Jacques Feyder

Jacques Frédérix dit Jacques Feyder, est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur de cinéma et monteur d'origine belge, naturalisé français, né le à Ixelles (Belgique) et mort le à Prangins (Suisse).

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Jacques Feyder
Nom de naissance Jacques Léon Louis Frédérix
Naissance
Ixelles, Belgique
Nationalité d'origine :  Belge
naturalisation :  Français
Décès
Prangins, Suisse
Profession Réalisateur, scénariste, acteur, producteur de cinéma
Films notables L'Atlantide,
La Kermesse héroïque

Biographie

Jacques Feyder est le petit-fils de Gustave Frédérix, célèbre critique théâtral belge. Il débute au théâtre en 1908, et il est figurant dans plusieurs films avant de devenir l'assistant de Gaston Ravel de 1912 à 1915. Il réalise ensuite des courts-métrages, et sa rencontre avec Tristan Bernard lui permet d'adapter certaines de ses comédies[1]. Il tourne en Afrique son premier grand film, L'Atlantide (d'après le roman homonyme de Pierre Benoit, 1919) en 1921, dans des décors naturels, pendant huit mois. Cette œuvre révèle sa maîtrise de la peinture des grands espaces, maîtrise que l'on retrouve dans un autre chef-d'œuvre, Visages d'enfants (tourné en 1923, sorti en 1925), tourné en grande partie en décors naturels dans le Haut-Valais. La critique de l'époque a bien souligné l'authenticité du cadre. Pour L'Atlantide, déjà, Feyder avait refusé de tourner ses extérieurs en France où les paysages désertiques de Fontainebleau auraient pu faire l'affaire. Il a tenu à partir pour le Sahara, sur les lieux mêmes décrits par Pierre Benoit pour tourner ses extérieurs. Pour Visages d'enfants, Feyder emmène sa troupe dans le Haut-Valais, où sont tournés tous les extérieurs pendant le printemps et l'été de 1923. D'authentiques paysans, dont beaucoup n'ont jamais vu une caméra, ni même assisté à une projection de film, composent la figuration. Ces scènes sont tournées dans le village de Grimentz, où Feyder et Françoise Rosay reviendront près de vingt ans plus tard pour la réalisation d'Une femme disparaît. Seuls les intérieurs du chalet et la chapelle, enterrés sous l'avalanche, tout comme certains raccords, sont tournés en studio à Paris.

Si l'exemple des films suédois a été bien compris par Feyder lors du tournage de Visages d'enfants, l'influence de Gance et même de D. W. Griffith sont tout aussi sensibles, notamment avec le montage accéléré de La Roue que Feyder utilise dans Visages d'enfants pour traduire le désarroi du jeune orphelin à l'enterrement de sa mère.

Visages d'enfants, production coûteuse, assoit la réputation de Jacques Feyder comme cinéaste prodigue. Le triomphe de L'Atlantide n'a pas effacé dans l'esprit des producteurs les exigences du réalisateur qui ont fait de ce film le plus coûteux de la production française. Le tournage en extérieurs a fortement augmenté le budget : prévu pour deux mois, le tournage dans le Haut Valais s'étire sur quatre. Des déboires d'ordres financiers mettent en péril le destin commercial du film. Soucieux d'assurer une meilleure diffusion à leurs films – à l'instar des Artistes Associés –, Feyder et ses confrères Max Linder et René Hervil avaient créé un consortium, les Grands Films Indépendants. Mais un désaccord survient entre Feyder et l'administrateur à la suite duquel les bobines impressionnées de Visages d'enfants sont mises sous séquestre.

Feyder doit attendre un an – pendant lequel il tourne L'Image à Vienne pour la Vita-Film – avant d'achever son montage. Présenté en Visages d'enfants sort enfin en mars de la même année, salué comme un film charnière par la critique et boudé aussitôt par le public. Jean Mitry, historien et théoricien français du cinéma, écrit cependant : « S'il me fallait retenir un seul film de toute la production française des années 1920, c'est assurément Visage d'enfants que je retiendrais. »

À la suite du succès de L'Atlantide, il projette d'adapter un autre roman de Pierre Benoit alors en cours d'écriture, Le Roi lépreux (1927). Pour cela, au début de l'année 1927, il se rend avec l'écrivain en Indochine et visite le site d'Angkor, au centre du roman. Il en ramène le court-métrage Au pays du roi lépreux (1926)[2], documentaire constituant une sorte de bande-annonce pour le film, mais le projet n'aboutira pas[3].

En 1928, Feyder part pour Hollywood où il est sous contrat avec la MGM jusqu'en 1933. Il réalise entre autres deux films avec la star Ramon Novarro, Daybreak et Le Fils du radjah, où l'on reconnaît sa recherche de lumière et son sens de la poésie.

Le Prix international de la mise en scène lui est décerné en 1936 à la Mostra de Venise pour La Kermesse héroïque.

Il est naturalisé français en 1928. Il met le pied à l'étrier à Marcel Carné en le choisissant comme assistant dans Le Grand Jeu, Pension Mimosas et La Kermesse héroïque[Note 1].

Il épouse l'actrice Françoise Rosay, qu'il fait tourner dans ses principaux films : La Kermesse héroïque, Le Grand Jeu. Deux de leurs enfants sont réalisateurs, Paul Feyder et Bernard Farrel. Le troisième, Marc Fréderix, est décorateur.

Jacques Feyder a habité au 195 rue de l'Université (Paris).

Un lycée porte aujourd'hui le nom de Jacques-Feyder à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

Il est inhumé au Cimetière de Bruxelles à Evere.

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Scénariste

Acteur

Producteur

Monteur

Notes et références

Note
  1. Marcel Carné dit de Jacques Feyder : « Je dois à peu près tout à Feyder. II m'a appris ce qu'est un film, depuis sa préparation jusqu'à la mise en scène proprement dite et aussi la direction des acteurs… La meilleure école de cinéma, c'est la pratique ».
Références
  1. Filmographie de Tristan Bernard sur Les Gens du Cinéma.
  2. (en) Au pays du roi lépreux (1926) sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
  3. Au pays du roi lépreux sur Allociné. Voir Michel Igout, « Au pays du roi lépreux », in 1895, revue d'histoire du cinéma, numéro hors-série sur Jacques Feyder, 1998, pp. 109-121 — DOI: — l'auteur de cet article donne une date erronée (1919) au roman de Benoit.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Feyder et Françoise Rosay, Le Cinéma, notre métier, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1946.
  • Victor Bachy, Jacques Feyder, Anthologie du cinéma, tome II, L'Avant-scène, 1967.
  • Charles Ford, Jacques Feyder, coll. Cinéma d'aujourd'hui, Seghers, 1973.
  • Collectif, sous la direction de Jean A. Gili et Michel Marie, Jacques Feyder, numéro hors série de la revue 1895, AFRHC éditeur, [présentation en ligne] (ISBN 2913758231 et 9782913758230), en ligne ici.

Liens externes

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