Chambre d'apprentissage des industries de l'ameublement
La Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement, anciennement le Patronage des enfants de l'ébénisterie, puis Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, est une association reconnue d'utilité publique, fondée le 5 avril 1866, qui a pour objet d'organiser et développer l'apprentissage dans les industries de l'ameublement. Elle est aujourd'hui souvent désignée sous le nom d’École d'Ameublement de Paris - La Bonne Graine (depuis son établissement temporaire passage de la Bonne Graine à Paris). Elle est actuellement située au 200 bis, boulevard Voltaire, dans le 11e arrondissement de Paris. Son histoire est particulièrement liée à celle du quartier du Faubourg Saint Antoine.
Il s'agit du plus ancien et de l'un des principaux Centres de Formation d'Apprentis (CFA) d'Île-de-France dans les métiers de l'ameublement. C'est également le seul CFA en France délivrant des formations diplômantes en emballage professionnel et en dessin industriel d'ameublement.
Treize métiers de l'ameublement y sont actuellement enseignés : ébéniste, tapissier en décor, tapissier en siège, doreur à la feuille ornemaniste, encadreur, emballeur professionnel, dessinateur industriel d'ameublement, menuisier en sièges, marqueteur, tourneur sur bois, sculpteur sur bois, rentrayeur - restaurateur de tapis et rentrayeur - restaurateur de tapisseries.
L'essentiel de son enseignement se fait par la voie de l'apprentissage.
Histoire
Naissance et contexte : Le Patronage des enfants de l'ébénisterie
Le Patronage des enfants de l'ébénisterie (également référencé sous le nom "Société pour l'assistance paternelle des enfants employés aux travaux de l'ébénisterie") est né à l'initiative d'Henri (ou Henry) Lemoine[1], ébéniste-tapissier et marchand de meubles notable sous Napoléon III, fils de l'ébéniste André Lemoine et héritier de la Maison Lemarchand[2]. Il est le premier président de cette organisation.
Cette fondation a lieu dans la continuité d'un mouvement général durant le Second Empire de création de sociétés privées ayant pour objectif l'amélioration des conditions d'enseignement des apprentis. En effet, depuis l'abolition des corporations en 1791 avec la publication de la loi d'Allarde et des lois Le Chapelier, l'apprentissage des métiers par les enfants et les jeunes est privé de cadre juridique[3]. La crainte et le constat d'abus et de manquements pour l'éducation des futurs artisans émergent alors[4],[5]. De façon plus générale, la question du travail et de l'instruction des enfants et des jeunes, en particulier parmi la classe ouvrière émergente, est au cœur de nombreuses réflexions politiques.
Ainsi, la Société de Protection des Apprentis et des Enfants employés dans les manufactures nait en 1866, notamment sous l'influence de Jean-Baptiste Dumas qui en est le premier président. C'est cette société qui regroupe, encourage et récompense au départ d'autres regroupements ayant pour but l'instruction des enfants et jeunes ouvriers, dont fait partie le Patronage des enfants de l'ébénisterie. Ainsi, une partie des membres de la Société de Protection des Apprentis sont également présents parmi les membres du Patronage des enfants de l'ébénisterie et réciproquement[6]. La Société de Protection des Apprentis bénéficie du patronage de l'Impératrice Eugénie dès 1867[7]. Toutefois, si l'on perd la trace de la Société de Protection des Apprentis après 1914, le Patronage des enfants de l'ébénisterie perdure et renforce sa structure progressivement.
Bien que les premiers statuts de l'organisation mentionnent l'instruction des apprentis comme but à atteindre, la fonction du Patronage des enfants de l'ébénisterie consiste dans un premier temps à assurer le placement et la protection des apprentis dans les ateliers[8]. Son rôle est notamment d'encadrer le recours au travail des jeunes et de permettre d'établir un contrat écrit entre les parents du futur apprenti et le patron. Le nombre de contrats ainsi signés augmente tout d'abord très lentement.
