Montier-en-l'Isle

Montier-en-l'Isle (appelée familièrement Montier ou Mothé) est une commune française située dans le département de l'Aube, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Montier et l'Isle.

Montier-en-l'Isle

Vue aérienne.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Aube
Arrondissement Bar-sur-Aube
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Bar-sur-Aube
Maire
Mandat
Christophe Noblot
2020-2026
Code postal 10200
Code commune 10250
Démographie
Population
municipale
224 hab. (2019 )
Densité 21 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 15′ 42″ nord, 4° 39′ 49″ est
Superficie 10,55 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Bar-sur-Aube
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bar-sur-Aube
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Montier-en-l'Isle
Géolocalisation sur la carte : France
Montier-en-l'Isle
Géolocalisation sur la carte : Aube
Montier-en-l'Isle
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Montier-en-l'Isle

    Géographie

    Communes limitrophes de Montier-en-l'Isle
    Arsonval Lévigny
    Arrentières
    Jaucourt Ailleville

    Urbanisme

    Typologie

    Montier-en-l'Isle est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,5 %), terres arables (18,7 %), cultures permanentes (9,3 %), prairies (5,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le village est mentionné à partir du XIIe siècle sous le nom de Molindini de Insula. La notion d'île vient d'un ruisseau qui entourait un monastère avant de se jeter dans l'Aube. Ce monastère, dont il ne subsiste plus de traces aujourd'hui, avait été fondé sous les rois mérovingiens au VIIIe siècle. Le village apparaît également dans les archives ecclésiastiques[8],[9] sous différents noms successifs :

    • Insula subtus Barrum (1076-1089 et 1125-1152, prieuré de Montier-la-Celle)[Note 3]
    • Molendini de Insula (1084, abbaye de Molème)[Note 4]
    • Insula subtus Barrum super Albam (1086, cartulaire de Molesme)[Note 5]
    • Insula sub Barro (1101, abbaye de Molème)[Note 3]
    • Sancta Maria apud Insulam (1117, fonds Montièramey)[Note 6]
    • Monasterium in Insulâ propè Barrum super Albam (1232, fonds Notre Dame aux Nonnains)[Note 7]
    • Mothet (1232, fonds Clairvaux)
    • Monasteriam ad Insulam (1278, abbaye de Montiéramey)
    • Monstier en l'Isle (1369, fonds Saint-Maclou)[Note 8]
    • Moustier en Lile (1400, chapitre de Saint-Maclou)
    • Isles-sur-Aube (1615, terrier du duché de Beaufort)
    • Moté en Isle (1625, abbaye de Montiéramey)[10]
    • De Motensi in Insula (1665, Jacques Vignier, Chronicon Lingonensis, p. 94)
    • L'Ille-dessouz-Bar[11]
    • L'Isle-dessouz-Bar[11]

    À partir du XVIIIe siècle, la commune fut appelée Mothé par défaut de prononciation. Les cartes de Cassini présentent ainsi jusque dans l'édition de 1815[12] la double appellation du village Monstier en Lisle et Mothé. L'Atlas de Trudaine présente en revanche l'évolution du nom sous sa forme contemporaine Montier en l'Isle dès son édition de 1780[13].

    Depuis , les habitants et habitantes de Montier-en-l'Isle s'appellent les Montier-en-l'Illois et Montier-en-l'Illoise. Ce nom a été choisi par vote des habitants parmi les propositions de noms donnés par les villageois.

    Histoire

    Extrait de l'Atlas de Trudaine où apparait le village de Montier-en-l'Isle.

    Le comte Simon aurait fondé le prieuré de Montier-en-l'Isle entre 1075 et 1082, avec l'accord de Reynard, 52e évêque de Langres[14].

    Vers 1380, le couvent de l'Ordre de Saint-Benoît situé sur l'île formée par l'Aube aurait été brûlé et ne fut pas rebâti, ont seulement été reconstruit les bâtiments ruraux et le prieuré. Depuis la construction primitive la rivière s'est éloignée du monastère et du village et ne les entoure plus de ses eaux[15].

