Marcel Landowski

Marcel Landowski est un compositeur français, né le à Pont-l'Abbé (Finistère) et mort le à Paris 4e[1]. Nommé en 1966 « Directeur de la musique », il a donné une organisation nationale à l'enseignement de la musique et de la danse.

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Marcel Landowski
Marcel Landowski en 1985.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Alice Cruppi (d)
Enfant
Manon Landowski (en)
Parentèle
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Distinctions
Vue de la sépulture.

Biographie

Carrière musicale

Marcel Landowski montre très jeune d’évidentes dispositions pour la musique et prend des leçons de piano avec Marguerite Long[2]. Il entre au Conservatoire de Paris en 1935[3], où il compose ses premières pièces et travaille la direction d'orchestre avec Pierre Monteux. Une autre rencontre déterminante sera celle du compositeur Arthur Honegger dont l'influence se ressentira dans plusieurs de ses œuvres.

Il a écrit cinq symphonies et une dizaine de concertos pour divers solistes. Il donna souvent un sous-titre à ses œuvres montrant son inspiration poétique.

De 1970 à 1975, ses responsabilités ne lui laissent plus le temps de composer ; il reprit alors en écrivant un concerto et un oratorio.

Carrière administrative

De 1962 à 1965, il est directeur de la musique de la Comédie-Française. En 1966, il est nommé par André Malraux à la tête d'un Service qui deviendra l'année suivante la Direction de la musique, de l'art lyrique et de la danse au Ministère des Affaires Culturelles. De ce point de vue, il devient le premier directeur de la musique en France (depuis Jean-Baptiste Lully), fonction qu'il exercera jusqu'en 1975. Landowski est choisi[4] parce qu'il propose un plan pour le renouveau des structures musicales en France et en particulier celles de province pour répondre aux fortes demandes alors des milieux musicaux de la musique classique, de l'art lyrique et de l'enseignement spécialisé musical[5].

Ce plan fut appelé "plan décennal pour la musique" car Landowski comptait doter, en une dizaine d'années, chaque région française au moins d'un orchestre, d'un opéra et d'un conservatoire national de région. Il s'attela aussi à la création de l'orchestre de Paris en 1967 en transformant l'Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, qu'il préféra aux deux autres associations orchestrales parisiennes, Colonne et Lamoureux. Le nouvel orchestre fut conçu sur le modèle des orchestres régionaux, en convention avec la Ville de Paris. Il confia la direction du nouvel orchestre à Charles Munch. La modernisation de l'enseignement dans les conservatoires, la mise en place de grands orchestres de régions, de classes à horaires aménagés pour la danse et pour la musique furent possibles car la direction fut dotée (et Marcel Landowski en plein accord avec Malraux) de moyens croissants pour financer ce plan. La philosophie de son action était de réaliser cette modernisation en coopération avec les collectivités locales en particulier les grandes villes comme Bordeaux, Lille, Lyon, Strasbourg, Toulouse, etc. qui signèrent des conventions grâce auxquelles l'État apportait environ un tiers du nouveau budget de fonctionnement d'un orchestre régional ou d'un opéra régional (mais seulement 10 à 15% au départ du budget d'un conservatoire national de région ou d'une école nationale de musique (au niveau départemental)[6]. Cette réorganisation de la vie musicale à l'échelle nationale s'accompagna aussi par une modernisation des équipements (salles de concerts, théâtres etc.)

Michel Guy lui confie le soin de créer, en 1977, un Centre national de la musique et de la danse, établissement public qui devait être chargé du soutien à la filière musicale, au moyen notamment du produit d'une taxe sur les bandes magnétiques et les magnétophones. Selon Marcel Landowski[7], qui devait présider l'établissement après sa création, les réticences de l'administration du ministère de la culture et les divisions au sein des professionnels eurent raison de ce projet qui n'a finalement vu le jour que quarante ans plus tard avec le Centre national de la musique créé le 1er janvier 2020.

Puis, en 1975 il est nommé inspecteur général de la musique et directeur des Affaires culturelles de la ville de Paris de 1977 à 1979[3],[8].

