Melina Mercouri
Melína Mercoúri (grec moderne : Μελίνα Μερκούρη, officiellement Αμαλία - Μαρία Μερκούρη, Amalía-María Merkoúri), à l’étranger Melina Mercouri, née le à Athènes et morte le à New York, est une actrice, chanteuse et femme politique grecque.
Μελίνα Μερκούρη
Représentante de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (d) Grèce | |
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- | |
Suppléante de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe Grèce | |
- | |
Ministre grec de la Culture et des Sciences | |
Ministre grec de la Culture | |
Députée au Parlement grec Circonscription d'État (d) |
Naissance | |
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Décès |
(à 73 ans) Upper East Side |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Μελίνα Μερκούρη |
Noms de naissance |
Μαρία Αμαλία Μερκούρη, María Amalía Merkoúri |
Nationalités | |
Domiciles | |
Formation |
École nationale de théâtre dramatique (en) |
Activités | |
Période d'activité |
À partir de |
Père |
Stamátis Merkoúris (en) |
Fratrie |
Spiros Merkouris (d) |
Conjoints |
Panagis Charokopos (d) Jules Dassin (de à ) |
Parti politique | |
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Distinction |
Biographie
Amalía-María Mercoúri est née dans une famille de la grande bourgeoisie athénienne, originaire d'Argolide dans le Péloponnèse. Son grand-père, Spyrídon Merkoúris, conservateur et opposant à Elefthérios Venizélos, fut maire d'Athènes et son père, Stamatis Mercouris (en), ancien officier de l'armée grecque, fut député[1].
Elle est élevée par des gouvernantes étrangères et des institutrices françaises qui lui apprennent l'anglais et le français en plus du grec[1].
Elle se marie à 15 ans pour fuir le milieu familial. Elle divorce à 18 ans.
Elle s'inscrit à l'Institut dramatique du théâtre national de Grèce à Athènes, où elle est l'élève de Dimítris Rondíris, un disciple de Max Reinhardt. Il la forme au répertoire ibsénien[1]. Elle commence alors une carrière de comédienne qui se déroule entre Athènes et Paris, travaillant notamment avec Marcel Achard.
En 1949, elle réussit à échapper au répertoire dans lequel Rondíris l'avait cantonnée. Elle se tourne vers Karolos Koun (en) et la méthode de Constantin Stanislavski. Si elle triomphe dans les pièces contemporaines, ses rôles dans des tragédies antiques ne sont pas aussi réussis[2].
Le cinéaste grec Michael Cacoyannis, futur réalisateur de Zorba le grec (1964), lui offre son premier rôle au cinéma en 1955 dans Stella, film qui lui apporte d'emblée la notoriété. Peu après, elle rencontre le réalisateur américain en exil Jules Dassin, dont elle devient l'égérie. Dassin la fait tourner dans huit films et ils se marient en 1966. Le film Jamais le dimanche (1960) apporte au couple une grande renommée internationale. Pour ce film, Melina Mercouri reçoit le prix d’interprétation féminine au festival de Cannes et est nommée aux Oscars[2]. La chanson qu'elle y interprète : Les Enfants du Pirée obtient, en 1961, l'Oscar de la meilleure chanson originale[3].
Privée de ses droits civiques à la suite du coup d'État fomenté en Grèce par les colonels en 1967, Melina Mercouri s'exile en France. Dans des tournées internationales, elle se fait dès lors le chantre de la résistance grecque à la dictature[2].
Dès la chute de la dictature, en 1974, elle rentre en Grèce où elle entame une carrière politique qui l'amène à progressivement arrêter le cinéma. Elle est successivement députée du Mouvement socialiste panhellénique pour Le Pirée en 1978 et ministre de la culture de 1981 à 1989, puis de 1993 jusqu'à sa mort[2]. Elle s'est battue notamment, mais sans succès, pour le retour des frises du Parthénon exposées au British Museum. Dans le cadre du Conseil européen, elle crée, en 1985, le concept des capitales européennes de la culture. Conçue pour « contribuer au rapprochement des peuples européens », son idée était de désigner deux villes par an pour accueillir le théâtre de manifestations artistiques et mettre à l'honneur leur patrimoine historique et culturel.
