Jeanne de Vietinghoff
Jeanne, baronne de Vietinghoff, née Jeanne Céline Emma Bricou le à Schaerbeek, commune de Bruxelles, et morte le à Pully, près de Lausanne est une femme de lettres belge puis suisse, d'expression française. Elle est la mère du peintre Egon von Vietinghoff.
Nom de naissance | Jeanne Bricou |
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Naissance |
Schaerbeek (Bruxelles) |
Décès |
(à 50 ans) Pully (Lausanne) |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Origines familiales
Jeanne de Vietinghoff, née Jeanne Bricou, est la fille d'Emma Storm de Grave et d'Alexis Bricou[1] (1824-1877), négociant en produits de droguerie, en pigments et peintures, ainsi qu'en éponges et peaux de chamois[2], établi au Nouveau-Marché-aux-Grains, 9, à Bruxelles, puis à Schaerbeek[3], rue du Progrès, n° 121 puis n° 108, déjà veuf en premières noces de Hermanna Koch[4] (1825-1852) et en secondes noces de Gesina Cornelia van Duura (1834-1867).
Alexis Bricou n'avait pas dû effectuer son service militaire malgré le tirage d'un numéro défavorable. En effet, une infirmité physique au pied gauche le fit réformer[5].
Alors qualifié de commis négociant et domicilié à Ixelles, Alexis Bricou avait épousé[6] en premières noces à Ixelles le Hermanna Koch. Celle-ci, d'origine hollandaise, était née à Weesp, près d'Amsterdam, le 29 mai 1825. Ses parents, Statius Frederik Koch[7] et Helena Elisabeth Keiser[8] étaient venu s'établir en Belgique et exploitaient à Saint-Josse-ten-Noode, au n° 70 de la chaussée de Louvain[9], une droguerie spécialisée dans les vernis, couleurs et peintures[10]. C'est ainsi qu'Alexis Bricou ouvrit sa propre affaire de négoce en produits de droguerie au n° 9 du Nouveau-Marché-aux-Grains et que l'on retrouve son nom associé à celui de son épouse dans les almanachs de l'époque [11]. Hermanna Koch, qui mourut[12] à Saint-Josse-ten-Noode le 19 mai 1852, première épouse d'Alexis Bricou, avait une sœur, nommée Gesina Ellegonda Koch, née le à Weesp, qui, après avoir épousé en premières noces à Ouder-Amstel[13] le 18 avril 1846 Jan Gerrit Strobel[14],[15], fit à trente sept ans un second mariage prestigieux en épousant le à Oosterbeek, le Jonkheer Dirk Willem van Brienen van Ramerus, âgé de quarante huit ans, né le à Amsterdam et mort le à Warnsveld, capitaine d'infanterie, fils de Gijsbert Carel Rutger Reinier van Brienen van Ramerus[16], général major, membre influent de l'armée des Pays-Bas, et de Gertrude Élisabeth de Graeff. Cette alliance en 1861 de sa belle-sœur mit en contact Alexis Bricou avec l'aristocratie néerlandaise dont fera partie sa dernière épouse.
Alexis Bricou épousera[17] ensuite à Bruxelles en secondes noces le 13 septembre 1855 Gesina Cornelia van Duura, qui était également d'origine hollandaise, et née le 14 août 1834 à Rotterdam. Elle était la fille de Passchier van Duura[18] et de Zwaantje van Riet[19]. Passchier van Duura était l'un des pionniers néerlandais de la chimie industrielle [20], et avait créé avec van Someren[21] une société de fabrication et de commercialisation de produits chimiques divers, notamment de soude, de potasse, etc., mais aussi et surtout des pigments pour peintures décoratives et pour papiers. Van Duura, après la dissolution de l'association faite avec Van Someren - celui-ci se retirant des affaires, ayant été nommé bourgmestre de Kralingen - , continua ses activités d'industriel avec van Eijsden, et ensuite fonda la firme Van Duura en Versteeven avec le commerçant rotterdamois Johannes Francois Versteeven. Cette entreprise était spécialisée également dans les laques et peintures[22]. Van Duura se retira des affaires le 31 décembre 1856. Gesina Cornelia van Duura est morte, en son domicile du n° 121 de la rue du Progrès[23] à Schaerbeek le 3 août 1867.
Alexis Bricou épousa en troisièmes noces à Saint-Josse-ten-Noode[24] le Emma Storm de Grave, née à Maastricht le 7 novembre 1840, la descendante d'une vieille famille bourgeoise[25] hollandaise. Emma sera la mère de Jeanne Bricou. Les parents d'Emma ont résidé tous deux de longues années à Saint-Josse-ten-Noode, son père Corneille Marin Storm de Grave y est mort[26] en 1871 et sa mère Celina van Beugen[27] y résidait encore en 1874.
