Monts des Flandres
Les monts des Flandres (Westvlaams Heuvelland en néerlandais, littéralement « pays des collines de Flandre-Occidentale », et Vlaemsche Bergen en flamand occidental) sont une série de collines se développant d'ouest en est de Watten (France) à Kemmel (Belgique).
Monts des Flandres | ||
Localisation des monts des Flandres en Belgique. | ||
Géographie | ||
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Altitude | 176 m, Mont Cassel | |
Administration | ||
Pays | France Belgique |
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Région française Régions belges |
Hauts-de-France Flandre Wallonie |
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Département Provinces |
Nord Flandre-Orientale, Flandre-Occidentale Hainaut |
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Géologie | ||
Âge | Bartonien et Lutécien | |
Roches | Roches sédimentaires | |
Ils forment dans une zone frontalière[1] de petits reliefs dissymétriques (la pente est plus forte vers le sud que vers le nord) séparés par des vallées. Même s'ils se dressent, à leur plus haut, à moins de 180 mètres au-dessus de la plaine de Flandre, les monts des Flandres font figure de relief dans ce plat pays.
Géologie
Les monts des Flandres sont apparus à la fin du Miocène. À l'époque, la mer recouvrait la région. Lorsqu'elle se retira, les sables déposés furent exposés à l'érosion, leur oxydation forma du grès et les anciennes dunes formèrent les monts. Posés sur un plateau argileux sédimentaire surbaissé, les monts sont ainsi constitués de sables couronnés de calottes gréseuses épargnées par l’érosion.
Ces monts s'étendent de l'ouest-quart-nord-ouest à l'est-quart-sud-est dans la plaine de Flandre, à peu près tous sur une ligne droite allant du cap Gris-Nez au mont de l'Enclus :
Nom français | Nom néerlandais | Ville | Altitude | Coordonnées |
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Montagne de Watten | Watenberg | Watten | 72 m | 50° 49′ 42″ N, 2° 13′ 04″ E |
Mont du Tom[2] | Tomberg | Noordpeene | 62 m | 50° 48′ 32″ N, 2° 25′ 15″ E |
Mont Cassel[3] | Kasselberg | Cassel | 176 m | 50° 48′ 00″ N, 2° 29′ 11″ E |
Mont des Cats[3] | Katsberg | Godewaersvelde | 164 m | 50° 47′ 05″ N, 2° 39′ 55″ E |
Mont des Récollets[4] | Wouwenberg | Cassel | 159 m | 50° 48′ 00″ N, 2° 30′ 21″ E |
Mont de Boeschepe[3] | Boeschepeberg | Boeschepe | 129 m | 50° 47′ 33″ N, 2° 40′ 55″ E |
Mont Kokereel[3] | Kokereelberg | Boeschepe | 110 m | 50° 47′ 27″ N, 2° 42′ 09″ E |
Mont Noir[3] | Zwarteberg | Saint-Jans-Cappel | 152 m | 50° 46′ 45″ N, 2° 44′ 01″ E |
Mont Vidaigne | Vidaigneberg | Heuvelland | 136 m | 50° 46′ 58″ N, 2° 44′ 38″ E |
Mont du Moulin | Baneberg | Heuvelland | 140 m | 50° 47′ 06″ N, 2° 45′ 33″ E |
Mont Rouge[2] | Rodeberg | Heuvelland | 129 m | 50° 47′ 00″ N, 2° 45′ 00″ E |
Mont Aigu[2] | Scherpenberg | Heuvelland | 125 m | 50° 45′ 28″ N, 3° 34′ 05″ E |
Mont Kemmel | Kemmelberg | Heuvelland | 156 m | 50° 46′ 45″ N, 2° 48′ 52″ E |
Mont Saint-Aubert[2] | Tournai | 149 m | 50° 39′ 20″ N, 3° 24′ 05″ E | |
Mont de l'Enclus | Kluisberg | Mont de l'Enclus | 141 m | 50° 45′ 28″ N, 3° 29′ 32″ E |
- Vue sur le mont Aigu (Scherpenberg)
- Vue sur le mont des Cats depuis Eecke.