Les concours du Patronage
L'année suivant sa création, un concours de travail manuel est organisé par le Patronage entre les apprentis de même niveau[9]. Ces concours concernent tout d'abord les apprentis tourneurs, les apprentis découpeurs, les apprentis menuisiers en sièges, les apprentis ébénistes, les apprentis sculpteurs et les apprentis marqueteurs. Les deux premières catégories d'apprentis (tourneurs et découpeurs) étant toutefois de moins en moins représentées, les concours organisés pour eux cessent au bout de quelques années. Les concours sont ouverts aux apprentis (qu'ils appartiennent ou non au Patronage) et aux jeunes ouvriers. La guerre franco-allemande de 1870 empêche la tenue du concours cette année-là[10].
Les candidats sont tout d'abord disséminés parmi les ateliers volontaires pour exécuter leurs œuvres. Au début du XXème siècle, ces concours finissent par être hébergés chaque année dans les locaux de l’École Boulle, sur autorisation de la Préfecture de la Seine.
En 1898, un nouveau concours annuel est créé par le Patronage Industriel des enfants de l'ébénisterie. Il s'agit d'un concours de dessin ouvert à tous comportant deux épreuves : une étude libre d'ensemble d'un sujet, et l'étude sur place d'un sujet restreint en lien avec le sujet principal en cinq heures et sans communication extérieure.
Ce concours est suivi d'une exposition des dessins et d'objets présentant un intérêt artistique envoyés par des artisans de tous bords : sculpteurs, brodeurs ou serruriers par exemple. La volonté derrière cette exposition est de provoquer les rencontres entre concepteurs et artisans manuels ainsi que d'attirer l'attention des employeurs sur la qualité professionnelle de ces travailleurs.
Les concours de dessinateurs rencontrent un vif succès et des élèves de différentes écoles professionnelles ou d'art décoratif s'y présentent chaque année[11]. Après 1908, les concours de dessinateurs sont divisés en deux sections : l'une pour les élèves des écoles d'art décoratif, l'autre, plus difficile pour les dessinateurs sortis de ces écoles.
À partir de 1911, les concours sont divisés en deux grandes catégories : les concours professionnels avec trois disciplines (menuisiers en sièges, ébénistes et sculpteurs) et les concours de l'école de dessin avec quatre disciplines (géométrie, dessin technique, ornement et modelage).
Avec la création des diplômes nationaux, et en particulier du Certificat d'Aptitude Professionnelle (CAP) en 1919, les concours cessent. Les œuvres produites durant les examens continuent toutefois à faire l'objet d'expositions.
Des tombolas sont organisées, afin de revendre les productions des participants aux concours puis des candidats aux examens.
Jurys des concours et présidents des concours de dessin
Le jury des concours de travaux manuels était nommé par le Patronage. Il s'agissait de personnalités parmi les ouvriers et patrons de chaque discipline[12].
Le jury des concours de dessin était composé de huit personnes : quatre jurés nommés par les candidats, et quatre nommés par les organisateurs. Un président du jury était également toujours nommé par le Patronage, en général parmi des personnalités célèbres du milieu de l'ameublement et de la décoration[12] (les dates données sont celles des remises de prix, les concours ayant en général lieu l'année précédente) :
Alexandre Sandier, directeur artistique de la Manufacture Nationale de Sèvres fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1898 et en 1904.
Frantz Jourdain fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1899.
Lucien Magne fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1901.
Emile Trélat fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1902.
Constant Moyaux fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1903.
Eugène Grasset fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1905.
Henry Havard, écrivain d'art français, auteur du Dictionnaire de l'ameublement et de la Décoration fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1907.
Charles Genuys fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1900 et en 1908.
Henri Deglane fut président du jury du concours de dessinateurs du Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie en 1910.
Prix des concours
Les prix des concours de travaux manuels étaient en général des outils et des livrets bancaires.
Les prix des concours de dessinateurs étaient variables.
Un vase de Sèvres a été offert lors de la remise des prix du concours du Patronage de 1913 dans la catégorie "Dessin de Meubles" à un certain Eugène Mariage ("hors concours", c'est à dire déjà lauréat du 1er prix l'année précédente).
Un autre vase de Sèvres aurait été offert au premier prix du concours de la Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement par le Général de Gaulle en 1960 ou 1961[13].
