Landser

Landser est une commune française de l'aire urbaine de Mulhouse située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Landser (homonymie).

Landser

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Mulhouse
Intercommunalité Saint-Louis Agglomération
Maire
Mandat
Daniel Adrian
2020-2026
Code postal 68440
Code commune 68174
Démographie
Population
municipale
1 885 hab. (2019 )
Densité 270 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 41′ 09″ nord, 7° 23′ 30″ est
Altitude Min. 254 m
Max. 348 m
Superficie 6,98 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Landser
(ville-centre)
Aire d'attraction Bale - Saint-Louis (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Brunstatt
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Landser
Géolocalisation sur la carte : France
Landser
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Landser
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Landser

    Elle fait partie de la région historique et culturelle d'Alsace, et du pays historique du Sundgau.

    Géographie

    Landser fait partie de l'arrondissement de Mulhouse et est situé entre la forêt de la Harth et les cantons de Habsheim, de Steinbrunn-le-Bas, de Mulhouse, d'Altkirch et de Huningue. À l'est, il touche l'embranchement de Huningue au canal du Rhône au Rhin.

    Cours d'eau

    Landser est traversée par un ruisseau, le Muhlbach. C'est ce ruisseau qui inspirera le fameux poème Nage en eaux marécage.

    Urbanisme

    Typologie

    Landser est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Landser, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[4] et 4 275 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (70,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,6 %), zones urbanisées (22,7 %), forêts (8,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Toponymie

    • Castrum Landisera en 1246 ;
    • Hus Landsere en 1279.

    Origine du village

    C'est dans une charte de l'année 1246 qu'apparaît pour la première fois le nom de Landser, sous la forme castro dicto Landisera. Le fief appartenait aux seigneurs de Butenheim, qu'on soupçonne de n'avoir été que des chevaliers pillards qui rançonnaient les voyageurs. Le village est construit peu après 1269, et presque aussitôt détruit. Burkard de Frick mentionne l'existence du village et écrit qu'en 1303 le château et le village de Landser furent achetés par les princes de la maison d'Autriche. Cette acquisition fut faite soit par Rodolphe Ier du Saint-Empire, soit par son fils Albert Ier de Habsbourg, avec le consentement de l'église de Bâle, à qui les seigneurs de Butenheim avaient donné le château en fief. Un ancien cadastre de Landser de 1394 faisait connaître la ruine de ce village et sa conversion en une ville. Elle resta cependant[pas clair] la résidence de l'Obervogt et le chef-lieu de la seigneurie. Sous l'impulsion des Habsbourg, Landser se métamorphose pour devenir une véritable ville, qu'on entoure de remparts dès le début du XIVe siècle.

    Le bourg de Landser

    Au XVe siècle, Landser est ruiné et retourne au rang de simple bourg, tout en restant le siège d'une seigneurie les plus importantes de la Haute-Alsace. L'étendue de Landser, le privilège qu'elle obtint pour tenir des marchés, lui ont mérité le nom de bourg et de marktflecken. En 1664, il y fut fondé un couvent des capucins. Près du bourg existait autrefois deux autres villages : Mersheim et Eisweiler qui ont été pillés puis incendiés au XIVe siècle, de sorte qu'il ne reste plus aucun vestige. Entre Landser et Steinbrunn-le-Bas se trouve un fossé qui sépare les deux banlieues prénommé Kuttelsgraben qui veut dire fossé ou ruisseau des tripes.

    Un bourg incendié

    En 1635, les troupes françaises du duc de Rohan, aux côtés des Suédois contre l'Empire, sèment la terreur et incendient Landser et tous les villages aux alentours. Landser est la localité la plus touchée et est quasiment anéantie. La reconstruction du village ne se fera qu'un siècle après. Des notables s'y installeront.

    La Révolution

    Pendant la Révolution, Landser est érigé en chef-lieu du canton, mais étant écarté de toute voie de communication, son importance va en déclinant. En 1948, c'est Sierentz qui prendra la relève.

    Le château de Landser

    D'après les chroniques de l'époque Landser possédait un château. La première mention en a été faite par Boucard de Frick, lorsqu'il prétend, que sous la date de 1303, le château et la ville de Landser furent achetés par les princes de la maison d'Autriche. Cette acquisition fut faite soit par Rodolphe Ier ou son fils Albert Ier de Habsbourg avec l'approbation de l'église de Bâle à qui les Buttenheim avait donné le château en fief. Un ancien cadastre de Landser de 1394, indiquait l'emplacement de la ruine et sa conversion en un village. Elle resta cependant la résidence de l'Obervogt et le chef-lieu de la seigneurie. L'étendue de Landser, lui donna le privilège de tenir des marchés, ce qui lui conféra le nom de bourg et de marktflecken.

    Château des Flaxlanden

    La maison située rue Eugène Kalt est dite Château des Flaxlanden. Cette propriété était l'une des nombreuses résidence de la famille Flaxlanden. Actuellement propriété de la famille Potelleret-Hourcade elle fait l'objet d'une intense restauration telle que l'escalier en pierre couvrant les quatre niveaux (l'un des rares escaliers dont les marches montent jusqu'au grenier), le plafond du XVIIe siècle nouvellement restauré . La maison comporte la date de 1626 qui correspond à une partie de l'ensemble de la construction. Le bâtiment définitif sera terminé lorsque le calme de la guerre de trente ans se sera imposé. Une partie des matériaux provient certainement de l'ancien château de Landser détruit.

