Lieutadès

Lieutadès est une commune française située dans le département du Cantal, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Lieutadès

Vue aérienne du bourg.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Cantal
Arrondissement Saint-Flour
Intercommunalité Saint-Flour Communauté
Maire
Mandat
Robert Boudon
2020-2026
Code postal 15110
Code commune 15106
Démographie
Gentilé Capujadous
Population
municipale
156 hab. (2019 )
Densité 3,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 50′ 27″ nord, 2° 53′ 59″ est
Altitude 930 m
Min. 621 m
Max. 1 136 m
Superficie 39,91 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Neuvéglise-sur-Truyère
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Lieutadès
Géolocalisation sur la carte : France
Lieutadès
Géolocalisation sur la carte : Cantal
Lieutadès
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Lieutadès

    Géographie

    Commune située dans le Massif central sur les premières pentes nord de l'Aubrac. Altitude du bourg : 930 m ; altitude maximum de la commune : 1136 m à Monpic. Le sous-sol est surtout granitique, avec deux collines basaltiques : la Garde - la Borie à l'est ; Espeyrac - la Vaissière - la Sauvetat à l'ouest. Elle se situe en limite sud-est du département du Cantal,à 25 km au sud-ouet de l'agglomération de Saint-Flour. L'habitat est dispersé en une trentaine de hameaux répartis globalement de manière homogène sur la commune. Les pentes souvent fortes sont généralement boisées, et les parties plus planes sont utilisées pour l'agriculture avec prédominance des prairies.

    La commune est riveraine de la Truyère, dont deux affluents l'arrosent : le Lebot et le Lévandès.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Lieutadès est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 1],[I 2].

    La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac du Barrage de Sarrans, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[4]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,1 %), prairies (33,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,3 %), zones agricoles hétérogènes (10,7 %), eaux continentales[Note 2] (1,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Habitat et logement

    En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 208, alors qu'il était de 212 en 2013 et de 214 en 2008[I 3].

    Parmi ces logements, 36,7 % étaient des résidences principales, 49,9 % des résidences secondaires et 13,4 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 96,8 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 3,2 % des appartements[I 4].

    Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Lieutadès en 2018 en comparaison avec celle du Cantal et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (49,9 %) supérieure à celle du département (20,4 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 90,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (89,2 % en 2013), contre 70,4 % pour le Cantal et 57,5 pour la France entière[I 5].

    Le logement à Lieutadès en 2018.
    Typologie Lieutadès[I 3] Cantal[I 6] France entière[I 7]
    Résidences principales (en %) 36,7 67,7 82,1
    Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 49,9 20,4 9,7
    Logements vacants (en %) 13,4 11,9 8,2

    Toponymie

    Le nom de la commune vient directement du nom du village en langue occitane : Liutadès.

    Les habitants de Lieutadès ont une particularité anthroponymique, ils sont appelés les Capujadous. Ils tiennent ce surnom d'un verbe occitan qui signifie « tailler » (des bouts de bois). Jadis, pendant les longues soirées d'hiver, ils taillaient à l'aide de leur « capujadou », le couteau ancêtre du laguiole, les innombrables chevilles qui fixaient les lauzes sur les toits. Ils ont tant taillé de ces chevilles que le surnom leur est resté.

    Histoire

    Selon J. Lacroix (Les noms d'origine gauloise), le nom du village rappellerait la tribu gauloise des Eleutètes qui n'est citée que par César comme cliente des Arvernes, mais rien ne le confirme et cet auteur ne s'appuie que sur la ressemblance : Eleuteti ⇒ Lieutadès.

    Avant la Révolution, deux seigneuries se partageaient la paroisse : à l'est, la "commanderie" de la Garde-Roussilhon, en réalité un membre de la commanderie de Montchamp près de Saint-Flour, ancien domaine templier passé aux mains de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; à l'ouest, la seigneurie de Sévérac-Bédène (famille de Montvallat), dont les vestiges du château se voient dans la commune voisine de Cantoin (Aveyron). A la Garde-Roussilhon (on dit aujourd'hui : la Garde), les religieux faisaient administrer leur domaine par des notaires issus d'une famille d'Auliac, hameau de la paroisse voisine de Jabrun, les Albaret. Au XVIIIe siècle, l'ordre de Saint Jean s'étant sans doute éloigné, l'un d'eux prit le titre de seigneur de la Garde-Roussilhon ; à la suite du mariage d'une de ses petites-filles, le dernier seigneur de Lieutadès fut un Roquefeuil. Comme la plupart des communes de montagne du Cantal, Lieutadès a connu une très forte émigration, vers le Midi et l'Espagne (scieurs de long, tailleurs de pierre, marchands de bestiaux...), puis vers Paris (charbonniers, frotteurs de parquet, porteurs d'eau...). Lieutadès a eu 1300 habitants vers 1830. Certains de ces "gagne-deniers" ont connu de belles réussites dans l'hôtellerie, dans "la limonade" (les cafés parisiens). C'est l'un de ces émigrés, un Biron du hameau de l'Hermet, qui a donné son nom au célèbre "Marché Biron", haut-lieu de l'antiquité de grand luxe à Saint-Ouen. De nombreux Lozériens sont venus dans les fermes remplacer les émigrés partis vers Paris. Une grande partie de la population de Lieutadès, comme celle des communes voisines, est d'origine lozérienne.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 En cours Robert Boudon[8] LR Retraité

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].

