Lannéanou

Lannéanou [laneanu] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Lannéanou

L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste et son clocher-mur datant de 1751.
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Morlaix Communauté
Maire
Mandat
Hervé Saint-Jalm
2020-2026
Code postal 29640
Code commune 29114
Démographie
Gentilé Lannécois
Population
municipale
351 hab. (2019 en diminution de 5,9 % par rapport à 2013)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 29′ 20″ nord, 3° 40′ 19″ ouest
Altitude Min. 119 m
Max. 285 m
Superficie 16,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Morlaix
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Plouigneau
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Lannéanou
Géolocalisation sur la carte : France
Lannéanou
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Lannéanou
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Lannéanou
Liens
Site web www.lanneanou.fr

    Géographie

    Lannéanou se trouve à l'extrémité est-nord-est des monts d'Arrée et des Rochers du Cragou. La commune est de superficie modeste (16 km²), son finage s'étirant dans le sens sud-nord du marais de Ménez Vergam, vers 180 mètres d'altitude, au sud, s'élevant rapidement jusqu'aux hauteurs principales proches du bourg (280 mètres) ou plus à l'est (245 mètres près de Kerforniou), les quatre-cinquièmes nord du territoire communal formant un plan incliné à très faible pente dont l'altitude décroît assez régulièrement vers le nord jusque vers 150 mètres.

    Le bourg de Lannéanou est très excentré au sud-sud-ouest de son finage communal ; la butte du Télégraphe, proche du bourg, qui culmine à 300 mètres et porte ce nom car ce fut un des relais du télégraphe Chappe reliant Paris à Brest, est sur le territoire de la commune de Plougonven.

    Communes limitrophes de Lannéanou
    Plouigneau Botsorhel
    Plougonven Guerlesquin
    Scrignac

    Une gare du Réseau breton, à voie métrique, sur la ligne Morlaix-Carhaix, était dénommée "Cloître-Lannéanou" : située à 6 km à l'ouest de Lannéanou, dans la vallée du Jarlot, à la limite des territoires communaux de Plougonven et du Cloître-Saint-Thégonnec, près du hameau de Kermeur, elle n'eût qu'un intérêt limité pour les habitants de Lannéanou pendant ses quelques décennies d'existence entre 1891 et 1967.

    Victor-Eugène Ardouin-Dumazet fait en 1910 cette description sévère des environs de la gare du Cloître-Lannéannou :

    « En pleine lande, au fond d'une large cuvette, la gare du Cloître-Lannéannou est isolée, fort loin des deux villages dont elle porte les noms. Site sinistre par les temps gris ; la lande s'étend à l'infini, revêt les pentes, entoure des hameaux misérables. Vers le sud une ride porte Bouillard, Kergreis, Kermeur, Kerléoret, qui sont parmi les plus tristes séjours de l'Armorique. Ils contemplent, vers l'intérieur du pays, un paysage étrange et morne : des marais où l'on récolte de la tourbe, des pentes couvertes de landes s'élevant jusqu'à une arête rocheuse. (...) Les rochers du Cragou constituent la partie la plus curieuse des Monts d'Arrée (...) Vus du fond de la vallée du Squiriou, vus surtout des abords des beaux bois de Lestrezec, ils sont merveilleux de forme et de teinte, se détachant violacés et tourmentés sur le fond délicat du ciel d'un bleu gris, infiniment doux.[1] »

    Relief

    La superficie de la commune est de 1 617 hectares ; son altitude varie de 119 à 285 mètres[2].

    Cadre géologique

    Carte géologique détaillée des monts d'Arrée. Lannéanou est un bourg situé sur un sommet face au versant nord des monts d'Arrée (source ).

