Famille Robertet
La famille Robertet[1] est une dynastie de hauts fonctionnaires français des XVe et XVIe siècles. Certains de ses membres sont également connus pour leurs talents littéraires ou pour leurs collections d'œuvres d'art et leurs palais.
Jean (Jehan) III Robertet († vers 1503)
Ce juriste forézien (de Montbrison), écrivain et poète, a suivi la fortune des ducs de Bourbon jusqu’à la cour des rois (le comté de Forez relève des ducs de Bourbon depuis le mariage entre la comtesse Anne d'Auvergne et Louis II de Bourbon en 1371 ; les ducs de Bourbon sont aussi ducs d'Auvergne depuis le mariage de Jean Ier avec Marie de Berry en 1401). Il est d’abord cité comme notaire et secrétaire de la Chambre des comptes du Forez, puis bailli d’Usson et d'Issoire, notaire-secrétaire du duc de Bourbon puis du roi. Il sert notamment les rois Louis et Charles VIII.
En 1466, il signe pour le duc, en qualité de « grand maître/contrôleur général des Eaux et Forêts de France », la réponse à une requête, puis contresigne plusieurs actes. Il accompagne à Moulins plusieurs ducs qui l’introduisent auprès du roi. En 1469, Louis XI crée, à Amboise, l’ordre de Saint-Michel, et confie à Jean Robertet la charge de « Premier Greffier de l’ordre » (ce qui explique que la chapelle des Robertet à Montbrison soit dédiée à Saint-Michel). Sa charge était de faire préparer par des scribes les deux premiers exemplaires des statuts, celui pour le roi Louis XI décoré par une miniature, et ensuite de tenir à jour les procès-verbaux des assemblées de l’ordre.
En 1477, Jean Robertet obtient de son frère Alexis, aussi notaire-secrétaire du roi et clerc à la Chambre des Comptes du Forez, le transfert des droits successoraux sur le domaine « des Bullions » qui passe ensuite dans sa postérité. Ce domaine, sis dans la plaine de la Loire, à Mornans, près de Chambéon, comprend « maison, grange, estables, couvert, colombier, estangs et pescheries, terres, prés, bruyères et pasqueraiges ». Il tire son nom « des sources bouillonnantes dont l’eau coule vers Loire » ; un étang aurait gardé le nom de « Petit Robertet » et un terrier de 1494 cite la « Rente Noble Robertet » qui se levait à Magneux-Hauterive. Il est également sire de Contéol.
Assistant aux États généraux de Tours en 1484, Jean Robertet est chargé de collationner l’original de la réponse du roi au cahier des états. Un exemplaire des Louanges de Madame Anne de France à la Bibliothèque Nationale est dédicacé à messire Jehan Robertet, secrétaire du roi et premier officier de l’ordre royal.
Son activité itinérante ne l’empêche pas d’exercer, à la cour de Moulins, puis à celle de Paris, ses talents d’écrivain lettré. Dans ses poèmes, il révèle l’influence italienne qu’il a subie pendant sa visite en Italie. Pourtant le moyen choisi par le poète pour disséminer ses poèmes, celui d’être tissé sur des tapisseries dépeignant les Triomphes de Pétrarque, n’a rien d’innovateur et appartient plutôt au monde des Rhétoriqueurs.
Ami de Charles d’Orléans, contemporain de François Villon, il devient un poète « de bonne renommée ». On lui doit en partie les « Douze Dames de Rhétorique », ouvrage en vers et en prose dont les anthologies modernes citent encore certains passages :
…Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Je trouve doux ce qui doit être amer,
J’aime et tiens cher tous ceux qui me font haine,
Je hais tous ceux que fort je dusse aimer…
Puissant officier, Jean Robertet exerce également un important mécénat. En 1469, dans sa fonction de premier greffier de l’ordre de Saint-Michel, il confie la réalisation d’une miniature représentant et les quinze chevaliers de l'ordre au peintre Jean Fouquet, qui le représente debout derrière le fauteuil du roi Louis XI et tenant le registre de l’ordre.