Conseiller municipal de Boulogne-Billancourt durant deux mandats de Georges Gorse, il y veille au développement du conservatoire municipal (dont il est le directeur), aujourd'hui « à rayonnement régional », et y nomme en 1972 directeur Alain Louvier, tout juste lauréat du prix de Rome. Il a été Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, où il est entré en 1975, puis Chancelier de l'Institut de France.

Il a été président de la Fondation Maurice Ravel, succédant à Emmanuel Bondeville. Il fut remplacé dans cette fonction par Manuel Rosenthal. Il a fondé en 1991 l'association Musique nouvelle en liberté.

Style

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Le langage musical de Marcel Landowski est d'inspiration tonale. Le compositeur a toujours été opposé aux dogmes du sérialisme. Son langage est subordonné à des préoccupations humanistes et philosophiques héritées de son père, inséparables de son engagement politique pour l'éducation artistique de la jeunesse. Respectueux des formes classiques, il donne le meilleur de lui-même dans ses œuvres orchestrales et vocales, nourries d'une méditation sincère sur les pièges du matérialisme et de l'intolérance. C'est peut-être dans l'opéra Montségur et dans la Messe de l'Aurore que Landowski s'est exprimé avec le plus de force. Il reconnaissait lui-même à sa musique une certaine mélancolie, une expression de joie impossible.

Famille

Marcel Landowski est le fils du sculpteur d'origine polonaise Paul Landowski. Par sa grand-mère paternelle, il est l'arrière-petit-fils du compositeur Henri Vieuxtemps. Il est le frère de la peintre Nadine Landowski (1908–1944) ainsi que de la pianiste et peintre Françoise Landowski-Caillet (1917–2007).

Il est le petit-fils de Jean Cruppi, député puis sénateur, et de Louise Cruppi, féministe, musicienne, femme de lettres et petite-fille d'Adolphe Crémieux[9].

Avec sa femme Jacqueline Potier-Landowski (1917-2012), pianiste réputée, Marcel Landowski eut trois enfants : Manon, danseuse de ballet, chanteuse et comédienne ; Marc, architecte et artiste peintre né en 1945 et Anne, nommée entre autres directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture[8],[10].

Musicographie

Filmographie partielle

On lui doit aussi des musiques de films :

Hommage

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Marcel François Paul Landowski », sur MatchID
  2. Eric Dahan, « Le dernier opus de Marcel Landowski », Libération,
  3. « Biographie de Marcel Landowski », IRCAM
  4. André Malraux ne retient pas le "plan" concurrent proposé par Pierre Boulez qui porte sur le renforcement des structures musicales parisiennes et d'un grand orchestre de tournée. Cf. Angelo, Mario d', Socio-économie de la musique en France. Un système vulnérable, Paris, La Documentation française, 1997.
  5. Une pétition en 1965 demandant que l'État intervienne pour soutenir la musique classique avait recueilli environ 500 000 signatures (cf. D'Angelo, Mario, op. cit.)
  6. Mario d'Angelo, op. cit.
  7. Marcel Landowski, Batailles pour la musique, Seuil, (ISBN 2-02-005308-X), p. 30
  8. [PDF] Domitille de Veyrac, « Marcel Landowski le géomètre saltimbanque », Boulogne Billancourt Information, , p. 48-49 (ISSN 0767-8576, lire en ligne)
  9. Guy Saez, Préface de Maryvonne de Saint-Pulgent, La musique au cœur de l’État - Regards sur l'action publique de Marcel Landowski, La Documentation française, 192 pages, 30 janvier 2016. (ISBN 978-2110102508)
  10. « Anne Chiffert est le nouveau directeur national de la Musique et de la Danse », Libération,

Bibliographie

  • Marcel Landowski, La Revue Musicale no 372-373-374 (1984), avec un catalogue raisonné des œuvres établi par François Fabiani, musicologue et ami du compositeur.
  • Marcel Landowski : une politique fondatrice de l'enseignement musical 1966-1974, Noémi Lefebvre, Cefedem Rhône-Alpes (Cahiers de recherches; Enseigner la musique, no 12), Comité d'histoire du ministère de la Culture et de la Communication, 2014, 358 p.
  • Batailles pour la musique, Marcel Landwski, Seuil, 1979, 192 p.

Liens externes

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