Maison de Salm
La famille de Salm, est issue de l'ancienne noblesse lotharingienne puis des comtes de Luxembourg anciennement possessionnés dans l'actuel pays de l'Ardenne belge. Elle est surtout connue par la destinée que connut la branche qui s'implanta dans les Vosges qui sut constituer au fil du temps le territoire d'une principauté dont la capitale fut Badonviller puis Senones.
Pour les articles homonymes, voir Salm.
Maison de Salm | |
Armes | |
Branches |
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Période | depuis le XIe siècle |
Pays ou province d’origine | Duché de Luxembourg |
Allégeance | Saint-Empire Autriche-Hongrie Belgique |
Fiefs tenus | Salm-Salm |
Charges | Princes souverains de Salm |
Fonctions militaires | Maréchaux de Lorraine |
Fonctions ecclésiastiques | Cardinaux, évêques |
Ses représentants s'illustrèrent notamment en tant que comtes de Trèves, d'Ardenne, palatin de Lorraine (Lotharingie), puis de Salm, roi de Germanie, avoués de l'abbaye Saint-Pierre de Senones, comtes de Salm en Vosge(s), gouverneurs de Nancy, maréchaux de Lorraine et du Barrois, princes du Saint Empire, princes souverains de Salm-Salm.
Les premiers comtes de Salm
Origine de la famille
Giselbert (ou Gislebert), fils cadet de Frédéric, régnant comme comtes au Luxembourg au Moyen Âge, est le premier comte de Salm qui nous soit connu (Salm en Ardenne, aujourd'hui Vielsalm et Salmchâteau, en Belgique). Il était également comte de Longwy, et reçut le Luxembourg à la mort de son frère Henri II, en 1047. Il transmit alors le comté de Salm à l'un de ses fils cadets, Hermann Ier de Salm. Ce dernier est considéré comme la tige de la Maison de Salm.
Les armes du comté étaient un écu de gueules à deux saumons adossés d’argent accompagnés de 7 croisettes d’or[1].
Hermann Ier
Le comté ardennais de Salm n'avait guère d'importance stratégique bien qu'on y exploitait quelques gisements de cuivre et que l'on procédait depuis l'Antiquité à l'extraction de l'or natif ; mais Hermann et ses descendants vont s'appuyer sur les deux puissances de l'époque pour assurer leur ascension : l'Église et le Saint Empire.
Hermann acquit le comté de Rheineck (ou Rhineck) par mariage avec Sophia, comtesse de Rheineck.
Il était aussi le neveu de l'évêque de Metz Adalbéron III (1047-1072). Vers 1080, l'évêque Hermann de Metz investit Hermann Ier de la charge d'avoué épiscopal.
Hermann parvint en 1080 à se faire élire « anti-roi de Germanie », profitant des difficultés du roi précédemment élu, l'empereur Henri IV.
Pourtant, après un temps d'exil et malgré quelques victoires militaires, Hermann abandonna ses prétentions à la royauté, et mourut en 1088[2].
De nouvelles perspectives
Le comte Hermann II, fils de Hermann Ier, épousa Agnès de Langenstein, comtesse de Langenstein (Longue Pierre, dans les Vosges), jetant les bases de la branche vosgienne des Salm.
Son frère Othon (ou Otto) reçut le comté de Rheineck. Il épousa Gertrude de Nordheim, sœur de Richenza, avec qui il eut Sophie de Rheineck ; il était beau-frère du roi des Romains Lothaire de Supplinbourg qui devint ensuite empereur. Othon fut alors élevé à la dignité de comte palatin.
Les deux branches de Salm
Le petit-fils de Hermann II, le comte Henri II, né au château de Pierre-Percée, choisit de vivre dans le nouveau comté de Salm qu'il créa à la fin du XIIe siècle sur les terres vosgiennes, Salm en Vosge(s) ; il abandonna alors le comté de Salm en Ardenne à sa sœur Élise ou Élisabeth.
- Devenue comtesse, Élise épousa Frédéric comte de Vianden, créant la nouvelle branche ardennaise (et luxembourgeoise) des Salm-Vianden, puis Salm-Reifferscheid, laquelle s'intitula Altgraf zu Salm (« comte ancien, ou originel, de Salm »)[3]. Elle reçut la dignité princière aux XVIIIe siècle et XIXe siècle.
