Langensoultzbach
Langensoultzbach (alsacien : Làngesulzbàch, allemand : Langensulzbach) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Langensoultzbach
Langensulzbach | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes Sauer-Pechelbronn |
Maire Mandat |
Évelyne Ledig 2020-2026 |
Code postal | 67360 |
Code commune | 67259 |
Démographie | |
Gentilé | Langensoulzbagois, Langensoultzbagoises [1] |
Population municipale |
920 hab. (2019 ) |
Densité | 70 hab./km2 |
Population agglomération |
12 487 hab. (1900) |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 58′ 05″ nord, 7° 44′ 08″ est |
Altitude | Min. 177 m Max. 411 m |
Superficie | 13,09 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Haguenau (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Reichshoffen |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.
Géographie
Le village se situe dans les Vosges du Nord, dans le parc naturel régional des Vosges du Nord, à moins de 10 km au sud de la frontière allemande. Il compte 920 habitants (source : recensement Insee 2011).
Il s'agit d'un village-rue, la rue Principale longeant la berge ouest du ruisseau. Le centre ancien de Langensoultzbach se localise à la hauteur de l'église, au croisement de la rivière et de la route qui relie le village à Reichshoffen au sud et à Lembach au nord.
L'entrée principale du village conduit à Wœrth (chef-lieu de canton), à l'est.
Urbanisme
Typologie
Langensoultzbach est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Haguenau, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (67,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65,9 %), terres arables (12,9 %), cultures permanentes (9 %), prairies (5,7 %), zones urbanisées (3,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,8 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Époque romaine
Le site de Langensoultzbach était déjà habité à l'époque gallo-romaine. En témoignent des stèles représentant des dieux romains (Mercure, Maia, Tribans, Vogesus, Hercule, Junon et Minerve), découvertes aux XVIIIe et XIXe siècles. Le site présentait en effet de bonnes conditions d'implantation : cours d'eau, sources, grès, calcaire, terres agricoles…
Un temple gallo-romain, « fanum », aurait existé à cette époque, à l'emplacement actuel de l'église. Mais il pourrait s'agir également d'un domaine agricole ou d'un village…
Moyen Âge
Au Moyen Âge : une appartenance territoriale complexe. L'Évêché est propriétaire du village en 1255. Puis, ce sont les seigneurs d'Ettendorf qui le donnent passagèrement en gage aux seigneurs de Lichtenberg et en 1403 en bail aux seigneurs Ostertag de Windstein. Les seigneurs de Ochsenstein et le Couvent de Biblisheim possédaient aussi des terres à Langensoultzbach. D'ailleurs, la forêt porte encore aujourd'hui le nom de "Nonnenhardt" (forêt des Nonnes). Le village était séparé en deux parties, l'Oberdorf et le Unterdorf, délimitées par une ruelle qui passait entre la poste et l'ancienne boucherie Stoeckel jusqu'à la rivière. Le Unterdorf fut donné en gage en 1415 par les seigneurs de Windstein aux seigneurs Puller de Hohenburg, mais appartenait de nouveau entièrement aux Windstein en 1444. Le Oberdorf appartenait en 1441 aux seigneurs de Uttenheim, en 1464 aux seigneurs Bach von Neustadt et les seigneurs Fülle de Geispolsheim. Peu après, les deux parties du village sont devenues la propriété des seigneurs de Lichtenberg. À la mort du dernier seigneur de Hanau-Lichtenberg, en 1480, la famille Eckbrecht de Dürckheim, qui avait reçu le Unterdorf en bail, en devient propriétaire jusqu'à la Révolution. Le Oberdorf fut donné la même année aux seigneurs de Kurzplalz qui le cédèrent peu après aux seigneurs de Pfalz-Zweibrücken. Ces derniers louèrent le village aux seigneurs de Dürckheim en 1535 qui devinrent ainsi les propriétaires de tout le village de 1602 à la Révolution. Les villageois se convertissent au protestantisme en 1554, quand Cuno Eckbrecht de Dürkheim rejoint la confession luthérienne. Le château des Dürckheim était situé sur le pré entourant la maison actuelle de la famille Freddy FORRLER. Autour du château, se trouvait un beau parc avec des allées. Sur l'autre berge du Soultzbach, une allée conduisait au Schlossberg, à un beau pavillon d'été octogonal, d'après un plan de 1776. C'est là aussi que se situaient les vignes. Les dépendances du château se trouvaient à l'emplacement actuel des maisons Henri Grall père (écuries), Jean Klein (buanderie) et Oscar Eberlin (cellier). Le château fut détruit à la Révolution. Les Dürckheim fuirent et les révolutionnaires saccagèrent leur demeure qui tomba ensuite en ruines et dont les pierres servirent à édifier des maisons.