Jean III Robertet avait pour frères Alexis, Jacques (moine à l'Ile-Barbe) et Pierre (chanoine de Montbrison). Jean Robertet épouse Madeleine Bohier, d’Issoire (fille d'Austremoine Bohier et de Béraude du Prat ; sœur d'Antoine et Thomas Bohier), puis à sa mort, Louise Chauvet, de Montbrison. Il meurt vers 1503 plutôt que vers 1492, il n'est donc pas né vers 1402 (les généalogies traditionnelles fusionnent plusieurs générations, et l'appellent ainsi Jean II Robertet) ; son fils Florimond Ier est fils de Louise Chauvet, pas de Madeleine Bohier ([2], p. 100 ; et [3]).
- Il a de sa première femme : Jeanne Robertet (x Amable, sire de Cériers-lès-Riom et Gerzat) ; peut-être Louise (femme de Michel/Pierre Palmier, notaire du roi, échevin de Lyon, frère du 1er président du Parlement de Dauphiné Jean Palmier : Postérité, dont Pierre, archevêque de Vienne) ; et peut-être Jean, qui serait l'aîné, intime de Charles VIII, mort jeune.
- et de sa deuxième épouse : François et Florimond Ier ci-dessous, qui ont secondé leur père de son vivant dans ses fonctions de secrétaire du roi, et ont hérité de ses charges ; peut-être Louis, secrétaire du roi vers 1507-1519 ; deux autres fils, Charles et Jacques, deviennent évêques d'Albi ; quant à leur sœur Antoinette Robertet, elle épousa Pierre de Cus(s)y seigneur des Garennes en Bourbonnais (à Verneuil ?), d'où Louise de Cusy, femme de Geoffroi Charlet d'Esbly.
À la fin de sa vie, il fait construire à l’église de Montbrison la chapelle où il est plus tard inhumé auprès des siens, ainsi que l’indique l’inscription en latin apposée au mur. Cette chapelle, commencée vers 1490, est achevée en 1524 par Florimond. Elle est remarquable par le décor flamboyant d’une porte intérieure blasonnée « d’azur à la bande d’or chargée d’un demi vol de sable ».
François Ier Robertet et son fils Jean-René Robertet
Fils aîné des enfants survivants de Jean II Robertet, François Robertet, † ap. 1512, est notaire et secrétaire du duc de Bourbon puis du roi, secrétaire des Finances, bailli d’Usson et d'Issoire, sieur de Bullion (domaine à Poncins, Chambéon, Mornand : cf. ci-dessus).
Il est connu par les historiens de l’art pour avoir, par une note manuscrite de 1477, permis l’authentification de toute l’œuvre du peintre Jean Fouquet. C’est en effet lui qui fut chargé par le duc de Bourbon de racheter le célèbre manuscrit, dit des «Antiquités judaïques», décoré de petits paysages de Touraine. Ce manuscrit avait été composé à la demande du duc de Nemours mais, lorsque celui-ci fut arrêté comme ligueur et décapité en 1477, François Robertet de Bullion entra en possession de l’œuvre. Il y inscrivit alors, à la dernière page, cette note : « Ce livre a douze histoires : les trois premières de l’enlumineur du duc Jean de Berry, les neuf autres de la main du bon peintre enlumineur du roi Louis XI, Jean Fouquet, natif de Tours ». C’est cette annotation qui a permis de caractériser avec certitude le style de Fouquet et de dresser tout le catalogue de son œuvre.
- Pour des raisons tout à fait différentes, le fils de François et de son épouse Colette de La Loëre de Bonnefond, Jean-René Robertet, seigneur de la Mothe Jolivette (sans doute à Bessay) et de Charlieu (un fief sis à Montbrison[4]), fl. dans la 1re moitié du XVIe siècle, est également connu des historiens d’art. C’est par lui que la tapisserie de La Dame à la licorne entra dans la famille Robertet. Il maria, en effet, Jeanne Le Viste (vers 1510-1566), dame de Fresnes-lès-Rungis et de Châtillon et Bagnols en Lyonnais (fille d'Antoine II Le Viste de Fresnes et de Jacqueline Raguier de La Motte-Tilly d'Esternay, elle-même petite-nièce de Louis et belle-sœur de Jean Briçonnet ; son père Antoine II Le Viste (vers 1470-1534), prévôt des marchands, 1er président du Parlement de Bretagne, diplomate, probable commanditaire de la fameuse tapisserie (plutôt que son grand-cousin Jean IV Le Viste, père de Claude qui suit ?), était le cousin issu de germain de Claude Le Viste, qui fut la femme de Geoffroy de Balsac puis de Jean de Chabannes et dont Jeanne hérita les châteaux de Châtillon d’Azergues et Bagnols-en-Lyonnais).