    La commune est localisée dans la partie occidentale du Massif armoricain, à la limite septentrionale du domaine centre armoricain. Ce domaine est composé essentiellement de terrains appartenant à un bassin sédimentaire qui s'allonge sensiblement en direction W-E, depuis la baie de Douarnenez jusqu'au bassin de Laval. Ce bassin est principalement constitué de schistes briovériens (sédiments détritiques essentiellement silto-gréseux issus de l'érosion du segment occidental de la chaîne cadomienne, accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur et métamorphisés), formant un socle pénéplané[Note 1] sur lequel repose en discordance des formations paléozoïques sédimentaires (formations siluro-dévoniennes constituées de schistes, phyllades et quartzites). Ces formations ont été déposées dans le bassin marqué par une forte subsidence, puis métamorphisées et déformées lors de l'orogenèse varisque (plis d'orientation préférentielle N 110° et plusieurs familles de failles d'orientations différentes)[3].

    La fin de l'histoire varisque se caractérise par le fonctionnement d'un grand accident crustal, le cisaillement nord-armoricain (CNA) qui guide la mise en place de granites. La partie septentrionale du territoire communal se situe sur une formation de type granite monzonitique à biotite à grain grossier, qui fait la jonction entre le massif granitique de Commana-Plounéour (appelé aussi granite des monts d'Arrée) et celui de Plouaret[4]. Le CSA décale d'une vingtaine de kilomètres le massif de Commana de celui de Plouaret[5]. Ces massifs font partie d'un ensemble plus vaste, le batholite médio-armoricain[Note 2]. Le sous-sol de la commune est ainsi formé de roches d'ère primaire, sauf dans les fonds de vallée recouverts d'alluvions. Des bancs de schistes et de quartzites, affectés d'un pendage important (60°) alternent dans la partie méridionale du territoire communal qui correspond aux monts d'Arrée. Ces roches sont les témoins d'une pénéplanation très ancienne à l'ère primaire suivie d'un resoulèvement à l'ère secondaire, contre-coup des plissements pyrénéen et alpin[6].

    Hydrographie

    Lannéanou est un véritable château d'eau naturel, plusieurs cours d'eau y prennent leur source et c'est aussi une ligne de partage des eaux entre plusieurs bassins versants : le Roudouhir, juste au sud du bourg, coule vers le sud, sert de limite communale avec Plougonven, et qui est un affluent du Squiriou, lui-même tributaire de l'Aulne qui se jette dans la rade de Brest ; le Douron, dont la source se trouve près du point de rencontre des limites communales de Lannéanou, Scrignac et Botsorhel, coule vers le nord, se jetant dans la Manche ; son cours sert de limite communale avec Botsorhel. La rivière de Plouigneau, dénommée plus en aval Tromorgant, prend sa source à proximité immédiate du bourg de Lannéanou, coule vers le nord-nord-ouest et est un affluent de rive droite du Jarlot qui, avec le Queffleut, constitue plus en aval encore la rivière de Morlaix ; son cours sert de limite communale avec Plougonven. Ces vallées, presque dès leurs sources, coulent dans des vallons encaissés d'une cinquantaine de mètres par rapport aux plateaux avoisinants.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[8].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[7]

    • Moyenne annuelle de température : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,2 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,7 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 4] : 11,3 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 5] : 1 206 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 16,2 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,9 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pleyber-Christ Sa », sur la commune de Pleyber-Christ, mise en service en 1994[13] et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[14],[Note 6], où la température moyenne annuelle est de 11,5 °C et la hauteur de précipitations de 1 126,8 mm pour la période 1981-2010[15]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 35 km[16], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[17], à 11,2 °C pour 1981-2010[18], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[19].

    Urbanisme

    Typologie

    Lannéanou est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[20],[21],[22].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morlaix, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (47,2 %), terres arables (23,3 %), forêts (13,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,3 %), prairies (5,4 %), zones urbanisées (1,9 %)[25].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Treff de Lanleanou en 1559, Lanneanou en 1590[27].

    Lannéanou vient de l’ancien breton « lann » (ermitage) et de « leanou » (nonnes)[28].

    Histoire

    Origines

    Lannéanou était, sous l'Ancien Régime, une trève de Plouigneau.

    Curia Monialum la cour des moniales »), l'endroit où s'arrêta Rivod, l'assassin de saint Mélar, d'après la « Vie de saint Mélar », récit hagiographique, et où une source jaillit à l'endroit où Rivod, fatigué, planta son bâton, est probablement la source du ruisseau de Tromorgant, dénommé dans un texte de 1485 Dour Melar eau de saint Mélar »)[réf. nécessaire].