Biographie
Jeanne Bricou fait ses études, dès l'âge de onze ans, en tant qu'externe dans l'école catholique de jeunes filles, le couvent des Dames du Sacré-Cœur à Jette-Saint-Pierre à Bruxelles[28]. Elle y devient l'amie d'une autre écolière, Fernande de Cartier de Marchienne, qui sera la mère de Marguerite Cleenewerck de Crayencour, future femme de lettres et académicienne sous le nom de plume de Marguerite Yourcenar. Après la fin tragique de ses fiançailles avec un jeune comte suédois, Sten de Lewenhaupt, dont la santé mentale déclina très rapidement à cette époque [29], elle se tourne vers le mysticisme, puis épouse[30] à La Haye le 17 avril 1902 un jeune baron germano-balte, issu de l'antique famille livonienne des Vietinghoff, Conrad von Vietinghoff. Ils sont tous les deux unis dans les mêmes vues spirituelles et opinions humaines et ont le même sens de l'art, de la religion et de l'éthique. Deux fils sont issus de ce mariage, Egon, futur peintre et philosophe, né à La Haye le et mort à Zurich , puis Alexis, né[31] à La Haye le et mort trop tôt le à trente-huit ans, alors qu'il résidait dans une institution pour personnes de faible santé mentale et où il s'exerçait au jardinage.
Le jeune ménage habite d'abord à Paris jusqu'en 1907, puis à Wiesbaden jusqu'en 1913. La famille s'installe ensuite à Genève, alors que la guerre éclate un an plus tard, ce qui atteint tout de même la Suisse, pays neutre, et ils déménagent définitivement à Zurich à partir de 1916. Elle obtient la nationalité suisse en 1922 alors que son mari, qui était sujet de l'Empire russe, se retrouve apatride après la révolution russe.
Jeanne von Vietinghoff ouvre sa maison et son salon à une société d'artistes et de personnalités préoccupées de questions spirituelles. Les Vietinghoff tissent des liens d'amitié avec Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et Guy de Pourtalès ainsi qu'avec Pablo Casals ou Carl Schuricht. La baronne de Vietinghoff voyage en Hollande, dans les Pays baltes et en Allemagne et passe des villégiatures en Italie, en Autriche et en Suisse. Elle impressionne par sa personnalité, sa beauté, et son intelligence, tout en faisant preuve d'une grande intégrité morale et de hautes vues spirituelles, avec chaleur humaine. Elle laisse cinq ouvrages littéraires, ainsi que des dessins et des peintures à l'huile.
Elle meurt à l'âge de cinquante ans d'un cancer du foie.
Jeanne, idole de Yourcenar
Après la mort en couches de Fernande de Crayencour, Jeanne prend le rôle de mère de substitution auprès de la petite Marguerite qui reconnaît plus tard dans ses écrits qu'elle avait le génie du cœur et qu'elle était belle, et s'en inspire pour plusieurs de ses romans, essais ou poèmes, ainsi dans La Nouvelle Eurydice, ou bien Monique de son premier roman publié en 1929 Alexis ou le Traité du vain combat. Elle l'évoque dans sa trilogie familiale Le Labyrinthe du monde, ainsi que dans Le Temps, ce grand sculpteur. Le ménage des Vietinghoff et leurs deux fils sont évoqués sous divers nom de famille dans plusieurs ouvrages et elle s'est inspirée de leurs récits à propos de la guerre civile russe et de la lutte des corps francs allemands en Lettonie (1919) dans Le Coup de grâce ou Alexis ou le Traité du vain combat et des récits ayant la Courlande pour décor. Elle interprète les faits librement, dans les coulisses de l'histoire, sans que ses personnages collent à la réalité de ceux dont elle s'est inspirée, mais la justesse psychologique et l'intensité dramatique permettent de cerner ce que furent les personnalités et caractères réels de ces hommes et de ces femmes, dont Jeanne de Vietinghoff, que Marguerite Yourcenar a rencontrés. Il est évident qu'elle a été fascinée par les récits des Vietinghoff et la personnalité de Jeanne, et qu'elle a pu projeter en Conrad sa propre attirance pour André Fraigneau.
Son amitié avec Michel de Crayencour
Michel de Crayencour, veuf de Fernande et père de Marguerite Yourcenar, avait des liaisons féminines. C'était un homme brillant, érudit, dépensier et généreux qui plaisait aux femmes. Il savait que l'époux de Jeanne, Conrad von Vietinghoff, était plutôt attiré par les hommes et il était lui-même fasciné par Jeanne, mais il ne put obtenir qu'une amitié extrêmement proche, à cause des convictions profondes de Jeanne. Cependant Yourcenar laisse entendre que ce fut le grand amour de son père. Quelle est la part de la fantaisie et de la création littéraires et celle de la vérité ? C'est sans doute au lecteur de se forger sa propre opinion.