- Jean-René fut le père de Florimond II de Fresnes (1528/1531–1567), secrétaire d'Etat, et de Marie Robertet (femme en 1551 d'André Guillart, maître des requêtes et conseiller du roi, 1er président du Parlement de Rennes, fils du prévôt des marchands homonyme, d'où la suite des possesseurs de la Dame à la Licorne : leur fille Catherine Guillard marie Geoffroy de Beynac ; leur petit-fils François de Beynac meurt sans postérité et sa mère Diane de Hautefort hérite ; puis la sœur de Diane, Marie de Hautefort, femme de François d'Aubusson ; leur fille Françoise d'Aubusson épouse Geoffroy de La Roche-Aymon ; Jeanne-Armande de La Roche-Aymon épouse en 1660 François de Rilhac de Boussac (cf. l'article Brosse de Boussac) ; leur petite-fille Louise de Rilhac de Boussac épouse en 1730 François de Carbonnières[5]).
Florimond Ier Robertet d’Alluye (vers 1459/1465-1527)
C’est le plus connu des fils de Jean, celui dont la carrière brillante et l’existence fastueuse font image à l’époque de la Renaissance[2].
Le premier de cette famille de ministres, depuis Charles VIII jusqu'à Henri III, naît sous le règne de Louis XI. Il fait de brillantes études, ses humanités à Lyon, son droit à Orléans ; il voyage beaucoup, parle couramment quatre langues, et son ardeur au travail est extrême. Son père l’introduit, de bonne heure, dans ce monde intelligent, actif et fortement italianisé qui gravite autour des ducs de Bourbon et, par leur intermédiaire, auprès des rois de France.
Il est conseiller à la Cour des comptes du Forez à Montbrison, châtelain de Montbrison en 1488-89, lorsque Pierre de Beaujeu, comte de Forez et mari d’Anne de France, le donne au roi Charles VIII, son jeune beau-frère, qui le fait notaire-secrétaire du roi, trésorier de France et secrétaire des finances. Ces secrétaires des finances ont succédé en 1343, sous Philippe de Valois, aux hauts fonctionnaires que Philippe le Bel a institués clercs du secret en 1309, première origine des secrétaires d’État. C’est Florimond Robertet qui, au rapport du président Hénault, commence à donner à sa charge de secrétaire des finances tout son éclat et tout son autorité.
Au XVIIe siècle, Antoine Fauvelet du Toc, compilant son histoire des secrétaires d’État français, reconnaît Florimond Robertet comme « le père des secrétaires d’Estat »[6]. Il justifie ce titre comme suit : « …puis qu’en effet, c’est luy qui commença à donner à ses emplois le degré d’élévation et de pouvoir dans lequel ils se sont enfin établis ».
Les textes tracent de lui un portrait flatteur : « le bon Florimond », conseillé éclairé des rois, le trésorier de France intègre, l’ambassadeur indispensable, l’intendant « aussi célèbre en son temps que Sully en le sien ». Son ambition était extrême et il fut assurément l’un des banquiers du roi, qui ne pouvait se passer de faire appel à lui. Encore y fallait-il un réel courage car les exemples tragiques de ses prédécesseurs Jacques Cœur et Semblançay ne devaient pas quitter sa mémoire.
Ses qualités d’administrateurs sont vite remarquées et, lorsque Charles VIII part pour la guerre d’Italie, en 1494, il lui confie de lourdes responsabilités. En effet, il est chargé de la rédaction de dépêches fort importantes, soit dans la capitulation de Naples, soit dans les négociations avec le pape Alexandre VI. Il est bientôt compté parmi les « officiers du roi », puis « les secrétaires de la chambre » ; en 1495, il devient trésorier de France. Le 9 mars 1495, il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel et greffier de l’ordre. Son influence devient prépondérante, ainsi qu’en témoigne la lettre qu’Anne de France, Dame de Beaujeu, envoie de Chantelle, « le XIe jour de décembre au trésorier Robertet », pour lui demander son aide auprès du roi, en ajoutant : « je vous prie, Monseigneur le Trésorier, que, de vostre part, m’y vueillez estre aydant mondit seigneur, et je m’en tiendrais bien tenue à vous, avec autres plaisirs que m’avez toujours faitz, et à Dieu, Monseigneur le Trésorier, que vous donne ce que vous désirez ».
