Senones

Senones ([sənon], en vosgien de la montagne [snoːn]) est une commune française située dans le département des Vosges en Lorraine, dans la région administrative Grand Est. Ses habitants sont appelés les Senonais.

Ne doit pas être confondu avec Senonnes.

Pour le peuple gaulois, voir Sénons.

Senones

Senones vu du Petit Paris.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges
Maire
Mandat
Jean-Luc Bévérina
2020-2026
Code postal 88210
Code commune 88451
Démographie
Gentilé Senonais
Population
municipale
2 423 hab. (2019 )
Densité 129 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 23′ 46″ nord, 6° 58′ 56″ est
Altitude 340 m
Min. 328 m
Max. 722 m
Superficie 18,73 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Moyenmoutier
(ville-centre)
Aire d'attraction Saint-Dié-des-Vosges
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Raon-l'Étape
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Senones
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Senones
Géolocalisation sur la carte : Vosges
Senones
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Senones
Liens
Site web senones.fr

    Géographie

    Le centre autour de l'abbaye, depuis la Roche Mère Henry[1] (666 m)

    Situation

    Senones est située dans la vallée du Rabodeau, affluent en rive droite de la Meurthe, qui quitte son territoire pour Moyenmoutier à l'altitude de 328 mètres. La moitié nord du territoire communal est montagneuse et couverte de forêts ; elle est traversée par les ruisseaux de Ravine et de la Basse de Malfosse qui confluent en direction de Moyenmoutier. La commune y culmine à 722 mètres d'altitude, à la Tête d'Anteux, sommet partagé avec La Petite-Raon.

    Senones est distant de 22 km de Saint-Dié-des-Vosges, de 80 km de Nancy et de 27 km de la commune alsacienne de Schirmeck via le col du Hantz, qui met Strasbourg à 76 km.

    Communes limitrophes

    Senones est limitrophe de six communes, toutes situées dans le département des Vosges et réparties géographiquement de la manière suivante :

    Environnement

    La commune est encore discrètement marquée par les séquelles de guerre, vestiges de l'ancien front qui s'est un temps stabilisé sur les crêtes.

    Les paysages et la faune bénéficient de la proximité de la forêt domaniale de Bannes (hêtraie-sapinière dominante), où sur 200 hectares la forêt est conservée comme future « forêt ancienne » pour sauver le grand tétras recensé là par l'Office français de la biodiversité et l'Office national des forêts en 1989. La réserve biologique de Bannes dont la partie Est sera classée en réserve naturelle intégrale sur 105 hectares[2], est sans doute celle où la naturalité est redevenue la plus élevée dans les Vosges gréseuses.
    Elle abrite plus de 20 % de bois mort, dont 12 % de très gros-bois (6,4 m² de surface terrière par ha à Bannes Est), ce qui est devenu rare en France. Si le tétras continue à régresser, cette situation est néanmoins favorable au retour d'une haute biodiversité et en particulier d'une diversité élevée d'invertébrés saproxylophages et de champignons, ainsi qu'à des espèces telles que la chouette de Tengmalm, le pic noir et le pic cendré. Il faut aussi noter que Senones se trouve à la limite sud d'un ensemble forestier allant presque jusqu'à Sarrebourg, c'est-à-dire d'une étendue nord-sud d'environ 60 kilomètres sur les Vosges gréseuses.

    Hydrographie

    La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Rabodeau, le ruisseau des Ravines, le ruisseau de Lavaux, le ruisseau de la Forain, le ruisseau de la Route Forestiere, le ruisseau de Repafosse, le ruisseau du Vieux Moulin et le ruisseau le Courade[3],[Carte 1].

    Le Rabodeau, d'une longueur totale de 25,7 km, prend sa source dans la commune de Moussey et se jette dans la Meurthe à Moyenmoutier, face à Étival-Clairefontaine, après avoir traversé quatre communes[4].

    Le ruisseau des Ravines, d'une longueur totale de 10,6 km, prend sa source dans la commune de La Petite-Raon et se jette dans le Rabodeau à Moyenmoutier, après avoir traversé trois communes[5].

    Réseaux hydrographique et routier de Senones.

