Marché commun du Sud
Le Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur (de l'espagnol Mercado Común del Sur) ou Mercosul (du portugais Mercado Comum do Sul), est une communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l'Amérique du Sud.
Marché commun du Sud Mercado Común del Sur Mercado Comum do Sul Ñemby Ñemuha | |
Drapeau du Marché commun du Sud | |
Devise : « Notre nord est le Sud Nuestro norte es el Sur » |
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Situation | |
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Création | |
Type | Communauté économique régionale |
Secrétariat | Montevideo |
Langue | Portugais, espagnol, guarani |
Organisation | |
Membres | Argentine Brésil Paraguay Uruguay Venezuela (suspendu) Bolivie (adhésion en cours) |
Effectifs | 264 347 820 hab. |
Président pro tempore | Jair Bolsonaro |
Site web | www.mercosur.int |
Il est composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay et du Venezuela (suspendu depuis ). On trouve également des pays associés tels que le Chili, la Colombie, le Pérou ou l’Équateur. La Bolivie a signé son acte d'adhésion le mais il manque encore les ratifications du Brésil et du Paraguay. En 2015, un protocole amendé prenant en compte le retour du Paraguay dans l'institution est ajouté au traité d'adhésion. Pour l'instant le pays conserve son statut de membre associé.
Il fut créé le par le traité d'Asunción qui établit : « La libre circulation des biens, services et des facteurs productifs entre les pays dans l'établissement d'un arsenal externe commun et l'adoption d'une politique commerciale commune, la coordination de politiques macroéconomiques et sectorielles entre les États et l'harmonisation des législations pour atteindre un renforcement du processus d'intégration ».
Actuellement, le Mercosur permet la libre circulation des citoyens. Les langues officielles sont l'espagnol et le portugais selon l'article 46 du protocole d'Ouro Preto (pt). Le guarani jouit du même statut depuis la décision 35/06 du Consejo Mercado Común (2006).
Le Mercosur représente 82,3 % du PIB total de l'Amérique du Sud et d'autre part, se constitue comme la zone économique et la plateforme industrielle la plus dynamique et compétitive de tout l’hémisphère sud. Il est considéré comme le 4e bloc économique du monde en termes de volume d'échange[Quand ?].
Historique
Le Mercosur est né le . Le nom a été créé le et la date d'entrée en vigueur est le avec la signature du traité d'Asunción par le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et plus récemment le Venezuela, en 2012. C'est le troisième marché intégré au monde, après l'Union européenne et l'ALÉNA (NAFTA en anglais).
Le Mercosur se veut un outil de coopération beaucoup plus poussé que l'ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain, simple zone de libre-échange sans tarif extérieur commun et sans volonté de rapprochement politique ou juridique). Ses buts sont la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production, la création d'un tarif extérieur commun, le rapprochement des politiques économiques et l'harmonisation des législations entre les membres.
La coopération, même si des progrès ont pu être notés dans le développement des échanges et dans la volonté d'un développement de la démocratie (disparition des coups d'État militaires sous peine d'exclusion possible du Mercosur) souffre toujours de la relative pauvreté de la zone (même si elle reste moins élevée que dans le reste de l'Amérique latine) et surtout de la rivalité économique et politique entre les deux « grands » que sont le Brésil et l'Argentine.
La Déclaration de Cuzco (Pérou) du prévoit son intégration progressive dans une union politique et économique de toute l'Amérique du Sud, l'Union des nations sud-américaines qui prévoit une fusion du Mercosur avec la Communauté andine (Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie) et l'intégration du Chili, du Guyana et du Suriname.
Le 27e sommet du à Ouro Preto (Brésil) officialise l'entrée de trois nouveaux membres associés : l'Équateur, la Colombie et le Venezuela. Lors de ce sommet, le Panama et le Mexique ont annoncé envisager d'intégrer le Mercosur. La dimension politique et sociale croissante a aussi été soulignée, avec la nécessité de faire directement parvenir les bénéfices de l'intégration aux citoyens. Par ailleurs, le FOCEM (Fonds pour la convergence structurelle du Mercosur) a été créé, afin de compenser le désavantage souffert par les petits pays (Uruguay et Paraguay) qui s'ouvrent à la concurrence sans pouvoir exporter suffisamment de produits à forte valeur ajoutée. Le FOCEM demeure cependant d'envergure modeste, et le rééquilibrage du Mercosur est l'une des principales revendications du Front large au pouvoir en Uruguay[1].
En 2005, au regard des accords avec les objectifs et principes établis dans le traité d'Asunción, a été approuvée la Décision CMC N° 28/05 réglementant les conditions nécessaires pour l'adhésion d'un nouvel État membre au Mercosur.