Tableau d'ascendance de Jeanne de Vietinghoff
Ce tableau d'ascendance met en lumière le caractère international de sa famille et de ses ascendants puisqu'y sont mentionnées des ascendances belges, néerlandaises, françaises ...
La femme de lettres
1) Jeanne baronne de Vietinghoff, née Jeanne Céline Emma Bricou le 31 décembre 1875 à Schaerbeek, et morte le 15 juin 1926 à Pully, femme de lettres, épouse de Conrad von Vietinghoff.
Ses parents
2) Alexis (Petrus Josephus Alexius) Bricou, négociant en produits de drogueries, peintures, laques, pigments, et en éponges et peaux de chamois, cité comme commis négociant en 1850, employé à Saint-Josse-ten-Noode en 1851, négociant à Schaerbeek en 1867, rentier en 1874 et propriétaire en 1877, né[32] à Bruxelles (à l'époque dans le Royaume uni des Pays-Bas), le , mort à Schaerbeek[33] le , en son domicile de la rue du Progrès n° 108, épousa à Saint-Josse-ten-Noode le 25 juin 1874,
3) Emma Isaure Antoinette Storm de Grave, née à Maastricht le 7 novembre 1840 et morte à Deventer le 13 mars 1933, à l'âge de 92 ans, survivant sept ans après la mort de sa fille.
Ses grands-parents
4) Pierre Gauthier Bricou, steenhouwer (tailleur de pierre) en 1824, marbrier, né à Bruxelles[34] le 10 Messidor an X (), il s'engagera ensuite comme soldat dans l'armée coloniale des Pays-Bas le 11 septembre 1839, à bord du navire Schoon Verbond, est promu sapeur de 1ère classe, et meurt[35] à Soerabaja[36] (Indes Néerlandaises) le 7 novembre 1841. Alors demeurant à Feluy, il y épousa le ,
5) Françoise Piron, demeurant à Feluy, née à Arquennes le 24 ventôse an VII (), et décédée[37] à Ixelles le 7 août 1866.
6) Corneille Marin (Cornelius Marinus) Storm de Grave, baptisé le 4 décembre 1794 à Hattem, et décédé[38] à Saint-Josse-ten-Noode le 15 décembre 1871. Il épousa le 12 janvier 1834 à Bois-le-Duc
7) Céline Isaure Pauline van Beugen, née[39] à Maastricht le 27 août 1816, et décédée à La Haye le 10 février 1907, et ses funérailles ont eu lieu à l'église Saint-Jacques à La Haye le 14 février 1907.
Ses arrière-grands-parents
8) Pierre Joseph Alexandre Bricou[40], qualifié d' homme de confiance dans son acte de décès, baptisé[41] à Marchienne-au-Pont le 30 mars 1751, mort à Bruxelles[42] le 25 pluviôse de l'an XI (le 14 février 1803), épousa à Bruxelles (église Notre-Dame de la Chapelle) le ,
9) Marie Agnès Labar, née[43] à Cortil le , domiciliée, avec son mari, l'an X, à la cinquième Section, rue des Bouchers, 986. Le 13 juillet 1809, alors qualifiée marchande et résidant au Marché de Bavière, elle épousa[44] en secondes noces Jean Joseph Fayt, tailleur de pierres, né à Saint-Rémy-Geest. En 1818, elle habitait avec l'un de ses fils, qui était tailleur, à la rue des Chats, n° 747, et elle est qualifiée de marchande [45].
10) Jacques Joseph Piron, maître de carrière à Feluy, qualifié de cultivateur en 1827 et dans son acte de décès, né à Arquennes le et mort le à Feluy, épousa,
11) Marie Josèphe Léonard, qualifiée de cultivatrice dans son acte de décès, morte le à Feluy.
12) Adrien Guillaume Storm de Grave, (ou Adriaan Willem), generaal-majoor, né à Hattem le 13 octobre 1763, figure militaire importante des guerres napoléoniennes, au service de la France puis du Royaume uni des Pays-Bas et mort à Breda le 23 janvier 1817. Il se fiança (ondertrouw) à Leyde le 3 janvier 1788 puis épousa à Hattem le 27 janvier 1788
13) Maria Cornelia de Laver ou de Lavre, née à Rotterdam le 22,baptisée le 27 décembre 1760, résidant à Noordeijnde en 1788, décédée le 1er février 1814 à Brielle.