    La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

    Urbanisme

    Typologie

    Senones est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Moyenmoutier, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[9] et 10 023 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[10],[11].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (75,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (75,9 %), prairies (7,5 %), zones urbanisées (7 %), zones agricoles hétérogènes (7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,4 %), mines, décharges et chantiers (1,3 %)[14].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].

    Toponymie

    Les formes anciennes du nom sont[16]: Senonensis monasterii (938); Senoines (1238); Senone (1261); Senones (1268); Sennoines (1291); Senoyne, Senoie (1304); Zenoinnes (1302); Cenoinnes (1309); Senoinnes (1313); Scennoines (1351); Senonne (1402); Senone (1434); Prévosté et mairie du Val de Senonne (1566).

    Ce nom pourrait venir de celui du peuple gaulois des Sénons, « les Anciens » (du gaulois senos signifiant vieux, ancien[17]) qui, avant de fonder Sens près de l'Yonne, auraient pu passer par les Vosges en venant de l'Est et laisser quelques implantations sur leur passage (voir aussi à l'ouest du même département, Senonges, ancien Senoneas, Senongas, Senonias, au Xe siècle). Jacques Lacroix émet cette hypothèse en rapprochant ces noms de localités de la découverte à Metz, en 1895, d'une dédicace religieuse aux Matres Senonum[18], « les déesses-Mères des Sénons »[19].

    Histoire

    Anciennement dénommée Senonia, la ville actuelle s'est bâtie autour de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre fondée en 640 par saint Gondelbert. Gondelbert, patron d'un ban mérovingien a peut-être favorisé l'installation d'un modeste moutier ou monastère après 640. Parce qu'il porte la crosse, on le croyait autrefois archevêque de Sens

    À l'époque carolingienne, abbaye et ban de Senones sont attribués à l'évêque Angelram de Metz et à ses successeurs. Vers 1050, les abbés prennent comme voué (protecteur) le comte Hermann de Salm. L'abbaye Saint-Pierre est reconstruite en pierre par l'abbé architecte Antoine de Pavie entre 1097 et 1123. Cette construction initie le renouveau économique de la contrée au XIIe siècle. L'histoire du ban de Senones se confond ensuite avec la seigneurie-vouerie de Salm-en-Vosges et ses luttes entre 1250 et 1510 pour prendre le pouvoir sur le domaine de l'abbaye.

    Au XVIIIe siècle, l'abbé Dom Calmet poursuit la reconstruction totale de l'abbaye commencée par ses prédécesseurs. On lui doit en particulier le grand escalier orné d'une grille en fer forgé de Jean Lamour. Voltaire vient rendre visite à Dom Calmet en 1754. Senones fut la capitale de la principauté de Salm-Salm dépendant du Saint-Empire romain germanique érigée vers 1751 et annexée par la Convention en 1793[20]. Face à l'abbaye, construite à l'ouest, le premier Prince de Salm-Salm, Nicolas Léopold, fait bâtir le premier château, achevé en 1754. Le deuxième Prince, Louis Charles Othon est le bâtisseur du deuxième château et des nombreuses dépendances. Tous ces bâtiments princiers, ainsi que des hôtels particuliers construits à la même époque, sont toujours présents dans le centre historique de la ville.

    Elle fut chef-lieu de district de 1793 à 1795.

    Dès la réunion de la Principauté de Salm-Salm à la France, les industries prirent possession des bâtiments libérés par les Princes et les abbés. C'est ainsi qu'en 1806, fut installée dans l'abbaye de Senones, la première filature mécanique de coton du département des Vosges par l'Anglais John Heywood en 1806, pionnier du coton dans les Vosges, dont les installations industrielles seront par la suite reprises par la société du Baron Aimé-Benoît Seillière (1776-1860) et son cousin Benoît-Aimé Seillière, puis le fils de ce dernier, Nicolas-Ernest Seillière (1805-1865). L'industrie textile connut un essor considérable durant tout le XIXe siècle. La dernière usine, le tissage de l'abbaye, a fermé ses portes en 1992.

    Senones a été sur la ligne du feu pendant quatre ans durant la Première Guerre mondiale et la population a été victime d'atrocités, dont des prises d'otages, des exécutions, des incendies de maisons[21]. Elle fut également très éprouvée durant le second conflit : 354 hommes furent déportés[22] le et 245 d'entre eux périrent dans les camps de concentration[23]. Pour toutes ces épreuves, la ville fut décorée des Croix de Guerre 14-18[24] et 39-45[25].