    En 1465, la seigneurie appartenait, par quarts, aux frères Artus et Jean de Moustier, à Philibert d'Ivory, à Pierre d'Ivory et à Gillequin d'Aigremont[16]. Le fief de Vantoux, aussi appelé La Court d'Esclance, représentait un quart de la seigneurie, sa maison seigneuriale étant sise dans la grande rue de Monstier-en-l'Isle ; le fief de Champfleury représentant un autre quart.

    En 1503, Edmond de Gennes[17] et Pierre de Foribaulx[18] possèdent chacun une partie de la seigneurie de Montier-en-l'Isle. La portion de seigneurie de Pierre de Foribaulx est par la suite tenue par Jean de Balidas, Jean de Gand et Innocent de Yardin. À la mort d'Edmond de Gennes le sa portion de seigneurie est répartie entre ses enfants, Marie, Charlotte et François mais en 1539 Marie et Charlotte cèdent à François de Gennes ce qui leur appartient, communément appelé la Cour d'Esclance[16].

    Un résumé des possessions de l'abbaye de Montiéramey daté de 1625 mentionne le prieuré de Montier-en-l'Isle comme étant l'une de ses nombreuses dépendances[10].

    En 1789, le village dépendait de l'intendance et de la généralité de Châlons, de l'élection de Bar-sur-Aube et du bailliage de Chaumont.

    La paroisse est incorporée en 1801 au diocèse de Troyes après la suppression par le pape Pie VII de l'ancien diocèse de Langres dont elle faisait jusqu'alors partie[8].

    Les archives communales antérieures à 1814 ont disparu à la suite d'un incendie en 1814. Cet incendie pourrait être lié à la présence de troupes russes dans les bois d'Arsonval et Montier le [19] après les affrontements entre les troupes napoléoniennes et russes lors des évènements de la Campagne des Six-Jours.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
     ?? 1829 De Lorne[20] ?    
    1829 1846 Pierre Simonnot[20]    
    1846 1870 Charles Isidore Simonnot[20]    
    1870 1892 Nicolas Georget[20],[21]    
    1893 1908 Jean-Baptiste Petit Armand[21]    
    1908 1912 Théophile Collot[21]    
    1912 1914 Siméon Tournemeullé[21]    
    1914 après 1915 Eugène Bourguoin[21]    
    Les données manquantes sont à compléter.
    2001 2008 Bruno Mœurs    
    2008 en cours Martine Tournemeulle DVD Chef d'entreprise

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].

    En 2019, la commune comptait 224 habitants[Note 9], en augmentation de 0,45 % par rapport à 2013 (Aube : +1,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    369443449381405402428459452
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    426465448404384363394345314
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    281278269243236240229216188
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    181204180165206235209208202
    2014 2019 - - - - - - -
    236224-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,3 % la même année, alors qu'il est de 27,7 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 115 hommes pour 115 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,41 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[26]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90 ou +
    0,0 
    6,3 
    75-89 ans
    10,7 
    22,3 
    60-74 ans
    15,2 
    24,1 
    45-59 ans
    24,1 
    17,9 
    30-44 ans
    17,9 
    10,7 
    15-29 ans
    9,8 
    18,8 
    0-14 ans
    22,3 
    Pyramide des âges du département de l'Aube en 2018 en pourcentage[27]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,8 
    90 ou +
    2 
    7,1 
    75-89 ans
    10,2 
    17,2 
    60-74 ans
    18 
    19,8 
    45-59 ans
    19,3 
    17,9 
    30-44 ans
    17,3 
    18 
    15-29 ans
    16 
    19,2 
    0-14 ans
    17,2 

    Économie

    Le Champagne : dix exploitations viticoles.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'église de Montier-en-l'Isle est classée au répertoire des monuments historiques pour ses pierres tombales datant du XVIe siècle et du XVIIe siècle. Ces dalles funéraires classée au titre d'objet sont celles de N. de Gennes datant de 1537, de son épouse N. de Sainte Brice datant de 1543 et de Edmond de Gennes datant de 1612. Il y a également une quatrième dalle funéraire plus récente qui n'est pas classée, il s'agit de celle d'Étienne Alexandre de Mosseron datant de 1769.
    Église.
    Détail de l'église.
    • Restes de l'ancien château éparpillés dans plusieurs maisons.
    • Ancien lavoir.

