Maison de Pazzi
Les Pazzi sont une famille noble d'importance centrale dans l'histoire de Florence.
Histoire
Rinieri de' Pazzi (it) est indiqué comme le plus ancien du nom. Il vient de Fiesole et s'installe à Florence au XIe siècle[1].
Le premier personnage de la famille mentionné dans l'histoire est Pazzino de' Pazzi, chevalier croisé qui s'est illustré au siège de Jérusalem ) durant la première croisade destinée à délivrer le Saint-Sépulcre des Infidèles (1099). Les reliques ramenées après ce combat sont à l'origine de la fête pascale du Scoppio del Carro à Florence.
Les Pazzi ont vu leur fortune croître ainsi que leur prestige comme les autres familles florentines, en se dédiant au commerce et à la finance.
Politiquement guelfes, Jacopo detto del Vecco ou del Neca (it) se distingua à la bataille de Montaperti en y mourant[1].
La génération suivante embrassa la cause des guelfes noirs, alliée aux Donati. Le fils de Jacopo, Pazzino, fut un homme d'armes et suivit Charles de Valois après son départ de Florence. Il a existé une famille homonyme dans le Valdarno, mais gibeline, dont les Pazzi de Florence ne voulurent jamais établir (ou rechercher) les liens de parenté[1].
Bien avant la malédiction suite de la conjuration des Pazzi, la famille compta un traître, Carlino de' Pazzi (it), cité par Dante dans un des cercles de l'Enfer, celui des traîtres à la patrie. Y est cité également Camicione de' Pazzi (it), de la branche familiale du Valdarno (comme le ladrone Rinieri de' Pazzi, dans Inf. XII 137)[1].
En 1429, Andrea de' Pazzi commissionna Filippo Brunelleschi pour une chapelle située dans la basilique Santa Croce de Florence, qui a été complétée vers 1450 et qui constitue un des plus harmonieux exemples de la première Renaissance : la chapelle des Pazzi[1].
La conjuration des Pazzi
La confrontation avec les Médicis, roturiers et de surcroît « nouveaux riches », qui dominent la vie politique de la cité se traduit par un complot ourdi par les Pazzi destiné à tuer Julien et Laurent de Médicis, décapitant ainsi la famille de ses principaux chefs pour les évincer ainsi du cercle du pouvoir et les remplacer.
Le , après une tentative avortée la veille, Julien de Médicis et son frère Laurent, agenouillés, sont attaqués par Francesco de' Pazzi et ses complices : Julien succombe de 19 coups de couteau mais Laurent, réfugié dans la sacristie, en réchappe. Les participants au complot sont très vite démasqués et punis : l'archevêque de Pise, dont le passage avait servi de prétexte au complot, est immédiatement pendu. Jacopo, Renato et Francesco de Pazzi sont quant à eux vite retrouvés et exécutés. Guglielmo de' Pazzi (it), époux de Bianca, est épargné mais condamné à un exil perpétuel.
Il faut attendre la prédication du moine dominicain Jérôme Savonarole, le départ des Médicis de la ville et la mort de Laurent, pour qu'en 1494 les Pazzi reviennent en ville, retrouvent leurs anciennes propriétés, y compris le Palais Pazzi, et reprennent leurs charges politiques. Ils se distinguèrent dans cette période avec Guglielmo dei Pazzi, homme politique et ambassadeur, et son fils Cosimo (it), archevêque de Florence de 1508 au 1513, pendant que Raffaele de' Pazzi (it) fut un condottiere renommé au service du pape Jules II.
La famille n'arriva jamais à retrouver son prestige et sa richesse passée, mais elle tint son rang parmi les grandes familles patriciennes. La crise des commerces et des manufactures de la fin des XVIe siècle les orientant plus vers les possessions terriennes. Nombreux furent les chevaliers de l'ordre de Saint-Étienne, les hommes d'Église, les hommes d'armes et les hommes politiques.
Sur la fin du XVIe siècle la réputation des Pazzi se renforce avec une des saintes les plus importantes du siècle : Maria Maddalena de' Pazzi, sœur carmélite célèbre pour ses visions extatiques, béatifiée peu après sa mort.
Arbre généalogique
Ranieri de' Pazzi ? Pazzino de' Pazzi ? Ildebrando de Pazzo (fin Xe-début XIe siècle), notaire impérial à Florence │ └─Pazzo de' Pazzi (vivant en 1178) │ ├─Ranieri de' Pazzi (vers 1178 - après 1206) │ │ │ └─Uguccione de' Pazzi (né avant 1203) │ │ │ ├─Giacchinotto de' Pazzi (it) (mort après 1315) │ │ │ ├─Cherico de' Pazzi dit « l'Ancien » │ │ │ └─Pazzo de' Pazzi │ │ │ └─Carlone de' Pazzi │ │ │ ├─Uguccione de' Pazzi → branche éteinte en 1700 │ │ │ └─Carlino de' Pazzi (it) (mort en 1348), chevalier, cité dans l'Enfer de Dante │ ├─Uguccione de' Pazzi (mort avant 1178) │ │ │ └─Aldobrandino de' Pazzi (vivant en 1209) │ │ │ └─Jacopo de' Pazzi il vecchio (it) (mort en 1260) │ │ │ └─Pazzino de' Pazzi (mort en 1312) │ │ │ └─[6 générations…] → autre branche éteinte en 1766 │ │ │ └─Camillo de' Pazzi (1535-1597) │ │ │ └─Santa Maria Maddalena de' Pazzi (1566-1607) │ └─Schiatta de' Pazzi (mort avant 1188) │ └─Gerardo de' Pazzi │ └─Ubertino de' Pazzi (vivant entre 1227 et 1250) │ └─Giano de' Pazzi (vivant entre 1289 et 1310) │ └─Guidotto de' Pazzi (mort 1348 durant la peste) │ └─Guglielmo de' Pazzi │ └─Andrea de' Pazzi (it) (1372-1445), qui a commissionné Brunelleschi │ ├─Antonio de' Pazzi (1410-1458) │ │ │ ├─Guglielmo de' Pazzi (it) (1437-1516), époux de Bianca de' Medici │ │ │ │ │ ├─Cosimo de' Pazzi (it) (1466-1513), archevêque de Florence │ │ │ │ │ └─Alessandro de' Pazzi (1483-1530) │ │ │ │ │ └─Cosimo de' Pazzi (1514-1595) │ │ │ │ │ └─Francesco de' Pazzi (1559-1619) │ │ │ │ │ └─>Unique branche toujours existante │ │ │ ├─Giovanni de' Pazzi (it) (1439-1481) │ │ │ │ │ └─Raffaele de' Pazzi (it) (1471-1512), condottiere │ │ │ └─Francesco de' Pazzi (1444-1478), impliqué dans la conjuration │ ├─Jacopo de' Pazzi (m. 1478), impliqué dans la conjuration │ └─Piero de' Pazzi (1416-1464) │ └─Renato de' Pazzi (it) (1442-1478), impliqué dans la conjuration
Jeu vidéo et films
La famille Pazzi et leur conjuration ont une place importante dans le jeu Assassin's Creed II créé par Ubisoft.
Un des personnages du film Hannibal (2001) est le commandant Pazzi, un policier corrompu, qui sera pendu le long de la façade du Palazzo Vecchio, comme son ancêtre Francesco Pazzi.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Pazzi » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
- (it) Arnaldo D'addario, « Pazzi in "Enciclopedia Dantesca" », sur treccani.it, (consulté le ).
Liens externes
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