Les cours
Le souhait d'enrichir les connaissances théoriques de ces jeunes ouvriers, notamment en matière de compréhension des plans et des instructions, est rapidement émis. Ce besoin est particulièrement mis en évidence lors des concours annuels[14].
Ainsi, les premiers cours organisés par le Patronage débutent le 20 octobre 1873, dans un local de l'ancien passage Saint-Pierre prêté par la Ville de Paris. Celle-ci accorde par ailleurs une aide annuelle de 3 000 francs au Patronage afin de permettre la création de ces cours. Il s'agit de cours de dessin ayant lieu de 20 heures à 22 heures, d'abord trois fois par semaine, puis chaque soir. Petit à petit, l'enseignement s'enrichit, notamment par l'inclusion de cours de géométrie par Jules Boison en 1883. En 1905, on recense cinq grands types de cours dispensés à l'école : le dessin à vue, le dessin technique appliqué à l'ameublement, le modelage, la géométrie élémentaire, descriptive et appliquée et la perspective[11]. Les enseignants sont d'abord des bénévoles ou ne touchent qu'une faible indemnisation, avant que l'enseignement puisse être professionnalisé avec l'amélioration des finances du Patronage.
L'instruction des ouvriers via ces cours du soir fait s'élever progressivement le niveau des demandes de ces derniers et donc des cours dispensés. La difficulté de suivre des cours théoriques pour les travailleurs chaque soir en dépit de leur fatigue - beaucoup n'ayant parfois que des antécédents scolaires très limités - est néanmoins observée. Ces cours sont donc adaptés par leurs organisateurs pour que leur application pratique soit évidente et que l'intérêt des élèves soit maintenu. L'enseignement par des professionnels des métiers est ainsi privilégiée, ainsi que l'adaptation du vocabulaire employé[15].
Le développement de l'enseignement dispensé par le Patronage est aussi de s'adapter aux changements rapides qui animent l'industrie du mobilier à cette période, et en 1878, il prend le nom de Patronage Industriel des enfants de l'ébénisterie.
Le Certificat d'Aptitude Professionnelle est créé en 1928, et peu à peu les examens se substituent aux concours. L'apprentissage est définitivement encadré par les diplômes nationaux et départementaux, et un minimum d'heures de cours par année doit être respecté.
Des cours de perfectionnement subsistent, trois fois par semaine, pour les travailleurs ayant terminé leur cursus de CAP. Ils ont lieu en dehors des heures de travail[16].
Fusion avec l'Association de l'Apprentissage des Industries de l'Ameublement
La Chambre Syndicale de l'Ameublement, formation créée en 1860, entretient des liens étroits avec le Patronage des Enfants de l'ébénisterie : plusieurs des membres sont communs aux deux entités, les adresses du secrétariat de la Chambre et le siège du Patronage sont temporairement similaires (15, rue de la Cerisaie), et des subventions et du matériel sont accordées au Patronage par la Chambre.. On constate également la présence des membres de la Chambre aux cérémonies de remise des prix du Patronage.
En mars 1903, le Patronage devient une association au sens juridique actuel du terme[17].
En 1911, la Chambre Syndicale créée l'Association d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement[18],[19]. Il y est prévu que des cours de jour soient organisés et rendus obligatoires pour tout apprenti travaillant chez un patron adhérent au Patronage Industriel des enfants de l'ébénisterie. Ces cours doivent donc compléter les cours du soir déjà organisés par le Patronage. Jules Boison, qui a quitté en 1911 ses fonctions à l'école Boulle, et en 1912 la présidence du Patronage, est le principal organisateur de ces premiers cours de jour[20].
Dès les années 1900 en effet, plusieurs voix plaident pour la création de cours plus longs et en dehors des journées de travail, permettant aux apprentis de suivre les cours dans de meilleures conditions, et d'améliorer ainsi plus rapidement leurs compétences techniques et connaissances théoriques.
Contrairement à ceux dispensés à l'école Boulle, ces cours concernent les jeunes gens déjà intégrés à un atelier (apprentis ou jeunes ouvriers).
À la fin de l'année 1913, sur l'offre de Jules Boison, les cours de jour sont pleinement intégrés au Patronage.