Il participe aux pourparlers qui suivent la campagne d’Italie, accomplit plusieurs voyages et se tourne vers la diplomatie. Louis XII lui confie nombre de missions dont il s’acquitte au mieux, et qui lui rapportent, d’après la correspondance diplomatique, beaucoup d’argent et plus encore de cadeaux. Le plus notable est le David de bronze, commandé par Florence à Michel-Ange en 1502 et remis à Florimond en 1508. Il l'installera dans son château de Bury[7]. Il est adoubé chevalier vers 1508/1509 (peut-être à Agnadel).
Cependant sa charge de secrétaire et trésorier du roi le retient habituellement à la cour où son importance croît sans cesse. Il conseille certaines mesures financières qui se seraient révélées heureuses (il réussit à faire diminuer les impôts de moitié !) et, en 1505, devient membre du conseil de régence, auprès des plus hauts dignitaires du royaume.
C’est à cette époque, qu’il fait entreprendre, à Blois, la construction d’une résidence seigneuriale (ap. 1498-1508), l’hôtel d'Alluye, où l’on retrouve toute la grâce de la Renaissance française.
Par la suite, il acquiert les baronnies, seigneuries ou châtellenies d'Alluyes (en 1514/1518 ; baronnie acquise sur Antoine de Luxembourg-Brienne), de Brou au Perche-Gouët (1509 ; Brou porte toujours aujourd’hui les armes des Robertet), La Guierche au Maine (1508), Paray, Roche-en-Régnier (de 1507 à 1510), Bury-en-Blésois (1511), et les terres et châtellenies de Villemomble en 1507 sur Aymar de Prie-Buzançais. C’est à Bury qu’il fait commencer par un architecte italien (on a des raisons de penser que Léonard de Vinci, séjournant à Amboise, a été consulté à ce sujet), la construction d’un château très caractéristique de l’époque d’une envergure telle, qu’on ne pouvait le comparer qu’avec Chambord. C’était plus une demeure de plaisance qu’une forteresse, l’un des premiers châteaux d’agrément des bords de Loire. Vers 1518, Florimond Robertet remplace l'ancien manoir féodal situé à Villemomble près Paris, par un château Renaissance assez vaste pour y recevoir François 1er.
L’avènement de François Ier le porte au faîte des honneurs et il joue un rôle important pour favoriser le mariage du roi avec Claude de France. En récompense de ses services éminents, François Ier le nomme baron d’Alluye et lui fait don des sommes nécessaires pour terminer Bury. Il participe à l’expédition d’Italie, assiste aux audiences du roi au camp de Marignan, à l’entrevue de Bologne.
Épuisé par les fatigues de cette vie mouvementée, il tombe malade et, en 1521 se démet d’une partie de ses fonctions en faveur de son fils François, filleul du roi.
Mais le désastre de Pavie, avec les obligations de la régence, lui cause un surcroît de travail ; avec Louise de Savoie, il s’emploie activement à réunir la rançon du Roi.
Il étudie avec elle une lettre, saisie sur un courrier, qui établit la trahison du connétable de Bourbon, et contribue grandement à la conclusion de la paix.
Il meurt à Paris le 29 novembre 1527 à la Conciergerie (il était depuis 1513 concierge et bailli du Palais) et François Ier lui fait faire d’éclatantes funérailles à la mode de l’époque ; l’éloge funèbre est prononcé, en présence du roi, par son ami Alleman, évêque de Grenoble, puis le corps est transporté à Blois sur un char « précédé de cent torches ardentes aux armes du défunt ». L’inhumation a lieu à la chapelle d’Alluye, à l’église Saint-Honoré de Blois. Clément Marot écrit alors pour lui une Déploration de 555 vers, qui reste un des poèmes les plus révélateurs et importants de son œuvre.