    En 2019, la commune comptait 156 habitants[Note 3], en diminution de 11,36 % par rapport à 2013 (Cantal : −1,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 1901 1471 0891 3041 3151 3301 0981 506932
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    908816812896825810938804817
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    749757703634624629582533484
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    406363288287252225225220209
    2014 2019 - - - - - - -
    167156-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations et festivités

    • Exposition plantes sauvages de l'Aubrac (8 jours en juin) par le club des aînés ruraux "les Capujadous".
    • Soirée aligot (2e vendredi d'août), fête du battage et de la moisson (2e dimanche d'août) organisées par le Comité des fêtes.
    • Association communale de chasse agréée (ACCA).
    • Association des anciens combattants.

    Économie

    L'activité principale est l'élevage de bovins, pour la boucherie. L'artisanat comprend une scierie qui utilise le bois du pays, abondant, et un atelier de menuiserie renommé. Chambres et table d'hôtes au village d'Esclausets.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Martin de Lieutadès type romane gothique, avec un clocher à peigne, récemment soigneusement restaurée.
    • Lagarde: Ancienne maison du Temple de La Garde à l'époque des templiers[13]. Il reste de l'ancienne « commanderie » de La Garde-Roussillon (période hospitalière)[14] une chapelle au village de Lagarde, et les vestiges d'une tour carrée. Dans l'ancien cimetière, près de la salle des fêtes du bourg, il reste une petite chapelle du XIXe siècle ; il est possible qu'elle ait été destinée à une confrérie de la Bonne Mort, puis qu'elle ait été utilisée comme tombeau par les Biron du hameau de l'Hermet, qui avaient émigré à Paris et à Saint-Ouen.
    • Plusieurs fours à pain de village, et des fontaines, ont été récemment restaurés (le Laussier, Lauzardie, Succaud, la Garde, la Sauvetat, Cabrillade, les Mons, etc.).
    • Sur la Truyère, le vieux pont de Tréboul a été noyé en 1934 par les eaux du lac de Sarrans. Il existe toujours, solide comme au premier jour, à 40 mètres sous le pont suspendu qui l'a remplacé. C'était un des rares ouvrages capables de résister aux furieuses crues de la Truyère, et donc un lieu de passage très fréquenté.
    • A km au sud du bourg, près de la route de Lacalm, la belle petite tourbière de la Vergne des Mazes a été équipée d'un sentier de découverte.
    • A 1,5 km du bourg, le château de Laborie a dû être construit vers le XVIe siècle. Il a été la propriété d'une famille de Raynal, et d'une famille de Chaudes-Aigues.
    • Le dolmen des Mazes est en réalité un rocher brisé par le gel, qui supporte une énorme pierre que certains prennent pour une table de dolmen.
    • Point de vue du Roc Bousquet avec vue sur la vallée de la Truyère et le Plomb du Cantal
    • Le Roc des Pas, ou Roche aux empreintes (des formes plus ou moins géométriques semblent représenter une multitude d'empreintes de pieds humains, bovins, chèvres, chiens... ). Le chemin est balisé à partir du bourg.
    • La Mer de Pierres près du village de la Garde.
    • Menhirs (la Croix du Soldat, peut-être un menhir christianisé, route des Burguerettes - dans la forêt sectionnale de Gurières).
    • Nombreuses randonnées balisées.

    Galerie de photos aériennes

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Site de l'Insee

    1. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », (consulté le ).
    2. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », (consulté le ).
    3. « Chiffres clés - Logement en 2018 à Lieutadès » (consulté le ).
    4. « Chiffres-clés - Logement en 2018 à Lieutadès - Section LOG T2 » (consulté le ).
    5. « Chiffres-clés - Logement en 2018 à Lieutadès - Section LOG T7 » (consulté le ).
    6. « Chiffres clés - Logement en 2018 dans le Cantal » (consulté le ).
    7. « Chiffres clés - Logement en 2018 dans la France entière » (consulté le ).

    Autres sources

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition » (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    5. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. Liste des maires du Cantal, site de la préfecture du Cantal (consulté le 17 juillet 2014).
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    13. Hippolyte Bouffet, « Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Haute-Auvergne », Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, t. XVI, , p. 93-94, lire en ligne sur Gallica
    14. Bouffet 1914, p. 116-117.
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