Lycée Vaugelas
Le lycée Vaugelas est un établissement français d’enseignement secondaire et supérieur situé sur la commune de Chambéry dans le département de la Savoie en région Rhône-Alpes.
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Patrimonialité |
Inscrit MH () Classé MH () |
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Adresse |
8, rue Jean-Pierre-Veyrat |
Coordonnées |
45° 34′ 03″ N, 5° 55′ 05″ E |
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Il est le premier lycée à voir le jour en Savoie consécutivement à l'annexion de la Savoie à la France en .
Sa chapelle attenante fait par ailleurs l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1950 (façade) et d'une inscription partielle depuis 1995 (ensemble)[1].
Histoire
Par lettres patentes du , les Jésuites se voient autorisés à établir un collège à Chambéry par le duc de Savoie[2]. Le Collège de Jésuites ouvre en 1566 avec une classe de grammaire (1566), à laquelle succède celle de mathématiques (1573), puis des humanités et rhétorique (1582), puis de philosophie (1604)[2]. Lorsque Victor-Amédée II interdit aux Jésuites d'enseigner en Savoie en 1729, l’établissement devient Collège Royal[3]. Cependant, ces derniers ont maintenu un internat dans leur couvent afin d'attirer les fils de bonnes familles[3]. Le nouveau Collège Royal occupe depuis sa création divers bâtiments chambériens.
En 1792, les Révolutionnaires français envahissent la Savoie et l’annexent à la France. Le collège est fermé durant trois ans. La Convention nationale rouvre l’établissement en 1795 sous le nom d’École Centrale du Mont-Blanc. L’École centrale est fermée en 1803, sous le Consulat. Cependant, elle est remplacée par l’École secondaire communale dès l’année suivante. La municipalité de Chambéry vient en effet d’acheter l’ancien couvent de la Visitation (site actuel du lycée) afin d’installer l’école dans ses locaux.
Au printemps 1805, Napoléon se rend Milan pour ceindre la couronne de fer de roi d’Italie. Au cours de son voyage, il fait escale à Chambéry le 17 avril (27 germinal an XIII) et visite l’école communale. On y compte alors 260 élèves et 7 professeurs. Dans l’espoir de voir le titre de lycée accordé à l’école secondaire, son directeur, Georges-Marie Raymond, fait habiller les pensionnaires en tenue militaire, à l’image des lycéens. Malgré une manœuvre (marche en colonne) commandée par l’empereur lui-même, le statut de l’établissement reste inchangé. En 1810, toutefois, l’école secondaire devient Collège Impérial.
Lors du retour de la Savoie au royaume de Piémont-Sardaigne, en 1815, l’établissement devient Collège Royal et l’enseignement est à nouveau confié aux Jésuites dès 1823. Au collège, 250 internes et 300 externes font alors leurs études. Néanmoins, en 1848, dans le processus de démocratisation qui a suivi la révolution en France, le roi Charles-Albert fait dissoudre à nouveau la Compagnie de Jésus et l’établissement est réorganisé en Collège National.
Le , la Savoie est rattachée à la France par plébiscite. L’instruction publique est alors réorganisée dans la région. Par décret du , l’ancien Collège National est aboli et remplacé par le Lycée Impérial de Chambéry : c’est la première création d’un lycée dans le Pays de Savoie. La ville est de nouveau propriétaire des locaux. La première rentrée se fait le samedi pour les 85 internes et le lendemain pour les 224 externes qui viennent assister à la messe du Saint-Esprit ; les premiers cours sont donnés le lundi 5.
En 1870, à la chute de Napoléon III, le Lycée Impérial devient Lycée National. Entre 1889 et 1892, la ville met en œuvre de grands travaux pour le percement de la rue Marcoz. La municipalité en profite pour réaménager les locaux. D’autres travaux suivront, dans les années 1950.
En 1966, avec l’apparition de la mixité scolaire en France, le lycée de garçons de Chambéry devient le lycée Vaugelas : il est baptisé du nom de l’académicien Claude Favre de Vaugelas (1585-1650), fils du président Favre.
