Le Coucher de la mariée (film, 1896)

Le Coucher de la mariée est un film érotique français réalisé en 1896 par Léar.

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Le Coucher de la mariée
Image colorisée extraite du film.
Réalisation Léar (Albert Kirchner)
Acteurs principaux

Louise Willy
Frédéric Berville

Sociétés de production Eugène Pirou
Pays de production France
Genre Érotique
Durée 7 minutes
Sortie 1896

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le procédé Lumière datant de 1895, ce film est considéré comme le premier film à caractère érotique de l'histoire du cinéma[1].

Scénario

Un couple de jeunes mariés devant le lit nuptial, en plan séquence et cadrage en pied : revenant des noces, le mari s'extasie devant son épouse qui minaude ; celle-ci lui demande de se retirer pendant qu'elle se déshabille ; il met un paravent entre elle et lui ; elle enlève un à un les multiples vêtements qu'elle porte (veste, robe, jupons, sous-jupons, corsage) ; le mari ne tient pas en place, tantôt s'épongeant le front, tantôt lisant un journal, tantôt jetant des regards concupiscents par-dessus le paravent. Les acteurs adressent de nombreux regards vers la caméra.

Fiche technique

Distribution

Histoire du film

Réalisé en à Paris par Albert Kirchner sous le pseudonyme de Léar, ce court-métrage est produit par Eugène Pirou et filmé en intérieur dans un décor de théâtre, sans doute dans ses studios photographiques du boulevard Saint-Germain.

Le film est une reprise d'une pièce du même nom, pantomime en un acte extrêmement populaire[6], écrite par Gaston Pollonnais et mise en musique par Oscar de Lagoanère (en). Représentée pour la première fois à l'Olympia en [7], elle était déjà une audace pour l'époque puisque l'actrice ôtait ses habits sur scène jusqu'à apparaître en maillot de corps.

L'actrice principale du film, l'artiste française Louise Willy[8], se déshabille lentement : c'est donc le premier striptease de l'histoire du cinéma. Il n'est parvenu que deux des sept minutes[1] que dure le film ; on n'y voit rien qu'une forte suggestion érotique ; il est possible que les cinq minutes restantes puissent présenter des scènes de nudité ou au moins d'un déshabillage plus poussé.

Quelques années plus tard, en 1897, Georges Méliès tourne Après le bal, où il met en scène un striptease (en réalité, le déshabillage et le bain d'une femme).

Le Coucher de la mariée est redécouvert en 1996 dans les réserves des Archives françaises du film, au moment du centenaire du cinéma. Un technicien, Daniel Courbet, est cité en 1996 par l'article du Salina Journal, disant que le film était en cours de restauration[9].

Bibliographie

  • (en) Alex Duval Smith, « 'Tremendous amount of prudishness' over porn, says journalist », The Salina Journal (en), , p. 30 (lire en ligne).
  • Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, Revue universelle internationale illustrée, Genève, 1902-1908[10].

Notes et références

  1. (en) Phil De Semlyen, « Film Studies 101: The A-Z of the birth of cinema », sur Empire, (consulté le ).
  2. En dehors de sa carrière d'acteur, Frédéric Broussouze dit Berville (Champigny 1862-Paris 1900) était fabricant de produits chimiques. Les causes de son décès prématuré à l'âge de 37 ans ne sont pas connues.
  3. Photographie de Berville par l'Atelier Nadar, sur Gallica.
  4. Alfred Delilia, « Courrier des théâtres », Le Figaro, , p. 3, sur Gallica.
  5. Ryvez, « Dans les music-halls et les cirques. Olympia. », L'Art lyrique et le music-hall, , p. 5, sur Gallica.
  6. Pierre Andrieu, Souvenirs des Frères Isola : Cinquante ans de vie parisienne, Paris, Flammarion, , 236 p. (BNF 36038407), chap. 5 (« Olympia »), p. 83 [lire en ligne].
  7. « Le coucher de la mariée : Pantomime en un acte », partition pour piano, sur WorldCat.
  8. (en) Laurent Mannoni, « Kirchner, Albert (a.k.a. Léar) », dans Richard Abel (en) (dir.), Encyclopedia of Early Cinema, Londres, Routledge, , 791 p. (ISBN 0-415-23440-9), p. 360 [lire en ligne].
  9. Duval Smith 1996.
  10. Article «Berville, Frédéric Broussouze dit». Dictionnaire des comédiens français, premier volume A à D, p. 163, à lire en ligne sur Gallica.

Articles connexes

Liens externes

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