Guerre de 1870
En 1870, l'Alsace est attaquée par l'armée du Prince Royal de Prusse. Napoléon III forme alors une armée d'Alsace confiée à Mac Mahon. Le , Mac Mahon se fait attaquer par 140 000 Prussiens, alors qu'il n'a pas terminé de rassembler ses 35 000 hommes. 5 000 Français moururent, 10 000 furent faits prisonniers ou portés disparus. Mac Mahon fut mis en déroute et se replia en Lorraine, ouvrant le passage du col de Saverne à l'ennemi, alors que la division des cuirassiers du général Bonnemain chargea héroïquement les Prussiens à Morsbronn; elle se fit décimer pour éviter à l'armée un plus grand désastre. Le , le régiment bavarois commandé par le général von Hartmann prend son départ à Langensoultzbach. Le village est épargné par les combats qui se déroulèrent à la lisière de la forêt vers Frœschwiller, à hauteur de la scierie. Les sépultures témoignent de l'âpreté des combats... Les soldats sont enterrés à l'endroit même où ils furent tués. 90 soldats allemands et français reposent dans une fosse commune, au lieu-dit Obereplatsch, et 85 au lieu-dit Stockplatz. Quatre sépultures, sur le territoire communal, rappellent l'âpreté des combats : tombes de l'Oberleutnant Franz, du leutnant Engel et du Freiwilliger Doelzer au lieu-dit Seematt ; le soldat Karl Betz repose au lieu-dit Schlossberg.
La Première Guerre mondiale
La ligne Maginot : Des casemates et des blockhaus, et surtout une caserne à l'entrée de Langensoultzbach, sont construits à partir de 1932, lors de l'édification de la ligne Maginot. Les nombreux ouvriers du chantier, locaux mais aussi venus du reste du pays, sont logés chez les paysans ou dans des baraquements construits à la hâte. La caserne sert alors à la logistique du régiment d'infanterie de forteresse. La cité des cadres héberge les militaires gradés. C'est ainsi que des milliers de militaires ont fait la connaissance de "Langen" (abréviation du nom de notre village). Une aubaine pour les commerçants et les artisans : 550 habitants de plus avec les militaires et leurs familles. En 1936, le village compte 1274 habitants. Dès , les Allemands occupent la caserne, emploient les villageois au titre du travail obligatoire, ainsi que des prisonniers polonais. L'arrivée de familles venant de régions allemandes bombardées oblige les villageois à contribuer à l'hébergement. Après la guerre, l'armée française utilise à nouveau les maisons de la caserne pour y loger des familles de militaires combattant en Algérie et en Indochine. Les bâtiments ne sont plus habités dès 1960. En 1983, la municipalité acquiert le casernement ; une société immobilière le rachète en 1986 et devient "la Résidence des Cerfs". Le grand bâtiment central n'a, quant à lui, pas encore trouvé de nouvelle affectation.
La Seconde Guerre mondiale
L'évacuation de la population : le , l'ordre d'évacuer Langensoultzbach est donné. Les familles se regroupent, attellent chevaux ou vaches, entassent les vivres et les personnes sur les chariots et partent sur la route de Nehwiller. Après la première nuit passée à Gumbrechtshoffen ou Reichshoffen, ceux qui possèdent des attelages avec chevaux partent à Marey dans les Vosges. D'autres montent dans les wagons qui les mènent en Haute-Vienne à Nantiat. Enfin, les autres rejoignent leur famille située en dehors de la zone d'évacuation. En Haute-Vienne, les deux populations fraternisent rapidement malgré le patois limousin, le dialecte alsacien, le dépaysement… Deux garçons trouvent leur épouse dans la ferme dans laquelle ils travaillent et ne retournent pas en Alsace. À la suite de la signature du traité de l'Armistice, le , les autorités allemandes invitent les Alsaciens à rentrer dans leur village d'origine. Leur retour à Langensoultzbach se fait progressivement, et le travail d'annexion commence… Les enfants sont rassemblés dans la Jeunesse hitlérienne, le service national obligatoire est institué, les jeunes de 17 à 25 ans sont envoyés en Allemagne pour soutenir l'économie dans les usines, les fermes, les écoles, les commerces. Par crainte des désertions, les Alsaciens sont envoyés sur le front russe, les incorporés de force n'ont que 16, 17 ans. La contre-offensive allemande en , entraîne un nouvel exode par crainte de représailles des autorités nazies. De nombreux habitants trouvent refuge pour deux mois à Dossenheim-sur-Zinsel. Langensoultzbach est définitivement libérée par les troupes américaines le . Les Allemands entaillent et minent les tilleuls plantés devant la place de l'église, mais les habitants alertent les Américains qui les font sauter sans dégâts.
Héraldique
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Les armes de Langensoultzbach se blasonnent ainsi : Différences entre dessin et blasonnement : Les arcs sont dessinés affrontés et dits adossés.
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Politique et administration
La municipalité est composée de 3 adjoints au maire et de 11 conseillers municipaux.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].
En 2019, la commune comptait 920 habitants[Note 3], en diminution de 0,22 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Monuments et lieux
- Église protestante de Langensoultzbach.
- L'ancienne synagogue dont seuls quelques vestiges subsistent[16].
Église protestante. Orgue Stiehr-Mockers de 1847. Mairie de 1825.
Associations
Personnalités liées à la commune
- Cuno Eckbrecht de Dürckheim se convertit à la religion protestante en 1552 et l’introduisit dans toute l’étendue de ses domaines. Il appela comme prédicateur pour les paroisses de Frœschwiller et Langensoultzbach le pasteur Théodore Weidemann.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Haguenau », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Histoire des 16 synagogues dans le canton de Reichshoffen 4) La synagogue de Langensoultzbach]
Voir aussi
Liens externes
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