- Vue du versant nord du mont Cassel.
- Vue du mont des Récollets depuis Steenvoorde.
- Vue panoramique du versant nord du mont Kemmel.
- Vue sur le mont Rouge (Rode berg)
- Vue du mont de l'Enclus.
Environnement
Les buttes tertiaires et reliefs que constituent ces monts sont plus acides et sont restés plus boisés, parfois sous forme de bocages, ou plus herbus que les plaines qui s'étendent dans la Flandre maritime ou de la Flandre intérieure, abritant des micropaysages et une flore légèrement différente, une écopotentialité[5] ou une végétation potentielle spécifique[6].
En 1991, il avait été envisagé de créer un parc naturel en Flandre française dénommé ensuite « parc naturel régional des Monts de Flandre-Val de Lys ». Ce projet a été abandonné par manque de soutien en 1999[7].
Tourisme
Les monts des Flandres sont très appréciés pour leurs vues panoramiques sur le plat pays. Du sommet de ces petites collines, on découvre des vues sur les territoires environnants : un horizon linéaire, une plaine à dominante agricole en openfield (avec des traces de patrimoine bocager), des villes et villages, leurs clochers, et un habitat dispersé, mais aussi des voies romaines (avec pour caractéristique la rectitude). Ces paysages depuis les monts des Flandres offrent aussi des surprises. Par exemple, depuis Cassel par temps clair, on peut apercevoir les terrils de Loos-en-Gohelle à 50 km à l'horizon.
Les monts des Flandres offrent de petites déclivités (« reliefs ») appréciées par les randonneurs, cyclistes et motards. Montées, descentes, virages, lacets : les sportifs aiment s'aventurer sur les monts des Flandres par les routes ou les sentiers.
Au sommet des monts des Flandres, il est agréable de découvrir des villages ou villes flamandes. La culture flamande se traduit par des estaminets, des grand-places, des musées comme le Musée départemental de Flandre à Cassel[8], ou le musée Marguerite-Yourcenar à Saint-Jans-Cappel[9], des cultures de houblon, et tout un patrimoine vernaculaire. Puis, localement, un agrotourisme (vente directe à la ferme et accueil à la ferme[10]) s'offrent aux touristes et habitants de monts de Flandre.
Certains monts des Flandres s'affirment par des usages et pratiques particulières et spécifiques à mettre en avant. Le mont Noir par exemple est connu comme lieu touristique transfrontalier très fréquenté l'été. La vente de tabac, chocolat et sacs attirent nombre d'habitants du territoire. Une gaufre, une balade à pied et une montée dans le télésiège, et le dimanche animé se termine. Le mont des Cats, lui, abrite un monastère où sont produits un fromage, une bière, et le craquelin (pain brioché sucré)[11]. La fête de la Saint-Hubert se déroule chaque année sur le mont des Cats pour bénir chiens et chevaux. Enfin, le mont des Cats a une antenne qui le distingue facilement des autres. Le mont Cassel est une destination touristique appréciée par les Français, Flamands et Anglais. Le caractère pittoresque du mont Cassel, sa grand-place et ses pavés, ses vues panoramiques depuis l'ancien parvis du château, ses héritages gallo-romains et moyenâgeux, ses estaminets et ses remparts et ruelles en font un bijou patrimonial.
Les offices de tourisme sont largement développés sur le territoire. L'office de tourisme intercommunal Coeur de Flandre participe à la promotion du territoire de la CC Flandre Intérieure (CCFI) avec des bureaux d'information touristique à Cassel, Bailleul, Hazebrouck, Steenvoorde, Noordpeene, et Steenwerck[12]. De même, l'office de tourisme intercommunal des Hauts de Flandre met en lumière le territoire de la CC Hauts-de-Flandre (CCHF) avec des bureaux d'information dans les communes de Bergues, Esquelbecq, Hondschoote, Volckerinckhove, Watten, et Wormhout[13]. Ces deux offices de tourisme se sont associés sur un site internet commun Effet Flandre[14].
