Lingèvres
Lingèvres est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 465 habitants[Note 1].
Lingèvres | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Seulles Terre et Mer |
Maire Mandat |
Christelle Crocomo 2020-2026 |
Code postal | 14250 |
Code commune | 14364 |
Démographie | |
Population municipale |
465 hab. (2019 ) |
Densité | 32 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 10′ 29″ nord, 0° 40′ 22″ ouest |
Altitude | Min. 61 m Max. 137 m |
Superficie | 14,46 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Caen (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Aunay-sur-Odon |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est au sud du Bessin. Son bourg est à 4 km à l'ouest de Tilly-sur-Seulles, à 13 km à l'est de Balleroy, à 13 km au sud de Bayeux et à 13 km au nord de Villers-Bocage[1].
Lingèvres est très majoritairement dans le bassin de la Seulles, par son affluent le ruisseau du Pont Saint-Esprit qui borde le bourg par le nord et dont deux affluents parcourent également le territoire communal (le ruisseau du Pont Tueloup et le douet du Cordillon). Seule une petite partie du territoire à l'ouest (les lieux-dits la Senaudière et la Gâlète) verse ses eaux à l'Aure, tributaire de la Vire.
Le point culminant (136/137 m) se situe en limite sud, près du lieu-dit les Parablots. Le point le plus bas (61 m) correspond à la sortie du ruisseau du Pont Saint-Esprit du territoire, à l'est. La commune est bocagère.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Balleroy-sur-Drôme », sur la commune de Balleroy-sur-Drôme, mise en service en 2000[9] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 927,2 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 17 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Lingèvres est une commune rurale[Note 7],[16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 296 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43,5 %), terres arables (40,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,7 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Linguievre et Linguevre en 1040 et 1066[23].
Le toponyme, d'origine gauloise, semble composé de deux éléments dont le premier reste obscur : anthroponyme Lingo selon l'hypothèse d'Albert Dauzat et Charles Rostaing[23], le mot lingon, « saut », selon celle de René Lepelley[24]. Il y a concordance pour le deuxième qui représente comme -euvre une forme évoluée de -ó-briga, « hauteur », puis « hauteur fortifiée », « forteresse ».
Histoire
Quelques jours après le débarquement de Normandie, le village se trouve sur le chemin de la 50e Northumbrian Infantry division britannique pour prendre le bourg de Tilly-sur-Seulles[25] mais celle-ci se heurte à une opposition allemande. Lingèvres est alors bombardée le par le croiseur de la Royal Navy HMS Orion qui tire des obus de 152 mm et il est investi par la 9e Durham Light infantery le appuyé par l'artillerie de campagne et par des chasseurs bombardiers[25]. Les Britanniques perdent 250 hommes pour libérer le village[25]. La Panzer Lehr Division contre-attaque le jour même mais elle perd plusieurs blindés[25]. Le sergent Harris du 4th/7th Royal Dragoon Guards (en) détruit cinq chars Panther avec son Sherman Firefly[25]. Un aérodrome sera construit à proximité du village par les Alliés.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[27].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2019, la commune comptait 465 habitants[Note 9], en diminution de 3,73 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Lingèvres a compté jusqu'à 1 051 habitants en 1836.
Lieux et monuments
- Ancienne abbaye de Bénédictines Saint-Laurent de Cordillon ou Cordillon-aux-Nonnains (1201). Le , l'abbesse de Cordillon acquiert la ferme-manoir du Cordillon à Chouain[32].
- Église Saint-Martin du XIIIe, remaniée au XXe siècle.
- Monument en hommage à la 50e division britannique.
- Stèle à la mémoire du Royal Dragoon Guard, aux Verrières.
Personnalités liées à la commune
- Richard de Lingèvres († 1155), chevalier normand du XIIe siècle.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Balleroy-sur-Drôme - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Lingèvres et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Balleroy-sur-Drôme - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Lingèvres et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 159
- Dictionnaire du débarquement, sous la direction de Claude Quétel, éd. Ouest-France, mars 2011.
- Réélection 2014 : « Lingèvres (14250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « Christelle Crocomo, première femme élue maire de Lingèvres », sur actu.fr, La Renaissance - Le Bessin (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 14.
Bibliographie
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 374-382 : Lingèvres.
Liens externes
- Résumé statistique de Lingèvres sur le site de l'Insee
- Monographie communale et inventaire des archives communales sur le site des Archives départementales du Calvados
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