En 1928, l'association du Patronage Industriel des enfants de l'ébénisterie, obtient une reconnaissance d'utilité publique[21].
Entre 1929 et 1931, l'Association de l'Apprentissage poursuivant des buts identiques à celui-ci, est intégrée au Patronage. Celui-ci devient alors la Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement (ci-après : "la CAIA"), et conserve sa reconnaissance d'utilité publique sous ce nouveau nom.
L'Union des tapissiers-décorateurs (ou Chambre syndicale des tapissiers-décorateurs), est intégrée à cette fusion. Le rapprochement de ce regroupement de tapissiers avec le Patronage et l'Association de l'Apprentissage est visible depuis plusieurs années (voir chapitre ci-dessous).
Tapissiers-décorateurs
Le Comité de Patronage des Apprentis tapissiers décorateurs, a été créé par la Chambre syndicale des tapissiers-décorateurs en 1872, en poursuivant des buts similaires au Patronage des Enfants de l'ébénisterie, et avec des moyens comparables. Les cours en revanche, ne mélangent pas les apprentis et les ouvriers. Des concours sont également organisés par le Comité de Patronage des apprentis tapissiers-décorateurs[22].
Le rapprochement de cette Chambre syndicale avec celle de l'Ameublement, et donc du Patronage Industriel des enfants de l'ébénisterie semble se faire au cours des années 1910.
Suivant la répartition initiale de ces métiers, les cours de tapisserie en siège sont exclusivement suivis par des jeunes-hommes, tandis que les cours de tapisserie en décor le sont par des jeunes-femmes. Ces séparations disparaissent avec le temps.
Emballeurs professionnels
La France Libre - 3 octobre 1946 - page 2
Doreurs et encadreurs
Bien qu'étant deux métiers différents, les doreurs et les encadreurs sont souvent assimilés en raison de la fabrication et de la restauration des cadres dorés.
Charles Fournier était président de la Chambre syndicale des doreurs, miroitiers et ornemanistes en 1900.
Autres métiers
Miroitiers (La France Libre - 3 octobre 1946 - page 2)
Vendeurs d'ameublement (La France Libre - 3 octobre 1946 - page 2)
Lieux occupés par l'école
Le siège du Patronage est un moment localisé au domicile d'Henri Lemoine, rue des Tournelles. Les lieux où les cours sont dispensés à partir de 1873 sont, eux, toujours situés dans le Faubourg Saint-Antoine, mais les adresses varient régulièrement au gré des possibilités. Le Patronage ne bénéficiant au départ que de moyens financiers limités aux dons et aux adhésions (les cours étant gratuits), le paiement d'un loyer élevé était inenvisageable.
De 1873 à 1880, les premiers cours du soir ont lieu dans des locaux inoccupés au numéro 2 de l'ancien passage Saint-Pierre donnant sur la rue Saint-Antoine et sur la rue Saint-Paul, et prêtés par la municipalité. L'installation d'une école primaire par la Ville pousse le Patronage à la recherche d'un autre lieu.
Les cours sont localisés pendant un court temps au 59 de la rue du Faubourg Saint-Antoine avant de se déplacer dans des locaux plus spacieux passage du Chantier jusqu'en 1891. Cette amélioration des conditions d'enseignement correspond à l'ajout, deux soirs par semaine, de cours de géométrie. Le siège de l'association est lui bientôt situé au domicile de Jules Boison, alors président du Patronage, au 49 bis, rue de Charenton.
A partir de 1891, l'enseignement a lieu au 10, rue Saint-Nicolas (le Carré Saint-Nicolas), de l'autre côté du 77, avenue Ledru-Rollin où est placé le siège de l'association correspondant là encore au domicile de Jules Boison.
Au bout de quelques années, l'école est officiellement située elle aussi au 77, avenue Ledru-Rollin.
Les concours de travaux manuels eux, sont finalement hébergés dans des locaux de l'école Boulle, au lieu d'être dispersés dans les différents ateliers volontaires de Paris, afin de permettre une surveillance accrue ainsi qu'un meilleur confort de travail des participants.
