Kruth

Kruth est une commune française du Massif des Vosges située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Kruth

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Thann-Guebwiller
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de Saint-Amarin
Maire
Mandat
Florent Arnold
2020-2026
Code postal 68820
Code commune 68171
Démographie
Gentilé Kruthois
Population
municipale
945 hab. (2019 )
Densité 43 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 55′ 54″ nord, 6° 57′ 53″ est
Altitude Min. 468 m
Max. 1 263 m
Superficie 22,06 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Cernay
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Kruth
Géolocalisation sur la carte : France
Kruth
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Kruth
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Kruth
Liens
Site web http://www.kruth.fr/

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Géographie

    Localisation

    Kruth est situé dans la haute vallée de la Thur, en contrebas de la route des Crêtes. Elle est située au pied du Markstein (1 266 m) et du Grand Ventron (1 204 m).

    C'est une des 189 communes[1] du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

    Lieux-dits et écarts

    • Le Frenz ;
    • Hof ;
    • Runschenseewald ;
    • Sauwas.

    Cours d'eau

    • La Thur ;
    • Les torrents du Hinter Bockloch qui forme la cascade du Bockloch, du Vorder Bockloch et le Tieferunz qui prennent leur source au haut de la crête des Vosges et se précipitent dans le lac de Kruth-Wildenstein ;
    • Kruth possède un barrage d'une capacité de 12 millions de mètres cubes qui permet de réguler les eaux de la Thur.

    Les villages proches

    Voies routières

    Kruth est également un carrefour de voies de communications routières vers Cornimont et La Bresse dans les Vosges d'une part et vers Thann et Cernay d'autre part.

    La commune s'était également mobilisée, mais sans succès, dans le projet de réalisation du tunnel ferroviaire de Bussang-Kruth[2]. Kruth reste en effet une gare terminus de la troisième des trois premières lignes de chemin de fer français (extension de la ligne Mulhouse Thann en 1839 qui devait selon le projet avorté percer les Vosges pour joindre Remiremont et Saint-Maurice (Bas-Rhin)).

    Lignes SNCF

    Elle est aussi reliée par voie ferroviaire vers Thann et Mulhouse et constitue, par la ligne de Lutterbach à Kruth, le terminus de la ligne de pénétration vosgienne Mulhouse - Cernay - Thann - Kruth.

    Urbanisme

    Typologie

    Kruth est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (75,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), eaux continentales[Note 2] (3,5 %), zones urbanisées (2,9 %), prairies (2,3 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Économie

    L'économie agro-pastorale a en tous temps englobé la gestion des ressources forestières et minières.

    Les hauteurs de Kruth-Wildenstein étaient connues à l'époque moderne pour ses camps hivernaux de bûcherons.

    Les autorités allemandes en Alsace ont relancé activement à la Belle Époque la recherche de minerai rare à des fins industrielles. La mine Fanny, en exploitation à Kruth entre 1902 et 1905, a permis d'extraire des arséniures de cobalt et de nickel.

    Histoire

    Kruth se trouve sur la route de Saint-Amarin à Wildenstein. C'est un village récent : son origine remonte au Moyen Âge central, quand l'arrière-vallée de la Thur avait l'objet de défrichements ("Kruth", qui apparaît la première fois au XIVe siècle sous la forme "Gereuth", signifie "Essarts"). Cette arrière-vallée appartenait alors à l'abbaye de Murbach, qui a inféodé ses droits à des vassaux, en dernier ressort le comte de Wurtemberg jusqu'en 1467, puis aux Bollwiller à travers la Maison d'Autriche.

    En 1536, Jean de Bollwiller, criblé de dettes, a vendu sa part de cette seigneurie au prince-abbé de Murbach, qui en possédait déjà les deux tiers. Le village restera aux abbés de Murbach jusqu'à la Révolution.

    Au XVIIe siècle, le village était appelé Grut. Ce n'est qu'à partir de 1775 que le nom actuel apparut.

    Pendant la Première Guerre mondiale, le village est évacué en raison de la proximité du front. En 1917, le roi Victor-Emmanuel III d'Italie vient inspecter le front et y passe une journée.

    Héraldique

    Blasonnement :
    D'or, à la terrasse ondée d'argent à deux fasce ondée d'azur, portant un mont de sinople surmonté d'une tour crénelée de gueules accostée de deux sapins de sinople, un écu d'azur au pal d'or chargé de trois chevrons renversés de gueules brochant sur la partition[10].
    Commentaires : Le lac, symbolisé par les fasces ondées, évoque le barrage de Kruth-Wildenstein. Le château est celui de Wildenstein, édifié en 1312 par le comte de Ferette. L'écu qui apparaît en miniature sur ce blason est celui des Bollwiller. Les sapins sont présents sur toutes les hauteurs de la commune[11].

