La Vestale (Spontini)
La Vestale est une tragédie lyrique en trois actes de Gaspare Spontini (1774-1851), sur un livret d’Étienne de Jouy[1].
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La vestale
Genre | Tragédie lyrique |
---|---|
Nbre d'actes | 3 |
Musique | Gaspare Spontini |
Livret | Étienne de Jouy |
Création | 15 décembre 1807 |
Airs
- O nome tutelar (acte 2)
- Tu che invoco (acte 2)
- Caro oggetto (acte 3)
Composée à Paris pendant l'époque napoléonienne et créée à Paris [1], puis en version allemande à Vienne en 1810, elle est traduite en italien à Naples, le .
Tout comme Norma de Bellini, Julia, ayant fait vœu de chasteté, est condamnée à être enterrée vivante après avoir profané le temple des Vesta. Sauvée par un signe des dieux, le village fête ce dénouement, rappelant le destin heureux de La Sonnambula[2].
Historique
Installé à Paris en 1803[3], Gaspare Spontini, après avoir donné trois opéras-comiques au Théâtre Feydeau, cherchait un sujet romain pour un grand opéra qui s'accorderait à l'esprit de l'heure, à la nouvelle synthèse entre monarchie et république, entre Ancien régime et Révolution, que Napoléon Ier cherchait à réaliser. Étienne de Jouy lui proposa le livret de La Vestale qui avait déjà été refusé par Étienne Nicolas Méhul et François-Adrien Boïeldieu. Spontini vit le parti qu'il pouvait en tirer et l'accepta.
Comme l'indique de Jouy dans sa préface, le sujet de La Vestale est tiré de textes de Johann Joachim Winckelmann. Il s'inspire également de la tragédie Éricie ou la Vestale de Joseph-Gaspard Dubois-Fontanelle. Le sujet est d'une grande intensité dramatique, mais autorise le déploiement d'une vaste liturgie scénique, et les références romaines, avec aigles, sceptres, soldats et marches triomphales, s'accordent avec la symbolique impériale au prix de quelques anachronismes. On peut ainsi transposer le personnage de Joséphine avec celle de Julia[4].
Lorsque La Vestale fut donnée à l'Opéra le mardi l'ouvrage parut incarner de manière presque miraculeuse l'esprit de l'Empire et fit aussitôt sensation. Servi par une distribution brillante, comprenant notamment Madame Branchu en Julia, l'opéra eut près de cent représentations d'affilée. L'Institut de France le déclara meilleur ouvrage lyrique de la décennie. Le dimanche à 15 h une représentation de La Vestale[5] fut donnée au Théâtre des Arènes, à Béziers devant 30 000 spectateurs selon L'Officiel des Théâtres.
C'est Rosa Ponselle dans les années 1920, par la traduction italienne, qui participera à la redécouverte de l'œuvre. Luchino Visconti met en scène en 1954 à La Scala La Vestale avec Maria Callas dans le rôle titre. Franco Corelli fera ses débuts en tant que Licinius la même année aux côtés de Ebe Stignani[6] .
Argument
L'histoire se déroule à Rome. Licinius tombe amoureux de Julia, devenue vestale pendant une guerre opposant les gaulois et les romains. La Grande Vestale prévient donc Julia des dangers de cet amour. Sachant que Julia doit veiller sur le temple Vesta, Licinius l'enlève. À l'issue d'un duo d'amour, Cinna accourt pour prévenir Licinius que le peuple viendra punir le couple qui a profané le temple. Julia qui perd connaissance est retrouvée seule à l'autel où elle accepte la punition.
Julia est alors condamnée à être enterrée vivante. Assistant à la scène, Licinius avoue sa faute et implore le Souverain Pontife. Pour sauver Julia, la condition est telle qu'elle doit déposer un voile sur l'autel qui, s'il prend feu, signifiera le pardon des dieux. Alors que Licinius donne l'ordre à l'armée de sauver Julia, la foudre allume le voile et le peuple célèbre leur amour[7].
Personnages
- Licinius, général romain (ténor), rôle créé par Étienne Lainez
- Cinna, chef de légion
- Le Souverain Pontife
- Le chef des aruspices (basse), rôle créé par Henri-Étienne Dérivis
- Un consul
- Julia, jeune vestale (soprano)
- La Grande Vestale
Enregistrement
- Maria Vitale, Elena Nicolai, Renato Gavarini, Alfredo Fineschi, Giuliano Ferrein, Albino Gaggi - Coro e Orchestra della RAI di Roma, Fernando Previtali (Warner Fonit, 1951, version italienne)
- Maria Callas, Ebe Stignani, Franco Corelli, Enzo Sordello, Nicola Rossi-Lemeni - Milano, Teatro alla Scala, Antonino Vitto (Warner Classics, 1954, version italienne)[2]
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative à la musique :
- Catherine Scholler, La Vestale entre tragédie lyrique et grand opéra, sur Forum Opéra
- La Vestale : partition intégrale (piano-chant) sur le site de la Médiathèque musicale de Paris
- La Vestale (Spontini), partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
Notes et références
- François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 68
- (en) « Spontini: La vestale (1954 - Milan) - Callas Live Remastered | Warner Classics », sur www.warnerclassics.com (consulté le )
- Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 1058
- « La Vestale, Spontini | Opéra en concert | Théâtre des Champs-Elysées », sur www.theatrechampselysees.fr (consulté le )
- Le monde musical, n° 17 du 15 septembre 1906, p. 242; ibid., n° 18 du 16 septembre 1906, p. 1152 ; L'Officiel des Théâtres, n° 95 du 2 septembre 1906.
- « You are being redirected... », sur www.operanews.com (consulté le )
- « La Vestale (Œuvre - Gaspare Spontini/Etienne de Jouy) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
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