Jacques Louis Dupont
Jacques Louis Dupont, dit « Jacob Louis Dupont des Jumeaux », est un religieux français devenu homme politique, né le à Loches (Touraine) et mort le à l'hôpital de Charenton dans la commune de Saint-Maurice (Val-de-Marne). Il a exercé des fonctions pendant la Révolution française, mais son parcours est atypique.
Député d'Indre-et-Loire | |
---|---|
- | |
Maire de Perrusson | |
à partir de | |
Prieur commendataire | |
à partir de |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Homme politique, religieux catholique |
Ordre religieux |
---|
Biographie
Sous l'Ancien Régime, il a à maintes reprises changé de résidence.
Il entre au séminaire de Tours. En 1781, on le retrouve comme prieur commendataire de Sainte-Marie d'Eymet, dans le Périgord. Par la suite, il entre dans la Congrégation des Frères de la doctrine chrétienne, il devient enseignant au collège de Chaumont-en-Bassigny dans la Haute-Marne.
En 1780, on le trouve à Bordeaux muni de l'approbation de d'Alembert, de Lalande et de Vergennes. Il s'était proposé aux jurats, mais après leur refus, il s'est tourné vers l'intendant de la généralité de Bordeaux Nicolas Dupré de Saint-Maur qui l'a accueilli. Il a ouvert le un cours public et gratuit de mathématiques et d'architecture navale dans la salle des concerts de l'hôtel de l'Intendance. Il est correspondant de l'Académie des sciences de Paris. Il a fondé en mars 1783 la société Le Musée de Bordeaux[1] à l'imitation de celle de Paris. Il a été le fondateur avec L. G. de Clozanges (1747-1785)[2] et H.E. Gaufreteau de la Gorce (1744-1820)[3] du Journal de Guienne, première gazette quotidienne fondée à Bordeaux. Il a quitté Bordeaux vers 1786 après le départ de l'intendant Dupré de Saint-Maur[4].
À la veille de la Révolution, on ignore la raison, mais il se trouve dans son pays natal, à Perrusson.
Il accueille avec enthousiasme les idées révolutionnaires. Il est élu maire de Perrusson et prête serment à la Constitution civile du clergé et renonce à ses vœux. En 1791, il est élu député à l'Assemblée législative. En 1792, il est réélu député à la Convention par le département d'Indre-et-Loire. Le , il prononce son discours sur l'athéisme. À la Convention, il ne siège ni à gauche ni à droite, mais fait partie de la tendance révolutionnaire, il est plus proche des Montagnards que des Girondins. Dans le procès du roi il vote pour la culpabilité, contre l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis. Il sombre dans la folie causée par le grand bouleversement moral et social dont il est devenu le témoin, il est aussi confronté à une crise de conscience provoquée par la perte de sa foi en Dieu. Il est dans l'obligation de donner sa démission en prairial an II () donnant des signes évidents de folie. Il ne fut pas emprisonné.
En nivôse an V (décembre ou ), il est surpris en train de violer une vieille femme atteinte de cécité. Il est arrêté et emprisonné. Le tribunal criminel de Seine-et-Oise le condamne à l'internement. Il est confié à sa famille qui en prend la responsabilité. Mais sa maladie s'aggrave, ses excentricités sont de plus en plus fréquentes, on finit par l'interner à Charenton où il meurt le [5].
Notes et références
- Johel Coutura, « Le Musée de Bordeaux », Dix-Huitième Siècle, no 19, , p. 149-164 (lire en ligne)
- Dictionnaire des journalistes (1600-1789) : Closanges
- Dictionnaire des journalistes (1600-1789) : Gaufreteau
- Édouard Féret, « Dupont des Jumeaux (abbé) », dans Statistique générale, topographique, scientifique, administrative, industrielle, commerciale, agricole, historique, archéologique et biographique du département de la Gironde, t. III 1re partie Biographies, Bordeaux, Féret et fils libraires-éditeurs, (lire en ligne), p. 219
- « Acte de décès de Jacob Louis Dupont », Archives départementales du Val-de-marne, Saint-Maurice, Registre d'actes, Naissances, Mariages, Décès, 1823, 1832 cote 1 Mi 383 vue 224 acte no 87, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- « Jacques Louis Dupont », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Révolution française de Jules Michelet
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Portail de la Révolution française
- Portail de la politique française
- Portail de l'Indre-et-Loire et de la Touraine
- Portail du catholicisme