- Les descendants de Henri II, intitulés également comtes de Salm et gouvernant le comté de Salm en Vosges, créèrent au Moyen Âge la lignée des sires puis comtes de Blâmont. Ils se fondirent ensuite dans les lignées des Wildgraves et Rhingraves (1499, princes de Salm à partir de 1623), et des ducs de Lorraine (1600).
À partir de 1739, à la suite d'une alliance, les princes de Salm (-en-Vosges) s'intitulèrent princes de Salm-Salm, puis ils obtinrent en 1751 la redéfinition de leur territoire.
Branches des Salm en Allemagne
La Révolution française contraignit les princes de Salm-Salm à l'exil, dans leur château d'Anholt en Westphalie (Allemagne), où leurs descendants résident toujours. D'autres branches de Salm, presque toutes princières, s'étaient déjà créées dans l'Empire au fil des siècles, issues de l'une ou l'autre branche de Salm (en Ardenne ou en Vosges). Le prince Frédéric III de Salm-Kyrbourg fit construire l'hôtel de Salm à Paris, actuel palais de la Légion d'honneur. Il mourut sur l'échafaud pendant la terreur révolutionnaire.
Au XIXe siècle, tous ces princes de Salm, auparavant souverains, furent médiatisés : ils perdaient l'indépendance de leurs États, tout en conservant le rang de souverains.
En 1830, l'un des princes de la Maison de Salm se présenta sans succès au congrès national qui devait choisir un roi au nouveau royaume de Belgique[4].
Arbre dynastique
Cet arbre présente schématiquement les différentes branches de la famille de Salm.
Luxembourg (Frédéric de Luxembourg) │ ├─> Salm, puis (1047) Luxembourg (Giselbert) │ │ │ ├─> (1059) │ │ Luxembourg (Conrad Ier) │ │ │ └─> (1047) │ Maison de Salm : │ Hermann Ier († 1088), 1047-1088 │ │ │ ├──────────────────────────────────────────┐ │ │ │ │ Hermann II (1111-1135?) Othon († 1150), comte de Rheineck, de Bentheim, │ │ comte palatin du Rhin, sans postérité mâle │ Henri Ier (1135-1170), 1133-1170 │ │ │ avant 1200, partage des possessions ardennaises et vosgiennes entre Henri II et Élise sa sœur ; │ chacune des deux branches porte le titre de comte de Salm[5] │ │ │ ├─> comté de Salm en Ardenne : │ │ Élise ou Élisabeth, comtesse de Salm │ │ x Frédéric, comte de Vianden │ │ │ │ │ └─> (avant 1200) │ │ Salm-Vianden, éteinte en 1416 │ │ │ │ │ └─> (1416 par testament et transmission familiale) │ │ Salm-Reifferscheid (Jean V, comte de Reifferscheid : cf. [6] et Reifferscheid) │ │ │ │ │ ├─> (1639) │ │ │ Salm-Reifferscheid │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1734) │ │ │ │ Salm-Reifferscheid-Bedbourg, devient (1803) Salm-Reifferscheid-Krautheim, │ │ │ │ princes d'Empire (1804) │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1734) │ │ │ │ Salm-Reifferscheid-Hainspach, │ │ │ │ │ │ │ └─> (1734) │ │ │ Salm-Reifferscheid-Raitz │ │ │ (laquelle conserva le comté de Salm en Ardenne), princes d'Empire (1796) │ │ │ │ │ └─> (1639) │ │ Salm-Reifferscheid-Dyck, princes (1816) │ │ │ └─> comté de Salm en Vosges : │ Henri II († v. 1200), comte de Salm v. 1170-1200? │ │ │ ├──────────────────────────────────────────┐ │ │ │ │ Henri III († 1246), v. 1200-1246 Frédéric Henri († avant 1246), sire de Blâmont, │ │ sans postérité │ │ │ ├──────────────────────────────────────────┐ │ │ │ │ (Henri de Viviers) sires puis comtes de Blâmont │ │ (Frédéric, † avant 1258, sire de Blâmont) │ │ éteinte en 1503 │ │ │ Henri IV († v.1292), 1245-1292, comte de Blieskastel (1275-1284) │ │ │ Jean Ier (v. 1260-1330?), 1292-1330 │ │ │ ├──────────────────────────────────────────┐ │ │ │ │ Simon Ier († 1346), 1332-1346? (Nicolas, † 1343), 1336-1343, seigneur de Puttelange (1337) │ │ │ │ Jean II (v. 1330-?), 1347-?, │ │ comte de Chiny (1358-65) │ │ │ Jean III, d'abord seigneur de Puttelange et Viviers (1352), ? │ Simon II († 1397), ?