14) Paulus Hubertus Van Beugen, né à Bois-le-Duc vers 1773, décédé[46] le 22 mai 1831 à Maastricht et alors qualifié de majoor retraité, qui épousa le 20 novembre 1813 à Abbeville, en secondes noces
15) Henriette Aimée Antoinette Homassel ou d'Homassel ou encore de Homassel[47], née à Abbeville (Somme), le 12 février 1790 et décédée le 22 janvier 1867, d'une famille de drapiers établie à Abbeville depuis trois générations.
Les grands-parents de ses grands-parents
16) Jacques Bricou, originaire de Monceau, inhumé[48] à Marchienne-au-Pont le 24 avril 1762, épousa,
17) Marie Alexandrine Masquelier, inhumée[49] à Marchienne-au-Pont le 1er mars 1773.
18) Albert Joseph Labar, boucher à Gembloux, né à Gembloux le , mort à Gembloux le , épousa,
19) Jeanne Thérèse François, cultivatrice à Gembloux, née à Cortil le , morte à Ernage le .
20) Jacques François Joseph Piron, maître de carrière, mort le à Arquennes, épousa,
21) Marie Joseph Moreaux, morte à Arquennes le .
22) Jean Joseph Léonard, qui épousa,
23) Marie Joseph Demoulin.
24) Esaias Storm de Grave, né à Batavia le , en garnison à Zutphen en 1758, capitaine, inhumé à Groningen le , épousa en 1758
25) Charlotta Wilhelmina baronnesse van Lintelo, née le à Zutphen, résidant à Zutphen en 1758, morte à Hattem le .
26) Willem Joachim de Laver, receveur au service de la V.O.C., la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, à Semarang (Java), qui épousa
27) Jeanne Dutry van Haeften, née le 21 décembre 1730 et décédée le 21 septembre 1786 à Leyde, qui était la fille de Cornelis Dutry van Haeften, seigneur de Haeften (1694-1768), bourgmestre de Zaltbommel et de la famille des Dutry (ou anciennement du Try de Tonneins), fort liée à la V.O.C.
28) Paulus van Beugen qui épousa
29) Maria Joanna Kurte.
30) Jean-Baptiste Homassel[50], sieur de Menchecourt, entrepreneur d'une manufacture de draps, né à Abbeville le 4 décembre 1750 et mort à Abbeville le 13 avril 1795, qui épousa
31) Henriette Catherine Homassel, née à Abbeville le 19 octobre 1756 et décédée le 1er mars 1828 à Abbeville.
Œuvres
- Jeanne de Vietinghoff, Impressions d'âme, Paris, Fischbacher, , 211 p. (BNF 31575418)
- Jeanne de Vietinghoff, L'Intelligence du bien, Paris,
- Jeanne de Vietinghoff, La Liberté intérieure, Paris, Fischbacher, , 299 p. (BNF 31575421)Ouvrage accompagné d'une illustration signée de la baronne B. de Wolff.
- Jeanne de Vietinghoff, Au seuil d'un monde nouveau, Genève,
- Jeanne de Vietinghoff, L'Autre Devoir, histoire d'une âme, Neuchâtel, Genève et Paris, Forum, , 386 p. (BNF 31575417)
- Jeanne de Vietinghoff, Sur l'art de vivre, Paris, Fischbacher, , 64 p. (BNF 31575423)Ouvrage posthume, précédé d'une notice biographique signée Hélène Naville.
Bibliographie
- Michèle Goslar, Yourcenar. Biographie, Bruxelles, 1998, pp. 78 et passim.
