Lalla Amina
La princesse Lalla Amina (née le et morte le ) est membre de la famille royale marocaine, plus jeune demi-sœur de Hassan II. Passionnée par les chevaux, elle préside la Fédération royale marocaine des sports équestres de 1999 jusqu'à sa mort.
Enfance et éducation
Lalla Amina naît à Antsirabe, sur l'île de Madagascar, le [1],[2],[3]. Elle est la plus jeune demi-sœur de feu le roi Hassan II du Maroc, et fille du roi Mohammed V du Maroc et de sa troisième épouse, Lalla Bahia bint Antar[4]. Elle est née alors que la famille royale était en exil[2], au terme d'un accouchement difficile qui a failli lui coûter la vie et celle de sa mère[4]. Mina (comme elle était surnommée) est le seul enfant du roi Mohammed V à avoir accès à des papiers français[4]. Elle devient la favorite de son père, mais suscite des jalousies des autres épouses de Mohammed V[4]. Quinze jours après sa naissance, d'après le témoignage du docteur Cléret, elle souffre d'une occlusion intestinale, en conséquence d'une tentative d'assassinat par une personne qui lui faisait avaler des olives[5].
Au retour de la famille royale au Maroc, en 1955, Malika Oufkir, fille d'un général privilégié, est adoptée de manière informelle dans la famille royale pour être compagne de la princesse[5],[6]. Lalla Amina vit dans une villa séparée pour être élevée loin des intrigues de cour, et de la jalousie qui en découle[4],[5]. Sa villa comprend un cinéma privé, un zoo, et sa propre école primaire[4]. Elle reçoit des milliers de cadeaux de la part de chefs d'État[5]. Elle reçoit alors l'enseignement d'une gouvernante allemande sévère, Jeanne Rieffel[5]. Des repas diététiques lui sont proposés en raison de ses problèmes de poids[5]. Lorsque Mohammed V meurt, Hassan II lui promet de s'occuper de Mina comme de sa propre fille[5]. Elle participe avec lui à des chasses à la panthère, et en garde un goût pour la chasse[5]. Elle fréquente le Collège royal et l'université de Rabat[3], suivant des études de philosophie et apprenant l'arabe, le français et l'anglais[7]. Elle est cependant réputée avoir été une élève médiocre, peu intéressée par la philosophie, et souvent châtiée pour ses mauvaises notes[5].
Mariage
Lalla Amina est mariée au docteur Sharif Moulay Idris Al-Wazani, et a une fille, Sharifa Lalla Sumaya Al-Wazani. Son mari la laisse veuve très tôt, permettant à Lalla Amina le soin de poursuivre dans sa véritable raison de vivre : le cheval[5]. Elle se montre peu intéressée par les hommes[5].
Elle est connue pour son allure masculine, et ses tenues décontractées[5].
Activités et récompenses
Tout au long de sa vie, elle est une chasseuse et une cavalière passionnée[4]. Lalla Amina préside la Fédération royale marocaine des sports équestres[8] de 1999 jusqu'à sa mort, en 2012. Elle préside aussi le trophée Hassan II des arts équestres traditionnels[7]. En 1980, elle crée une écurie privée à Sidi Brini, et lance la célèbre Semaine du cheval de Rabat[7],[5]. L'un des chevaux qu'elle a élevés à Sidi Brini, Floresco, participe aux Jeux olympiques d'été de 2008 et 2012[9]. Malika Oufkir lui décrit une passion « égoïste » du cheval, ses écuries luxueuses jouxtant des bidonvilles[5].
Elle a également présidé la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance, créée en 1957[7], dès sa petite enfance[5]. Elle préside ensuite l'Organisation marocaine des mères, l'Organisation panafricaine de Lutte contre le sida (OPALS) et devient présidente d'honneur de l'Association Hadaf pour la protection des personnes handicapées[7]. Elle dirige le comité olympique du Maroc, étant membre du conseil d'administration de ce même comité[10], et entraîneur de l'équipe d'équitation du Maroc[5]. Elle a reçu l'ordre de Mahomet de seconde classe en 2007[11],[12].
Mort et funérailles
Laila Amina est décédée après une quatre mois de maladie, d'un cancer du poumon, à Rabat, le [5],[12]. Ses prières funéraires ont eu lieu après la prière d'Al Asr, à la mosquée Ahl Fez le [5]. Son corps a été enterré au mausolée Moulay El Hassan, au palais royal de Rabat[2].
Honneurs
Honneurs nationaux
- Dame Grand Cordon de l'Ordre du Trône.
- Grand officier de l'ordre de Mahomet (2007).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Princess Lalla Amina of Morocco » (voir la liste des auteurs).
- « La princesse Lalla Amina a deux ans », Journal Les Actualités Françaises - INA, (consulté le ) ; voir à 4 min 30 sec
- (en) « Princess Lala Amina, aunt of King Mohammed VI, passes away », Morocco World News, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- (en) « The Alawi Dynasty », Royal Ark (consulté le ).
- « Lalla Amina était une princesse comme les autres », Zamane (consulté le ).
- Zineb El Rhazoui, « Maroc: les mystères de la petite sœur d'Hassan II », Slate, .
- (en) Malika Oufkir, Stolen Lives: Twenty Years in a Desert Jail, Miramax, (ISBN 0786886307).
- « Lalla Amina, Une Princesse sans chichis », Maroc Hebdo, (consulté le ).
- (en) « Her Royal Highness Princess Lalla Amina » [archive du ], The Morocco Royal Tour (consulté le ).
- « Yessin Rahmouni aux Jeux Olympiques avec le cheval de Lalla Amina », sur Bladi.net (consulté le ).
- (en) « Princess Lalla Amina Offers Dinner in Honor of Participants in Special Olympics Global Congress » [archive du ], News Central, (consulté le ).
- (en) « Morocco: HRH Princess Lalla Amina Dies », allAfrica.com, .
- (en-US) « Death of respected Moroccan equestrian pioneer - News », sur Horsetalk.co.nz, (consulté le )
Bibliographie
- [Gouraud 2012] Jean-Louis Gouraud, « Maroc : Lalla Amina au paradis des chevaux », Jeune Afrique, (lire en ligne)
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