Saint-Maurice (Bas-Rhin)
Saint-Maurice est une commune française, située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Maurice.
Saint-Maurice | |
Le centre du village. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Sélestat-Erstein |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de Villé |
Maire Mandat |
Jean-Marc Witz 2020-2026 |
Code postal | 67220 |
Code commune | 67427 |
Démographie | |
Gentilé | Mauricien(ne)s |
Population municipale |
341 hab. (2019 ) |
Densité | 244 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 19′ 43″ nord, 7° 20′ 10″ est |
Altitude | Min. 235 m Max. 335 m |
Superficie | 1,40 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sélestat (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Mutzig |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Saint-Maurice se trouve sur la rive gauche du Giessen, à trois kilomètres en aval de Villé. Le banc communal s'étend sur 140 ha (le moins grand de la vallée) et couvre un interfluve en forme de triangle limité :
- au sud-ouest par la vallée du Giessen, large de près de 500 mètres dans ce secteur ;
- au nord-ouest par le vallon de Triembach-au-Val au Sauloch suivi en partie par la route de Villé à Barr ;
- à l'est par le vallon bien incisé du Dumpfenbach, issu lui aussi des parages du Sauloch, au pied de l'Ungersberg.
Le village est installé à 250 m d'altitude, à l'intersection de l'ancienne route du Sel et du Dumpfenbach. À flanc de coteau, il domine le fond de la vallée du Giessen d'une douzaine de mètres. Quelques maisons de l'agglomération de Triembach-au-Val font partie de la commune de Saint-Maurice, les constructions de la rive gauche du Dumpfenbach sont situées sur le ban de Thanvillé.
Cours d'eau
- Dumpfenbach.
Urbanisme
Typologie
Saint-Maurice est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sélestat, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (49,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,8 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), cultures permanentes (18,2 %), zones urbanisées (17,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Saint-Maurice : Sankt Moritz en allemand, Sàmmeritz en alsacien, Saint Morih en welche.
Histoire
Un village sans doute très ancien
Ce village situé au bord de l'ancienne route du Sel reliant les salines de Lorraine à la Forêt-Noire en passait par le Val de Villé. Le village a une origine très ancienne, puisque d'après les historiens il existait déjà à l'époque hallstattienne (Ve – VIIIe siècle av. J.-C.), mais aucune trace archéologique remontant à la préhistoire ou même au haut Moyen Âge, n'a été trouvée à ce jour.
Une possession de l'abbaye d'Ebersmunster
L'abbaye d'Ebersmunster possède de bonne heure à Saint-Maurice le village, mais les chartes qui s'y rapportent sont des faux du XIIe siècle. C'est la raison pour laquelle le nom du patron de l'abbaye est d'abord donné à la chapelle qui y a été édifiée, et ensuite, par extension au village même. Le village devient ensuite une filiale de la paroisse de Thanvillé.
Saint-Maurice passe ensuite à l'évêché de Strasbourg
Saint-Maurice passe ensuite à l'évêque de Strasbourg, puis est cédé comme fief épiscopal à un certain nombre de familles dont celles de Wendelin Zum Trübel, famille noble de Strasbourg. Ce dernier vend, en 1490, le village au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Saint-Maurice est ainsi rattaché au Comte-Ban, puis suit les destinées de la seigneurie de Frankenbourg jusqu'en 1789 et dépend donc du maire de Neuve-Église. Saint-Maurice est desservie ensuite par le curé de Neuve-Église.
Différentes armées traversent le village
Le village étant situé sur un axe de communication important, différentes armées la traverse, notamment les Suédois au moment de la guerre de Trente Ans. Seize familles de bourgeois habitent le village en 1618. En 1648 le village ne comportent plus que neuf fils de bourgeois ; sept maisons sont encore habitables à la fin de la guerre sur les seize habitées auparavant.
Le repeuplement
Après la guerre de Trente Ans, le village se repeuple assez rapidement. Des familles entières en provenance des autres vallées et même de plus loin viennent s'installer, encouragées par les édits de Louis XIV. Dans un document de 1690, une liste dresse le nombre de nouveaux arrivants dans la commune, soit 14 couples et 36 enfants, c'est-à-dire une population globale de 64 personnes. Parmi les noms cités, on note : Meier, Viné, Hans, Tantonville, Humbert, George, etc. L'immigration se poursuit au XVIIIe siècle, de belles demeures s'édifient. En 1801, le village compte 250 habitants.