    L'imposant monument aux victimes de la déportation illustre l'intensité des épreuves subies par la population durant le second conflit mondial.

    Politique et administration

    Budget et fiscalité 2015

    En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[26] :

    • total des produits de fonctionnement : 2 332 000 , soit 908  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 1 964 000 , soit 765  par habitant ;
    • total des ressources d’investissement : 2 745 000 , soit 1 069  par habitant ;
    • total des emplois d’investissement : 2 775 000 , soit 1 080  par habitant.
    • endettement : 3 352 000 , soit 1 305  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d’habitation : 24,36 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés bâties : 16,10 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 31,59 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 38,75 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 24,27 %.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[27]
    Période Identité Étiquette Qualité
    mai 1953 mars 1965 Adrien Bernard DVD puis UNR Agriculteur
    Conseiller général du canton de Senones (1951 → 1964)
    mars 1965 mars 1977 Roger François DVD Assureur
    mars 1977 juin 1995 Pierre Lambillon DVG Enseignant
    juin 1995 mars 2008 Joseph Dal Magro (1927-2019) DVD Retraité
    mars 2008 En cours
    (au 18 février 2015)
    Jean-Luc Bévérina PS Ingénieur divisionnaire des TPE
    Conseiller général du canton de Senones (2001 → 2015)

    Avant 2015, la commune était le chef-lieu du canton de Senones. À la suite du redécoupage cantonal de 2014, elle rejoint le canton de Raon-l'Étape.

    Jumelages

    Senones est jumelée avec[28] :

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].

    En 2019, la commune comptait 2 423 habitants[Note 3], en diminution de 2,69 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
    1 6371 5891 6551 8942 3662 4412 4242 5832 520
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    2 5032 6022 7572 9503 1633 9364 0274 1214 151
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    4 3434 7193 0564 0924 5714 4354 1544 7034 120
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2019
    4 0153 8823 4273 1572 9062 7812 5432 4662 423
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Le collège André Malraux

    Le nouveau collège a été inauguré le , en présence du ministre de l'Éducation nationale d'alors, Luc Ferry.

    Économie

    Senones a une riche histoire d'ancienne capitale de la Principauté de Salm-Salm mais aussi un cadre naturel préservé.
    Le massif du Val de Senones qui conduit vers le col de Prayé et le Donon est un des plus beaux domaines forestiers de France, avec ses futaies jardinées de sapins de hêtres et d'épicéas avec de nombreuses cascades qui dévalent les pentes.
    Toute la vallée se prête à une forme de tourisme de plus en plus orientée vers la détente, les activités sportives de pleine nature, la marche et les découvertes patrimoniales ou naturelles. De nombreuses structures d'accueil sont proposées au sein de l'office de tourisme du Pays des Abbayes. À peine 10 kilomètres séparent les abbayes d'Étival, Moyenmoutier et Senones. Elles sont ouvertes toute l'année et chacun peut les découvrir grâce à des fiches-visites disponibles sur place.

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine religieux

    • L'ancienne abbaye du VIIe siècle, reconstruite au XVIIIe siècle[33],[34], réputée pour sa bibliothèque de quinze mille volumes[35],[36], a été reconvertie en usine textile dès les premières années du XIXe siècle[37]. L'abbaye est en partie classée, en partie inscrite au titre des monuments historiques par plusieurs arrêtés en 1983, 2005 et 2012[38]
    • L'église abbatiale Saint-Gondelbert[39],[40], construite par Antoine de Pavie au XIIe siècle et en grande partie détruite, a été reconstruite après 1860. La tour en est le seul vestige original ce qui lui vaut d'être classée au titre des monuments historiques par un arrêté en 2005[38]. L'église est, d'autre part, inscrite dans son ensemble par le même décret.
      • L'orgue, construit en 1882 par Charles et Henri Didier, a fait l'objet d'une reconstruction en 1920[41],[42],[43].
      • Le tombeau de Dom Calmet[44]
    • L'église Saint-Maurice, située aujourd'hui sur la commune de Vieux-Moulin, reconstruite en 1749, a été l'église paroissiale de Senones jusque vers 1860.
    • Le temple protestant[45],[46], (quai Jules Ferry), porte la date de 1896. Fait exceptionnel, il s'agit de la synagogue désaffectée cédée en 1949 par la communauté israélite aux protestants qui cherchaient un lieu de culte après la Seconde Guerre mondiale, "compte tenu du dévouement des protestants envers les juifs durant les années de persécution", comme le précise la plaque fixée sur le mur extérieur et dévoilée en 1997 à l’occasion du centenaire de l'inauguration de la synagogue. Le frontispice porte encore les inscriptions de consécration en hébreu, traduites en français sur la plaque du centenaire : "Car ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples" (verset tiré du livre du prophète Ésaie, chapitre 56 verset 7)[47].
    • Cimetière militaire de La Poterosse[48],[49],[50].
    • La chapelle de l'hôpital.
    • La chapelle de pitié (avenue princess Charlotte de Salm).