    Personnalités liées à la commune

    Les deux familles, seigneurs du lieu et reposant en l'église sont les Mosseron d'Amboise et les Gennes qui portaient antérieurement le nom de la Cour d'Esclance.

    Seigneurie

    • Edmond de Gennes.

    Religieux

    • Jacques de Villemor, prieur de Montier-en-l'Ile vers 1517[29].

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Île sous Bar-sur-Aube
    4. Moulin de l'île
    5. Île sur l'Aube sous Bar-sur-Aube
    6. Sainte Marie sur l'île
    7. Monastère sur l'île près de Bar-sur-Aube sur l'Aube
    8. Monstier : vieux mot signifiant monastère
    9. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Abbé Charles Lalore, Les anciens pouillés : des paroisses incorporées au diocèse de Troyes en 1801, Troyes, Imprimerie et lithographie E. Caffé, , 80 p. (lire en ligne), p. 48
    9. Théophile Boutiot, Dictionnaire topographique de la France : Dictionnaire topographique du département de l'Aube, Paris, Imprimerie nationale, , 230 p. (lire en ligne), p. 103
    10. Charles Lalore, Collection des principaux cartulaires du diocèse de Troyes : Tome 7, Paris, E. Thorin, 1875-1890 (lire en ligne)
    11. Le Moyen âge : bulletin mensuel d'histoire et de philologie, Paris, (lire en ligne)
    12. César-François Cassini de Thury, Carte générale de la France : n°81 Troyes nouvelle édition, (lire en ligne)
    13. Daniel-Charles Trudaine, Atlas de Trudaine pour la généralité de Châlons : Chemin de Vitry-le-François à Bar-sur-Aube, Paris, Ponts et Chaussées, , 10 p. (lire en ligne), p. 10
    14. Louis Chevalier, Histoire de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Aube, (lire en ligne)
    15. Société académique de l'Aube, Annuaire Administratif et Statistique : du Département de l'Aube pour 1837, Troyes, Imprimerie de Bouquot, (lire en ligne)
    16. Alphonse Roserot, Inventaire sommaire AD Aube : série E - Titres féodaux et papiers des familles ayant eu des liens avec l'Aube, Troyes, J. Brunard, (lire en ligne), p. 220
    17. Société académique de l'Aube, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, , 492 p. (lire en ligne), p. 145
    18. Société académique de l'Aube, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, , 492 p. (lire en ligne), p. 142
    19. Berger-Levrault et Cie, Revue d'artillerie : octobre 1888, Nancy, Berger-Levrault et Cie, , 592 p. (lire en ligne), p. 378
    20. État civil des communes de l'Aube : Montier-en-l'Isle 1826 1860, Montier-en-l'Isle, 1826 1860
    21. État civil des communes de l'Aube : Montier-en-l'Isle 1890-1915, Montier-en-l'Isle, 1890 à 1915
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    26. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Montier-en-l'Isle (10250) », (consulté le ).
    27. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département de l'Aube (10) », (consulté le ).
    28. Ernest Petit, Société Académique de l'Aube - Généalogies Féodales : Les Sires de Villehardouin, Troyes, Imprimerie & Lithographie J.-L. Paton, , 71 p. (lire en ligne), p. 19
    29. Alphonse Roserot, Inventaire sommaire AD Aube : série E - Titres féodaux et papiers des familles ayant eu des liens avec l'Aube, Troyes, J. Brunard, (lire en ligne), p. 221
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