A partir de 1929, les cours du Patronage, puis de la Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement - nouveau nom du Patronage à partir de 1931 - ont lieu 28, rue Faidherbe, à l'instar d'autres organisations. Certains ateliers de l'école Boulle sont situés au même endroit, les professeurs exerçant parfois dans l'une et l'autre école[23], dans la continuité de l’œuvre de Jules Boison. Plus tard, ces lieux deviendront une annexe de l'école Boulle[24].
L'augmentation du nombre d'élèves après la Seconde Guerre Mondiale amène l'école à demander une aide financière auprès du sous-secrétariat d’État de l'Enseignement Technique. Cette sollicitation débouchera sur la mise à disposition dans les années 1940 de deux salles à l'école Boulle "moyennant 600 francs par trimestre, plus les frais accessoires". Les cours de tapisserie sont hébergés au 39, rue Crozatier à partir de 1945.
En 1981, après 53 ans d'occupation des locaux de la rue Faidherbe, qui lui auront donné le surnom "d'école Faidherbe" durant cette période[25], la Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement déménage au 8, passage de la Bonne Graine. Cet emplacement donnera progressivement son nom d'usage à l'école, "La Bonne Graine", majoritairement employé aujourd'hui[26].
En 1994, l'école déménage à nouveau pour s'installer dans l'immeuble du 200 bis, boulevard Voltaire, locaux qu'elle occupe toujours aujourd'hui. Cet ouvrage est construit pour l'usage des cours, et des logements privés gérés par la Ville de Paris sont installés aux étages supérieurs.
Formations
Diplômes de niveau 3
- CAP ébéniste
- CAP encadreur
- CAP emballeur professionnel
- CAP tapissier-tapissière d'ameublement en décor
- CAP dessinateur industriel d'ameublement
- CAP rentrayeur - restaurateur de tapis
- CAP rentrayeur - restaurateur de tapisserie
Diplômes de niveau 4
- Brevet des Métiers d'Art (BMA) ébéniste
- Brevet Professionnel (BP) ameublement - option tapisserie décoration
Diplômes créés à l'initiative de l'école
- CAP dessinateur industriel d'ameublement
- Brevet des Métiers d'Arts ébéniste : Créé en 1990 par la Chambre d'Apprentissage, ce diplôme est devenu un diplôme national officiel avec le décret n° 92-692 du 20 juillet 1992.
Autres formations non diplômantes
Restaurateur de pianos : cette formation "maison" a existé d'octobre 1993 à juin 1998, chaque session durait deux ans. 20 élèves ont ainsi été formés.[27]
Structure
Les membres de l'association sont divisés entre 13 conseils professionnels, correspondant chacun aux différents métiers enseignés. Il s'agit d'artisans des métiers de l'ameublement, de personnalités en lien avec l'industrie de l'ameublement et d'anciens élèves. Les salariés de l'établissement sont également membres. Les conseils professionnels ont un rôle d'écoute et de conseil sur l'activité de l'association.
Le fonctionnement correspond au fonctionnement habituel d'une association : le Conseil d'Administration est élu lors des assemblées générales parmi les adhérents et les adhérentes de l'association. Il est l'organisme décisionnaire de cette dernière. Le bureau, composé d'un président, d'un secrétaire et d'un trésorier est élu parmi ses membres.
L'organe d'enseignement est composé des salariés de l'association, et les formateurs et formatrices des matières professionnelles sont issus des métiers de l'ameublement et du décor.
Depuis 1928 et jusqu'à la mise en application de la loi "Avenir professionnel" de 2018, le financement était auparavant assuré par la taxe d'apprentissage ainsi que des aides de la Région Île-de-France. Actuellement, le financement principal de la Bonne Graine est le même que pour tous les CFA en France : le montant de chaque contrat signé est défini annuellement par les branches professionnelles et payé au centre par l'Opérateur de compétences concerné. En complément, la CAIA dispense également quelques formations payantes ouvertes à un public ne pouvant prétendre à l'alternance.