    Patrimoine civil

    • Les deux châteaux des princes de Salm-Salm (XVIIIe siècle)[54],[55],[56] : le premier, ancien hôtel de Bilistein, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [57] ; le second, 6 place Charles-Thumann, est classé monument historique par arrêté du [58].
    • Le Pilori des princes de Salm, 3 place Clemenceau, probablement poteau limite de l'immeuble attenant, est inscrit monument historique par arrêté du [59].
    • L'ancien hôtel Messier, 5 place Clémenceau, construit en 1754 et inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [60].
    • L'ancien hôtel de Monfort puis du prince Charles, 6 place Clemenceau, construit en 1754, en partie classé et en partie inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [61].
    • Les Jardins du Prince Charles sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [62].
    • Immeuble Art nouveau place Dom-Calmet, en face du Palais abbatial[63], inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [64].
    • Maison place Clemenceau[65].
    • Statue de Voltaire[66].
    • Fontaine place Clemenceau devant l'église St Gondelbert[67].
    • Obélisque commémorant le centenaire de la réunion de la Principauté de Salm-Salm à la France en 1793[68].
    • Le rapide du Rabodeau et la future voie verte : Le chemin de fer à vapeur fut un témoin de l'épopée industrielle de la vallée du Rabodeau : il parcourait alors en dix-huit minutes les neuf kilomètres menant d'Étival-Clairefontaine à Senones en passant par Moyenmoutier. Construite par souscription privée après 1872, cette ligne utilisait la traction à la vapeur et assurait un service régulier jusqu'en 1974. Elle a été la dernière exploitée en France de façon commerciale, avec des locomotives du type 030T Krupp (machine visible à Vigy) et ex030 TU 13.
      La ligne reprise après 1974 par une association d'amateurs du rail permet alors de faire revivre à la belle saison l'aventure du chemin de fer. Elle assure une animation touristique et prépare à l'occasion des trains spéciaux de noces ou fêtant Senones, ancienne capitale de la principauté de Salm... L'arrêt de la modeste entreprise associative est provoqué à la fin des années 1980 par le non-renouvellement de la concession par le département des Vosges. Senones oublie ainsi son passé industriel pour s'ouvrir à un avenir touristique. Cette ancienne voie de chemin de fer, désormais voie verte, va prochainement retrouver un public pour la parcourir à pied ou à vélo.

    Personnalités liées à la commune

    • Dom Augustin Calmet, religieux vivant au XVIIe siècle, ami de Voltaire, auteur de nombreux ouvrages religieux, historiques et ésotériques.
    • Pierre Humbourg, journaliste et écrivain, né en 1901 à Senones.
    • Solange Vigneron, née le à Senones, dont une rue porte son nom. Lieutenant des FTPF, elle fut guillotinée à Cologne le [69],[70]. Sa dépouille est enterrée au cimetière de Senones. Par arrêté du secrétaire d'État à la défense chargé des anciens combattants en date du , la mention « Morte en déportation » doit être apposée sur les actes et jugements déclaratifs de son décès[71]. Solange Vigneron est la grand-tante de l'écrivain Patrick Ledrappier qui parle d'elle dans son livre Guide de survie à l'usage des pères qui divorcent[72].
    • Achille Derivaux, général, baron[73].
    • Nicolas Welche, né le à Senones, fonctionnaire, député des Vosges[74].
    • Ambroise Pelletier
    • Franck Thilliez, dans son roman Il était deux fois (Fleuve Eds., 2020), insère la quatrième de couverture d'un roman policier imaginaire qui a pour cadre une ville du nom de Senones : "Automne 2008. Senones, une petite ville de quinze mille habitants, encastrée au fond d'une vallée, est sous le choc: le corps d'un enfant de neuf ans a été retrouvé dans l'une des turbines d'une usine hydroélectrique, dans une mise en scène qui rappelle un meurtre irrésolu vieux de vingt-cinq ans." (chapitre 51) Il est vrai qu'il déclare que cette ville est imaginaire au chapitre 55. Le fait que le nom Senones soit un palindrome joue un rôle dans l'intrigue.