-1397 │ │ │ Simon III († 1459), 1397-1459 │ │ │ ├─> Jacques († 1475), 1459-1475 │ │ │ à la mort du comte Jacques, sa sœur Jeannette et son frère Jean décident de se partager le pouvoir ; │ le comté reste indivis, les deux branches prennent chacune le titre de comte de Salm. │ │ │ ├─> Jeannette de Salm │ │ x Jean V, Wildgrave de Dhaun et Kyrburg, Rhingrave de Stein : Rheingrafenstein[7], │ │ │ │ │ └─> (1475) │ │ Wild- et Rhingraves, comtes de Salm[8] : │ │ Jean V, Wild- et Rhingrave, comte de Salm │ │ │ │ │ Jean VI († 1561) │ │ X Jeanne de Moers-Sarrewerden │ │ par ce mariage, les Rhingraves acquièrent un quart des droits sur la baronnie de Fénétrange, │ │ ainsi que la seigneurie de Diemeringen │ │ │ │ │ ├─> Dhaun, possédant Salm, Dhaun et Stein : │ │ │ Philippe, Wildgrave de Dhaun, Rhingrave de Stein, comte de Salm │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1561) │ │ │ │ Salm et Neuviller : │ │ │ │ Frédéric, comte de Salm et Neuviller │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1610) │ │ │ │ │ Salm puis Princes de Salm (1623) : │ │ │ │ │ 1610-1634: Philippe Othon (1575-1634), prince de l'Empire en 1623 │ │ │ │ │ 1634-1636: Louis (1618-1636), │ │ │ │ │ 1636-1663: Léopold Philippe Charles (1620-1663), │ │ │ │ │ admis au banc des princes à la Diète d'Empire (1654), │ │ │ │ │ 1663-1710: Charles Théodore Othon (1645-1710), │ │ │ │ │ obtint l'immédiateté du "comté princier de Salm" (1668), │ │ │ │ │ 1710-1738: Louis-Othon (1674-1738), sans descendance mâle ; sa fille Dorothée, assure la succession par son mariage avec Nicolas-Léopold (rameau de Neuviller-Hoogstraten ci-dessous) │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─> (1610) │ │ │ │ Neuviller (Frédéric-Magnus) │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1676) │ │ │ │ │ Hoogstraten (Guillaume Florentin, baron de Hoogstraten), │ │ │ │ │ puis princes de Salm puis de Salm-Salm (1739) et ducs de Hoogstraten : │ │ │ │ │ 1739-1770: Nicolas-Léopold (1701-1770) x 1719 Dorothée de Salm ci-dessus │ │ │ │ │ 1770-1778: Louis Charles Othon (1721-1778) │ │ │ │ │ 1778-1793[9]: Constantin Alexandre (1762-1828), │ │ │ │ │ puis installation à Anholt (1790) │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─> (1676) │ │ │ │ Loes ou Lentz (Henri Gabriel), │ │ │ │ devient de Salm-Kyrburg (1738), princes de l'Empire (1742), éteinte en 1905 │ │ │ │ │ │ │ ├─> (1561) │ │ │ │ Dhaun (Adolphe Henri, Wildgrave), éteinte en 1750 │ │ │ │ │ │ │ └─> (1561) │ │ │ Grumbach : │ │ │ Jean Christophe, Rhingrave de Stein, « comte de Salm » et Grumbach │ │ │ │ │ │ │ ├─> (?) │ │ │ │ Grumbach ; reprend Stein en 1793 ; │ │ │ │ devient Salm-Horstmar (v. 1803), princes (1817) │ │ │ │ │ │ │ └─> (?) │ │ │ Rhingraves de Stein, éteinte en 1793, succession par Grumbach ci-dessus │ │ │ │ │ └→ Kirbourg (Jean VII, Wildgrave), recevant Kyrburg, Morhange, Puttelange et Diemeringen, │ │ éteinte en 1688 │ │ │ │ │ └─> (1475) │ Jean V, comte de Salm │ │ │ ├─> Jean VI │ │ │ │ │ Jean VII │ │ │ │ │ ├─> Jean VIII, sans descendance │ │ │ succession par sa nièce Christine de Salm et les ducs de Lorraine ci-dessous │ │ │ │ │ └─> (Paul) │ │ │ │ │ └─> Christine ou Chrétienne de Salm, héritière de Jean VIII │ │ x François de Lorraine, comte de Vaudémont, puis duc de Lorraine │ │ │ │ │ (1600[10]) │ │ Ducs de Lorraine, comtes de Salm │ │ │ └─> Salm et Neubourg (Nicolas Ier, "comte de Salm", comte de Neubourg[11]), │ éteinte en 1784 │ └─> Frédéric, duc de Basse-Lotharingie d'où Limbourg puis Reifferscheid, voir Salm-Reifferscheid (1416) ci-dessus
Notes et références
- Cf L'Héraldique du Château, et Thomas Moule, Heraldry of fish: notices of the principal families bearing fish in their arms (consultable sur Google Books).
