ;
  • Plaque sur sa tombe, offerte par la résistance locale.

Pour en savoir plus

Bibliographie

  • Chantal Ciret, « L'abbé Jérôme Besnard », Résistances en Touraine et en région Centre, no 10, , p. 44-46.
  • Jean-Michel Peignard, « La Dame en noir », dans Les Dames de La Ville aux Dames ou Aliénor, Berthe, Claudie, Diane... et les Autres, [l'auteur], , p. 299-302
  • Jack Vivier, « Un résistant valeureux, l'abbé Jérôme Besnard », Bulletin de la société archéologique de Touraine, t. XLIII, , p. 703-711 (lire en ligne)
  • Jack Vivier, Soutanes vertes et noires soutanes : Résistance pendant les années noires, Larçay, éditions de la Morelle, , 205 p. (ISBN 978-2-917612-11-8)

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. La Ville-aux-Dames est la seule commune française dont (presque) toutes les rues portent des noms de femmes. Cette décision a été prise par la municipalité le , sur proposition du maire, Lionel Delaunay[10].

Références

  1. Vivier 2007, p. 703
  2. Vivier 2007, p. 704.
  3. Vivier 2007, p. 704-705.
  4. Vivier 2007, p. 705
  5. Vivier 2007, p. 707.
  6. Vivier 2007, p. 708-709.
  7. Vivier 2007, p. 706
  8. Vivier 2007, p. 709
  9. Peignard 2007, p. 299
  10. Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire : Communes et anciennes paroisses, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 301 p. (ISBN 978-2-916043-45-6), p. 248.
  11. « Décret du 28 février 1949 », Journal officiel de la République française, .
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