    Héraldique

    L'église Saint-Gondelbert
    Blasonnement :
    De gueules, à deux saumons d'argent adossés et posés en pal, accompagnés de quatre croisettes du même, une en chef, une en pointe et une à chaque flanc.
    Commentaires : Les deux saumons sont l'emblème de la famille de Salm, originaire de la vallée de la Salm, un sous-affluent de la Meuse des Ardenne belges. Seules les armoiries des comtes de Salm en Vosges comprennent des croisettes.

    Le blason de Senones est celui de la principauté de Salm ; il est à rapprocher de ceux de Celles-sur-Plaine, Allarmont, La Petite-Raon et Grandfontaine qui faisaient également partie de la principauté.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Marcel Billand, Histoire de Senones et de la Principauté de Salm, Imprimerie Fricotel, date ?.
    • Jean-Luc Pupier, Senones à travers les âges, Amis de la Bibliothèque de Senones, 1983.
    • Baron Frédéric Seillière, Documents pour servir à l'histoire de la principauté de Salm et de la ville de Senones, Paris, 1898 (réédition 1982).
    • Dom Augustin Calmet, Histoire de l'Abbaye de Senones (écrite vers 1750, publiée par M. Dinago, de la Société philomatique de Saint-Dié vers 1875).
    • J. Elardin, Senones et sa contrée sous l'occupation allemande : 1914-1918, C. Cablé, Senones, 1927, 23 p.
    • André Petitdemange (et al.), Senones, Moyenmoutier, Étival : pays d'abbayes en Lorraine, Office de tourisme du pays des abbayes, Senones, 2007, 125 p. (ISBN 978-2-9529604-0-3)
    • Louis Schaudel, Les comtes de Salm et l'abbaye de Senones aux XIIe et XIIIe siècles. Contribution à l'histoire de Senones, Pierre-Percée, Badonwiller, Blamont, Deneuvre, Berger-Levrault, 1921.
    • « Saint Gondelbert, Fondateur de Senones »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
    • À l'occasion du centenaire de la réunion de la Principauté de la Salm à la France plusieurs notices furent publiées (bibliographie pages 62 et 63 du livre de Monsieur BILLAND Marcel, paru en 1933, livres ci-dessous)
    • Auguste Pelingre Notice historique et descriptive 1893
    • Arthur Benoit Notice sur la réunion de la Principauté de Salm à la France. 1893
    • Abbé Mathias Annexion de la Principauté de Salm-Salm à la France. 1893
    • Baron Frédéric Seillière. Recueil de documents pour servir à l'histoire de la principauté de Salm en Vosges et de la ville de Senones, sa capitale
    • Baron Frédéric Seillière. Partage du Comté de Salm en 1598. 1893
    • A. Fournier Le fondateur de l'Abbaye de Senones 1894
    • Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
    • Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
    • Cavités souterraines : **LORAW0013484 : Abri de la forêt de Val de Senones, ouv militaire; **LORAW0013485 : Abri sous roche des Quatre Bancs, ouv militaire; **LORAW0013487 : Abri sous roche du Mont Pelé, ouv militaire; **LORAW0013480 : Cave de la rue de la Glacière, cave; **LORAW0013486 : Abri sous roches de la Roche Mère Henry, ouv militaire.
    • Recueil de différents monuments du diocèse de Saint-Diè (Vosges), par CH. Fontaine, architecte, 1875. Première partie : Pierres tumulaires du XIIe s., dans l'église de Senones, p. 3 et 4

