Jean Baptiste de Félix du Muy
Jean Baptiste Louis Philippe de Félix d'Ollières, comte de Saint-Maime et du Muy, baron de l'Empire, né le à Ollières (Var) et mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire.
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Jean Baptiste Louis Philippe de Félix d'Ollières | |
Naissance | Ollières (Var) |
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Décès | (à 68 ans) Paris |
Origine | Royaume de France |
Arme | Infanterie |
Grade | Général de division |
Années de service | 1766 – 1815 |
Distinctions | Baron de l'Empire Grand officier de la Légion d'honneur Commandeur de Saint-Louis Société des Cincinnati |
Autres fonctions | Gouverneur général de la Silésie Pair de France (1815-1820) |
Famille | Famille de Félix |
Biographie
Officier sous l'Ancien Régime
D'abord connu sous le nom de comte de Saint-Maime, il entre au service comme chevau-léger surnuméraire de la garde du roi, avec rang de sous-lieutenant le . Il passe avec ce grade dans le régiment mestre-de-camp général de cavalerie le . Ayant obtenu le brevet de capitaine le , il est nommé titulaire de ce grade le et est fait colonel du régiment de Soissonnais le , à peine âgé de 24 ans.
Le suivant, le roi accorda au jeune colonel une pension annuelle et viagère de 760 livres, sur les fonds de l'extraordinaire des guerres, et le , il lui fit don, sur les mêmes fonds, d'une gratification annuelle de 4 000 livres, qui fut convertie en pension viagère par brevet du . Un nouveau brevet du confondit ces deux pensions en une seule de 4 760 livres.
Le comte de Saint-Maime sert au camp de Saint-Roch pendant l'hiver de 1779 à 1780 et fait les guerres de 1780 à 1783 inclusivement dans l'Amérique septentrionale sous les ordres de Rochambeau. Les services qu'il rend au siège de Yorktown (Virginie), lui valent le , une lettre de satisfaction de la part du maréchal de Ségur, ministre de la Guerre, la croix de chevalier de Saint-Louis le , et une nouvelle pension viagère de 3 000 livres sur le trésor royal, par décision du .
Le suivant le ministre, en lui adressant encore des témoignages de satisfaction de la part du roi, lui donne l'assurance qu'il serait compris dans la promotion des brigadiers d'infanterie avec les colonels de 1772, et à son retour en France il en reçoit en effet le brevet qui lui est conféré par le roi le . Le suivant, le comte de Saint-Maime prend le titre de comte du Muy, nom de la branche aînée de sa famille et qui, depuis la mort de son oncle le maréchal du Muy, devait s'étendre en la personne de Madame de Créqui.
Promu au grade de maréchal de camp le , il en exerce les fonctions pendant cette même année au camp de Saint-Omer, commandé par le prince de Condé, et à celui de Frascati sous les ordres du maréchal de Broglie.
Général de la Révolution
Lorsque la Révolution française éclate, le général du Muy, tout imbu des idées libérales qu'il avait puisées en Amérique, adopte franchement les principes de cette régénération de la société française. Chargé comme inspecteur général de la vérification des comptes des régiments le , il est investi du commandement en chef du département du Finistère le . Employé ensuite avec son grade dans la 8e division militaire, il est nommé lieutenant-général le et est pourvu du commandement de la 7e division militaire le 15 du même mois.
Le général du Muy est chargé au mois d'avril suivant du commandement en chef des neuf départements qui devaient former l'armée des Pyrénées. Le ministre de la Guerre Joseph Servan lui ordonne de ramener en Suisse le régiment d'Ernst pour le confier à Diesbach. Pendant le temps qu'il négociait cette affaire, le général Montesquiou, commandant en chef l'armée des Alpes, sous les ordres duquel avait été placé le général du Muy, signale son absence aux commissaires de l'Assemblée nationale qui, sans en examiner les motifs, prononcent sa suspension. L'intervention de Servan permet rapidement de réparer l'erreur.
Vers la fin de , le général du Muy est chargé du licenciement du 69e régiment d'infanterie de ligne. Porté sur la liste des candidats pour le ministère de la Guerre, il est dénoncé à la Convention nationale, dans sa séance du , par le représentant Chabot, comme ayant excité la guerre civile à Avignon. Bien que l'accusation soit fausse, il est rayé de la liste et la Convention désigne Jean-Nicolas Pache. Le général du Muy est envoyé au mois de à l'armée des Alpes, où il commande le département du Mont-Blanc et l'avant-garde de l'armée dans la Tarentaise et la Maurienne.
