Joseph Lamothe

Joseph Lamothe (né le à Port-au-Prince et mort le aux Gonaïves[1]) est un homme politique et militaire haïtien, membre du Conseil de gouvernement provisoire d'Haïti qui fut également président de la République du 17 juillet au 3 octobre 1879[2].

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Joseph Lamothe

Photographie du général Joseph Lamothe.
Fonctions
Président de la République d'Haïti

(2 mois et 7 jours)
Élection
Prédécesseur Pierre Théoma Boisrond-Canal
Successeur Lysius Salomon (président à vie)
Secrétaire d'État des Finances, du Commerce, des Relations extérieures et de la Police générale

(1 mois et 2 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Liautaud Ethéart (Finances, Commerce et Relations extérieures)
Successeur Lysius Salomon (Finances, Commerce et Relations extérieures)
Richelieu Duperval (Police générale)
Membre du Conseil des Secrétaires d'État chargé de l'Exécutif

(1 an et 1 mois)
Président Nissage Saget
Secrétaire d'État de l'Intérieur et de l'Agriculture

(1 an, 1 mois et 5 jours)
Président Nissage Saget
Prédécesseur Jean-Baptiste Damier
Successeur Chevert Heurtelou
Secrétaire d'État de la Police générale

(2 ans, 6 mois et 22 jours)
Prédécesseur Théodate Philippeaux
Successeur Aimé Legros
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Port-au-Prince (Haïti)
Date de décès
Lieu de décès Les Gonaïves (Haïti)
Parti politique Parti national
Profession Militaire

Présidents de la République d'Haïti

Officier dans l'armée haïtienne, il est au service du dictateur Fabre Geffrard après la révolution de 1859, puis rejoint les forces républicaines après la chute de ce dernier. Fidèle du président Nissage Saget, il combat sous ses ordres durant la guerre civile contre Sylvain Salnave et adhère ensuite au Parti national. Entre 1870 et 1876, il occupe différent postes dans les ministères. Ce n'est qu'après la démission du président Michel Domingue et l'assassinat de Septimus Rameau, qu'il s'impose comme nouveau chef du Parti national.

En juillet 1879, alors qu'il est le principal leader de l'opposition, il accède à la présidence après la démission du président libéral Pierre Théoma Boisrond-Canal. En octobre de la même année, face à la menace d'un coup d'État militaire, il accepte de démissionner. Contraint à l'exil, il revient en Haïti après 1888 et meurt peu après.

Biographie

Carrière militaire

Engagé dans l'armée, il participe à la révolution de 1859 qui renverse l'empereur Faustin Soulouque et permet au général Fabre Geffrard de prendre les pleins pouvoirs. Dans un premier temps, Lamothe reste fidèle à ses supérieurs et intègre ainsi le gouvernement du nouveau dictateur. Chargé de la police générale du pays pendant deux ans, entre 1859 et 1861, il démissionne par conviction et se retire de la vie politique.

En 1867, après la chute de Geffrard, il se rallie à la nouvelle constitution républicaine et rejoint les forces du général Nissage Saget. Durant la guerre civile, entre 1868 et 1869, il sert sous les ordres de Saget et du commandant Michel Domingue.

Carrière politique

Après le triomphe des forces républicaines et le rétablissement de la constitution de 1867, il intègre le gouvernement du président Saget. Entre 1870 et 1876, il occupe ainsi différents postes dans les administrations Saget puis Domingue, d'abord en tant que ministre de l'Intérieur de 1873 à 1874, puis en tant que membre permanent du conseil des secrétaires d'État.

En 1876, après avoir fait éliminer des opposants membres du parti libéral, Domingue et Rameau, aux abois, projetèrent le transfert du gouvernement aux Cayes. Durant le mois d'avril 1876, on transporta vers l'extérieur de la capitale des malles, pleines de l'argent du dernier emprunt ; le peuple s'émut, se révolta en exigeant la démission du gouvernement et du président ; bientôt la colère fut à son comble, et les gouvernants, pour y échapper, se dirigèrent vers les consulats étrangers. Le président Domingue fut blessé au bras lors de son transfert vers l'ambassade de France, et Septimus Rameau fut tué. La foule pilla les fonds du grand emprunt ; la nuit suivante, le général Paulémon Lorquet, partisan du gouvernement, attaqué en sa demeure privée, fut victime de la populace. Le chef du parti libéral, Boisrond-Canal, est alors élu à la présidence de la République, après la démission de Domingue et la débâcle du parti national.

En 1878, la tension entre libéraux et nationaux était extrême[3]. Le parti national, discrédité un instant par les fautes de son premier chef, Rameau, s'enhardit et rentra sur la scène politique. Aux élections législatives de 1879, les nationaux triomphèrent, obtenant une large majorité. Résigné, Boisrond-Canal démissionna de ses fonctions un an avant le terme de son mandat, le 17 juillet 1879. Le nouveau chef du Parti national et ancien ministre, Joseph Lamothe, accède alors à la présidence.

Président de la République

Le général Joseph Lamothe accéda au pouvoir après la démission du président Pierre Théoma Boisrond-Canal le . Il forma un gouvernement provisoire le suivant avec un autre militaire de haut rang, le général Hériston Hérissé.

Très vite, Joseph Lamothe doit faire face à une rébellion de la part des Libéraux et à une faillite de l'État haïtien. L'État n'a plus les moyens de payer le salaire de ses fonctionnaires. Des bons du trésor sont émis auprès d'institutions financières étrangères, notamment américaines qui prennent un taux d'usure exorbitant[4].

En , le gouvernement de Lamothe est renversé par un coup d'État militaire du général Richelieu Duperval[5]. Ce dernier fait arrêter les deux généraux. Revenu de l'exil, Lysius Salomon, secondé par les autorités militaires de Port-au-Prince, ordonna la dispersion de ce gouvernement provisoire. À la suite de cette action, il sera choisi par l'Assemblée Nationale pour diriger les destinées d'Haiti[6].

Sources

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