Grande fumeuse, elle meurt à 73 ans d'un cancer du poumon le , au Memorial Hospital de New York[4], et une semaine de deuil national est alors décrétée en Grèce[5]. Elle est inhumée dans le Premier cimetière d'Athènes[6].
La Fondation Melina Mercouri s'occupe aujourd'hui de la préservation des monuments grecs antiques.
Théâtre
- 1949 : Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams
- 1951 : Le Moulin de la galette de Marcel Achard, mise en scène Pierre Fresnay, Théâtre de la Michodière
- 1952 : Les Compagnons de la marjolaine de Marcel Achard, mise en scène Yves Robert, Théâtre Antoine
- 1953 : Il était une gare de Jacques Deval, mise en scène Jean Darcante, Théâtre de la Renaissance
- 1962 : Flora de Fabio Mauri et Franco Brusati, mise en scène Jules Dassin, Théâtre des Variétés
Filmographie
- 1955 : Stella, femme libre de Michael Cacoyannis : Stélla
- 1957 : Celui qui doit mourir de Jules Dassin : Katerina
- 1958 : Gipsy (The Gypsy and the Gentleman) de Joseph Losey : Belle
- 1959 : La Loi (La legge) de Jules Dassin : Donna Lucrezia
- 1960 : Jamais le dimanche (Pote tin Kyriaki) de Jules Dassin : Ilya
- 1961 : Le Jugement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio De Sica : la dame étrangère
- 1961 : Vive Henri IV, vive l’amour ! de Claude Autant-Lara : Marie de Médicis
- 1962 : Phaedra de Jules Dassin : Phèdre
- 1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman : Magda
- 1964 : Topkapi de Jules Dassin : Elizabeth Lipp
- 1965 : Les Pianos mécaniques (Los pianos mecánicos) de Juan Antonio Bardem : Jenny
- 1966 : D pour danger (A Man Could Get Killed) de Ronald Neame et Cliff Owen : Aurora/Celeste da Costa
- 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin : Maria
- 1969 : Gaily, Gaily de Norman Jewison : Lil
- 1970 : La Promesse de l'aube (Promise at Dawn) de Jules Dassin : Nina Kacewa
- 1974 : The Rehearsal de Jules Dassin
- 1975 : Jacqueline Susann’s Once Is Not Enough (Once Is Not Enough) de Guy Green : Karla
- 1977 : Drôles de manières (Nasty Habits) de Michael Lindsay-Hogg : Sœur Gertrude
- 1978 : Cri de femmes (Kravgi gynaikon) de Jules Dassin : Maya/Médée
Discographie
- Attendre, attendre, adaptation française par Claude Lemesle de la chanson grecque de Demetre Christodoulou (el) (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Entre les lignes, entre les mots, adaptation française par Maurice Vidalin de la chanson grecque de Mános Eleftheríou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Je suis Grecque, paroles de Richelle Dassin/Pierre Delanoë et musique de Joe Dassin
- L’Étrangère, adaptation française par Pierre Delanoë de la chanson grecque de Mános Eleftheríou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Le Chat et la Souris, paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Le Portugais, paroles de Richelle Dassin/Pierre Delanoë et musique de Joe Dassin
- Le Soleil de nos cœurs, paroles de Claude Lemesle et musique de Xatkis (alias Nicolas Pelletier)
- Mes amis d’hier, paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Par dix, par cent, par mille..., paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Violence, violence !, paroles de Serge Lama et musique de Costakos (alias Jean-Christophe Pelletier)/Xatkis (alias Nicolas Pelletier)
- 1974 ; Si Melina m'était contée, bande originale de l'émission éponyme diffusée à la fin de l'année 1973 à la télévision française. Album 33 tours Polydor (plusieurs rééditions en CD Polygram).