Alternance
Le statut de Centre de Formations d'Apprentis est créé en 1971, et la Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement dispense alors son enseignement en tant que CFA. L'essentiel des formations se déroulent en alternance, principalement en contrat d'apprentissage (et plus rarement en contrat de professionnalisation). Selon les diplômes, la formation dure entre une et trois années. Les cours qui sont dispensés à l'école sont des cours théoriques et/ou d'atelier, selon les formations concernées. Le reste du temps, les apprentis apprennent leur métier chez l'artisan avec lequel ils ont signé leur contrat d'apprentissage. Le rythme de l'alternance dépend du diplôme préparé. Les diplômes sont passés en épreuve ponctuelle (et non en contrôle continu) à la fin de la formation. Selon les diplômes et les épreuves, ces dernières sont examinées par un jury mixte composé de professionnels ainsi que de formateurs, du centre et d'autres centres.
Malgré un fort taux d'insertion professionnelle[28], ce mode d'enseignement est aujourd'hui de moins en moins usité dans l'ameublement, au contraire de l'enseignement en lycée professionnel. La CAIA est donc aujourd'hui, avec les centres de l'Association de Formation Professionnelle des Industries de l'Ameublement (AFPIA), l'un des seuls Centres de Formation d'Apprentis en France uniquement consacrés aux métiers de l'ameublement.
Reconnaissances et récompenses
Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie a reçu deux médailles à l'occasion du concours organisé annuellement par la Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, une en 1867[29] en présence de l'Impératrice Eugénie[30] et une en 1874[31].
En 1869, l'Impératrice Eugénie a accordé officiellement sa Haute Bienveillance à l'égard du Patronage et a fait don à l'école de deux médailles d'argent à son effigie pour symboliser ce parrainage[32].
Le Patronage des enfants de l'ébénisterie est récompensé à plusieurs Expositions Universelles :
- Exposition Universelle de Paris de 1878 : classe 17 : mobilier de luxe et à bon marché : Médaille d'argent[33]
- Exposition Universelle de Paris de 1889 : Deux médailles d'or et une médaille d'argent
- Exposition Universelle de Paris de 1900 : classe 6 "Enseignement spécial, industriel et commercial" : Grand Prix ; classe 69 "Meubles à bon marché et meubles de luxe" : Médaille d'or[34].
L'association a été reconnue d'utilité publique le 29 novembre 1928[21] par un décret signé d'André Tardieu, Ministre de l'Intérieur et de Gaston Doumergue, président de la République.
Enfin, à l'occasion des 150 ans de sa création, La Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement a été placée sous le Haut Patronage du président de la République François Hollande pendant l'année 2016.
Présidents et directeurs
Nom | Profession | Dates d'occupation du poste | Informations complémentaires |
---|---|---|---|
Henri Lemoine | ébéniste, tapissier, marchand de meubles | 1866 à 1888 | |
Jules Boison | ébéniste, industriel | 1888 à 1912 | Président d'honneur de 1912 à 1917 |
Vincent Epeaux | ébéniste | 1912 à 1931 | Président d'honneur de 1931 à 1945 |
Fernand Saddier | ensemblier/industriel | 1931 | |
Géo Rémon | tapissier-décorateur | 1931-1932 | Président honoraire par la suite |
Camille Richard | dessinateur-architecte-décorateur | 1934 à 1945 | Directeur général par la suite |
Albert Goumain | sculpteur | 1945 à 1946 | |
Henri Epeaux (fils de Vincent) | ébéniste | 1946 à inconnu | |
Georges Strosser | ébéniste | inconnu à 1974 | |
André Lemoine | tapissier-décorateur | 1974 à 1976 | |
Jean Alot | doreur | 1976 à 1997 | |
Robert Seigneur | tapissier-décorateur | 1997 à 2011 | |
Pierre Chevalier | rentrayeur | 2011 à 2017 | |
Arnaud Seigneur | tapissier-décorateur | 2017 à aujourd'hui |
Au fur et à mesure que l'activité d'enseignement de l'association gagne en importance, la présidence de l'association, bénévole, se distingue de la direction des cours, salariée. Cette fonction devient à partir de 1945, avec Camille Richard, celle de Directeur Général.
