Louis II le Jeune

Louis II, dit Louis « le Jeune »[1] (), est le fils aîné de Lothaire Ier (795855) et d'Ermengarde de Tours (804851). Il fut roi d'Italie de 844 à 875 et empereur d'Occident de 850 à 875 (co-régent de son père de 850 à 855).

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Louis II le Jeune

Louis II dans La Chronique de Nuremberg.
Titre
Roi d'Italie
Avec Lothaire Ier
Prédécesseur Lothaire Ier
Successeur Charles II le Chauve
Empereur d'Occident
Avec Lothaire Ier
Couronnement à Rome par Léon IV
Prédécesseur Lothaire Ier
Successeur Charles II le Chauve
Biographie
Dynastie Carolingiens
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès près de Brescia
Père Lothaire Ier
Mère Ermengarde de Tours
Conjoint Engelberge
Enfants Voir section

Biographie

Détail de la gaine de l'épée impériale représentant Louis II « le Jeune ».

Louis II est associé à son père Lothaire Ier comme roi d'Italie en 844, puis comme empereur d'Occident en 850[2]. Il s'occupe activement de son royaume d'Italie qu'il ne quitte après 850 qu'à trois reprises pour de brèves périodes jusqu'à sa mort[3].

Roi d'Italie

Contrôle du nord de l'Italie

Dans l'Italie du Nord et centrale, le roi Louis II bénéficie de l'implantation de grandes familles d'origine franque comme ses parents les Unrochides, maîtres du Frioul, les Supponides dont est peut-être issue son épouse Engelberge, le duc de Toscane Adalbert Ier et de celui de Spolète issu des Widonides qui se considèrent tous comme des vassaux de l'Empire carolingien[4].

Intervention dans le sud

Le sud de l'Italie est partagé entre princes Lombards et l'empire byzantin. C'est au cours des luttes entre Sicard de Bénévent et André II de Naples (835-840) que les Lombards font appel pour la première fois à des mercenaires musulmans en Italie du sud. Lors de la guerre civile qui déchire à partir de 839 la principauté de Bénévent, entre l'usurpateur Radelchis et Siconolf de Salerne, le frère du prince Sicard assassiné, les deux partis font appel aux Sarrasins. Les Byzantins réduits à l'impuissance se défendent péniblement contre les envahisseurs en Sicile.

En 840 André II de Naples, vassal de Byzance, fait appel à Lothaire pour se défendre contre Sicard. En 844 Siconolf en lutte contre Radelchis se tourne vers Guy Ier qui lui conseille de faire appel à Louis II auprès de qui il s'engage à payer tribut. C'est pourtant le sac de Rome en 846 qui décide l'empereur à intervenir. En octobre 846 Lothaire et Louis II déclarent qu'il est urgent de chasser les musulmans de Bénévent. Fin l'armée rassemblée à Pavie se dirige vers le sud et entreprend la campagne de 847-850 au cours de laquelle Louis II met fin à la guerre civile en partageant en 849 la principauté de Bénévent entre Radelchis et Siconolf, qui s'engagent à lutter contre les Sarrasins. Au retour à Rome en Louis II est couronné empereur. Pendant ce temps la Calabre, qui dépendait théoriquement de Siconolf, tombe entre les mains des musulmans. Tarente évacuée par ses habitants était perdue depuis 840[5].