La Révolution
Lors de la Révolution, Saint-Maurice ne fait plus partie du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Tous les biens du Chapitre sont nationalisés et vendus sous enchères. La commune étant devenue autonome, un maire est nommé, Nicolas Ernst.
L'avènement de la Deuxième République
En 1848, les habitants de Saint-Maurice fêtent l'avènement de la IIe République (1848) en plantant un arbre de la liberté au centre du village.
Une épidémie de choléra frappe le village
Malgré l'épidémie de choléra qui frappe le village en 1849, la population loin de diminuer, poursuit sa lente progression. La population double dès la première moitié du XIXe siècle passant de 250 habitants à 466 en 1846. Certains habitants vont chercher fortune au-delà des mers. L'arrivée du chemin de fer en 1891 encourage et facilité les exodes. En 183[Quoi ?] la commune achète une maison spacieuse qu'elle transforme en école et en presbytère pour accueillir le futur curé de la paroisse.
La Première Guerre mondiale
L'histoire de la Première Guerre mondiale est marquée par les événements des 18 et août 1914 où une lutte oppose, dans l'avant vallée les troupes de la 14e division de l'armée française et les troupes bavaroises de la 30e division de réserve du général Von Knoerzer, comprenant neuf bataillons d'infanterie, six batteries d'artillerie et une batterie de canons de 100 mm. Le soir du , les soldats allemands occupent le village et s'y installent pour la nuit. Pour une raison inconnue, des coups de feu partent, et les troupes bavaroises, accusent les habitants de cacher des soldats français. Ils incendient trente huit maisons du centre du village, abattent trois habitants en fuite et deux soldats français prisonniers.
Diplôme de Croix de guerre 1919
Les évènements des 18 et occasionnent la mort de deux soldats français et la mort de trois civils de la localité. De plus, quatre-vingt-quatre personnes sont arrêtées et détenues durant quinze jours à Strasbourg, accusées d'avoir cachés des soldats français. À la fin des hostilités, le village érige un monument à ses martyrs, qui est inauguré le . Le lendemain, le président Raymond Poincaré visite la commune et lui décerne la Croix de guerre avec palme.
Héraldique
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Les armes de Saint-Maurice se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].
En 2019, la commune comptait 341 habitants[Note 3], en diminution de 14,11 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
Église de Saint-Maurice
Une chapelle fort ancienne d'après la tradition dédiée à saint Maurice s'élevait sur le ban. Celle-ci remonte au XIIe siècle et fut dès son origine liée à l'abbaye d'Ebersmunster. Elle aurait été agrandie une première fois au XIVe siècle. En 1713, on construit une nouvelle nef capable d'accueillir une population qui ne cesse d'augmenter. En 1715, on rajoute une sacristie et on rehausse le clocher surmontant l'ancien chœur gothique. En 1883, le sanctuaire connaît de nouvelles transformations : la nef est allongée, l'entrée se fait sous le cloche à l'emplacement de l'ancien clocher et ce dernier est transféré à l'autre extrémité de la nef à la place de l'ancienne entrée. De l'église gothique du XIVe siècle il ne subsiste plus que quelques traces sur la tour et probablement le bénitier. Le mobilier date pour l'essentiel de cette époque, et en particulier les quatorze tableaux du chemin de croix, dus à Caroline Sorg. L'autel principal est dédié à saint Maurice et les deux autels latéraux sont consacrés à la Vierge et à saint Joseph.
Église Saint-Maurice. Clocher-porche et portail. Bénitier du milieu du Moyen Âge. Vue intérieure de la nef
vers le chœur.Vue intérieure de la nef
vers la tribune d'orgue.Chemin de croix
(1888, Carola Sorg).Verrière néo-romane
« Saint Maurice ».
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- G.Hirschfell: Etude sur l'histoire du Val de Villé : "Saint-Maurice" in Société d'Histoire du Val de Villé, 1987, pp. 10–70.
- Société d'histoire du Val de Villé et Communauté de Communes du Canton de Villé: Le Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire, pp. 363–367, année 1995.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sélestat », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « EELVLes élu(e)s », sur lesverts-selestat.org (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
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