Nom | Profession | Dates d'occupation du poste |
---|---|---|
Léon Caillet (directeur des cours) | architecte | |
Alphonse Paradis (directeur des cours) | Mort en 1943 | |
G. Rouest (directeur des cours) | ||
Camille Richard | ébéniste | 1945 à 1956 |
René Kirbuhler | 1956 à 1974 | |
Gérard Boidet | ébéniste | 1974 à 1996 |
Pascal Porte | tapissier | 1996 à 2011 |
Régis Dupont | 2011 à 2013 | |
Jérôme Theveny | ébéniste | 2013 à aujourd'hui |
Publications
- De l'Antiquité à nos jours - Arts, styles et mobilier, Editions Massin, 1991
- Pascal Payen-Appenzeller, La Bonne Graine - Ecole d'Ameublement de Paris - 1866-2016, deux tomes (Tome I : Le récit - Tome II : les archives), publication à compte privé, 2016
Notes et références
- Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, Bulletin / Société de protection des apprentis et des enfants des manufactures, Paris, (Paris), , 398 p. (lire en ligne), p. 231
- Firmin-Didot frères, Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Paris, Firmin-Didot frères, , 1223 p. (lire en ligne), p. 323
- Malgré les lois du 22 mars 1841 (relative au travail des enfants dans les manufactures) et du 22 janvier, 3 et 22 février 1851 (relative aux contrats d'apprentissage). Voir notamment Travail des adolescents en France.
- Stéphane Laurent, L'Art utile - Les écoles d'arts appliqués sous le Second Empire et la Troisième République, l'Harmattan, , 320 p. (ISBN 2-7384-6750-4), page 14
- J. Fresson, Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, son histoire, son but, ses moyens, Paris, réedition à la demande par Hachette Livre - fonds de la BNF, , 43 p. (lire en ligne), pages 3 et 4
- Par exemple Charles-Louis Barreswil, inspecteur du travail des enfants pour le département de la Seine.
- Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, Discours de Dumas - Bulletin / Société de protection des apprentis et des enfants des manufactures, Paris, (Paris), , 398 p. (lire en ligne), p. 55
- "Le Patronage des Enfants de l'Ebenisterie a pour but d'assister, de moraliser et d'instruire les enfants employés comme apprentis dans l'industrie de l'Ameublement en général, et en particulier chez les ébénistes, menuisiers en sièges, facteurs de pianos et de billards, tourneurs et sculpteurs sur bois, découpeurs, marquetteurs et serruriers en meubles, etc..." Article 1er des statuts de 1866 - Patronage des Enfants de l'Ebénisterie - Société pour l'assistance paternelle aux enfants employés dans l'industrie de l'ameublement en général
- Article 9 des statuts de 1866, lisible notamment dans Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, son histoire, son but, ses moyens, J. Fresson, page 11, voir bibliographie.
- Jules Fresson, Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, Paris, voir note [3] et bibliographie, , 43 p. (lire en ligne), page 19
- Charles Barrat, Rapport sur l'apprentissage dans les industries de l'ameublement, Paris, Imprimerie Nationale, (lire en ligne), p. 208 à p. 214
- Henry Couriot et Fernand Delmas, L'enseignement technique en France : étude publiée à l'occasion de l'Exposition de 1900. Établissements divers d'enseignement technique fondés par les communes, les départements, les syndicats professionnels et les particuliers -Tome 5, Paris, France. Ministère du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes (1894-1929), , 712, 774 (lire en ligne), pages 464 et 465
- « Ameublement Informations », N°122, , p. 315
- "Les premiers concours eurent un autre résultat [...], ils montrèrent que les qualités résultant de l'habileté manuelle, de la précision et de la finesse dans l'exécution, n'étaient pas suffisantes pour permettre aux apprentis de comprendre les tracés qu'on leur demandait d'exécuter, et qu'il leur fallait des connaissances en dessin que le plus grand nombre ne possédait pas". Jules Boison, Le Patronage industriel des Enfants de l'Ebénisterie, voir bibliographie
- Jules Boison, L'enseignement technique des industries du meuble, Paris, impr. de P. Colleman - disponible à la Bibliothèque Historique, , 323 p.
- Jean Harnois, « Une maison d'éducation modèle : l'école professionnelle des industries de l'ameublement », La France libre : organe de "Ceux de la Libération-Vengeance", , p. 2 (lire en ligne)
- « Publication au Journal Officiel », sur Journal Officiel, (consulté le )
- Journal Officiel, « Publication au Journal Officiel », (consulté le )
- Nommée dans certains ouvrages "Association de l'Apprentissage dans les Métiers de l'Ameublement".