L’inventaire des biens sera établi en 1532 à Bury ; la liste est dressée par sa veuve Michèle Gaillard de Longjumeau qu'il avait épousée en 1502, des innombrables cadeaux, bijoux, objets d’art, offert à l’occasion de ses diverses missions. On note entre autres, une « apothicairerie de poudres, médicaments, ingrédients, mannes, conserves, sirops, et rares essences, que la prévoyance et la charité de Florimond avaient fait venir de tous les costez, tant des pays froids que chauds. Cette apothicairerie fut visitée par Monsieur de Rabelais, célèbre médecin, qui fut en admiration de tout ce qu’il vit ». On trouve aussi « une esquelette étiqueté de billets de parchemins chiffrez, contenant les noms de chaque chose dont est composé le corps humain ».
On retrouve là le témoignage de la curiosité universelle des hommes de la Renaissance, ouverts à toutes les civilisations et à toutes les cultures sous l’influence de leurs études, de leurs voyages, de leurs expériences.
- Il avait épousé, en 1504 à Amboise, Michelle Gaillard de Longjumeau (vers 1488-1549), beaucoup plus jeune que lui, fille du Général des Finances et des Galères Michel Ier Gaillard seigneur de Longjumeau, Chailly, Villandry et Savonnières, et sœur de Michel II Gaillard († 1535, sire de Chilly et Longjumeau, beau-frère de François Ier par sa femme Souveraine d'Angoulême), qui lui donna huit enfants dont le destin fut assez mouvementé (voir ci-après) : Claude de Bury et d'Alluye (1505-1567), François de Brou, Anne (1505-après 1585), Claude († 1556), Louise (vers 1520-vers 1589) et Françoise Robertet (1519-1580).
Claude Robertet de Bury et d’Alluye (fils aîné de Florimond Ier)
- Claude Robertet d’Alluye (1505-1567), baron d’Alluye(s) et de Bury (Molineuf), seigneur de Blémars et de Molineuf, maître d’Hôtel du roi Henri II, trésorier général de France. Il épouse Anne Briçonnet de Cormes, petite-fille de Pierre Ier Briçonnet († 1509), dont il a six enfants dont Florimond III de Beauregard (vers 1533/1540-1569 ; ci-dessous), secrétaire d'Etat ; François, x Madeleine Brulart de Genlis, fille de Pierre ; Michèle, x 1559 François de Maricourt de Mouchy-le-Châtel ; Léonore, x François de Mandelot vicomte de Chalon, sire de Pacy, Vireaux, Lézinnes, St-Loup-de-Varennes, Lux, St-Remy, Savigny, gouverneur de Lyon, du Lyonnais et du Forez (leur fille Marguerite Mandelot est la 1° femme de Charles de Neufville de Villeroy) ; Claude Robertet, dame d'honneur de la reine, x Louis du Bois des Arpentis, maître de la Garde robe du Roi.
Après Florimond III († 1569), Bury passe à la branche de François de Brou ci-dessous, fondue dans les Rostaing ; et Alluyes à la branche de Françoise, la dernière fille de Florimond Ier.
François Robertet de Brou (fils cadet de Florimond Ier)
- François Robertet de Brou et La Guierche, filleul de François Ier, succède à son père Florimond Ier dans les charges de secrétaire du roi et bailli du Palais. Françoise Robertet de Brou, sa fille née de sa femme Jacqueline Hurault de Veuil et du Marais (dame de Maincy, Villemenon ou Villemeneux ? et Chevannes, cousine germaine du chancelier Philippe), épouse le marquis Tristan de Rostaing, seigneur de Thieux et Grand-maître des Eaux-et-Forêts (famille active en Forez, cf. à Sury), et elle mourut en 1580 (de déplaisir dit-on lorsque son fils aîné périt dans un naufrage en revenant de Constantinople ? : ce doit être une confusion car les généalogies ne lui attribuent que trois filles — dont Anne qui suit — et un fils, le marquis Charles de Rostaing (1573-1660), héritier des seigneuries de Brou, La Guierche et Bury qui furent érigées en comté de Rostaing en 1642) ; sa fille Anne de Rostaing, † 1637, dame de Sury par sa 2° union, maria 1° 1581 René Ier d'Escoubleau de Sourdis († vers 1600 ; d'où la succession de Maincy et Sury-le-Comtal), et 2° vers 1604 Jacques de La Veuhe, marquis de Sury, sans postérité.
les filles de Florimond Ier...