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. « Réseau hydrographique de Senones » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
    2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )

    Références

    1. La roche de la Mère Henry
    2. Première réserve biologique mixte en Lorraine, par FNE
    3. « Fiche communale de Senones », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le )
    4. Sandre, « le Rabodeau »
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    9. « Unité urbaine 2020 de Moyenmoutier », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
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    12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges », sur insee.fr (consulté le ).
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    14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    15. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    16. Paul Marichal, Dictionnaire topographique du département des Vosges : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, 1941, page 406 (voir en ligne)
    17. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Paris, éditions Errance, , 440 p. (ISBN 978-2-87772-198-1), p. 269.
    18. C.I.L. XIII, pars I, fasc. 2 Inscriptiones Belgicae. Edidit O. HIRSCHFELD. 1904, 4304
    19. Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise, volume 1 : la Gaule des combats, éditions Errance, 240 pages, 2003 (ISBN 2-87772-264-3), p. 23.
    20. La Principauté de Salm
    21. Philippe Nivet, La France occupée 1914-1918, Paris, Armand Colin, 2011 (ISBN 978-2-200-35094-9), p. 187
    22. Le Monument des Déportés
    23. Liste non limitative des personnes, nées à Senones, mortes en déportation
    24. Commune décorée le 30 août 1920 de la Croix de guerre 1914-1918
    25. Commune décorée le 11 novembre 1948 de la Croix de guerre 1939 - 1945
    26. Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur l'Internet Archive).
    27. MairesGenWeb - La base de donnees des Maires de France
    28. La fresque des jumelages
    29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    33. Abbaye Saint Pierre
    34. Le cloître de l'Abbaye
    35. La bibliothèque de l'abbaye Saint-Pierre
    36. Escalier des jardins du Prince Charles
    37. Vestiges du colombier de l'abbaye
    38. « Ancienne abbaye », notice no PA00107295, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    39. Abbatiale Saint Gondelbert
    40. Abbatiale Saint Gondelbert
    41. Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 577 à 680
      Présentation des orgues de l’église Saint-Gondelberg à Senones
      .
    42. (fr)Site sur les orgues du Département des Vosges : Page sur l'orgue de l'abbatiale de Senones
    43. Inventaire de l'église Saint Gondelbert
    44. Le tombeau de Dom Calmet
    45. Sénones : l'histoire du temple
    46. Senones, Église protestante unie de Raon-Senones-Baccarat
    47. Histoire de la synagogue de Senone, par Léone Chipon, Revue L'Essor no 214 (organe de l'Association culturelle de la Vallée de la Bruche), parue le 01/06/2007.
    48. Le cimetière militaire de La Poterosse à Senones
    49. Le cimetière militaire de La Poterosse
    50. Senones, vestiges militaires centenaires
    51. Hôtel de Ville
    52. Chapelle de Pitié
    53. Œcuménisme local
    54. Premier château de SalmSalm
    55. Second château de SalmSalm
    56. Le pilori des Princes de Salm
    57. « Ancien hôtel de Bilistein, premier château des princes de Salm », notice no PA00107296, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    58. « Second château des Princes de Salm », notice no PA00107340, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    59. « Pilori des princes de Salm (ancien) », notice no PA00107300, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    60. « Ancien Hôtel Messier », notice no PA00107297, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    61. « Hôtel de Montfort (ancien), puis du Prince Charles », notice no PA00107298, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    62. « Jardins du Prince Charles », notice no PA00107341, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    63. Immeuble place Dom Calmet
    64. « Maison Art nouveau », notice no PA00107299, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    65. Maison place Clemenceau
    66. Voltaire assis, devant l'hôpital
    67. La verseuse et le chérubin
    68. Centenaire historique et géographique
    69. Solange Vigneron, Biographie vosgienne
    70. Pierre Boulland, Notice VIGNERON Solange, maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr
    71. Arrêté du 18 janvier 2002 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès
    72. (Lien brisé) Guide de survie à l’usage des pères qui divorcent
    73. Achille Derivaux, général, baron, Dictionnaire des Vosgiens célèbres
    74. Nicolas Welche, fonctionnaire, député des Vosges, Dictionnaire des Vosgiens célèbres
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