    Antiquité et Haut Moyen Âge

    Des monnaies gauloises ont été trouvées en 1832 et 1836 dans les tourbières de Grantugen (Grand Huguen désormais), à l'extrême-sud du territoire communal.

    Lannéanou se trouvait au carrefour de deux voies romaines, celle allant de Carhaix à Lanmeur et celle allant de Morlaix à Quintin.

    Le tracé d'un chemin ancien, remontant au moins à l'Armorique primitive, menant de Carhaix à Lanmeur en passant par Lannéanou et Plouigneau ; son tracé entre ces deux dernières localités correspond à la route communale actuelle[29]. La tradition rapporte qu'un jour, saint Mélar, qui cheminait sur cette route près de la ferme de Guerlavrec entre Botsorhel et Plouigneau, non loin de la chapelle Saint-Éloy, aperçut deux cavaliers ennemis qui le poursuivaient. Le saint se recommanda aux soins de la Providence et se coucha par terre, au bord du chemin : miracle, la terre s'enfonça sous lui, formant une fosse proportionnelle à sa taille, les herbes et les fleurs se rejoignirent par-dessus de sorte que les assassins passèrent sans le voir. Cet endroit est appelé Guélé Sant-Mélar ("Le lit de saint Mélar") est situé dans l'enceinte de la chapelle[30].

    Moyen Âge

    La trève de Lannéanou se situait en Trégor puisqu'elle dépendait de l'évêché de Tréguier et faisait partie de la seigneurie du Ponthou dont le fief, la juridiction et la châtellenie, avec droit de haute, moyenne et basse justice s'étendait également sur Plougonven, Plouigneau, Botsorhel, Plouezoc'h, Plougasnou, Lanmeur et Plouégat-Guérand[31].

    Les Le Rouge de Guerdavid se succèdent de père en fils comme seigneurs puis comtes de Guerdavid, depuis Hervé Le Rouge (avant 1350-avant 1414). Le manoir de Guerdavid étant alors situé dans la paroisse de Plouigneau (Lannéanou maintenant). Plusieurs Guerdavid sont inhumés dans l'église de Lannéanou et quatre de ses membres se sont succédé de père en fils entre 1826 et 1944, comme maires de la commune voisine de Botsorhel.

    Les Hospitaliers

    Au XIIe siècle, les seigneurs du Ponthou concèdent les « landes du Ponthou » aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

    Du XVIe au XVIIIe siècles

    Une route royale allant de Carhaix à Morlaix passait par Lannéanou et Plougonven. Anatole Le Braz y fait allusion  Le lendemain, un char-à-bancs attelé d'un bidet gris-fer, roulait à travers le pays montueux de l'Arrée, sur la route royale qui menait en ces temps-là de (...) Morlaix à Carhaix, en passant par Lannéanou. Chaque fois qu'un pâtre, qu'un bouvier, qu'un laboureur croisait la voiture, l'homme soulevait son chapeau (...) »[32].

    Le , dans le contexte des guerres de la Ligue, des paroissiens de Lannéanou (Jean le Rémeur, François le Bensat, Ollivier Keragoff, Yvon le Bensat) prêtent serment de fidélité « tant pour eux que comme procureurs de ceux de la dite trève » à la "Sainte Union de Morlaix" constituée afin de défendre la ville et sa région des pillages[33].

    Révolution française

    Guillaume Le Lay[34] (1743 – 1818), exploitant d’un domaine congéable à Kerudoret, fut élu en député aux États généraux comme représentant de la sénéchaussée de Morlaix. Il siégea ensuite à l’Assemblée nationale constituante sous le nom de Guillaume Le Lay de Grantugen comme député du Finistère. Son action se focalisera sur la question du domaine congéable en Bretagne. Il présenta à l’assemblée dès des propositions en vue de son abolition et se fit le porte-parole de l’opinion publique des campagnes bretonnes dans ce sens. Il n’obtint finalement pas gain de cause. Après son mandat de député, il fut maire de Lannéanou en 1792 puis administrateur du district de Morlaix pendant la première moitié de 1793. Il reprit ensuite ses activités de cultivateur à Lannéanou avant d’occuper le poste de percepteur des contributions à Guerlesquin de 1805 à 1814[35].