- Anne Robertet (1505-après 1585) : x 1° 1520 Claude d'Estampes de La Ferté, et 2° 1533 Claude Ier de La Châtre, † 1558 : d'où le maréchal Claude II de La Châtre (1536-1616), Anne de La Châtre (x François de Vitry de L'Hospital : grands-parents du maréchal Nicolas), et Marie de La Châtre (vers 1550-1626 ; x 1572 Guillaume de L'Aubespine, 1547-1629, fils de Claude II : neuf enfants, dont Gabriel évêque d'Orléans en 1604-1630 ; Charles, marquis de Châteauneuf, Garde des sceaux en 1630-33 et 1650-51 ; et François de L'Aubespine, x Eléonore de Volvire de Ruffec : par leur fille Charlotte de L'Aubespine de Ruffec, ils sont les grands-parents maternels de Saint-Simon).
- Claude Robertet († 1556), x Claude Le Breton de Villandry
- Louise Robertet (vers 1520-vers 1589) : x 1540 François II du Fou du Vigeant, gentilhomme de la Chambre, gouverneur de Lusignan,
... dont Françoise Robertet
La dernière fille de Florimond Ier, Françoise Robertet (1519-1580), dame d'Alluye en succession de Florimond III, fut mariée deux fois : d’abord à Jean Babou de la Bourdaisière, grand maître de l'artillerie de France, puis à Jean d'Aumont, maréchal de France qui combattit à Ivry aux côtés d’Henri IV.
De son premier mariage est née Françoise Babou de La Bourdaisière, qui épouse à Chartres, en 1559, Antoine d’Estrées, de la grande famille de Picardie, gouverneur de Paris et d’Île-de-France. Françoise Babou d’Estrées fut tuée à Issoire en 1592 avec son amant Yves IV marquis d'Alègre, dans une émeute pendant les guerres de la Ligue.
Elle laissait 9 enfants ; l’un fut le maréchal François-Annibal, mais la plus connue est Gabrielle d'Estrées (1571-1599), par laquelle les deux Françoise (Robertet et Babou) comptent parmi les ancêtres de Louis XV.
Cette arrière-petite-fille de Florimond Robertet devint favorite du roi Henri IV qui la fit marquise de Montceaux, puis duchesse de Beaufort. En effet, il rencontra Gabrielle à Alluye et de ce fait, le roi érigea la baronnie d'Alluye en marquisat. La charmante Gabrielle était très attachée au roi (« qui n’aime, ne voit, n’entend, ne connaît que d’Estrées ») et se préparait à l’épouser lorsqu’elle mourut subitement d’empoisonnement à l’issue d’un banquet.
Elle eut du roi Henri IV trois enfants naturels, dont César de Bourbon, duc de Vendôme, qui sera légitimé, et ouvre la lignée des « Grands Vendôme » ; son fils et ses petits-fils continueront la tradition des valeureux généraux du Grand Siècle, alors qu'Élisabeth, mariée à Charles Amédée de Savoie-Nemours, est quinquisaïeule de Louis XV.
Notes et références
- « Robertet », sur Racines & Histoire
- « Florimond Robertet, p. 99-116 par Bernard Chevalier », sur Les Conseillers de François Ier, dir. Cédric Michon, Presses universitaires de Bretagne, 2011, en ligne par OpenEditionBooks, 2019
- « Jean Robertet », sur Geneanet Pierfit
- « Charlieu, à Montbrison, p. 469 », sur Bulletin de la Diana, t. Ier, n° 9, 1880-1881
- « Henry Martin reconstitue le cheminement de la Dame à la Licorne », sur La Dame à la Licorne, par Anne-Maya Guérin, 2015, OverBlog
- Antoine Fauvelet du Toc, « Histoire des secretaires d’estat, contenant l’origine, le progrès, et l’etablissement de levrs charges, auec les eloges, les armes, blasons, & genealogies de tous ceux qui les ont possedées jusqu’à present », Paris, C. de Sercy, 1668
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Articles connexes
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