- Michèle Goslar, Marguerite Yourcenar et les von Vietinghoff, Bruxelles, éd. Cidmy, 2013, pp. 36-41 (ISBN 9782960024890) (BNF 43907068)
Notes
- Petrus Josephus Alexius Bricou, est né à Bruxelles (Royaume uni des Pays-Bas), le 19 septembre 1824 (acte de naissance n° 2757), fils de Pierre Guatthers Bricou, "steenhouwer" (tailleur de pierre), né à Bruxelles le 10 Messidor an X (29 juin 1802, acte n° 2420), et de Françoise Piron, née à Arquennes le 24 ventôse an VII (14 mars 1799) (demeurant à Feluy lors de leur mariage en cette commune le 5 décembre 1823), fille de Jacques Joseph Piron, maître de carrière à Feluy, et de Marie Josèphe Léonard ; petit-fils de Pierre Joseph Alexandre Bricou, homme de confiance, mort à Bruxelles l'an XI (acte 1189), et de Marie Agnès Labar, domiciliés l'an X, cinquième section, rue des Bouchers, 986, mariés à Bruxelles (église Notre-Dame de la Chapelle) le 6 août 1788. Marie Agnès Labar, marchande, née à Cortil le 18 février 1765, demeurant marché de Bavière, veuve de Pierre Joseph Alexandre Bricou, fille de feu Albert Joseph Labar, boucher à Gembloux, et de Jeanne Thérèse François, cultivatrice à Gembloux, épousa à Bruxelles le 13 juillet 1809 (acte 249) Jean Joseph Fayt, tailleur de pierres, demeurant à Saint-Remy-Geest, où il est né (bapt.) le 4 octobre 1776, fils de Jean Gérard Fayt, tailleur de pierres à Saint-Remy-Geest, et de Marie Josèphe Macquoy. En 1812, Joseph Fayt, qualifié de revendeur, demeurait avec son épouse Marie Agnès Labar, section 8, place de Bavière 661, avec les enfants de celle-ci : Alexandre Bricou, 22 ans, garçon tailleur, Jean Aubain Bricou, 19 ans, garçon cordonnier, Justine Bricou, 15 ans, et Pierre Gualter Bricou, 10 ans. Ce dernier, qui deviendra tailleur de pierres comme son beau-père Jean Joseph Fayt, épousera Françoise Piron. (Antoine Massin, Bruxelles. Qui est qui en 1812, Bruxelles, 1997, tome I, p. 81 et 376. Le nom y est orthographié erronément Bricourt).
- H. Tarlier, Almanach du commerce et de l'industrie, Bruxelles, 1857, p. 11 : "Bricou-Koch (A.) négociant en éponges et peaux de chamois. Nouveau Marché aux Grains, 9".
- Listes électorales de Schaerbeek, année 1868, Schaerbeek, imprimerie de H. Vandenhoute, rue de la Poste, 166, pp. 6-7 : "Bricou (Alexis-Pierre-Joseph), négociant, rue du Progrès, 121, né en 1824, à Bruxelles". Lire aussi : Moniteur Belge, 1873, 1-3, p. 275 : "M. Alexis Bricou, négociant, demeurant à Schaerbeek, agissant pour lui-même en nom personnel etc....". La plupart des biographies de Marguerite Yourcenar font de lui un architecte, mais son nom est inconnu des listes d'architectes bruxellois, et aucune œuvre ne lui est attribuée. Peut être l'a-t-on confondu avec le "P. Bricou, architecte à Bruxelles" qui figure en 1827 dans la liste des souscripteurs du livre de Pierre-Jacques Goetghebuer, Choix des monumens, édifices et maisons les plus remarquables du royaume des Pays-Bas, Gand, 1827, p. II. Lire en ligne, p. II.. La première source écrite publiée qui semble être dès 1959 à l'origine de cette information erronée n'est autre que le Genealogisches Handbuch des Adels : Hans Friedrich von Ehrenkrook, Genealogisches Handbuch des Adels, C. A. Starke, vol. 21, 1959, p. 459 : "Conrad Adalbert Egon Baron v. Vietinghoff, * Salisburg 17. 12. 1870, + Zürich 11. 1. 1957 ; x den Haag 17.4.1902 Jeanne Bricou, * Schaerbeek b. Brüssel 31.12.1875, + Pully b. Lausanne 15.6.1926, T(ochter) d(es) Architekten Alexis B(ricou) in Brüssel und der Emma Storm de Grave".
- Pierre Joseph Alexis Bricou, "commis négociant", né à Bruxelles, le 19 septembre 1824, fils de feu Pierre Bricou et de Françoise Piron, avait épousé à Ixelles le 1er octobre 1850 (acte 96), Hermanna (Hermanne) Koch, née à Weesp (Noord-Holland) le 29 mai 1825 et morte le 19 mai 1852, fille de Statius Frederik Koch, négociant à Saint-Josse-ten-Noode, et de Helena Elisabeth Keiser. ( Voir l'annonce de mariage dans Algemeen handelsblad, 2 octobre 1850 ainsi que le site Historische Kranten : ). Alexis Bricou avait une sœur Adèle Léonie Bricou, fille de Pierre Gauthier Bricou et Françoise Piron, née à Bruxelles le 23 février 1829 qui épousa à Ixelles, le 25 mai 1848 (acte 25) Jean Antoine Vermeren, premier commis à la conservation des Hypothèques, né à Bruxelles le 9 juin 1815, fils de feu Jean Henri Vermeren et de feue Barbe Pétronille Grietens.
- Attestation du 13 août 1855 figurant dans les documents annexes de l'acte de son deuxième mariage : Inscrit au 8ème canton de milice, commune d'Ixelles, le Conseil de Milice ayant siégé à Bruxelles l'a exempté définitivement pour difformité du pied gauche.
