Mila Racine
Miriam[1],[2] Racine dite Mila, née le à Moscou[3] et décédée le à Amstetten[4] sur un chantier dépendant du camp de Mauthausen. Mila Racine est une résistante juive dont les noms d'emprunt furent Marie-Anne Richemond[5] puis Marie-Anne Racine[6],[7] .
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Miriam Racine |
Pseudonymes |
Marie-Anne Richemond, Marie-Anne Racine |
Nationalité | |
Domiciles | |
Formation |
Lycée Racine () |
Activité |
Résistante ( - |
Fratrie |
Membre de | |
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Lieux de détention |
Mauthausen, prison Montluc (depuis ), Hôtel Pax (depuis ), camp de Royallieu (jusqu'en ), Ravensbrück (depuis ) |
Distinctions |
Éléments biographiques
Mila Racine œuvre dans la Résistance[8] du au (Toulouse, Gurs, Saint-Gervais, Nice, Annemasse) sous la responsabilité de Tony Gryn. Jeune de la WIZO (Women International Zionist Organisation) repliée à Toulouse puis à Luchon, elle apporte assistance aux internés des camps, spécialement à Gurs.
En 1942 elle gagne Saint-Gervais en Haute-Savoie où elle dirige un groupe local du Mouvement de jeunesse sioniste (MJS), qui vient d'être créé pour venir en aide aux Juifs en danger. Elle part ensuite pour Annecy. Elle fait partie des fondateurs de la filière clandestine vers la Suisse, dont son frère Emmanuel dit « Mola », travaillant en étroite collaboration avec Georges Loinger, est l’organisateur. Après l’armistice de Cassibile signé par l’Italie avec les Alliés en , les Juifs de la zone alpine se réfugient à Nice. Mila Racine entreprend alors de conduire des convois d’enfants et d’adultes vers Annemasse pour leur faire traverser la frontière suisse.
Le , le convoi qu’elle dirige avec Roland Epstein est intercepté par les Allemands à Saint-Julien-en-Genevois, et conduit à Annemasse à la prison de l’hôtel Pax, siège de la Gestapo. Le choc de cette arrestation paralyse le travail de l'organisation pendant une longue période.
Le maire d’Annemasse, Jean Deffaugt, parvient à faire libérer quelques enfants, dont un bébé de quatorze mois. Il propose à Mila un plan d'évasion, mais elle refuse, craignant des représailles sur les enfants.
Ayant tu son identité juive, Marie Anne Racine est incarcérée à la prison Montluc, puis déportée via Compiègne vers le camp de Ravensbrück, avant d'être transférée à Mauthausen pour réparer les voies ferrées détruites par les bombardements alliés. Arrivée le à Amstetten, elle y meurt le 20 lors d'un bombardement[4],[9],[10].
Roland Epstein reviendra lui de déportation.
La mémoire de Mila Racine est associée à celle de Marianne Cohn, qui prit sa relève dans le convoyage des Juifs. Elle aussi connut une fin prématurée en raison de ces activités.
Honneurs
- Médaille de la Résistance française[11] par décret du 15 juin 1946[12],[13].
- Croix de guerre 1939-1945 avec une étoile d'argent[14].
Hommages
- Une crèche de la WIZO à Tel-Aviv porte son nom.
- Une plaque commémorative est apposée au 97 rue de Rome à Paris, où elle habita de 1936 à 1940, avec son frère Emmanuel et sa sœur Sacha, également résistants.
- Une plaque commémorative est également apposée dans le hall du lycée Racine, 20 rue du Rocher dans le 8e arrondissement de Paris. Elle y fut élève en classe de troisième et obtint son certificat d'études secondaires en 1936[1],[15].
Bibliographie
- (en) Mordechai Paltiel. The Path of the Righteous: Gentile Rescuers of Jews During the Holocaust. Ktav Publishing House, 1993[16]
Notes et références
- « Mila Racine : de la cellule 127 à Annemasse au matricule 27918 à Ravensbrück », yadvashem.org, consulté le 6 octobre 2021.
- (en) Mila Racine's Last Letter. Last Letters From The Holocaust: 1944, July 1944. yadvashem.org.
- Site Mémoire des Hommes
- Site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
- Yad Vashem Documents Archive: groupe d'enregistrement O.75, collection de lettres et cartes postales, numéro de dossier 4335 : Marie-Anne Richemond, née à Grenoble le 14 septembre 1923, résidant à Saint-Pierre-d'Entremont.
- « Étoiles jaunes dans la France des années noires - Onze récits parallèles de jeunes rescapés » (récit VIII d'après le témoignage de Roland Epstein), par Serge Lapidus, éditions de l'Harmattan, 2000.
- Le registre d'écrou de la prison du Pax à Annemasse ainsi que les documents du camp de Mauthausen (arolsen-archives.org) indiquent « Marie Anne Racine, née le 14 septembre 1923 à Boulogne-Billancourt. »
- Voir, Les femmes dans la Résistance. Mila Racine, Marianne Cohn, Haviva Reik, Hannah Senesh. Cercle Bernard-Lazare-Grenoble d'après L'oubli des femmes dans l'historiographie de la Résistance par Rita Thalmann, dossier paru dans le n°1 de Clio en 1995.
- Voir son dossier : « RACINE MARIE ANNE » sur Arolsen Archives International Center on Nazi Persecution https://arolsen-archives.org/fr/rechercher-decouvrir/
- Voir, JORF n° 21 du 25 janvier 2013, page 1584.
- Site Mémoire des Hommes.
- Voir, entretien avec Emmanuel Racine sur « United States Holocaust Memorial Museum » où apparait le document original : "par décret du 15 juin 1946". Vidéo enregistrée vers 2005.
- Voir, l'Unité, semaine religieuse israélite, Lyon, 26 juillet 1946, p. 38, par décret en date du 16 juin 1946 article 87 du ministère de l'intérieur paru au J.O. du 11 juillet 1946.
- Citation à l'Ordre de la Division le 29 avril 1950.
- Abdallah Soidri, « Portrait d'une femme exceptionnelle : Mila Racine, sauveuse d'enfants juifs », marianne.net, 8 mars 2016.
- Voir, (en) Mordechai Paltiel. The Path of the Righteous: Gentile Rescuers of Jews During the Holocaust, 1993, p. 53.
liens externes
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