    Politique et administration

    Budget et fiscalité 2016

    En 2016, le budget de la commune était constitué ainsi[12] :

    • total des produits de fonctionnement : 757 000 , soit 766  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 660 000 , soit 669  par habitant ;
    • total des ressources d’investissement : 210 000 , soit 212  par habitant ;
    • total des emplois d’investissement : 277 000 , soit 280  par habitant.
    • endettement : 311 000 , soit 315  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d’habitation : 11,68 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés bâties : 17,11 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 64,61 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

    Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2014 : Médiane en 2014 du revenu disponible, par unité de consommation : 211 713 [13].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1983 mai 2020 Claude Walgenwitz DVG Conseiller pédagogique, né en 1949
    mai 2020 En cours Florent Arnold [14]    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].

    En 2019, la commune comptait 945 habitants[Note 3], en diminution de 1,46 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    1 1601 3061 3821 8131 8321 8941 9242 0482 001
    1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
    1 9401 7291 6641 6131 5761 5121 4711 4501 511
    1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    1 5591 4751 4231 4011 3691 3061 1981 1921 289
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    1 0941 0121 0029761 0101 0181 019962941
    2019 - - - - - - - -
    945--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Wendelin.
    Chapelle Saint-Nicolas.
    • Cascade saint Nicolas
      Tunnel d'accès dans le château du Schlossberg.
      Château de Wildenstein[19],[20] cité en 1253 et détruit par les Suédois en 1644[21],[22], perché sur le sommet du Schlossberg.
    • Barrage de Kruth et lac de Wildenstein[23].
    • Église Saint-Wendelin (1837) : Kruth dépend jusqu'en 1789 de la paroisse d'Oderen. Dès le XVIIe siècle, les habitants se rendent à la chapelle Saint Wendelin, considéré comme le protecteur des agriculteurs. La chapelle est ensuite agrandie car devenue trop petite. Elle est transformée en église qui très vite s'avère également trop petite. Une délibération du conseil municipal propose de construite une nouvelle église répondant au mieux aux propositions des paroissiens. Des coupes de bois extraordinaires ont lieu afin que le produit de la vente finance la nouvelle église. La population de la commune participe à ces coupes de bois. Le nouvel édifice est achevé en 1837 et béni le de la même année en présence de l'évêque de Strasbourg[24]. L'orgue est de François Ignace Hérisé[25],[26].
    En cette église se sont mariés le Jean-Pierre Schuman et Eugénie Duren, parents de Robert Schuman, un des pères de l’Europe.

    Activités agricoles et industrielles

    • Ferme, moulin[32].
    • Tissage de coton Gros Roman, puis tissage Gros Odier Roman et Cie, puis Gros Roman et Cie, puis Société Alsacienne de Blanc et Impression, puis Société Alsacienne de tissage Gros Roman actuellement entrepôt industriel et maison[33].

    Personnalités liées à la commune

    • Gilles Sifferlen (1851-1929), abbé, historien de la vallée[34].

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
    2. Un grand projet manqué : Le tunnel ferroviaire de Bussang, par Pierre Heili, 10 pages. «  Dans une plaquette publiée en 1909, le Comite Pinot Pottecher s'emploie à faire valoir les avantages de Bussang et les inconvénients des deux autres projets sud-vosgiens, laissant de côte les projets de Sainte-Marie et de Saales qu'il estime ne pas être de sa compétence; il résume ainsi ses conclusions: "Nous croyons avoir suffisamment démontre Ie grand intérêt qu'i! y aurait à accorder la préférence au projet de percée Bussang-Kruth »
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Archives Départementales du Haut-Rhin
    11. Armorial de la vallée
    12. Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur l'Internet Archive).
    13. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    19. « Château fort dit Château de Wildenstein », notice no IA68003115, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    20. Charles-Laurent Salch, Imagiers des châteaux et remparts d’Alsace, 1370-1970, vol. 2, Strasbourg, Châteaux-forts d'Europe-Castrum Europe, , 362 p. (ISSN 1253-6008)
      no 56/57/58/59 2011. TOME 2 : G à O : Dessin de Paul Hertzog, 1943, figure 252, p. 208
      .
    21. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
      Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 637 : Kruth, Wildenstein
      .
    22. Le Wildenstein
    23. Lac de Kruth-Wildenstein
    24. Notice no IA68003106, base Mérimée, ministère français de la Culture église paroissiale Saint-Wendelin
    25. Notice no IM68006333, base Palissy, ministère français de la CultureOrgue (grand orgue à positif) de l’église paroissiale Saint-Wendelin
    26. Inventaire de l'orgue
    27. Patron de l'école...buissonière
    28. La cascade et la chapelle Saint-Nicolas (St Nikolaus im Felsen)
    29. Monument aux morts, Conflits commémorés 1914-18 et 1939-45
    30. Monument aux Morts, Stèle commémorative A.F.N., Carré militaire
    31. « école, mairie », notice no IA68003107, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    32. « ferme, moulin », notice no IA68003113, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    33. « Patrimoine industriel : Tissage de coton Gros Roman, puis tissage Gros Odier Roman et Cie, puis Gros Roman et Cie, puis Société Alsacienne de Blanc et Impression, puis Société Alsacienne de tissage Gros Roman actuellement entrepôt industriel et maison », notice no IA68000807, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    34. "SAINT-AMARIN (La Vallée de)", "Gilles Sifferlen", 1993
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