- Acte de mariage d'Ixelles, n° 96, les parents d'Hermanna Koch étant nommés Statius Frederik Koch, 60 ans, négociant, et Helena Elisabetha Keiser, 53 ans, domiciliés à Saint-Josse-ten-Noode. Les témoins sont Jacques Joseph Piron, 62 ans, rentier, oncle maternel du futur, domicilié à Saint-Josse-ten-Noode, Jean Antoine Vermeren, 34 ans, premier commis à la Conservation des hypothèques, beau-frère, domicilié à Ixelles.
- Né à Amsterdam le 25 mai 1790, et fils de Johan Diderius Koch, marchand, et de Hermanna van Rhee, Statius Frederik Koch avait épousé Helena Keiser à Groningue le 12 août 1816. Il est mort à Haarlem le 15 novembre 1855.
- Elle était née à Groningue, comme fille de Gerard Jacob Keiser et de Gesina Ellegonda Busch, et elle est décédée à Bois-le-Duc, sans profession, âgée de 77 ans, veuve de Statius Frederik Koch, en son domicilie Fonteinstraat n° 257, le 24 mars 1874.
- Un certificat de résidence, figurant dans les documents annexes à l'acte de mariage d'Hermanna Koch en 1850, précise que celle-ci était domiciliée à Saint-Josse-ten-Noode, chez ses parents, chaussée de Louvain n° 70, depuis plus de 12 mois.
- Almanach du commerce et de l'industrie, 1851, volume 1, Koch, Ch. de Louvain, 70, marchand de drogue, couleurs et vernis.
- Rubrique : Négociants en drogueries, couleurs et teintures : Bricou-Koch (A.), fils, drog. et éponges, dans l'Annuaire-Almanach du commerce et de l'industrie (Didot-Bottin), 1859, p. 2233, ou 1862, p. 2555
- Acte de décès de Saint-Josse-ten-Noode, n° 203 de 1852.
- Mariage à Ouder-Amstel le 18 avril 1846, de Jan Gerrit Strobel, fils de Pieter Strobel, commissionaire, et de Jacoba Clasina Bruni Lire en ligne.
- Jan Gerrit Strobel.
- Hermanna Koch, avait une autre soeur Aafje Alberine Koch, née le 13 février 1827 à Weesp, qui épousa à Saint-Josse-ten-Noode, le 18 septembre 1851 (acte 127), son beau-frère Pierre Strobel, alors sans profession, né le 12 janvier 1828 à Amsterdam, fils de Pierre Strobel, mort le 20 novembre 1850 à Amsterdam, et de Jacqueline Clasina Bruni, négociante à Amsterdam (parmi les témoins au mariage : Alexis Bricou, 27 ans, employé à Saint-Josse-ten-Noode, beau-frère).
- Lire en ligne : Gijsbert Carel Rutger Reinier van Brienen van Ramerus
- Acte de mariage de Bruxelles, acte n° 995, Pierre Joseph Alexis Bricou, négociant au Nouveau Marché aux Grains à Bruxelles, veuf d'Hermanne Koch, avait épousé à Bruxelles le 13 septembre 1855, Gesina Cornelia van Duura, domiciliée à Bruxelles boulevard de Waterloo, depuis le 27 avril 1854, née à Rotterdam le 14 août 1834, fille de Passchier Van Duura, fabricant, et de Zwaantje Van Riet (contrat de mariage passé le 4 septembre 1855 devant maître Delporte notaire à Bruxelles). Les témoins étaient Jacques Joseph Piron, oncle, rentier, 67 ans, domicilié à Saint-Josse-ten-Noode, Jean Antoine Vermeren, beau-frère de l'époux, huissier, 40 ans, Henri van Someren, employé, 26 ans, tous deux domiciliés à Bruxelles, Robert van Eysden, artiste-peintre, 45 ans, domicilié à Rotterdam. Voir aussi annonce dans Nieuwe Rotterdamsche courant, 15 septembre 1855.
- Acte de décès de Saint-Josse-ten-Noode, n° 16, du 11 janvier 1866 : Passchier van Duura, mort à Saint-Josse-ten-Noode, rue du Progrès n°16, rentier, âgé de 73 ans, 8 mois, 6 jours, né à Rotterdam, y domicilié, résidant à Saint-Josse-ten-Noode, veuf de Cornelia Van der Plaat, époux de Jeanne van Riet, rentière, fils de Pierre van Duura et de Sarah De Munck, décédés, sur la déclaration d'Alexis Bricou, négociant, 41 ans, gendre, domicilié à Schaerbeek, et Gerrit Post van der Burg, 47 ans, pharmacien à Schiedam.
- Zwaantje van Riet est morte à Gouda le 18 novembre 1882.