    Le XIXe siècle

    La croix du jubilé de 1827.

    Un jubilé s'est tenu à Lannéanou en 1827 comme en témoigne la "Croix du Jubilé" située dans le bourg.

    L'ouverture de la station de haras de Langonnet entraîne dans l'arrondissement de Morlaix la fermeture en 1838 des stations de Lannéanou, Plouénan et Lanmeur[36].

    Entre le et le , une épidémie de choléra fait 6 morts à Lannéanou[37].

    Un temple protestant a existé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle à Lannéanou, sous l'influence du pasteur Allfred Jenkins, baptiste, installé à Morlaix et qui développa dans plusieurs localités avoisinantes comme Primel, Roscoff, un culte protestant en langue bretonne[38].

    Le XXe siècle

    Une foire était organisée pendant l'entre-deux-guerres à Lannéanou le dernier lundi d'août[39].

    Le monument aux morts de Lannéanou[40] porte les noms de 59 personnes mortes pour la France pendant les guerres mondiales, 46 pendant la Première Guerre mondiale et 13 pendant la Seconde Guerre mondiale[41].

    Parmi les décédés de la Seconde Guerre mondiale, François Marie Larhantec, né le à Lannéanou, quartier-maître, fit partie des 119 victimes (13 rescapés) de l'aviso Vauquois coulé par l'explosion d'une mine[42] devant Le Conquet le [43].

    Le XXIe siècle

    La première décennie du XXIe siècle a été marquée par la fermeture de l'école et en 2009 par celle du restaurant-bar-épicerie, le dernier commerce de la commune[44] Un nouvel établissement restaurant-bar-épicerie a depuis été installé () dans les locaux de l'ancienne école rénovés et aménagés en conséquence[45].

    Démographie

    Évolution démographique

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    6727367807949291 0221 0291 0201 061
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0011 0391 0211 0481 0071 008994895887
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    885885839838783767743693579
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    548499427356357341363362361
    2014 2019 - - - - - - -
    379351-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[46] puis Insee à partir de 2006[47].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Commentaire : Après une augmentation de 389 habitants entre 1793 et 1851 (+ 57,9 % en 58 ans), la population de la commune atteint son apogée en 1851. Depuis cette date, le déclin démographique est constant et important, le nombre des habitants baissant de 700 entre 1851 et 2008 (- 66 % en 157 ans, la commune se retrouvant en 2008 presque deux fois moins peuplée qu'elle ne l'était lors du premier recensement de 1793. Éloigné de villes importantes (la relative proximité de Morlaix n'a pas joué), faisant déjà partie de la Bretagne intérieure moins par l'éloignement du littoral que par son relief déjà accidenté, Lannéanou a connu au fil des décennies un important exode rural. Une légère reprise démographique est toutefois perceptible entre 1999, année du minimum démographique avec seulement 341 habitants et 2006, avec un gain de 22 habitants en 7 ans.

    La variation naturelle reste constamment négative (- 0,5 % l'an entre 1999 et 2006) en raison du vieillissement démographique (en 2007, les 65 ans et plus constituent 20,7 % de la population et sont presque aussi nombreux que les 0 à 19 ans qui constituent 21,7 % de la population totale). En 1999 par exemple, la commune a enregistré 3 naissances pour 12 décès ; en 2007, elle n'a enregistré aucune naissance. Le solde migratoire, après avoir été négatif pendant plus d'un siècle (- 1,7 % l'an entre 1968 et 1975, - 1,2 % l'an entre 1975 et 1982) a toutefois été positif entre 1999 et 2007 (+ 1,2 % l'an)[48]. Quatorze maisons supplémentaires ont quand même été construites dans la commune entre 1999 et 2007[49].

