Laurent Guillon

Laurent Guillon, 纪隆 [ji long] 主教, né le à Chindrieux (Savoie) et mort décapité à Moukden le [1], est un missionnaire français des Missions étrangères de Paris qui fut vicaire apostolique de Mandchourie-Méridionale.

Laurent Guillon
Mgr Guillon dans les années 1890.
Fonctions
Évêque catholique
à partir du
Évêque titulaire
Euménie (d)
à partir du
Vicaire apostolique
Archidiocèse de Shenyang
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Religion
Consécrateur
Théodore-Herman Rutjes (en)
Membre de

Biographie

Situation de la Mandchourie

Formation

Laurent Guillon poursuit ses études au petit séminaire de Pont-de-Beauvoisin[Lequel ?]<, puis entre au séminaire des Missions étrangères de Paris, le [2]. Il est ordonné prêtre, le , et part le pour la Mandchourie.

Prêtre missionnaire

Il étudie la langue chinoise à Yang-kouan, qu'il est ensuite chargé d'administrer. En 1880, il dirige le poste de mission de Tcha-kéou, et, peu après, il manque de mourir de la petite vérole, dont il avait été atteint à Hioung-iao en donnant la confirmation à un enfant contaminé. En 1882, alors qu'il accompagne son évêque, Mgr Constant Dubail, en route pour la France, il est frappé de la typhoïde à Hong Kong où il doit se soigner. Guéri, il est chargé de diriger le séminaire de sa mission.

Évêque missionnaire

Le , il est nommé par le Saint-Siège évêque in partibus d'Euménie et vicaire apostolique de la Mandchourie ; il est consacré par Mgr Rutjes C.I.C.M.[3] le , dans l'église de Moukden. Très dynamique et parfois même jugé comme trop hardi, il multiplie les activités. En cinq ans, de 1894 à 1898, dix mille autochtones sont convertis[2]. En 1894, sa courageuse attitude rassure la population de Moukden et des environs, qu'épouvantait l'approche des troupes japonaises[4]. En , il a pour coadjuteur Mgr Lalouyer qu'il consacre en décembre suivant[5]. Il obtient la division de la mission de Mandchourie en deux vicariats apostoliques qui devient effective le  : le vicariat de Mandchourie-Méridionale, dont il demeure à la tête avec siège à Moukden, et le vicariat de Mandchourie-Septentrionale qui est à la charge de Mgr Lalouyer. Sa mission compte alors 23 missionnaires, 8 prêtres chinois, 115 catéchistes, pour 20 050 catholiques. Il se fait aider par les sœurs de la Providence de Portieux qui dirigent des orphelinats et de nombreuses écoles.

Martyre

Pendant la sanglante révolte des Boxers de 1900, les missions chrétiennes (autant catholiques que protestantes) sont détruites et des fidèles tués. Trente mille chrétiens sont assassinés en Chine, ainsi que trois cents missionnaires [6]. Mgr Guillon est assiégé dans sa cathédrale où il s'était réfugié avec un missionnaire français, le P. Noël-Marie Émonet [7], le prêtre chinois Jean Li, deux religieuses de la Providence de Portieux [8], chargées de l'orphelinat de Moukden, et près de deux cents fidèles[9] à qui il donne l'absolution. Il est décapité par les révoltés, puis ceux-ci mettent le feu à la cathédrale et tous les réfugiés meurent brûlés vifs[10]. La tête de l'évêque est promenée au bout d'une pique à travers toute la ville[11]. Une cathédrale plus grande, de style gothique, sera construite de 1909 à 1912 à l'emplacement de l'ancienne.

Armes

Carte de Mandchourie-Méridionale.
Crosse de Mgr Guillon, à la crypte des MEP.

Coupé au 1 d'azur à la colombe de l'arche volant en bande, à trois étoiles d'or rangées en fasce en dessous ; au 2 de gueules à l'agneau pascal d'argent, terrassé du même et avec un Sacré-Cœur de gueules sur la bannière, à la fasce d'or en divise brochant sur la partition[2].

Deviseː In dilectione et pace.

Notes et références

  1. (en) catholic-hierarchy.org
  2. Notice biographique des MEP
  3. Vicaire apostolique de Mongolie-Orientale
  4. Guerre sino-japonaise (1894-1895)
  5. Notice biographique de Mgr Lalouyer
  6. Alexandre del Valle, Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui?, Paris, éd. Maxima, 2011
  7. Né en 1849 à Massingy en Haute-Savoie
  8. Sœur Sainte-Croix Grandury, née en 1848 à Parey-Saint-Césaire et arrivée en Mandchourie en 1877, et sœur Marie-Albertine Roecklin, née en 1860 à Wettolsheim et arrivée en Mandchourie en 1890. La veille, cette dernière avait envoyé une lettre alarmante à ses sœurs de France. Cf (es) La Lectura dominical, no 348 du 2 septembre 1900, p. 554
  9. Adrien Launay M.E.P., op. cit., p. 124
  10. Adrien Launay M.E.P., op. cit., p. 125
  11. Gilles van Grasdorff, La Belle Histoire des Missions étrangères, Paris, Perrin, 2007 p. 376

Publications

  • Petit catéchisme pour les vieillards, Imprimerie de Nazareth, Hong-Kong, 1898, in-32, p. 24 ; 4e édit., 1909, in-18, p. 26.
  • Lettre de Sa Grandeur, Mgr Guillon, évêque de la Mandchourie méridionale à M. Charles Perreau, banquier à Chambéry (sur la mort du P. Paul Perreau). - Imprimerie générale de Savoie, place Caffe, Chambéry, 1899, in-8, p. 13.

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

  • Portail du monde chinois
  • Portail du catholicisme
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la Savoie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.