Marc de Beauvau-Craon (1676-1754)

Marc de Beauvau, marquis de Beauvau, prince de Craon et du Saint-Empire, marquis de Haroué, grand connétable de Lorraine, grand d'Espagne, et vice-roi de Toscane, est un gentilhomme français, né le à Nancy et mort le à Haroué[1].

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Marc de Beauvau-Craon

Le prince de Craon par Hyacinthe Rigaud. Musée lorrain, Nancy

Titre Prince de Beauvau
(1722-1754)
Autres titres Prince de Craon
Prince du Saint-Empire
Marquis de Haroué
Grand d'Espagne
Marquis de Craon ()
Successeur Charles-Juste de Beauvau-Craon
Gouvernement militaire Vice-roi du grand-duché de Toscane
Distinctions Grand connétable de Lorraine
Chevalier de l'ordre de la Toison d'or
Autres fonctions Gouverneur de François de Lorraine
Biographie
Dynastie Maison de Beauvau
Nom de naissance François Vincent Marc de Beauvau
Naissance
Décès
Père Louis de Beauvau (1638-1703)
Mère Anne de Ligny
Conjoint Anne-Marguerite de Ligniville (1686-1772)
Enfants 20 enfants

Origines et famille

Marc de Beauvau est issu de la branche de la famille de Beauvau qui avait joint à son nom celui de Craon (branche dite de Beauvau-Craon : cf Jean IV de Beauvau), une très ancienne famille originaire du Maine dans le duché d'Anjou qui servit les rois de France et les ducs de Lorraine depuis le Moyen Âge.

Marc de Beauvau-Craon est le fils de Louis de Beauvau, marquis de Beauvau (issu par les femmes des seigneurs de Craon (Mayenne)) (1638–1703), et de sa seconde épouse, Anne de Ligny.

Marc de Beauvau-Craon est le père de Charles-Juste de Beauvau-Craon, 2e prince de Beauvau.

Biographie

Ami d'enfance du duc de Lorraine Léopold, le marquis de Beauvau en est le favori, tandis que son épouse Anne-Marguerite de Ligniville, issue de l'ilustre Famille de Ligniville en est la favorite. Léopold nomme Marc de Beauvau gouverneur (tuteur), puis grand écuyer de son fils, le prince héréditaire François de Lorraine, plus tard duc de Lorraine puis empereur du Saint-Empire. Léopold érige la baronnie d'Haudonviller (aujourd'hui Croismare) en marquisat de Craon, ainsi nommé en référence à la seigneurie ancestrale de Craon (Mayenne).

Léopold lui offre encore le marquisat d'Haroué, au sud de Nancy, où Marc de Beauvau-Craon fait construire le nouveau château d'Haroué entre 1720 et 1729 par Germain Boffrand, l'architecte du château de Lunéville. Enfin, le duc de Lorraine fait conférer à son favori par l'empereur Charles VI la dignité de prince du Saint-Empire, en même temps qu'il est créé premier prince de Craon, en 1722[2] (Haroué ayant été rebaptisé marquisat puis principauté de Craon).

Marc de Beauvau est chargé de négocier et d'organiser le mariage du duc François, dès lors grand-duc de Toscane, avec l'archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche, conclu le au terme d'arrangements dynastiques qui amènent le rattachement de la Lorraine à la France. Le grand-duc François (II), désormais gendre de Charles VI et bientôt empereur lui-même, laisse l'administration de son nouvel État à Marc de Beauvau, avec le titre de vice-roi.

Lorsque le roi de Pologne Stanislas Leszczynski devient duc de Lorraine en 1737, il réside au château d'Haroué et devient l'amant de l'une des filles de Marc de Beauvau, Marie Françoise Catherine.

En 1739, le marquis est fait Chevalier de l'ordre de la Toison d'or par Charles VI.

Marc de Beauvau réside à Florence jusqu'à ce qu'il se retire en 1749, à l'âge de 70 ans. A titre posthume, il est nommé Maréchal général des camps et armées du Roi.

L'épée qu'il porta pour la pompe funèbre du duc Léopold de Lorraine en 1729 a été acquise en 2017 par le Palais des ducs de Lorraine .

Postérité

L'écrivain britannique Horace Walpole le décrit comme « un vieil homme simple et jovial, pauvre et extravagant, aimant le polo, la Princesse, et les babioles[3]. »

Récapitulatif

Décorations

Armoiries

D'argent, à quatre lions de gueules, armés, lampassés et couronnés d'or, 2 et 2[4],[5].

Descendance

Il épouse le à Lunéville, Anne-Marguerite de Ligniville (1686–1772), comtesse du Saint-Empire, dame d'honneur de la duchesse de Lorraine, (et maitresse du duc Léopold Ier).

Le couple eut vingt enfants : 8 fils et 12 filles, parmi lesquels :

  • Élisabeth Charlotte (1705 – après 1754) qui épousa Charles Ferdinand François de La Baume (La Baume-Montrevel), marquis de Saint-Martin et de Pesmes ;
  • Anne-Marguerite-Gabrielle (1707–1790) qui épousa en premières noces Jacques-Henri de Lorraine, prince de Lixin et Mortagne ; en deuxièmes noces Gaston-Pierre de Lévis, maréchal-duc de Mirepoix ;
  • Gabrielle Françoise (1708–1758) qui épouse Gabriel Alexandre d'Alsace, prince de Chimay ;
  • Marie Philippe Tècle (1709–1748), chanoinesse ;
  • Nicolas Simon Jude (1710–1734), prêtre ;
  • Marie-Françoise-Catherine (1711–1787) qui épousa Louis-François de Boufflers, marquis de Remiencourt ;
  • François Vincent Marc (1713–1742), primat de Lorraine de 1722 à sa mort ;
  • Léopold Clément (1714–1723), présenter de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1715[6] ;
  • Marie Louise Eugénie (1715–1734), abbesse ;
  • Henriette Augustine (1716–?), religieuse de la Visitation ;
  • Charlotte Nicole (1717–1787) qui épousa Léopold Clément de Bassompierre ;
  • Charles-Juste (1720–1793), maréchal de France ; épousa en premières noces Marie-Sophie-Charlotte de La Tour d'Auvergne (en), deuxièmes noces Marie-Charlotte-Sylvie de Rohan-Chabot ;
  • Ferdinand, prince de Craon (1723–1790), épouse de Louise Desmier d'Archiac, fille de Étienne-Louis Desmier d'Archiac, lieutenant-général des armées du roi, et petite-fille de Jean-Henri d'Anthès ;
  • Gabrielle-Charlotte ( – après 1790), chanoinesse-comtesse de Remiremont, dernière abbesse de Saint-Antoine-des-Champs (de 1760 à la Révolution) ;
  • Alexandre, comte de Beauvau-Craon (1725–1745), tué à la bataille de Fontenoy.

Notes et références

  1. Généalogie de Marc de Beauvau-Craon sur geneanet.org.
  2. A.-J. Duvergier, Mémorial historique de la noblesse, Volume 1, Marc de Beauvau. Le style connaît d'ailleurs des variations, et on peut lire aussi prince de Beauvau-Craon, prince de Beauvau.
  3. En anglais: a good-natured simple old man, poor and extravagant, loves piquet, the Princess, and baubles.
  4. Popoff 1996, p. 97.
  5. Rietstap 1884.
  6. de La Roque, col.22.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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