- Dr J. Mac Lean, Reijer Hendrik van Someren (1787- 1851), promotor van de Nederlandse Scheikundige Technologie, Rotterdams Jaarboekje, 1977, pages 190 à 208, et particulièrement la note 27 pour l'identification de van Duura. Lire en ligne.
- Biographie de R.H. van Someren.
- Van Duura en Versteeven, fabrikant in verwstoffen, Kralingen, Maastricht (1851).
- Schaerbeek, acte de décès n° 286 du 5 août 1867, le père Paschier van Duura étant déjà décédé et la mère, Jeanne van Riet, rentière, étant domiciliée à Bruxelles, au n° 6 du boulevard de l'Observatoir.
- Acte de mariage n° 141
- Seul son grand-oncle, frère de son grand père, jhr. Carel Willem Johan Storm de Grave (1792-1878), lieutenant-général, avait obtenu la concession de noblesse, en 1852, mais cette branche noble de la famille s'est éteinte en 1907 avec son petit-fils.
- Acte de décès n° 661 de 1871, décédé le 15 décembre 1871, fils d'Adrien Guillaume Storm de Grave et de Maria Cornelia de Laver
- Fille de Paulus Hubertus Van Beugen et de Henriette Aimée Antoinette D'Homassel, elle est née le 27 août 1816 à Maastricht, registre 21, acte 457, et est décédée à La Haye en 1907.
- Michèle Goslar,Yourcenar biographie, Lausanne : L'Âge d'Homme, 2014, p. 78 : « À onze ans, on la confie, comme élève externe, au couvent du Sacré-cœur de Jette Saint-Pierre. Elle n'y sera pas inscrite officiellement, malgré de brillants résultats, car elle était de confession luthérienne. Elle poursuit d'ailleurs, auprès du pasteur Meyhoffer, son instruction religieuse protestante et, le 10 mai 1893 (elle a dix-huit ans) elle reçoit la cène pour la première fois. (note 50 : Voir l'extrait du cahier intitulé "Instruction relig. Réceptions" années 1891-1892 et 1892-1893, ainsi que le livre des procès-verbaux des séances du consistoire p.99, des archives de l'église protestante de la rue Belliard, Bruxelles.) ».
- Selon le site de la "Fondation Egon von Vietinghoff" Lire en ligne.
- Acte de mariage de La Haye, n° 485 de 1902, de Conrad Adelbert Egon Baron von Vietinghoff, 31 ans, sans profession, né et demeurant à Salisburg en Russie, fils majeur de Arnold Julius Baron van Vietinghoff et de Helene von Transche (sic dans l'acte de mariage pour von Transehe qui est le nom véritable), tous deux sans profession et demeurant à Salisburg, et de Jeanne Celine Emma Bricou, 26 ans, demeurant à La Haye, (etc.) en présence d'Emma Jeanne Antoinette Storm de Grave, sans profession, les témoins étant jhr. Paulus Ocker Hendrik Gevaerts, seigneur de Simonshaven, Biert et St. Maartensrecht (1827-1912), 74 ans, maréchal de la Cour de Sa Majesté la Reine, jhr. Anthonie Willem van Reigersberg Versluys (1838-1918), 63 ans, sans profession, tous deux résidant à La Haye, Guillaume Jean Theodore Stratenus, 44 ans, sans profession, demeurant à Diepenveen, et Albert Paul Marin Adrien Storm de Grave, 23 ans, cadet sergent de cavalerie à Breda.
- Acte de naissance de La Haye, n° 4898, du 30 septembre 1903, d'Alexis Joseph Eméric (ce dernier prénom résultant d'un jugement rectificatif du tribunal civil), la déclaration de naissance étant effectuée par Emma Antoinette Isaure Storm de Grave, veuve d'Alexis Pierre Joseph Bricou, âgée de 63 ans, sans profession, habitant à La Haye, l'enfant est né dans la demeure de la déclarante, la mère étant Jeanne Celine Emma Bricou, épouse de Conrad Adelbert Egon baron von Vietinghoff, tous deux sans profession, habitant à Paris, les témoins étant jhr. Paulus Ocker Hendrik Gevaerts, seigneur de Simonshaven, Biert et St. Maartensrecht (1827-1912), 76 ans, maréchal de la Cour de la feue reine Sophie des Pays-Bas, jhr. Anthonie Willem van Reigersberg Versluys (1838-1918), 66 ans, sans profession, tous deux résidant à La Haye.
- Registre des naissances de la ville de Bruxelles, acte de naissance n° 2757 du 20 septembre 1824.