    Faits particuliers

    Les chroniques rapportent qu'en mars 1496 naquit à Landser un animal monstrueux, un cochon avec une tête mais deux corps séparés et huit pattes. Deux éminents artistes de l'époque, frappés par cet événement comme tous leurs contemporains, en ont fait leur source d'inspiration : il s'agit de Sébastien Brant (qui rédigea un poème diffusé sous forme de « feuille volante » surmontée d'une gravure représentant le cochon avec le château de Landser en arrière-plan) et d’Albert Dürer (qui a réalisé une petite gravure sur cuivre représentant le cochon monstrueux de Landser).

    Héraldique

    Les armes de Landser se blasonnent ainsi :
    « D'argent au palmier de sinople tigé au naturel et fruité d'or. »[11]


    Politique et administration

    Liste des maires successifs[12]
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1950 Prosper Kuentz   Entrepreneur agricole
    1950 1977 Lucien Schnebelen   Exploitant agricole
    1977 2008 Jean-Louis Lorrain UDF puis UMP Médecin, Conseiller général du canton de Sierentz (1979-2011)
    Sénateur (1995-2004, 2010-2013)
    2008 En cours
    (au 31 mai 2020)
    Daniel Adrian [13]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    DVD Économe, Conseiller général du canton de Sierentz (2011-2015)
    Conseiller départemental du canton de Brunstatt depuis 2015
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[15].

    En 2019, la commune comptait 1 650 habitants[Note 3], en augmentation de 6,45 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    573631674528611635582579586
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    524542554561473437399385377
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    339345317314318301351409453
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    3393301 7502 1141 9411 6871 5921 5611 576
    2019 - - - - - - - -
    1 650--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Église de l'Assomption

    Cette église, construite primitivement dès 1269, a depuis été détruite. Il ne subsiste plus aujourd'hui que la tour, dont les fondations datent du XVe siècle. L'intérieur de l'église est de style néo-classique, se distinguant par les deux chapelles latérales surmontées d'une tribune.

    Châsse de Saint Justin

    Chateau des Flaxlanden


    Couvent de capucins (monastère Saint-Alphonse)

    Un premier couvent a été construit à cet emplacement à l'initiative d'Ulric et J. Christophe Hug au milieu de XVIIe siècle et occupé par une communauté de capucins à partir de 1659. Pendant plus d'un siècle, ces religieux développèrent leur activité spirituelle (offices, prédication, confessions...) au couvent, dans les paroisses environnantes et dans une grande partie du Sundgau.

    Mais la Révolution française entraîna la suppression et la dispersion de la communauté des pères capucins. Les bâtiments, devenus biens nationaux, furent vendus. La propriété changea plusieurs fois de mains. Une grande partie des bâtiments fut détruite. L'ensemble resta à l'abandon pendant de nombreuses années.

    En 1842, à l'initiative d'Henri Wagner, un habitant de Landser, la propriété fut acquise par les rédemptoristes qui y installèrent une communauté. Les bâtiments furent remis en état ; on construisit une nouvelle aile et une nouvelle chapelle.
    Sous administration allemande, le couvent fut fermé en 1873 en raison du Kulturkampf mis en œuvre par le chancelier Otto von Bismarck. Il resta vide jusqu'en 1921. Les rédemptoristes y installèrent alors provisoirement leur noviciat.
    En 1929, le couvent fut offert aux sœurs rédemptoristines ; de nouvelles transformations furent entreprises et la communauté des sœurs s'y établit en 1931. Depuis cette date (sauf de 1939 à 1945), les sœurs rédemptoristines sont présentes à Landser et y mènent une vie entièrement consacrée à Dieu.

    Fontaine du XVIIe siècle

    C'est une fontaine à colonne (« Stockbrunna ») de 1661. Cette date ainsi que le blason de la famille Hug, commanditaire de cette réalisation, sont sculptés sur la base de la colonne. Celle-ci est surmontée d'un lion qui tient entre ses pattes les armoiries de Landser (à l'origine, il s'agissait d'un chêne ; à l'occasion d'une restauration au XIXe siècle, il s'est transformé en palmier !).

    Établissement Don-Bosco

    En 1929, les pères salésiens (congrégation fondée au XIXe siècle à Turin par don Bosco) créèrent à Landser, grâce à une donation de Mme Laillier-Ruell (descendante de la famille Wendling), une école d'agriculture. Transformée en collège d'enseignement secondaire, il accueillait dans son internat des jeunes de toute l'Alsace. Aujourd'hui, le collège et le lycée Don-Bosco accueillent 1050 élèves externes et demi-pensionnaires (2019-2020). Les classes vont du CM2 à la terminale.

    Personnalités liées à la commune

    • Franz Adam Karrer (Landser 1666 - Rochelle 1740), connu sous le nom François Adam Karrer, Chevalier de l'ordre Militaire de Saint-Louis. Colonel au régiment suisse KARRER au service du roi de France.
    • Louis Valentin Goëzman de Thurn (Landser 1729 - Paris 1794), connu sous le nom de juge Goëzma.
    • Eugène Kalt (Landser 1861 - Paris 1941), ophtalmologiste - créateur de lentilles de contact.
    • François Joseph Antoine Hell (Hirsingue 1731 - Paris 1794), avocat au conseil souverain d'Alsace.
    • Jean-Louis Lorrain (Metz 1948 - Rixheim 2013), homme politique français, sénateur du Haut-Rhin et ancien maire de Landser.
    • Delphine Wespiser (Mulhouse 1992 - ), Miss France 2012, ayant obtenu son bac ES au lycée Don Bosco de Landser.
    • Axel Zingle, coureur cycliste professionnel

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Landser », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bâle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Archives Départementales du Haut-Rhin
    12. Source : Revue municipale de LANDSER - n°55 - Décembre 2008
    13. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
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