- Sur ses terres de Salm selon certains (Henri IV du Saint-Empire, Le temps des anti-rois), à Kochem sur la Moselle allemande selon d'autres (Château de Salm).
- Jean V comte de Reifferscheid, héritier en 1416 de Henri VII de Salm-Vianden, descendait en ligne masculine, comme la toute première branche de Salm, de la Maison de Luxembourg, par Frédéric de Luxembourg (965-1019).
- Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, vol. 9, (lire en ligne), p. 146 . Voir aussi le texte intégral de la séance plénière du Congrès du 23 février 1831.
- Voir Les premiers comtes de Salm : De nouvelles perspectives.
- Ou Reifferscheidt. Voir Reifferscheid (Adelsgeschlecht)
- Le Rhingraviat de Stein est également appelé comté de Rhingrafenstein, du nom du château des Rhingraves.
- Tous les comtes descendant des Wild- et Rhingraves ont porté le titre et les armes des Wildgraves de Dhaun et Kirbourg, Rhingraves de Stein, comtes de Salm, quelles que soient leurs possessions propres.
- La principauté est rattachée à la France en 1793.
- Le partage des droits sur le comté, décidé en 1598 entre les deux branches aînée et cadette, devint effectif à la mort du comte Jean VIII, oncle de Christine, en 1600.
- Nicolas († 1529), neveu de Jeannette, devint comte de Salm et Neubourg (Nicolas Ier) après avoir acquis la seigneurie de Neubourg (Neubourg-sur-l'Inn en Bavière, alors dans l'archiduché d'Autriche). Voir par exemple Schloss Neuburg am Inn, Grafschaft Neuburg. Malgré son titre, ni lui ni sa branche ne possédèrent Salm.
Sources
- Voir Principauté de Salm-Salm, Bibliographie
- Diderot, D'Alembert et al., Encyclopédie méthodique : ou par ordre de matières, vol. 4, Panckoucke, (lire en ligne), Rhingraves et Wildgraves, « Economie politique et diplomatique », p. 59 passim.
- Frédéric Schoel, Maximilien Samson, Franz Xaver Zach, Cours d'histoire des États européens : depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789, Paris, Gide Fils, 1830-1834 (lire en ligne), t. 43, Ch. XXV "Maisons de Salm".
- Stammliste des Hauses Salm
- Michel Parisse, « Les comtes de Salm et l’évêché de Metz, XIe – XIIe siècles », in Histoire des terres de Salm, Société Philomatique Vosgienne, Saint Dié-des-Vosges, 1994.
- Jules Vannérus, « Les comtes de Salm-en-Ardenne (1029-1415) », Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, Arlon, t. 50, 1919, p. 1-112 ; t. 52, 1921, p. 55-222. — Tirés à part : 112 + 170 p., avec 2 pl. de sceaux.
- Georges Poull, Gérard Fischer et Marie-Thérèse Fischer, « Salm (famille de) », dans Albert Ronsin (dir.), Les Vosgiens célèbres : dictionnaire biographique illustré, Vagney, Gérard Louis, (ISBN 2-907016-09-1), p. 328-330.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le site de Senones, la capitale de la Principauté de Salm
- Histoire de Salival et généalogie des Salm en Vosges
- Medieval Lands : Salm
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