Locaux actuels
Le couvent de la Visitation est fondé en 1624 par Jacqueline Favre, la fille du Premier président du Sénat de Savoie et sœur de Vaugelas[4]. Les visitandines s’installent d’abord au Reclus. Vers 1630, elles déménagent dans les locaux de l’actuel lycée Vaugelas. La chapelle de la Visitation, attenante à leur couvent, est commencée en 1648 et achevée en 1726[4]. À la Révolution, les sœurs sont chassées des locaux et l’État en prend possession. Sous le Consulat, la ville de Chambéry les rachète pour y installer son école secondaire.
Sous la Restauration, les Jésuites, alors responsables du collège, entreprennent la construction du bâtiment de l’Horloge (bâtiment en H). Elle débute en 1827 pour se terminer en 1830. La cour d’honneur cette nouvelle aile devient l’entrée principale de l’établissement. La ville de Chambéry rentre en possession des locaux lors de l’annexion de la Savoie à la France. Par la suite, entre 1889 et 1892, les bâtiments du couvent sont détruits par la municipalité lors du percement de la rue Marcoz, et remplacés par l’aile Marcoz, qui la longe, et le pavillon Minerve, qui relie les nouveaux locaux au bâtiment de l’Horloge. Il porte ce surnom car la déesse du savoir et de l’intelligence apparaît en bas-relief au fronton. La conciergerie ce pavillon, qui donne sur le square Daisay, devient alors l’entrée principale du lycée. De l’ancienne abbaye, seule la chapelle de la Visitation demeure aujourd’hui, avec parfois le surnom de chapelle Vaugelas.
Dans les années 1950, l’aile Marcoz se voit prolongée de constructions le long de la rue Georges-Marie Raymond. Un gymnase y est notamment bâti.
En 1998, le lycée voit construire un restaurant scolaire dans son enceinte. Ce complexe comprend un restaurant self-service et une cafétéria. Inauguré en 1999, il est baptisé Espace Pierre Balmain, ancien élève et grand couturier.
En 2001-2003 le conseil régional de Rhône-Alpes a programmé la restructuration du lycée, et les travaux se sont étalés de 2007 à 2009, déplaçant notamment l'entrée face aux Halles.
En 2021, un nouveau bâtiment, comprenant l'internat et le nouveau restaurant scolaire, est inauguré[5].
Enseignement
Le lycée Vaugelas est un établissement généraliste qui dispense des cours allant de la seconde à la terminale, pour l’obtention du baccalauréat général. Récemment, deux filières spécialisées offrent aux élèves de concilier études secondaires et sport ou musique de haut niveau. Le lycée propose certains enseignements de spécialité peu commun tel que théâtre, grec, musique ou latin.
De 1996 à 1997, un pôle de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se crée avec l’aménagement de laboratoires de physique, de chimie et de sciences de l’ingénieur. La deuxième phase d’aménagement du pôle se termine en 1998 avec le laboratoire informatique, la salle d’optique et les salles de travail.
Classement du Lycée
En 2015, le lycée se classe 10e sur 12 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 1618e au niveau national[6]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[7].
Classements des CPGE selon le magazine l'Étudiant
Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles. En 2021, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2020 :
Filière | Taux d'admission* |
Taux moyen sur 5 ans |
Classement national |
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MP / MP* [8] | 25,8 % | 5,9 % | 48ème sur 134 |
PSI / PSI* [9] | 7,1% | 1,9 % | 102ème sur 124 |
Source : Classement 2021 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2020). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En MP et PSI, un panel d'écoles sélectives a été retenu. |
Le site des CPGE du lycée Vaugelas met à jour le devenir de ses anciens élèves en MPSI et en PCSI, plus complets.
Personnalités
Enseignants
- Georges-Marie Raymond (1769-1839)[10].
- Abbé Louis Rendu (1789-1859), professeur de physique du Collège Royal vers 1825, futur évêque d'Annecy[10],[11].
- Gilbert Durand (1921-2012), professeur de philosophie.
- Johannès Pallière (1920-2014), agrégé d’histoire et géographie, auteur de L'histoire exemplaire du lycée Vaugelas de Chambéry, 1860-1990.