Détaché au siège de Lyon, il en prend brièvement le commandement en chef le , en remplacement du général Kellermann, qui était parti pour s'opposer aux progrès des Piémontais. Il y est blessé mais un arrêté le suspend de ses fonctions comme suspect.
Ne parvenant pas à prouver sa bonne foi, il est mis à la retraite le (7 pluviôse an III). Cependant, à force de persévérance, il parvint enfin à se faire réintégrer et, par arrêté du suivant, le Comité de salut public décida qu'il serait employé comme commandant en chef les forces militaires destinées à agir dans les Indes occidentales. Il se rend à Brest et prépare l'embarquement des troupes. Un nouvel arrêté du Comité de salut public, en date du (14 fructidor) lui confie provisoirement le commandement de l'armée du Midi, qui devait être formée dans le département du Gard mais cette nomination a été annulée.
L'expédition ayant été indéfiniment ajournée, le général du Muy, après être resté quelque temps encore à Brest, est nommé le (15 germinal an IV) inspecteur général des troupes d'infanterie de l'armée de Sambre-et-Meuse. À son arrivée au quartier général, le général en chef lui confie le commandement de l'aile droite de l'armée. Le (13 nivôse an V), il comparaît devant un conseil de guerre tenu à Düsseldorf, sous la présidence du général Jacques Desjardin. Il est accusé de vol et prévarication mais est acquitté à l'unanimité.
Le général du Muy participe à l'expédition d'Égypte avec Napoléon Bonaparte.
Gouverneur militaire sous le Consulat et l'Empire
Rentré en France le (1er messidor an VIII), le premier Consul lui confie le commandement de la 21e division militaire (Poitiers) par décision du (21 vendémiaire an IX), puis celui de la 12e division militaire (Nantes), le (20 messidor an IX).
Membre de la Légion d'honneur le (19 frimaire an XII), commandeur le (25 prairial suivant), il est désigné par l'Empereur pour faire partie du collège électoral du département du Var, où il possède de grandes propriétés. Le (21 ventôse an XIII), il devient commandant de la subdivision de Seine-et-Oise, faisant partie de la 1re division militaire.
Au début de la campagne de 1805, du Muy demande à reprendre du service actif. Il n'est rappelé à l'armée que le , quand le maréchal Berthier lui expédie de Berlin l'ordre de se rendre sur-le-champ au quartier général de la Grande Armée. À son arrivée, il est très bien accueilli par l'Empereur, qui le nomme gouverneur général de la Silésie. Pendant son séjour dans cette province, le général du Muy s'acquit, par sa conduite équitable, l'estime et la reconnaissance des habitants de la région.
Le le général du Muy, sorti de Breslau à la tête d'environ 1 100 Français, dragons, chasseurs et hussards qui étaient venus pour se remonter en Silésie, tombe à l'improviste sur la colonne prussienne du général Kleist et la met en déroute. Le général du Muy conserve son gouvernement jusqu'à la formation de l'armée du Rhin, vers la fin de 1808.
Par décret du , l'Empereur lui confie le commandement de la 7e division militaire (Grenoble), et le il lui donne celui de la 8e division (Marseille), qu'il conserve pendant les premiers temps de la Restauration. Le , il est créé Baron d'Empire.
Retraite
Louis XVIII le nomme grand officier de la Légion d'honneur le , et commandeur de Saint-Louis le suivant. Bien qu'il ne l'ait pas sollicité, il est mis à la retraite en , en raison de son âge. Aussi, au retour de l'Empereur, il demande à Napoléon sa réintégration, malgré le commandement de la 18e compagnie de volontaires royaux dits Gardes du roi, composée d'officiers en non-activité. Mais l'Empereur en avait déjà disposé en faveur du maréchal Brune et, d'ailleurs, le nombre d'officiers généraux portés sur le tableau d'activité et qui se trouvaient encore sans destination ne permettait pas de rappeler au service les généraux en retraite. Il demeure sans position pendant les Cent-Jours.
À la seconde rentrée des Bourbons, le général du Muy est nommé pair de France par ordonnance royale du . Depuis lors, il prend part aux travaux de la Chambre et s'y fait remarquer par la sagesse de ses opinions et par les sentiments de patriotisme qui l'animent. Il meurt à Paris le . Il repose au cimetière du Père-Lachaise (division 28).
Annexes
Bibliographie
- « Jean Baptiste de Félix du Muy », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Jean Baptiste de Félix du Muy », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Article connexe
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