- Je te dirais les mots (Vangelis Papathanassiou, Richelle Dassin [belle-fille de M. Mercouri], Claude Lemesle) — Durée : 4:04
- Toi, la mer (Alekos Sakellarios, Michel Jourdan, Stávros Xarchákos) — Durée : 3:00
- Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse (poème de Georges Séféris, traduit en français par Jacques Lacarrière, mis en musique par Vangelis Papathanassiou, d'après le thème du cantique orthodoxe du Vendredi Saint) — Durée : 6:03
- Paname (Léo Ferré) — Durée : 3:24
- Sinefiasmeni Kiriaki (Vassílis Tsitsánis, Alekos Gouveris) — Durée : 4:13
- Athènes, ma ville (Athina) (Vangelis Papathanassiou, Richelle Dassin, Claude Lemesle) — Durée : 4:49
- La Veuve du colonel (extrait de l'opéra-bouffe La Vie parisienne, musique de Jacques Offenbach, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy) — Durée : 3:43
- Den Itan Nissi (Manos Hadjidakis, Nikos Kazantzakis) — Durée : 4:28
- Alabama Song (Kurt Weill, Bertolt Brecht) — Durée : 4:06
- Yes Sir (Ralph Benatzky, Claude Lemesle) — Durée : 3:00
Direction artistique : Claude Dejacques. — Arrangements et direction musicale : Vangelis Papathanassiou (1, 3, 5, 6) ; Ensemble musical Grec dirigé par Didilis (2) ; Bernard Gérard (4, 7, 8, 9, 10)
- 1973 : Melina Mercouri (compilation double 33 tours 30 cm Polydor). Arrangements et direction d'orchestre d'Alain Goraguer sauf :
— 2 et 18, arrangements de Vangelis
— 21, arrangements et direction d'orchestre de Bernard Gérard.
- Zorba, paroles de Vangelis Goufas (el) sur la musique de Míkis Theodorákis du film Zorba le Grec
- Je te dirai les mots, paroles de Richelle Dassin et musique de Vangelis
- Mes amis d’hier, paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Au café Saint-Just, adaptation par Richelle Dassin et Claude Lemesle de la chanson grecque de Elefterios Papadopoulos (paroles) et Emmanuel Loizou (musique)
- Pour toi ma fille, adaptation française par Claude Lemesle de la chanson grecque de Míkis Theodorákis (paroles et musique)
- Rodostamou, paroles de Níkos Gátsos et musique de Míkis Theodorákis
- Je suis Grecque, paroles de Richelle Dassin/Pierre Delanoë et musique de Joe Dassin
- Les Bateaux de Samos, paroles de Maurice Fanon et musique Yani Spanos
- I epistoli (La Lettre), paroles de Mános Eleftheríou et musique de Míkis Theodorákis
- Attendre, attendre, adaptation française par Claude Lemesle de la chanson grecque de Demetre Christodoulou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Messogio, adaptation grecque par Demetre Christodoulou de En Méditerranée, paroles et musique de Georges Moustaki
- Melina, Melinaki, adaptation française par Richelle Dassin et Claude Lemesle de la chanson grecque de Elefterios Papadopoulos (paroles) et Emmanuel Loizou (musique)
- O metikos, adaptation grecque par Demetre Christodoulou du Métèque, paroles et musique de Georges Moustaki
- Le Soleil de nos cœurs, paroles de Claude Lemesle et musique de Xatkis (alias Nicolas Pelletier)
- Entre les lignes, entre les mots, adaptation française par Maurice Vidalin de la chanson grecque de Mános Eleftheríou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- L’Étrangère, adaptation française par Pierre Delanoë de la chanson grecque de Mános Eleftheríou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Violence, violence !, paroles de Serge Lama et musique de Costakos (alias Jean-Christophe Pelletier)/Xatkis (alias Nicolas Pelletier)
- Athènes, ma ville, paroles de Richelle Dassin et musique de Vangelis
- Par dix, par cent, par mille..., paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Le Chat et la Souris, paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- La Veuve du colonel, paroles de Henri Meilhac/Ludovic Halévy et musique de Jacques Offenbach, de l'opéra-bouffe La Vie parisienne
- L'Œillet rouge, adaptation française de Maurice Fanon de la chanson grecque de Eftichia Papagianopoulou (en) (paroles) et Stávros Xarchákos (musique)