Élèves célèbres
Par ordre chronologique des naissances :
- Jean de Montfalcon (1767-1845), général français de la Révolution et de l’Empire[12] ;
- Léon Ménabréa[10] (1804-1857), magistrat et historien ;
- Louis-Frédéric Ménabréa[10] (1809-1896), diplomate et homme d'État italien, frère du précédent ;
- Sacha Guitry (1885-1957) (quelques mois), dramaturge, acteur, metteur en scène, réalisateur et scénariste français ;
- François Sevez (1891-1948), général français, contresigne la capitulation allemande à Reims ;
- Jean Desfrançois (1903-1944)[13], médecin et résistant français ;
- Pierre Balmain (1914-1982)[14], couturier français dont la cafétéria et le restaurant scolaire du lycée portent le nom ;
- Pierre Dumas (1924-2004), homme politique français ;
- Maurice Opinel, (1927-2016), coutelier et industriel français ;
- Robert Badinter (né en 1928), homme politique, juriste et essayiste français. Lycéen pendant la Seconde Guerre mondiale, il est inscrit avec de faux papiers[15] ;
- Lucien Bianco (né en 1930), historien et sinologue français ;
- Jean-Olivier Viout (né en 1946), magistrat et historien local[16] ;
- Bernadette Laclais (née en 1967), ancienne maire de Chambéry et député à l’Assemblée nationale ;
- Yann Barthès (né en 1974) de 1989 à 1992, animateur et producteur de télévision. Il anima de 2004 à 2016 Le Petit Journal sur Canal Plus et présente désormais Quotidien sur TMC ;
- Nans Peters (né en 1994), coureur cycliste français, vainqueur d'étape sur le Tour d'Italie et le Tour de France.
Vie associative
Le club Yikiya (ex-Club Tiers-Monde) est impliqué depuis plus de trente ans dans un échange avec le Burkina Faso, et plus généralement dans la découverte de nouvelles cultures. Ils ont par exemple accueilli des Inuits dans le cadre d'un film documentaire tourné en Savoie, à Paris et dans le Nunavik (Canada) : Au-delà de leurs rêves.
Bibliographie
- Johannès Pallière, L'histoire exemplaire du lycée Vaugelas de Chambéry, 1860-1990, Curandera, , 151 p. (ISBN 978-2-88295-202-8), 151 pages.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- « Lycée de garçons », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jacques Lovie, Histoire des Diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Beauchesne, , 301 p. (ISSN 0336-0539), p. 85.
- François Mugnier, Madame de Warens et J.-J. Rousseau : Étude historique et critique, Slatkine, , 444 p., p. 136.
- Études réunies et présentées Bernard Dompnier et Dominique Julia, Visitation et visitandines aux XVIIe et XVIIIe siècles, Publications de l’Université de Saint-Étienne, , 603 p. (ISBN 978-2-86272-211-5, lire en ligne), p. 218.
- « Visite privée. Chambéry : découvrez le nouvel internat du lycée Vaugelas », sur www.ledauphine.com (consulté le )
- Classement départemental et national du lycée
- Méthodologie du classement national des lycées français
- https://www.letudiant.fr/palmares/classement-prepa/maths-spe-mp/ecole-integree-panier.html
- https://www.letudiant.fr/palmares/classement-prepa/maths-spe-psi/ecole-integree-panier.html
- Paul Guichonnet, « Louis-Frédéric Ménabréa », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, vol. 7, t. 11, , p. 66 (lire en ligne).
- Robert Fritsch, Camille Costa de Beauregard : fondateur de l'Œuvre des Jeunes du Bocage à Chambéry, 1841-1910 : chronique d'une œuvre dans la Savoie du XIXe siècle, La Fontaine de Siloé, , 371 p. (ISBN 978-2-84206-066-4, lire en ligne), p. 14.
- Général Paul-Émile Bordeaux, « Le Général de Montfalcon (1767-1845) », Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, t. 69, , p. 177-195 (lire en ligne).
- Jean Baud et Jean Bertolino, Bellevue sur Chambéry, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 242 p. (ISBN 978-2-84206-394-8, lire en ligne), p. 151.
- Revue savoisienne, Académie florimontane, Volume 145, 2005, p.132.
- Pauline Dreyfus, Robert Badinter l'épreuve de la justice, Éditions Toucan, , 368 p. (ISBN 978-2-8100-0408-9, lire en ligne).
- Who’s Who in France : Dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France et à l’étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, 48e édition pour 2017 éditée en 2016, 2367 p., 31 cm (ISBN 978-2-85784-058-9), notice « Viout, Jean-Olivier ».
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