Administration
Les monts des Flandres ne forment pas une entité administrative, mais peuvent-être définis comme un ensemble paysager cohérent.
Jusqu'à 2014, une intercommunalité française portait le nom de Communauté de communes rurales des Monts de Flandre mais n'englobait pas l'ensemble des monts des Flandres (côté français).
Depuis la loi MAPTAM de 2014 en France, certains EPCI (intercommunalités) ont fusionné.
Les intercommunalités françaises et les provinces belges actuelles où se trouvent les monts de Flandres sont :
- la communauté de communes des Hauts de Flandre (CCHF) avec 40 communes dont Watten[15] ;
- la communauté de communes de Flandre Intérieure (CCFI) avec 50 communes dont Noordpeene, Cassel, Godewaersvelde, Boeschepe, et Saint-Jans-Cappel[16] ;
- la province de Flandre-Occidentale (West-Vlaanderen) avec 64 communes dont Heuvelland ;
- la province de Hainaut avec 69 communes dont Tournai et Mont-de-l'Enclus ;
- la province de Flandre-Orientale (Oost-Vlanderen), avec le mont de l'Enclus à la limite avec la province de Hainaut, entre les communes de Mont-de-l'Enclus et de Kluisbergen qui toutes deux lui doivent leur nom.
Personnalités
Cette région a vu grandir Marguerite Yourcenar[17].
La statue du Maréchal Foch domine le Mont Cassel, où il séjourna lors de la 1ère Guerre Mondiale pour superviser l'avancée des fronts. Les Monts des Flandres ont été des points culminants stratégiques sur la frontière franco-belge lors de nombreux conflits au fil des époques. La tour des Trois Batailles au sommet du mont Cassel témoigne de ces événements.
Notes et références
- R. Sevrin, « Les régions frontalières franco-belges », Cahiers de géographie du Québec, 18(43), 1974, pages 35-59.
- Jean Ortlieb et Émile Chellonneix, Étude géologique des collines tertiaires du département du Nord comparées avec celles de la Belgique, Lille, Quarré, , 228 p. (lire en ligne)
- Pierre Flatrès, Atlas et géographie du Nord et de la Picardie, Famot, 1980, 327 p. [lire en ligne]
- Fiche - Mont des Récollets
- E. Gavelle, Évaluation des potentiels écologiques sur les Monts de Flandres et la plaine de la Lys, 2010.
- J.-M. Géhu, La végétation potentielle naturelle des Monts de Flandre, Annuaire de la fondation Marguerite Yourcenar-Centre Régional de, 1983, pages 17-26.
- Pays cœur de Flandre
- « Musée de Flandre », sur museedeflandre.fr (consulté le )
- « Accueil », sur Musee Marguerite Yourcenar (consulté le )
- Frédéric Lescureux, « Les relations des agriculteurs au territoire au travers de la vente directe et de l’accueil à la ferme. Le cas de la région des Monts de Flandre », Ruralia', 15, 2004, mis en ligne le 30 septembre 2005, consulté le 1er mars 2014
- « Le travail | Mont des Cats » (consulté le )
- « Contactez-nous », sur OT Coeur de Flandre (consulté le )
- « Office de tourisme des Hauts de Flandre : Accueil », sur www.ot-hautsdeflandre.fr (consulté le )
- « Effet Flandre - Tant d'émotions à vivre », sur Effet Flandre (consulté le )
- « Les 40 communes », sur Communauté de Communes des Hauts de Flandre, (consulté le )
- « Présentation de la CCFI - Communauté de Communes de Flandre Intérieure (CCFI) - Site officiel », sur www.cc-flandreinterieure.fr (consulté le )
- P. Beaussant, Marguerite Yourcenar: une enfance en Flandre, Desclée de Brouwer, 2002
Voir aussi
Bibliographie
- F. Douay, La Flandre intérieure(Nord de la France). Caractérisation et cartographie des sols. Contribution à la connaissance des formations superficielles, 1993.
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