- Ta pedia tou Pirea (Les Enfants du Pirée), paroles et musique de Manos Hadjidakis, du film Jamais le dimanche
- 1994 : Melina Mercouri (compilation, 1 CD Polygram). Arrangements et direction d'orchestre d'Alain Goraguer sauf :
— 9, arrangements et direction d'orchestre de Vangelis
— 10 et 13, arrangements et direction d'orchestre de Bernard Gérard
- Je suis Grecque, paroles de Richelle Dassin/Pierre Delanoë et musique de Joe Dassin
- Les Bateaux de Samos, paroles de Maurice Fanon et musique Yani Spanos
- Au café Saint-Just, adaptation par Richelle Dassin et Claude Lemesle de la chanson grecque de Elefterios Papadopoulos (paroles) et Emmanuel Loizou (musique)
- Mes amis d’hier, paroles de Claude Lemesle et musique de Stávros Xarchákos
- Pour toi ma fille, adaptation française par Claude Lemesle de la chanson grecque de Míkis Theodorákis (paroles et musique)
- L'Orgue de Barbarie, adaptation française par Richelle Dassin et Claude Lemesle de la chanson grecque de Spyros Peristeris (paroles) et Basile Tsitsanis (musique)
- L'Œillet rouge, adaptation française de Maurice Fanon de la chanson grecque de Eftichia Papagianopoulou (paroles) et Stávros Xarchákos (musique)
- La Fumée des cigarettes, paroles de Serge Lama et musique de Basile Tsitsanis
- Athènes, ma ville, paroles de Richelle Dassin et musique de Vangelis
- La Veuve du colonel, paroles de Henri Meilhac/Ludovic Halévy et musique de Jacques Offenbach, de l'opéra-bouffe La Vie parisienne
- Le Portugais, paroles de Richelle Dassin/Pierre Delanoë et musique de Joe Dassin
- L’Étrangère, adaptation française par Pierre Delanoë de la chanson grecque de Mános Eleftheríou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- Paname, paroles et musique de Léo Ferré
- Messogio, adaptation grecque par Demetre Christodoulou de En Méditerranée, paroles et musique de Georges Moustaki
- Attendre, attendre, adaptation française par Claude Lemesle de la chanson grecque de Demetre Christodoulou (paroles) et Míkis Theodorákis (musique)
- O metikos, adaptation grecque par Demetre Christodoulou du Métèque, paroles et musique de Georges Moustaki
- Ta pedia tou Pirea (Les Enfants du Pirée), paroles et musique de Manos Hadjidakis, du film Jamais le dimanche
- Zorba, paroles de Vangelis Goufas sur la musique de Míkis Theodorákis du film Zorba le Grec
Bibliographie
- Kostas Georgoussopoulos, « Trois mythes qui ne sont pas des stars », dans Michel Démopoulos, Le Cinéma grec, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « cinéma/pluriel », (ISBN 2-858-50813-5)
- Melina Mercouri, Je suis née Grecque, Paris, Éditions Stock, , 320 p. (ISBN 2-253-00445-6)
- Bertrand Meyer-Stabley, La Véritable Mélina Mercouri, Paris, Pygmalion, coll. « Cinéma & Spectacles », , 328 p. (ISBN 978-2-85704-695-0, présentation en ligne)
- Nathalie Katinakis, Melina Mercouri et Mikis Theodorakis : les derniers héros grecs, Paris, L'Harmattan, , 272 p. (ISBN 978-2-296-54935-7, lire en ligne)
- (el) Yannis Soldatos, Ιστορία του ελληνικού κινηματογράφου (Histoire du cinéma grec) : Γ : 1990-2002, t. 3, Athènes, Aigokeros, (réimpr. 10), 270 p. (ISBN 960-322-137-6)
Hommages
En 2014, la ville de Paris a nommé la place Mélina-Mercouri en sa mémoire, dans le 20e arrondissement[7].
Notes et références
- Georgoussopoulos 1995, p. 128
- Georgoussopoulos 1995, p. 129
- (en) All about Oscar: The History and Politics of the Academy Awards : Emanuel Levy - Éditeur : Continuum - 2003 - (ISBN 978-0-8264-1452-6) - p. 210
- J.-P. L., « La Grèce en deuil de sa pasionaria », sur L'Humanité, (consulté le ).
- Soldatos 2002, p. 56
- Tombe de Melina Mercouri et Jules Dassin, sur Getty Images (consulté le ).
- « Délibération du Conseil de Paris »
Voir aussi
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- Vidéo : Melina Mercouri en 1963, une archive de la Télévision suisse romande
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