- Acte de décès n° 706 du 29 novembre 1877, les déclarants du décès étaient Edouard Van Wickhevoort, 44 ans, major au 2ème de hussards, domicilié à Bois-le-Duc, beau-frère et Polydore Dewilde, 46 ans, propriétaire, domicilié à Schaerbeek, non parent.
- Registre des naissances de Bruxelles pour l'An X, acte n° 2420 du 13 messidor, le second prénom, bien calligraphié, est cependant écrit Guatthers, que l'on ne s'explique pas. L'acte de naissance est signé Bricou par le père de l'enfant.
- Document figurant dans les annexes de l'acte de mariage de son fils Alexis Bricou en 1874 : Extrait des registres et documents de l’Etat Civil, déposés au Greffe du Tribunal de première Instance de l’arrondissement de Bruxelles. Royaume des Pays-Bas. Ministère des Colonies. D’après les recherches faites dans les registres du ministère des Colonies, il conste que Pierre Bricou né à Enghien (sic pour Bruxelles) le vingt neuf juin Mil huit cent deux fils de Pierre Joseph Alexandre et de Marie Angnise Labar est parti pour l’ile de Java comme soldat à bord du navire Schoon Verbond le onze septembre mil huit cent trente neuf est décédé le sept Novembre Mil huit cent quarante un à Soerabaya en qualité de sapeur de la 1ère classe.
- Almanak en Naamregister van Nederlandsch-Indië voor het jaar 1842, Batavia, 1842, p. 278 : « Aangiften van Overledenen in 1841 », p. 302 : « 7. nov. (1841) Pierre Bricou, m. » voir p. 278 : « m. = Militair » : Lire en ligne.
- Ixelles, acte de décès n° 460 du 8 août 1866. Elle est qualifiée de "sans profession" et habitait au n° 159 de la chaussée de Wavre. Déclaration de décès effectuée par son gendre Jean Antoine Vermeren, huissier, domicilié à Bruxelles.
- Acte de décès n° 661 de 1871.
- Registre des naissances de Maastricht, n° 21, acte 457.
- Son frère, François Joseph Bricou, qui résidait à Bruxelles en 1816, au n° 488 de la rue aux Choux, est qualifié de rentier lorsqu'il épousa à Bruxelles le 19 juin 1816, acte 228, Marie Cressente De Craene, institutrice, née à Bruges.
- Registre des baptêmes de Marchienne-au-Pont, f° 1151, 30a martii 1751 Baptisatus est petrus joseph alexander filius legitimus jacobi Bricou et mariae alexandrinae Masqulier conjugum ; Susceperunt petrus joseph demoulin et maria catharina michaux.
- Registre des décès de Bruxelles, acte 1189, Du trentièmejour de pluviose l’an onze de la République française Acte de Décès de Pierre Joseph Alexandre Bricou, homme de confiance, décédé le vingt cinq de ce mois à dix heure du soir, âgé de cinquante six ans, né à Marchienne au pont, Département (un blanc) demeurant rue des bouchers 5e S(ection) N. 986, Epoux de marie agnès Labar fils des feux Jacques Bricou et de marie alexandrine masqualier. Sur déclaration de l’épouse susdite et de guillaum Slosser agé de qarante ans âgé de quarante ans qui ne savent écrire. Constaté par moi Henri Joseph vanlanghenhoven, Maire de Bruxelles, faisans les fonctions d’officier public de l’Etat-civil, soussigné. (S) Van Langhenhoven.
- Ses parrain et marraines étaient Hubertus François et Maria Agnes Wautier.
- Acte de mariage de Bruxelles, n° 249 du 13 juillet 1809.
- Acte de mariage de Bruxelles, n° 514, du 25 novembre 1818, de son fils Alexandre Joseph Bricou, tailleur, habitant au n° 747 de la rue des Chats à Bruxelles, avec Séraphine Brancart, fille de boutique.
- Acte de décès de Maastricht du 24 mai 1832, f° 88. Il était domicilié à la Wolfstraat, n° 99, et les déclarants du décès le disent être âgé de 58 ans, et veuf en première noces d'Anna Frederica Megré
- https://rkd.nl/en/explore/images/177606
- Registre des inhumations de Marchienne-au-Pont, f° 2259, acte n° 2137, 24 aprilis (1762) Sepultus est jacobus Bricou ex monceau.
- Registre des inhumations de Marchienne-au-Pont, f° 2277, acte n° 2359, Martii (1773) die 1mâ Sepulta est alexandrina masquelier vidua jacobi brikou.
- Notices généalogiques du Cercle Généalogique de Picardie, 1975, 2ème série, v° Homassel.
Liens externes
- Fondation Egon von Vietinghoff (Biographie de Jeanne Bricou).
Source
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Jeanne de Vietinghoff » (voir la liste des auteurs).
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