Chalcis
Chalcis (en grec ancien Χαλκίς / Khalkís, en grec moderne Χαλκίδα / Chalkída) est la principale ville de l'île et du district régional d'Eubée, en Grèce, située sur le détroit de l'Euripe. Elle est le siège d'un dème (municipalité) de 102 223 habitants (2011) et d'une éparchie de l'Église de Grèce : la Métropole de Chalcis.
Pour les articles homonymes, voir Chalcis (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec Chálki.
Chalcis (el) Χαλκίδα, Δήμος Χαλκιδέων | |
La corniche | |
Administration | |
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Pays | Grèce |
Périphérie | Grèce-Centrale |
District régional | Eubée |
Dème | Dème des Chalcidiens |
Code postal | 341 00 |
Indicatif téléphonique | (+30) 22210 |
Immatriculation | XA |
Démographie | |
Gentilé | Chalcidien |
Population | 59 125 hab. (2011[1]) |
Densité | 1 920 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 38° 27′ 45″ nord, 23° 35′ 42″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 5 m |
Superficie | 3 080 ha = 30,8 km2 |
Localisation | |
Autrefois importante cité antique, c'est aujourd'hui un centre agricole et agro-alimentaire : beurre, élevage et distilleries.
Géographie
Chalcis est située à cheval sur le détroit de l’Euripe, sur le continent et sur l'île d'Eubée, à 78 km d'Athènes. Un pont mobile (dit «παλαια γεφυρα», vieux pont) relie les deux parties de la ville.
Économie
Chalcis est une ville portuaire. Cependant, elle est plus un port d'importation que d'exportation. Son trafic international y fait débarquer 1 200 à 1 300 tonnes de marchandises tous les ans, alors que ne sont embarquées que 70 à 80 tonnes. Ensuite, Chalcis redistribue ces marchandises en partie sous forme de cabotage local : entre 700 et 900 tonnes embarquées à destination de la Grèce contre entre 300 et 400 tonnes débarquées provenant de Grèce[2].
Éducation
Son Institut Supérieur d'Enseignement Technique accueille en moyenne 300 enseignants et 5 500 étudiants pour 600 à 700 diplômés par an[2].
Histoire
Antiquité
Son nom vient de ses fabriques d'armes en bronze (en grec χαλκός / khalkós). Dès le IXe siècle av. J.-C., c'est une cité puissante d'où partent de nombreux colons. Ceux-ci fondent des cités à Rhégion (aujourd'hui Reggio de Calabre), Catane, Léontinoï en Sicile, Cumes en Italie du sud, et en Chalcidique dans le nord de la mer Égée, où naissent ainsi plus de trente cités. Chalcis s'impose face à sa rivale Érétrie au VIIe siècle av. J.-C. après la Guerre lélantine et domine toute l'Eubée, mais est vaincue en 506 av .J.-C. par Athènes et demeure dans l'orbite de la cité attique pendant plusieurs siècles.
Chalcis participe en 480 à la bataille de Salamine avec 80 navires et a envoyé un contingent à la bataille de Platées.
Aristote y meurt en 322 av. J.-C.
Lorsque Démétrios Poliorcète devient roi de Macédoine en 294, Chalcis est contrainte d’accueillir, en raison de son positionnement stratégique, une garnison macédonienne. D'autres garnisons furent établies par les Macédoniens à Démétrias, à Corinthe et à Athènes au port du Pirée. Polybe surnomma ces garnisons « les entraves de la Grèce ». Le système des « entraves de la Grèce »[3], permit aux rois macédoniens d'imposer leur domination sur la Grèce jusqu'en 197, lorsque Philippe V perdit la seconde guerre de Macédoine (200 - 197), face aux Romains[3].
Périodes vénitienne et ottomane
En 1210, à la suite de la quatrième croisade, elle passe sous la domination vénitienne et prend le nom de Négrepont ou Negroponte, déformation du grec Egripos (variante d'Euripos). Elle connaît dans cette période un regain de prospérité. Le 12 juillet 1470, la ville est prise par les Ottomans, qui massacrent la quasi-totalité de sa population (4 000 âmes à ce moment-là)[4]. Elle est rattachée au pachalik de l'Archipel, province maritime placée sous l'autorité du Capitan Pacha, chef de la marine ottomane. Chalcis est la capitale du sandjak d'Eğriboz (prononciation turque de Nègrepont) qui comprend l'Eubée, l'Attique et la Grèce centrale.
Pendant la guerre de Morée (1684-1699), le général vénitien Francesco Morosini l'assiège en 1688, mais il doit renoncer après avoir perdu 4 000 hommes dont son lieutenant Otto Wilhelm von Königsmarck, mort de la malaria.
Époque contemporaine
La ville fut assiégée plusieurs fois par les Grecs au cours de la guerre d'indépendance, mais ne fut jamais prise.
Après l'indépendance, les musulmans d'Eubée furent autorisés à vendre leur propriétés et à émigrer ; quelques centaines habitaient la ville au XIXe siècle[5], ayant conservé une de leurs mosquées, les autres ayant été converties en églises ou en casernes. Les minarets de Chalcis étaient largement décrits dans les récits des voyageurs occidentaux.
En 1904, Chalcis fut relié à Athènes et au Pirée par le chemin de fer. Cela lui donna un nouveau dynamisme.
La ville au début du XXe siècle était divisée en deux parties bien distinctes : la vieille ville dans les remparts (le kastro) où habitaient les populations juive et musulmane ; et le faubourg moderne, peuplé majoritairement de Grecs. La population juive a été presque entièrement déportée pendant la Seconde Guerre mondiale par l'armée allemande du Troisième Reich.
La ville a accueilli les 34e championnats d'Europe de karaté en .
Monuments et musées
L’ancien musée archéologique de Chalcis accueille en moyenne 1 300 visiteurs par an[2]. Un nouveau musée, baptisé « Arethousa archaeological museum » ouvre le 24 mai 2021 dans un bâtiment industriel rénové [6]
Références
- (el) « Résultats du recensement de la population en 2011 »
- General Secretariat of the National Statistical Service
- Geneviève Hoffmann, Laurent Capdetrey [et autres] Catherine Grandjean, Le monde hellénistique, Paris, A. Colin, impr. 2008, 352 p. (ISBN 978-2-200-35516-6 et 2-200-35516-5, OCLC 470829925, lire en ligne), p. 164
- (en) Kenneth Meyer Setton, « Paul II, Venice, and the fall of Negroponte (1464-1471)», dans Id., The Papacy and the Levant. II. The fifteenth century. Philadelphia, 1978, p . 271-313, spéc. p. 302-303.
- De Ségur Dupeyron, La Grèce orientale dans Revue des Deux mondes, 1839 p. 50 en ligne
- https://greekreporter.com/2021/05/24/new-archaeological-museum-chalkida-greece/
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (el) Site officiel
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