Lors du sommet de à Rio, la Bolivie et l'Équateur ont exprimé leur intérêt de devenir membres à part entière. De nouvelles adhésions pourraient faire glisser le projet économique vers un ensemble de plus en plus politique. Si les échanges commerciaux intrazone sont passés en 16 ans de 4 à 30 milliards de dollars, les petits pays tels que l'Uruguay et le Paraguay semblent en avoir moins profité[2].
Le sommet du à Asuncion s'est déroulé sous haute tension puisqu'il s'agissait d'éviter une dissolution de l'organisation à la suite de mécontentements des divers partenaires.
Le Venezuela intègre le Mercosur le [3], après décision au sommet de Mendoza[4].
Le , la Bolivie signe son accord d'adhésion au Mercosur[5].
Le Venezuela est suspendu le pour non-respect de la charte du marché commun. Cette décision fait suite au durcissement du régime vénézuélien face à ses opposants et à l'arrivée au pouvoir de dirigeants de droite dans la région, notamment Mauricio Macri en Argentine et Michel Temer au Brésil[6].
En , Emmanuel Macron annonce que son pays s'oppose à l'accord de libre-échange UE-Mercosur. Il accuse le président brésilien Jair Bolsonaro d'avoir menti sur le climat, à la suite des incendies dévastateurs qui ravagent la forêt amazonienne.
Membres
Membres permanents
Les États membres sont[7] :
Le , le Mercosur réuni en sommet à Mendoza, décide de suspendre le Paraguay à la suite de la destitution du président Fernando Lugo[8]. Le , c'est le Venezuela qui est suspendu.
Le , le Venezuela est à son tour suspendu pour une durée indéterminée en raison de ce qui est qualifié de « violation de l'ordre constitutionnel » par le Mercosur[9]. En effet, l'élection d'une Assemblée constituante le dans un contexte de contestation et de violence incite de nombreux pays à ne pas reconnaître le nouveau parlement[10].
Pays associés
Les pays associés au Mercosur sont[11] :
Pays observateurs
- Nouvelle-Zélande (2010)[12],
- Mexique.
Accords avec des tiers
Accords appliqués
- Inde, , accord de préférence douanière sur 800 produits dans les domaines agricole, chimique, pharmaceutique et automobile.[réf. nécessaire]
- Accord-cadre interrégional de coopération avec l'Union européenne signé le [13].
- Des pays d'Afrique australe (2004) (Namibie, Botswana, Eswatini et Lesotho).[réf. nécessaire]
- Israël est devenu en 2007 le premier pays hors de l’Amérique latine à signer un accord de libre-échange avec le Mercosur[14].
Accord suspendu
- Un accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union européenne est conclu le , mais il rejeté par la France, qui souligne les risques environnementaux qu'il implique. Sans unanimité, l'accord n'est pas entré en vigueur[15].
Accord en négociation
- Accord de libre-échange entre la Suisse et le Mercosur
Notes et références
- La República - 16 décembre 2009
- Gasnier 2007
- Chapellier 2012
- Lantos 2012
- MercoPress - 8 décembre 2012
- « Mercosur : le Venezuela, suspendu, ne serait pas sanctionné », sur La Tribune, (consulté le ).
- États membres du Mercosur
- Le Figaro - 29 juin 2012
- Mercosur suspende a Venezuela de forma indefinida por violar el orden constitucional, ABC, 5 août 2017.
- España no reconoce la Asamblea Nacional Constituyente, [El Mundo]), 31 juillet 2017.
- États associés au Mercosur
- Aguilar - 31 juillet 2012
- Accord UE-Mercosur de 1996
- Accord de libre-échange entre Israël et le Mercosur
- « La France s’oppose à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Compléments
Bibliographie
- (en) « Bolivia signs Mercosur incorporation protocol and becomes sixth member », MercoPress, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Astori aboga por rápida definición de acuerdo comercial con Unión Europea », La República, (lire en ligne)
- (es) « Estados partes del Mercosur », sur le site du Mercosur, (consulté le )
- (en) « Estados asociados del Mercosur », sur le site du Mercosur, (consulté le )
- (en) Yuxileider Aguilar, « Se formaliza adhesión de Venezuela al Mercosur » [archive du ], sur MPPRE,
- Accord-cadre inter-régional de coopération avec l'UE, Journal officiel de l'Union européenne, EUR-Lex, (lire en ligne)
- (en) Israel signs free trade agreement with MERCOSUR, Israel Ministry of Foreign Affairs, (lire en ligne)
- Yves Chapellier, « Le Venezuela intègre le Mercosur », La Croix, (lire en ligne)
- Annie Gasnier, « M. Chavez veut chasser le « virus néolibéral » du Mercosur », Le Monde, (lire en ligne)
- Nicolás Lantos, « Castigo para Franco y bienvenida a Chávez », Pagina12, (lire en ligne)
- « Mercosur : le Paraguay va être suspendu », Le Figaro, (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- (es) Site d'informations et de radio online
- (es)(pt) Site officiel du Mercosur
- (es) Comisec - Comision Sectorial
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