- J. Boison, G. Rouest, F. Débat, L. Malclès, Industrie du meuble, principes de construction - éléments généraux, Paris, Dunod, , 320 p., Préface, pages V et VI
- Préfecture du département de la Seine, Recueil des actes administratifs de l'année 1928, paris, , 1096 p. (lire en ligne), p. 1022 et 1085
- Chambre de Commerce de Paris, Bulletin de la Chambre de Commerce de Paris, Paris, (lire en ligne), p. 1707-1708
- Voir par exemple l'entrée sur Léon Caillet, architecte-professeur, Annuaire des architectes : France, Afrique du Nord, colonies : extrait de l'Annuaire du bâtiment et des travaux publics, Paris, (Paris), , 132 p. (lire en ligne), page 131
- Aujourd'hui le Lycée Professionnel de l'Ameublement
- P. L., « Encadrement et dorure sur bois », Havre Libre,
- On trouve également mention des noms suivants pour désigner l'école : "CFA de l'Ameublement" ou bien "Chambre d'Apprentissage des Industries de l'Ameublement de la Région Parisienne"
- Collectif, Le pianoforte en France & ses descendants jusqu'aux années trente, Paris, Paris bibliothèques, , 263 p. (ISBN 978-2-906-86971-4), p. 235
- Couppié Thomas, Dupray Arnaud, Epiphane Dominique, Mora Virginie, 20 ans d’insertion professionnelle des jeunes : entre permanences et évolutions, Céreq essentiels, , 196 p. (lire en ligne), p. 100
- Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, « Bulletin annuel », Bulletin N°1, , p. 306 (lire en ligne)
- François Jacquet-Francillon, Naissances de l'école du peuple, Paris, Editions de l'Atelier, , 319 p. (ISBN 978-2-708-24933-2), p. 236
- Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, « Bulletin annuel », bulletin N°9, , p. 283 et 284 - Bibliothèque Nationale de Vienne (lire en ligne)
- Lettre du Secrétaire des Commandements de l'Impératrice au président du Patronage datée du 20 septembre 1869 - Collection privée de l'Ecole d'Ameublement de Paris
- Ministère de l'agriculture et du commerce, Catalogue officiel : liste des récompenses / Exposition universelle internationale de 1878, à Paris, Paris, Imprimerie Nationale, , 531 p. (lire en ligne), page 89
- Ministère du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, Liste des récompenses : Exposition universelle de 1900, à Paris, Paris, République française, , 1516 p. (lire en ligne), pages 88 et 827
Bibliographie
- Jules Fresson, Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, son histoire, son but, ses moyens, Editions Hachette Livre - fonds de la BNF, 1884
- Henry Couriot et Fernand Delmas, L'enseignement technique en France : étude publiée à l'occasion de l'Exposition de 1900. Établissements divers d'enseignement technique fondés par les communes, les départements, les syndicats professionnels et les particuliers - Tome 5, Ministère du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes (1894-1929), 1900
- Jules-Emile Boison, Le Patronage industriel des enfants de l'ébénisterie, histoire, concours professionnels, école, Editions Hachette Livre - fonds de la BNF, 1904
- Charles Barrat, L'Apprentissage industriel : Rapport sur l'apprentissage dans les industries de l'ameublement, Imprimerie Nationale (Paris), 1905
- Victor Maréchal, Le Nouveau bréviaire de l'ameublement, Editions Charles Moreau, 1931
- Jules-Emile Boison, réédité avec les apports de G. Rouest, F. Débat, L. Malclès, Industrie du Meuble - Principes de construction - Eléments généraux, Editions Dunod (Paris), 1941 (voir préface)
- Jean-H. Prat, Histoire du Faubourg Saint-Antoine, Editions du Tigre (Paris), 1963
- Jacqueline Viaux, Bibliographie du meuble (Mobilier civil français), Edité par la Société des amis de la Bibliothèque Forney (Paris), 1966
Liens externes
Site officiel de l'Ecole d'Ameublement de Paris - La Bonne Graine
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