Entre 850 et 866 Louis II tente vainement de s'imposer dans l'anarchie qui règne dans les principautés lombardes alors que les musulmans de plus en plus menaçants occupent l'Apulie. Entre 866 et 871 il mène une campagne permanente dans le sud de l'Italie. L'arrivée sur le trône de Constantinople de l'empereur Basile Ier le Macédonien permet d'envisager une possibilité d'alliance entre l'Empire romain d'Orient et le royaume d'Italie : une flotte romaine d'orient dirigée par l'amiral Nicétas Oryphas arrive à Bari assiégée par les Francs (869-870). Mais Louis II n'accepte pas que l'amiral byzantin (dont l'empereur Basile Ier détient alors le titre d'« Empereur des Romains ») le considère comme « simple » roi d'Italie (et non co-empereur pour l'Occident) : à la suite de cette querelle, Oryphas et sa flotte l'abandonnent et Bari est prise en . Au retour du siège de Bari, Louis II est capturé le 13 août et retenu prisonnier avec son épouse jusqu'au par le prince de Bénévent. Pour être libéré, il doit faire le serment de ne plus intervenir en Italie du sud sans l'accord des princes lombards. De retour à Rome Louis II est délié de son serment par le Pape Adrien II et couronné une nouvelle fois empereur en 872. La même année il mène une nouvelle campagne victorieuse contre les Sarrasins. Après sa disparition en 875 Bari retourne dans le giron de l'Empire romain d'Orient[6].

Relations avec la papauté

Louis II est couronné roi d'Italie par le pape Serge II. Le successeur de celui-ci, Léon IV, fait restaurer le mur d'Aurélien qui protège Rome et construire la forteresse Saint-Ange grâce aux subventions impériales. À sa mort en 855 le « parti romain » fait élire Benoît III auquel s'oppose le prétendant Anastase. À la mort du pontife, Louis II fait élire Nicolas Ier qui se révèle une forte personnalité et s'oppose à l'empereur notamment lors de l'affaire du divorce de Lothaire II et que Louis cherche en vain d'obtenir une sentence favorable à son frère. En 863, le pape Nicolas Ier dépose le patriarche Photios, qui riposte en décrétant la rupture avec Rome et exhorte dans une encyclique le roi Louis II à déposer le pape. Avec le successeur de Nicolas Ier, Adrien II, Louis II a enfin un pape à sa dévotion qui l'appuie totalement, considérant qu'il se dépense sans compter pour la cause de l'église et la protection de l'Italie du sud contre les musulmans. Après la prise de Bari, le pape le couronne empereur une seconde fois le à Saint-Pierre de Rome[7].

Empereur d'Occident

Après la mort de son frère Charles de Provence (845863), il récupère une partie de son domaine et devient aussi roi de Provence et de Bourgogne (seuls les comtés de Lyon, de Vienne et du Vivarais lui échappent, passant sous la suzeraineté de son autre frère cadet Lothaire II, pourtant désigné par Charles comme son unique héritier).

Après la mort de son frère Lothaire II en 869, Louis II ne peut pas non plus reconstituer le royaume de Lotharingie de leur père. Le domaine de Lothaire II est finalement partagé entre leurs oncles Louis le Germanique et Charles le Chauve lors du Traité de Meerssen de 870. Malgré ses protestations et le soutien du pape Adrien II, Louis ne récupère pas la totalité de l'héritage de son frère.

Louis II meurt en 875 près de Brescia et, ne laissant aucun héritier mâle, la couronne impériale et son domaine passent aux mains de son oncle Charles II le Chauve.

Ascendance

Pierre tombale de Louis II à Milan.

Union et descendance

Vers 851 ou 852, il épouse Engelberge (830- † 896/901) dont il a deux enfants :

Notes et références

  1. (en) Sa généalogie sur le site Medieval Lands
  2. Venance Grumel Traité d'études byzantines La Chronologie I Presses universitaires de France Paris 1958, « Empereurs d'occident (IXe – XIIIe siècle) » p. 414 et « Rois d'Italie après Charlemagne » p. 418
  3. Pierre Riché Les Carolingiens (ISBN 2010196384), Hachette Pluriel, Paris 1983 p. 179.
  4. Pierre Riché op. cit. p. 179.
  5. Jules Gay L'Italie méridionale et l'Empire byzantin depuis l'avènement de Basile Ier jusqu'à la prise de Bari par les Normands (867-1071) Albert Fontemoing éditeur, Paris 1904 .
  6. Louis Halphen Charlemagne et l'empire carolingien Albin Michel réédition 1968 p. 353-359.
  7. Pierre Riché op. cit. p. 180-181.

Bibliographie

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