    Évolution du rang démographique

    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[50] 1975[50] 1982[50] 1990[50] 1999[50] 2006[51] 2009[52] 2013[53]
    Rang de la commune dans le département 231 247 262 263 264 263 264 263
    Nombre de communes du département 286 283 283 283 283 283 283 283

    En 2016, Lannéanou était la 259e commune du département en population avec ses 389 habitants (territoire en vigueur au ), à égalité avec Port-Launay, derrière Loc-Eguiner (258e avec 400 habitants) et devant Trézilidé (261e avec 378 habitants).

    Politique et administration

    La mairie de Lannéanou.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1963 1966 Alphonse Razer    
    1966 1995 Robert Milbéau SFIO→PSUPS  
    1995 2008 Jean Le Roux PS  
    2008 mai 2020 Michèle Beuzit PS Retraitée de la fonction publique
    mai 2020 septembre 2021 Sandrine Gueguen[54]    
    octobre 2021 En cours Hervé Saint-Jalm    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Monuments et sites

    • L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, reconstruite après son écroulement en 1833, abrite des statues de saint Jean-Baptiste, saint Yves, saint Mélar, de la Vierge-Mère et un Ecce homo ; une statue de saint Méen, coiffé d'une mitre et tenant en laisse un chien muselé, se trouve sur sa façade extérieure. Le clocher-mur, datant de 1751, est le seul élément de l'église précédente qui ait été conservé.
    • La chapelle Saint-Sébastien et Saint-Fabien (1560) dépend du château de Kerlosser et est de style Renaissance ; elle est propriété privée de la famille La Tour. Son pignon ouest est surmontée d'un clocheton original, en forme de lanterneau[55].
    • La chapelle Saint-Claude, à Kéruscar, date du XIXe siècle.
    • La « Croix de mission » du cimetière date du XIXe siècle, mais a été remaniée lors de la mission de 1930[56].
    • Trois croix se trouvent respectivement à Guerguiniou, Croix-Morvan (Croaz Morvan) et Croix Blanche[57].
    Le blason de la famille Le Rouge de Guerdavid.
    • Plusieurs châteaux ou manoirs :
      • le manoir (aujourd'hui disparu) du Guerdavid, possédait autrefois une chapelle privée. Subsiste aujourd'hui, la ferme et un colombier du XVe siècle. Les terres de Guerdavid sont propriété de la famille Le Rouge de Guerdavid au moins depuis le XIVe siècle ;
      • le manoir de Kerlosser (XVIe siècle) ;
      • le manoir de Keruscar, simple ferme désormais.
    • Réserve naturelle régionale des landes et tourbières du Cragou et du Vergam.

    Personnalités liées à la commune

    Romans et contes

    Notes et références

    Notes

    1. Ce socle briovérien de schistes tendres constitue ainsi la série géologique dominante du domaine centre armoricain, jusqu'à la forêt de Paimpont.
    2. Le batholite hercynien médio-armoricain, orienté approximativement d'ouest en est, est constitué d'une « traînée » de plutons granitiques (Saint-Renan–Kersaint, Plounéour-Menez, Plouaret, Huelgoat, Quintin, Moncontour et Dinan). Cf Louis Chauris, « Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne. Neuvième partie : Le batholite granitique hercynien médio-armoricain », Revue archéologique de l'Ouest, no 35, , p. 241-276 (DOI 10.4000/rao.5626)
    3. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[9].
    4. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    5. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[10].
    6. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    7. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    8. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.

    Références

    1. Victor-Eugène Ardouin-Dumazet, "Voyage en France", 1910.
    2. Institut national de l'information géographique et forestière, Répertoire géographique des communes, [lire en ligne].
    3. Yann Brekilien (dir.), La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 35-39.
    4. Nicolas Esteves, « On en sait plus sur le granite des monts d’Arrée », sur geopark-armorique.fr, .
    5. Philippe Guillet, Jean-Luc Bouchez, Jean-Louis Vigneresse, « Le complexe granitique de Plouaret (Bretagne) : Mise en évidence structurale et gravimétrique de diapirs emboités », Bulletin de la Société Géologique de France, t. 1, no 4, , p. 503–513 (DOI 10.2113/gssgfbull.I.4.503).
    6. Suzanne Durand et Hubert Lardeux, Bretagne, Masson, , p. 74.
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